I : HISTORIQUE
- Il s'agit d'un mouvement italien des années 1960. Son acte fondateur est l'exposition « Art Habitable » (Turin, 1966) qui regroupe entre autres trois futurs membres de l'Arte Povera : Michelangelo Pistoletto, Alighiero Boetti et Giovanni Anselmo. En 1967 ont lieu deux autres expositions : la première à Rome (« Feu, Image, Eau, Terre »), avec Jannis Kounellis, Pino Pascali et Pistoletto ; la deuxième à Gênes, qui fait apparaitre dans son titre la première mention du nom du mouvement (« Art Pauvre - En Espace »), organisée par Germano Celant (1940-), critique d'art italien.
- Ce dernier publie en décembre 1967 le manifeste de l'Arte Povera sous la forme d'un article dans la revue Flash Art : « Notes pour une guérilla ».
- En 1968 a lieu un débat entre les représentants de l'Arte Povera, organisé par Celant. Les échanges seront publiés sous le titre La Pauvreté de l'Art. En octobre de la même année a lieu une exposition originale (« Art Pauvre + Actions Pauvres »), toujours organisée par Celant, associant des artistes de l'Arte Povera, du Land Art et de l'art conceptuel.
- En mars 1969, les artistes de l'Arte Povera participent à l'exposition majeure « Quand les attitudes deviennent formes », qui consacre l'invention de la performance. En novembre Celant publie son livre Art Pauvre.
- C'est en 1989 qu'a lieu la dernière exposition de l'Arte Povera, « Vers l'Art Pauvre », à Milan.
II : VALEURS
- L'Arte Povera ne se considère pas comme un mouvement mais comme une attitude révolutionnaire, qui implique le rejet de la société de consommation et du monde culturel industriel, attitude typique de cette fin des années 60 où le mouvement prend place.
- Il affirme l'importance du geste créateur, plus que de l'objet fini. Les artistes utilisent des matériaux pauvres, périssables, privilégient l'installation, créant des ?uvres éphémères qui échappent à l'industrie culturelle de l'époque, vis-à-vis de laquelle ils assurent ainsi leur indépendance.
- L'Arte Povera accorde également une grande importance à la nature.
- Tout ceci a amené Celant à définir ces artistes comme des « guérilleros » (cf. son article), des révolutionnaires qui luttent grâce à des armes légères.
III : ARTISTES NOTABLES
- Ils sont au nombre de douze, et sont cités par ordre chronologique.
-
1
Mario Merz (1925-2003) est célèbre pour ses igloos :

Igloo de Giap N.B. : Tous les titres d'?uvres sont traduits de l'italien en français.. Giap est un
- général dont la devise est ici
- écrite en néons.

2
Marisa Merz (1931-), femme du précédent, est la seule femme du groupe.

3
Michelangelo Pistoletto (1933-) :


4
Giovanni Anselmo (1934-) :


5
Pino Pascali (1935-68) est mort prématurément d'un accident de moto.

6
Jannis Kounellis (1936-) est le seul membre du groupe à ne pas être italien de naissance. Il a quitté la Grèce pour l'Italie à 20 ans. Il utilise dans ses ?uvres des animaux vivants :


7
Luciano Fabro (1936-2007) se distingue par son utilisation de matériaux précieux :


8
Alighiero Boetti (1940-94) a ajouté un « e » entre son nom et son prénom en 1968, pour représenter la dualité de sa personnalité. Il travaille surtout sur la broderie :


9
Giulio Paolini (1940-) est proche de l'art conceptuel et fasciné par l'art classique :


10
Pier Paolo Calzolari (1943-) :


11
Gilberto Zorio (1944-) :

12
Giuseppe Penone (1947-) est fasciné par la nature, notamment par les arbres :



- Louis Vigneron
- décembre 2016