Knud Viktor, le peintre sonore

biographie
Knud Viktor est un danois né à Copenhague en 1924. Peintre, captivé par l?unique luminosité provençale et sur les traces d?un Vincent Van Gogh dont il caresse les mêmes ambitions esthétiques, il décide finalement de s?installer, dans une ancienne bergerie du Lubéron, à Cheval-Blanc dans le Vaucluse, près des Gorges de Régalon, ce qui lui causera sa séparation avec son épouse.Seul dans la pierre et le soleil, il sillonne et explore rigoureusement les environs et sa recherche initiale de transcription pigmentaire de la lumière va rapidement et spontanément se métamorphoser, pour laisser place à une expression plastique qui se nourrit, elle, des sons.
Peu connu, l?homme et son oeuvre sont révélés par la radio, notamment par des entretiens pour France Culture et France Musique. Certaines de ces oeuvres seront exposées à l?occasion de festivals et d? événements artistiques ou de commandes publiques.
Knud est renversé par une voiture à Copenhague le 10 juin 2013.
concept
Alors que le pinceau cède au micro, et l?oeil à l?oreille, Knud imagine et construit toutes sortes de types de machines à prendre le son, des prototypes qu?il bricole allègrement avec des objets du quotidien ou de récupération. Avec une patience et une rigueur immenses, il capture, fixe et magnifie la richesse sonore des environs ; ses expérimentations obstinées ainsi que les dons de matériel de capture de ses amis et voisins proches permettent peu à peu le perfectionnement de compositions originales, à l?acoustique de plus en plus claire et sophistiquée. Mais, si Knud Viktor est allé vers le son, c?est d?abord en peintre :
« Un jour, c?était tout au début, je marchais dans la montagne. il y avait un paysan qui criait après son cheval. Tout à coup j?ai senti que cette voix-là n?était pas un son mais un objet qui correspondait exactement à la forme et au volume de la vallée. La voix était devenue une pierre d?une certaine forme qui avait une relation très exacte avec le volume de la vallée. Peu de temps après, un mois de septembre, j?entendais des chouettes chevêches, qui n?existent plus maintenant. Elles poussaient des cris. Pour moi c?était des sculptures très pures dans la nuit. Le chant de grillons était un espace horizontal et posées dessus, il y avait des sculptures verticales qui étaient les cris des chouettes. »
Ce qu?il ne pouvait rendre, ni par la photographie, ni par la peinture, Knud le cherche dans les ondes, comme si ce qu?il y trouvait lui permettait un accès plus complet, plus absolu de son expérience du sensible. Durant des nuits entières tapissé le long d?un ruisseau ou contre une paroi rocheuse, à capter l?infinitésimal des insectes, de l?érosion, ou le spectaculaire d?un orage, il entretient une relation unique d?émotion sensuelle, de solennité mystique avec les sonorités qu?il capture, mais également avec ce qui en est la source, distinguant ainsi sa démarche artistique d?une simple production plastique d?arrangements de sons pour la composition musicale.L?approche plastique du sonore radicale et brute de Knud, bien qu?il ne la conceptualise ni ne l?intellectualise, préfigure parfois, ou est souvent rattachée aux notions de Paysage sonore, Field Recording, Ecologie sonore ou à la Musique concrète.
« Je ne prétends pas faire de la musique, même si ce que j?entends dans la nature est produit par des forces qui cherchent une harmonie. En cueillant des sons qui organisent des intensités sonores que je veux les plus inattendues, les plus contrastantes, modulées, dissonantes, j?essaye d?obtenir par le son, l?air, la lumière, le vent, les pluies et aussi le roc, la végétation rugueuse et parfumée du Lubéron... »
Pour le « peintre sonore », son travail est un moyen d?offrir une écoute privilégiée de l?univers, et non de créer de la musique. En recomposant et en mettant en valeur les sons capturés, c?est son appartenance au monde, son lien, et par extension le lien de l?Homme à son environnement qu?il revendiquait dans sa pratique artistique.oeuvres
installations


Chambre d'images, installation vidéo pour 4 écrans, formant une boîte géante dans laquelle le spectateur est dominé par des insectes géants. Ce dispositif a été exposé au Centre Culturel de Cavaillon en marge du Festival d?Avignon en 1979, et durant l'été 2010 à Digne-les-bains au Musée Gassendi.
Création de l'univers sonore de l'exposition "Le Jardin planétaire" de Gilles Clément et Raymond Sarti à la Grande Halle de la Villette à Paris en 1999-2000.
Dans le cadre de l'exposition Musée Réattu, Chambres d'Echo, à Arles en 2009, Knud Viktor installe dans plusieurs salles la série de ses "Images sonores"
son
"La symphonie du Lubéron" ou "images du Lubéron" synthèse des enregistrements - deux disques 33 tours
don d?un enregistrement pour la grosses d?un ami
"Le petit duc"
enregistrement accompagné de la voix de Knud Viktor
"Ambiances" (LP) L?oiseau musicien, 1972
Images (LP) L?oiseau musicien, 1972
sources webographiques
radio
✴ L?atelier du son du 13/09/2013 « retour à la bergerie, hommage à Knud Viktor » sur France Culture
✴ Par ouï-dire du 20/09/2013 « Knud Viktor un peintre de l?invisible » sur RTBF Radio
sites
✴ http://phonurgianova.blog.lemonde.fr/category/knud-viktor/
✴ http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SPI_042_0193&DocId=225642&hits=1131+1130+790+789+
✴ http://www.culturopoing.com/scenes-expos/la-chambre-dimages-viktor-knud-musee-gassendi-digne-les-bains/20100915
✴ https://fr.wikipedia.org/wiki/Knud_Viktor
✴ https://www.discogs.com/fr/artist/711473-Knud-Viktor
✴ http://www.2015.biennale-melle.fr/knud.html
✴ http://www.musee-gassendi.org/le-projet/les-oeuvres/allo-la-terre-knud-viktor/
vidéo
✴ Knud Viktor, le chantre du Lubéron (INA, 1979)
✴ Le sculpteur de son (1995)
✴ Knud Viktor, un artiste sonore (1995)