Carolee Schneeman

Carolee Schneemann est une artiste plasticienne américaine née en 1939 à Fox Chase en Pennsylvanie. Elle est principalement connue pour son engagement féministe. Elle a principalement focalisé sont travail sur le corp la sexualité et le genre.

Carolee Schneemann est une personnalité très remarquée dans le monde de la revendication féministe d’hier et d’aujourd’hui.

Artiste américaine appartenant à la mouvance du Body Art au même titre que Gina Pane, il me semble qu’il n’est pas faux de lui attribuer le rôle de précurseur dans le domaine de la mise en avant du corps et de la nudité (dans ses formes parfois les plus abjectes) au sein des artistes féministes des années 1970.

L’histoire de son travail se caractérise par ses recherches dans des traditions visuelles archaïques, dans le plaisir et la libido empreints de tabous suppréssifs, dans le rapport dynamique du corps de l’artiste avec le corps social. Ainsi son propre corps est l’élément central de ses performances qui traitent le plus souvent des rituels et de la « grande déesse ».

Ses œuvres ont été présentées à la Musée d’art contemporain de Los Angeles, le Museum of Modern Art de New York, et le London National Film Theatre.
Carolee Schneemann a enseigné dans de nombreuses institutions, dont la California Institute of the Arts, the Art Institute de Chicago, Hunter College et l’Université de Rutgers, où elle a été la première femme professeur d’art.
Artiste multidisciplinaire, elle a produit peintures, photographies, performances et installations, et également publié de nombreux articles.
Les œuvres de Carolee Schneemann sont associées à Fluxus, Neo-Dada, la Beat Generation et l’art corporel.

Au début des années 60′, lorsqu’elle arrive à New-York pour commencer une carrière de peintre, elle est attirée par un travail de la célèbre New- York School of painting et par ses recherches d’élargisement du tableau traditionnel. Tout comme Robert Rauschenberg, elle combine différents matériaux dynamisant et spatialisant la surface picturale.

Entre 1962 et 1964 elle travaille sur le corps féminin en tant qu’objet du regard masculin dans sa série « native beauties » . Ses premières performances datent de la même époque: en 1960 elle joue pour la première fois devant un public dans « labyrinth » et en 1962 elle participe à la performance de Claes Oldunburg , « store days1 ».Comme danseuse et chorégraphe du Judson Church Theatre, Schneemann a une double identité de performeur et de plasticienne.

Elle doit sa percée à « Eye Body (thirty-six trasformative actions for caméra 1963) ». Elle réalise la performance « Meat joy » en 1964, « Up to and including her limits « (1973-1976), « Intérior scroll »1975…

Aujourd’hui Carolee Schneemann est unanimement reconnue pour sa contribution au body art américain et son itinéraire oscillant entre peinture , happening , living- theatre , et fluxus fait d’elle une révolutionnaire.

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Ci-dessus : « 36 Transformative Actions » | 1963

Faisant des tabous sociaux contemporains ? le corps, la sexualité, la question du genre ? des points centraux de ses travaux, elle a insufflé à son oeuvre une mission fondatrice : poser la question des corps individuels au sein du corps social, et leur capacité à s’imposer comme acteurs de changement. Pour cela, elle use de références incessantes à un ensemble de rituels traditionnels issus de diverses cultures, par lesquels la permissivité occidentale de la vision des corps explose.

Associée au groupement artistique Fluxus, émergent dans les années 1960 (aux côtés notamment de Joseph Beuys, John Cage, Jean Dupuy, Yoko Ono’), elle s’est attachée à répandre ses messages à travers différents médias : peinture, photographie, performance et installation.

« Meat Joy », 1964.

Rite érotique faisant référence à l’excès, l’indulgence, la célébration de la chair comme outil de travail (poissons et poulets crus, saucisses, plastique transparent’)

« Je veux que mon corps soit combiné à mon oeuvre comme un matériau à part entière ? une dimension pleine de ma construction? Je suis à la fois l’artiste à l’origine de l’image, et l’image même. Le corps peut demeurer érotique, sexuel, désiré et désirable, mais également dévot : marqué, incrusté dans un texte de coups et de gestes issus du seul vouloir de ma créativité de femelle».

C’est en effet dans la diversité, mais aussi dans une culture du « faire soi-même » et de « la simplicité dans la complexité », que Carolee Schneemann a porté haut et fort, par le biais de l’image de sa propre image, ses revendications libertaires et contestataires en faveur de la liberté d’expression physique et intellectuelle des femmes.

Interior Scroll, 1975

Carolee Schneemann se tient nue sur une table dans une attitude rituelle, peignant son corps avec de la boue puis extrayant lentement un papier de parchemin de son vagin. Au cours de l’action, elle lit au fur et à mesure le texte inscrit qui apparait.

Ses performances, littéralement traversées par des références sexuelle (voire orgiaques!), sont parfois insoutenables, souvent écœurantes, dans une volonté de provocation assumée de leur auteur.

Bienvenue dans un monde où la chair est maitresse, et la sexualité, pulsion vitale.