Sam Taylor-Wood

Sam Taylor Wood est une artiste contemporaine anglaise, réalisatrice, photographe et vidéaste.

Née le 4 mars 1967 à Londres en Angleterre, Sam Taylor-Wood se retrouve dans la rue à l’âge de quinze ans après avoir été abandonnée par son père puis sa mère. L’artiste évoque cette période comme un élément déterminant dans sa vie qui la poussa à se dépasser dans les arts.
Plus tard elle est diplômée en beaux-arts au Goldsmith College, travaille au Royal Opera House et dirige également une boite de nuit, « The Camden Palace? »avant de devenir une artiste reconnue.
C’est en 1990, qu’elle se lance dans la photographie avec des camarades du Goldsmith College, mais ce n’est qu’en 1994, alors âgée de 27 ans qu’elle se fait connaître avec  »Killing Time ».

Elle fait partie de la génération des Young British Artists (YBAs), dont le travail est construit à partir de l’expérience personnelle. Elle participe à l’exposition  »Sensation » menée par le marchand et collectionneur Charles Saatchi en 1997 au Royal College of Art de Londres.

On lui diagnostique un cancer du côlon à l’âge de 29 ans, qu’elle vaincra, mais elle sera ensuite atteinte d’un cancer du sein. Elle décrit cette période comme la pire de sa vie. Mais, loin de se laisser abattre, elle tire de cette douloureuse expérience une détermination et une bravoure à toute épreuve : «Je n’ai jamais ressenti le fait d’être atteinte du cancer comme une injustice. Je me suis juste remuée, et ai essayé de surpasser cette épreuve.».
Cet épisode donnera naissance à quelques unes de ses œuvres majeures ; en effet, le fait de faire face à sa propre mortalité tout en étant encore en vie, lui inspirera les courts métrages Still Life ou Little death, mettant en scène la décomposition d’organismes vivants et la transition inévitable entre la vie et la mort.

Thèmes et Influences


Les thèmes principaux de ses films et courts-métrages reposent sur l’incommunicabilité, la vulnérabilité de l’individu ; ils explorent l’être en relation avec lui-même, la difficulté de communiquer nos émotions lorsque nous sommes soumis à une diversité d’états psychiques et émotionnels. Elle aborde aussi fréquemment le thème de la mort, l’anxiété, le conflit et la violence.
Ses références font appel à des univers et époques très hétéroclites allant des retables de la renaissance italienne, en passant par la peinture romantique.
Son penchant pour l’émotionnel contenu dans ses œuvres, la manière de filmer les événements en temps réel et le refus de construire un récit font références aux films de John Cassavetes, ou à ceux d’Andy Wharol qui représentent pour elle une source d’inspiration.

Installations vidéos


Profondément très inventive, elle redouble de créativité concernant ses installations visuelles : écrans multiples, images combinées à une trame sonore, photos panoramiques… Par exemple sa série de photographies panoramiques a été réalisé à l’aide d’un appareil photo capable d’effectuer une rotation de 360 degrés en cinq secondes.

Œuvres Vidéos Majeures

Killing Time, 1994 cette œuvre est composée de quatre vidéos mettant chacune en scène une personne différente mimant la partition d’un opéra. Chaque vidéo correspond à une longue prise de vue d’un homme ou d’une femme assise dans un intérieur plutôt neutre. L’installation est accompagnée d’une bande sonore de l’opéra en un acte Elektra de Richard Strauss datant de 1909, basé sur la tragédie grecque antique du même nom par écrite Euripides (vers.480-406 avant JC). Les personnes filmées prennent chacune part aux paroles de personnages différents de l’opéra. « L’héroïne éponyme de l’opéra de Strauss est une jeune femme poussée par un désir obsessif de venger la mort de son père, assassiné par sa mère Clytemnestra et l’amant de sa mère, Aegisth. L’opéra consiste en une série de rencontres émotionnellement chargées entre Elektra et les autres personnages principaux conduisant à un dénouement sanglant dans lequel son frère Orestes tue Clytemnestra et Aegisth. Son souhait accompli, Elektra commence une danse frénétique avant de s’effondrer et de mourir, surmonté de sa propre rage extatique. ». Sam Taylor Wood explique son œuvre par la période où elle travaillait au Royal Opéra House de Londres, lorsqu’elle travaillait, elle entendait la musique opératique donnant à ses taches les plus banales une bande sonore dramatique.Killing Time met en place une disjonction similaire entre la banalité de la passion quotidienne et la passion de la musique. La juxtaposition d’éléments visuels et auditifs suggère que la musique est une sorte de bande son de l’inconscient; Que sous la surface calme et ordinaire, les désirs primitifs font rage.


Death Valley est un court métrage issu du film Destricted qui en rassemble sept réalisés par des artistes contemporains. Le thème principal est la rencontre du sexe et de l’art mais la provocation, l’érotisme et la pornographie y sont évoqués.
Dans Death Valley, on peut voir un jeune homme se livrant à la masturbation dans la célèbre Vallée de la Mort aux États Unis. Ce film est une allégorie de l’impossibilité face à laquelle se retrouve l’homme pour conquérir une terre immense, aride, inhospitalière…L’homme exprime sa propre solitude à cette terre infertile et déserte.

Still Life 2001 et A Little Death, 2002


Dans Still Life, on peut voir une coupe de fruits en décomposition accélérée, l’ajout d’un stylo Bic aux pèches de grandes surfaces soulève des questions sur les tentatives modernes d’immortalité. Dans A Little Death, c’est un lapin qui est filmé en train de se décomposer. Ces deux vidéos essaient de retranscrire cette inévitable transition entre la vie et la mort, ainsi que le fait qu’il y a toujours de la mort dans la vie et vice versa : alors que les fruits et le lapin sont en train de mourir et de pourrir, on peut voir des asticots, bien vivants, eux, en train de se nourrir des objets morts, entretenant de ce fait, le cycle de la vie et de la mort.

