Jana Sterbak

Portrait de l'artiste Jana Sterbak.

Jana Sterbak est une artiste pluridisciplinaire née à Prague en 1955. Son travail tourne autour de sculptures, d’installations, de photographies, de vidéos ou encore de performances.
Elle émigre au Canada pendant la période du Printemps de Prague et s’installe à Montréal où elle complète un baccalauréat en beaux-arts. Dans un premier temps elle vit une vie assez itinérante entre Toronto, Paris, New York avant de s’installer définitivement à Montréal.

Jana Sterbak, figure majeure de la scène artistique internationale

En effet, Jana Sterbak participe activement à la création contemporaine depuis près de 30 ans. En 1990 elle participe à la célèbre Biennale de Venise pour l’exposition «Aperto». Puis une seconde fois avec son œuvre From Here to Here en 2003. Elle expose au Canada au Musée des Beaux-arts mais aussi à l’étranger.
On peut trouver ses œuvres à la Galerie nationale ainsi qu’au Musée d’art contemporain de Montréal mais aussi au Centre Georges-Pompidou de Paris par exemple.

Travail de Jana Sterback

Jana Sterbak possède un style difficile à définir, à travers l’installation, la photographie, la sculpture, la performance, et l’installation vidéo, son oeuvre couvre un territoire vaste et complexe et utilise des matériaux non conventionnels (glace, pain, chocolat, viande, cheveux, sueur, bronze, pierre, métal, feu) pour réaliser ses œuvres dont le sujet est toujours centré sur l’individu, sa solitude, ses désirs, ses contraintes. Cette pratique est une réflexion continue, poétique et politique, portant sur l’identité, le corps, le langage, l’appartenance et l’exclusion, la mort, la sexualité, comme autant de questions concrétisées en des formes percutantes qui mettent en cause la notion de liberté humaine, de comportement, et surtout de liberté du corps. L’art de Jana Sterbak est à la fois engagé, critique et émouvant, toujours incisif.

Oeuvres de l’artiste

Nous allons nous intéresser à ses œuvres de façon plus marquée par son œuvre majeure qui est la célèbre Vanitas mais aussi à quelques autres œuvres qui ont fait d’elle une artiste reconnue.

Vanitas : Flesh Dress for an Albino Anorexic

Jana Sterbak est réputée pour son investigation profonde de l’individu et sa manière particulièrement efficace d’interpeller le spectateur. Son oeuvre la plus controversée, Vanitas : Flesh Dress for an Albino Anorexic (1987-2006), juxtapose la photographie d’une femme habillée d’une robe de viande crue et cette robe, présentée réellement sous la forme d’une «sculpture in progress» se décomposant avec le temps qui passe. Etant donnée son caractère éphémère, la viande est sélectionnée avec soin pour ses qualités esthétiques. Elle doit être la plus maigre possible afin d’éviter les filets blancs de graisse puis soigneusement ensalée pour empécher la putréfaction. Cet œuvre a fait scandale au Canada, mais a rencontré un grand succès partout ailleurs. Ce succès peut être du aussi aux nombreuses interprétations qu’elle propose. Certains y voit une revendication du non-respect des animaux d’autres une représentation du vieillissement et de la mort des individus. Mais Vanitas évoque aussi les changements que le temps imprime à la perception des œuvres. En effet, le jour du vernissage, lorsqu’on expose la robe la chair est crue. Puis la viande sèche et commence à ressembler à du cuir. La force de l’oeuvre réside alors dans son évolution et le passage radical de son statut d’écorché à celui de vêtement luxueux. Cette œuvre est devenue l’image de marque de la plasticienne Jana Sterbak.

I Want You to Feel the Way I Do – 1984

Il s’agit d’une installation composée de fils de nichrome représentant une robe auto-portante. Celle-ci se tient debout comme habitée par un corps de l’intérieur. Un dispositif calorifique présent dans l’oeuvre détecte la présence de quelqu’un dans la salle et se déclenche aussitôt suite à cette intrusion. A ce moment ceci génère l’allumage d’un projecteur et un texte défile sur le mur. La rencontre corporelle est au c’ur de cette œuvre. En effet, la rencontre du corps de l’autre est un élément qui suscite immédiatement la présence de l’altérité dans la conscience humaine. La rencontre corporelle n’est pas simplement visuelle. On dit que les vêtements sont une seconde peau tant ils entretiennent un rapport étroit avec le corps humain. L’installation de Jana Sterbak possède la forme d’une robe et suggère aussi le corps humain par la représentation, la robe prend une forme réelle. Elle est représentation et aussi objet de la représentation. La robe n’est alors plus parure, elle est présence.

La Princesse au petit pois – 2013

Production d’une œuvre inédite à Avignon en 2013 dans laquelle elle livrera une interprétation de la Princesse au petit pois, célèbre conte d’Andersen. Réalisant alors, un lit à la hauteur démesurée aux proportions de la Grande chapelle du Palais des papes.

Artist as Combustible – 1987

Dans cette très courte vidéo, réalisée la même année que Vanitas (vue précédement), Jana Sterbak met le feu à sa tête dans une combustion fulgurante. Un peu de poudre à canon sur le haut de son crâne prend feu. En quelques instants le corps de l’artiste apparaît et disparaît sur un fond noir sous l’éclat d’une flamme qui jaillit de ses cheveux. La combustion dans la vidéo est montrée en temps réel alors qu’en accéléré on peut voir l’artiste se passer une serviette sur la tête après le feu. Cette accélération peut marquer l’urgence, une façon alors de mettre en évidence le risque pris par l’artiste lors de cette performance. L’oeuvre dangereuse pour l’artiste éclaire le monde. A voir la tête de Sterbak s’enflammer, c’est comme une soudaine inspiration qui engage son corps entier dans un geste poétique, incendiaire et lumineux.

Pour plus d’informations, de photographies ou autres, vous pouvez vous rendre sur son site officiel : http://www.janasterbak.com.