James Lee Byars

Un artiste plasticien américain :
Né à Détroit en 1932, James Lee Byars entreprend des études d’art et de philosophie, puis part plusieurs années au Japon. Il ne cesse d’enchainer les voyages à travers le monde, et ce, pendant une dizaine d’années.
Tout en donnant des cours d’anglais à Kyoto, il commence son apprentissage des arts plastiques, notamment la céramique, la fabrication du papier. Il réalise sa première exposition dans l’escalier de secours du Museum of Modern Art en 1958.

Le Musée des Beaux Arts de Berne joue un rôle important dans sa vie : il s’y produisit plusieurs fois pour des performances. Ce fut le point de départ de ses performances et de ses expositions dans toute l’Europe. Le Musée des Beaux-Arts de Berne possède la plus grande collection d’œuvres de Byars.

En plus de la religion comme source d’inspiration, de la culture orientale, et du bouddhisme, James Lee Byars a clairement été influencé par Marcel Duchamp et Yves Klein, ainsi que par l’art conceptuel, l’art minimal et l’Arte Povera.
Ses voyages ont finalement contribué à faire de lui l’artiste qu’il est devenu. Tout d’abord grâce à son apprentissage des arts plastiques dans différents pays, et ensuite car il a symboliquement conquis le monde et sa lumière à travers ses œuvres.

«Je veux un temple de perles avec une porte ouverte d’une soixantaine de centimètres de hauteur qui oblige les gens à ramper pour entrer.»

«Je pense que je ressemble fondamentalement à mon œuvre.»

James Lee Byars

 

Une œuvre d’art totale.

Son œuvre est donc étroitement liée au déroulement de sa vie. En effet, l’homme comme l’artiste, mènent une recherche picturale et spirituelle à travers la création d’œuvres indescriptibles et inclassables.
Concrètement, il oscille entre formes épurée, et géométriques ; entre rêveries poétiques et science concrète…
Il veut atteindre une dimension symbolique dans les formes qu’il illustre : en effet les formes géométriques qu’il matérialise réfèrent à la fois à l’essence et à l’absence des choses.
On remarque que James Lee Byars focalise souvent ses œuvres sur la thématique du cercle. Il fait voir des cylindres, des sphères… mais aussi des pyramides, des carrés…
Son œuvre reflète donc l’artiste : un homme tourmenté à la recherche de la spiritualité et de l’harmonie poétique et artistique. Son travail est souvent associé à une œuvre d’art totale : en effet, il utilise son expérience sensible du monde au service de la création plastique.

Même s’il est connu pour ses travaux plastiques et ses performances, James Lee Byars est aussi poète : A été retrouvée une longue correspondance avec ses amis. Les lettres qu’il leur écrivait étaient ornées de poussières d’or. L’œuvre de Byars est sans nul doute une œuvre totale, harmonieuse, et qui fait sens. La réflexion qu’il porte sur le monde se décline dans chacune de ses créations, afin de montrer une véritable unicité philosophie, artistique et spirituelle à travers ces dernières.

Des captations vidéos de performances de Byars témoignent de cette personnalité hors du commun : Son travail et sa vie sont inséparables et forment une œuvre d’art totale.

Les œuvres de James Lee Byars.

Ses œuvres plastiques sont souvent des performances, des installations éphémères et uniques, qui retracent sa vision poétique et sensible du monde.
Lorsqu’il présente ses œuvres, il revêt toujours un costume noir ou doré, en harmonie parfaite avec ses travaux. En effet, il est toujours à la recherche de la perfection et de l’harmonie.

Pour ce faire il utilise des matériaux durs, mais fragiles ? souvent transparents. Ainsi, à travers l’utilisation récurrente du marbre, du verre, du grès, de l’or ou de l’argile, il propose une vision mystique, une vision absolue, et une vision éphémère d’un monde fragile bien que sublime, et magistral à la surface.

Ses couleurs de prédilection sont le doré, le rouge, le noir et le blanc : des tons parfois opposés qui reflètent la complexité du monde, et qui donne une dimension mystique et divine à ses créations plastique.

Des thématiques récurrentes.

Chez James Lee Byars , les thèmes sont récurrents, et permettent à ses œuvres de se répondre, de s’articuler, et de faire sens l’une par rapport à l’autre. Mais il y a une progression des thématiques : ses œuvres s’accomplissent au même rythme que sa vie.

