Latifa Echakhch

Latifa Echakhch

Biographie :Latifa Echakhch, née à El Khnansa au Maroc en 1974, est une artiste plasticienne contemporaine française, créatrice d’installations. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise et de l’École nationale des beaux-arts de Lyon. Elle a participé à la Biennale de Venise de 2011. Ceci lui permet de disposer dès maintenant d’une présence et d’un début de notoriété à l’international.Elle a obtenu le prix Marcel – Duchamp en 2013. « Son œuvre, entre surréalisme et conceptualisme, questionne avec économie et précision l’importance des symboles et traduit la fragilité du modernisme » a estimé Alfred Pacquement, président du jury, directeur du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou).Le prix Marcel Duchamp est un prix récompensant une artiste française (ou résidant en France) contemporain.e, remis chaque année au cours de la FIAC. Outre la visibilité qu’offre un tel prix, il donne aussi le droit de présenter une œuvre au Centre Georges Pompidou, dans l’atelier 315, salle ouverte aux artistes vivants.—–Oeuvre : L’air du temps.Qui remporte le prix Marcel-Duchamp en 2013 est exposé en ce moment même au musée d’art contemporain, le centre Georges Pompidou qui se trouve à Paris.Cette exposition de l’espace 315 est visible du 8 octobre 2014 au 26 janvier 2015.Cette oeuvre entremêle différentes références, littéraires, historiques, biographiques, et artistiques. Au fil de notre déambulation, nous découvrons différents éléments, fragments de compréhension. Des objets, souvenirs d’enfances, puisés dans une mémoire lointaine, plongés dans l’encre noire. Cette oeuvre propose un champ ouvert de significations et d’interprétations. L’artiste présente dans l’Espace 315 une installation inédite qui questionne les notions d’envers du décor, de décorum et de trace.Les nuages sont posés à même le sol, ce qui apporte une confusion entre le haut et le bas, la terre et le ciel. Ce paysage est visible de deux points de vue, lorsque nous arrivons, les nuages sont noirs, lorsque nous repartons les nuages sont bleus. Ce qui induit le sens d’un changement de temporalité. Le noir signifie le passé, tandis que le bleu projette un avenir, un futur à inventer.Nous sommes en un instant induit dans un autre univers, un univers onirique qui se veut touchant mais aussi comme suspendu dans le temps. Nous déambulons entre ces nuages, nous déambulons finalement dans nos propres souvenirs.Cette année, le Centre Georges Pompidou l’invitait à présenter une œuvre, un paysage intéressant et dramatique. Grâce à son initiative, le visiteur a l’occasion de vivre une œuvre d’art contemporaine créée spécialement pour lui raconter des sentiments, des émotions, et des fragments de vie ? un Air du Temps en somme.Une magnifique œuvre d’art, certes unique mais qui est suffisament étendue pour permettre au visiteur de déambuler dans la salle au gré de ses envies. Elle donne la possibilité de voir l’œuvre sur trois niveaux de lectures : à l’entrée de la salle, au centre de la salle, et au fond. Trois visions complémentaires et intéressantes. Où que l’on se trouve, l’œuvre intrigue. D’un côté des nuages noirs qui sonnent faux, tels un spectacle de marionnette. Ces nuages suspendus sont tombés ici pour donner l’illusion du réel, alors que derrière chacun il y a un élément qui compose la vie? souvenirs cachés derrière la noirceur. De l’autre, les nuages colorés qui cachent cette réalité, l’air du temps composé de ces petits riens qui marquent. L’œuvre est donc aérienne d’un côté ; mais de l’autre révèle des objets de cet air du temps qui a marqué l’artiste.Latifa Echakhch nous surprend dans cette salle. Peu de visiteurs, la possibilité de tourner sur soi-même et de voir le côté pesant de sa création : tout est fait pour que le spectateur ait le temps et l’espace suffisant pour appréhender, réfléchir et lire le travail de l’artiste. On ressort intrigué, marqué par la force artistique de ces réalisations. C’est là le talent de Latifa Echakhch : chaque œuvre parle au spectateur dans un art contemporain qui est parfois très éloigné de ce que l’on attend.Dans sa veine de questionner le vivant, Latifa Echakhch revient à son utilisation du noir et de l’absence : comme sa série de Fantômes, elle rend très bien compte de l’absence et de la présence.Fantômes :Voici quelques photos personnelles :http://www.exponaute.com/magazine/2014/10/08/latifa-echakhch-prix-marcel-duchamp-2013-donner-un-peu-plus-de-moi-meme/ ]]