David, 2004 en 2004, Sam Taylor Wood filme le célèbre footballeur David Beckham en train de dormir dans une chambre d’hôtel à Madrid. Dans cette vidéo, on peut voir l’homme torse nu, allongé, dormant paisiblement. On pourra noter dans ce film une allusion directe au film Sleep d’Andy Wharhol. Cette vidéo, qui dure 67 min, a été diffusée pendant trois mois à la National Gallery de Londres. Sam Taylor Wood se focalise sur l’homme plutôt que sur le sportif; on voit l’homme comme on ne l’a jamais vu, en position allongée, immobile, endormi, loin de l’idée que l’on a du sportif, en mouvement et très actif. De plus, en dehors du fait d’être un footballeur mondialement connu, David Beckham est un personnage publique largement médiatisé : en filmant l’homme dans une situation si intime, avec une certaine connotation érotique, Sam Taylor Wood élève le sportif au rang d’icône.


La vidéo Breach nous montre une jeune fille assise par terre, en proie à une angoisse et une détresse grandissantes; cependant, la bande son de la vidéo a été retirée. Hysteria met en scène une jeune femme en train de crier et de se débattre, la bande son étant également retirée. Dans cette série de vidéos muettes, l’artiste nous incite à nous interroger sur la limite entre l’être et le paraître, entre l’expression de nos aspects sociaux et/ou psychologiques. Le fait de voir des personnes torturées sans pouvoir les entendre plonge le spectateur dans un état de confusion et de mal être. D’ailleurs, dans le film Hysteria, il est difficile de dire si la jeune femme pleure ou rit. L’artiste s’est inspirée d’une conversation avec une amie dont la s’ur était décédée du cancer et la confusion émotionnelle faisait que Sam ne savait pas si son amie pleurait ou riait. On retrouve dans ces deux vidéos les thèmes de prédilection de Sam Taylor Wood, à savoir la folie ou l’incommunicabilité…

Journée internationale de la femme


En 2011 elle réalise une vidéo de deux minutes pour le centenaire de la Journée internationale de la femme (8 mars). Commandée par Equals, une coalition britannique composée d’une trentaine d’organismes ayant pour but de défendre les droits des femmes, la vidéo nous présente Daniel Craig (le nouveau James Bond) travestit, ainsi que la voix de Judi Dench (M dans James Bond).
Sam Taylor-Wood a déclaré : «malgré les grands progrès des droits des femmes, les statistiques montrent que l’égalité entre les sexes est loin d’être une réalité globale».

Nowhere Boy

Le film retrace la jeunesse de John Lennon.
Date de sortie : 8 décembre 2010
Durée : 1h 38min
Réalisé par Sam Taylor-Wood
Avec Aaron Johnson, Kristin Scott Thomas, Anne-Marie Duff’

Nominations :
BAFTA Awards 2010 (édition n°63) :
Meilleur film britannique de l’année, Meilleure actrice dans un second rôle (Kristin Scott Thomas, Anne-Marie Duff ), Carl Foreman Award pour la première oeuvre d’un réalisateur, producteur ou scénariste britannique (Sam Taylor-Wood).
Festival du Film Britannique de Dinard 2010 (édition n°21) : Film d’ouverture.

Quelques photographies

Cliquez sur les images pour laisser apparaître la source et voir le contenu complet des séries photographiques sur le site de l’artiste.

– Fuck, Suck, Spank, Wank, 1993

-Five Revolutionary Seconds (1995-1998)

-Soliloquy (1998-2000)

-Self-Portrait in a Single Breasted Suit with Hare (2001)

– Crying Men (2002-2004)

-Self Portrait supended (2004)

-Bram Stoker’s Chair XII (2005)

Quelques films et courts-métrages

– 16 mm (1993)
– Killing Time (1994)
– Travesty of Mockery (1995)
– Method in Madness (1996)
– Atlantic (1997)
– Noli mi tangere (1998)
– Dolorosa IX (2000)
– Still Life (2001)
– Bound Ram (2001)
– Breach (2001)
– Ascension (2003)
– David (2004)
– Prelude in Air (2006)
– The Last Century (2006)
– Death Valley (2007)
– Love You More (2008)
– Nowhere Boy (2009)

Quelques expositions

– Venice Biennale (1997)
– Lunsthalle Zurich (1997)
– Luisiana Museum of Modern Art (1997)
– Turner Prize (1998)
– Hirshhom Museum and Sculpture Garden, Washington DC (1999)
– Museo Nacional Contro de Arte Reina Sofia, Madrid (2000)
– Hayward Gallery, London (2002)
– State Russian Museum, Saint-Pétersbourg (2004)
– MCA, Moscou (2004)
– BALTIC, Gateshead (2006)
– MCA, Sidney (2006)
– Moca, Cleveland (2007)
– Contemporary Art Museum, Houston (2008)

Sources:


– Site internet de l’artiste [http://samtaylorjohnson.com/]
– Page wikipédia anglaise [https://en.wikipedia.org/wiki/Sam_Taylor-Johnson]

-Creativtv.net [http://www.creativtv.net/2001/taylor.html]
-Guardian.co.uk [http://www.guardian.co.uk/artanddesign/2009/nov/28/sam-taylor-wood-interview]
– Telegraph.co.uk [http://www.telegraph.co.uk/culture/3669970/Sam-Taylor-Wood-the-bigger-picture.html]
– Tate.org [http://www.tate.org.uk/art/artworks/taylor-johnson-killing-time-t07937]