On retrouvera tout d’abord la thématique de l’éphémère, et de la fragilité. Il l’illustre parfaitement par l’utilisation de matériau symbolisant ces aspects là.

The Rose Table of Perfect

Par exemple, The Rose Table of Perfect est une sculpture sphérique de 1989. Les 3333 roses rouges qui la composent rouges se fanent tout au long de l’exposition. Cet évolution sculpturale et naturelle, montre combien la perfection de la forme est liée à l’imperfection de l’éphémère, du fait de sa fragilité.

Puis, il s’attachera à reconstruire la perfection : Il fait du sourire le thème d’une performance: The Perfect Smile. Son sourire devient un objet d’exposition indépendant. Pour lui, la perfection est l’indicible, l’insaisissable beauté de l’être et du monde. La perfection est la convergence des thèmes qui lui sont chers : la mort, la fragilité, l’éphémère, la vie, l’éternel…
Ces thèmes là sont aussi présents dans des œuvres telles que

The Angel (1989) ou The Red Angel of Marseille (1993).

Dans la première, Byars travaille sur un support sphérique transparent, avec 125 sphères faites à Murano, ce qui lui permet de créer des formes poétiques. La deuxième installation compte aussi 1000 boules rouges de verre vénitien.

Enfin, il illustre le thème de la mort à travers des œuvres plastiques et des performances. Atteint d’une grave maladie, il décide le mettre en scène son départ, dans l’œuvre.

The death of James Lee Byars.

Cette œuvre est constituée d’un espace entièrement tapissé de feuilles d’or et de diamants. Ils symbolisent la présence du corps de l’artiste. Il met ici en scène une cérémonie de sa mort. Au centre, il pose, allongé. Trois ans plus tard, il laisse derrière lui un tombeau vide, mais rayonnant. Cette performance montre à quel point ses préoccupations restent intactes et prédominantes après sa mort.
Le soir du vernissage, il s’exprime ainsi : « Perfect is the death ».
La clé de l’œuvre de Byars se situe donc dans l’articulation entre l’éternel et l’éphémère, qu’il articule pour rejoindre ainsi la perfection.

Son but ultime est de disparaître dans ses ouvres, et que ses œuvres disparaissent en lui. Après sa mort, il ne reste que l’œuvre, qui appartient désormais au monde, et qui n’est plus relié à sa vie, ni au processus de création. L’œuvre s’accomplit en elle-même, et pour elle-même, en disant les vérités d’un monde sensible, et d’un monde éternellement perfectible.

Un art total dans lequel il bannit le traditionnel pour partir à la recherche de sa philosophie intérieure.

 

Principales œuvres.

* The rose table of perfect (1988): http://www.guardian.co.uk/artanddesign/2009/apr/24/art-exhibitions-this-week
* The Angel (1989): http://www.artknowledgenews.com/files2009b/Byars_The_Angel.jpg
* The human Figure (1992) : http://www.maryboonegallery.com/artist_info/gfx/byars/%28JLB%29-The-Human-Figure.jpg
* The Red Angel of Marseille (1993) : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/F00081B227AF1891C1256C5200380B1A’OpenDocument&sessionM=4.6&L=1
* The Perfect Smile, Performance (1994): http://www.artnet.com/magazineus/features/saltz/saltz1-17-06_detail.asp’picnum=3
* The death of James Lee Byars (1994):

 

Expositions et mises en perspectives

Ses premières expositions ont lieu à New York : En 1958 au Museum of Modern Art, en 1961 à la Willard Gallery, en 1970 au Metropolitan Museum of Art… puis au Museum of Modern Art en 1976.

Ses voyages en Europe lui valurent d’être exposé et de présenter des performances à Berlin, Amsterdam en 1975, à Genève, à Londres, Paris, Cologne… Pour la Biennale de Venise de 1980 il expose

The Perfect Kiss. Une série d’expositions au Japon lui procure aussi une plus grande notoriété sur le territoire nippon, qui commença en 1962 à Kyoto.

Aujourd’hui encore, beaucoup de galeries et de musées exposent les œuvres de James Lee Byars, internationalement reconnu.

Sources et Liens externes

IMAGES de ses oeuvres :

Sites WEB consultés :
http://en.wikipedia.org/wiki/James_Lee_Byars
http://www.evene.fr/celebre/biographie/james-lee-byars-43516.php
http://www.musees-strasbourg.org/sites_expos/BYARS/RESOURCES_BYARS/dp_byars.pdf

Texte d’Esther Vilar