Bob Verschueren

Bob Verschueren est un artiste autodidacte dont les intentions artistiques sont proches du Land Art. Ses œuvres ont un lien étroit avec l’architecture ou la ruine industrielle, en ayant recourt à des matériaux végétales, fragiles et éphémères..

«Il me faut une part d’incertitude, une chance d’être surpris. Travailler avec des éléments de la nature exclut le risque de tout maîtriser, de s’ennuyer»

Bob Verschueren

Bob Verschueren est un artiste plasticien né en 1945 à Etterbeek, en Belgique. Son parcours artistique débute dans les années soixante en tant que peintre.
A l’époque, même s’il s’adonne à la peinture à l’huile, il éprouve déjà un intérêt pour la nature, dans les thèmes qu’il aborde.

Il délaisse quelque peu la pratique picturale traditionnelle en 1978, afin de s’orienter vers le land art en réalisant des Wind paintings et des Light paintings, lui permettant d’aborder de façon récurrente les thèmes de la trace et de la question du temps.

Wind Paintings

Les « Wind paintings » sont le résultat de pigments répandus sur une plage ou un site anodin, emportés par le vent qui exerce alors son emprise sur le paysage; la texture et la couleur du sol s’en trouvent modifiées. « Il y a alors une conjonction de trois éléments déterminants : la direction et la force du vent, le paysage et ses reliefs et le geste du semeur des couleurs ». Cette « peinture » étant éphémère, on ne peut en garder la trace qu’en photographiant ces modifications.

Light painting

Il en va de même pour les « Light paintings » qui sont une réflexion sur la nature confrontée à la lumière.

Pour réaliser ses installations, Bob Verschueren cueille, récolte, tri, repique des éléments végétaux et minéraux qu’il récolte dans l’espace environnant.

L’artiste travaille exclusivement le végétal et réalise des installations in situ qui prennent en compte l’histoire du lieu et de l’architecture qui les accueillent. La nature fragile et périssable des matériaux qu’il utilise lui impose une négociation permanente avec la nature. « Ce sont les propriétés du matériau qui génèrent la forme dans un processus expérimental non dénué de risque, le végétal imposant parfois à l’artiste de profondes matériaux au regard de son projet initial ».
La nature, sa source inépuisable d’inspiration, lui permet de travailler selon une méthode adaptée à sa convenance: « 

Il me faut une part d’incertitude, une chance d’être surpris. Travailler avec les éléments de la nature exclut le risque de tout maîtriser, de s’ennuyer. « Son travail se base alors sur la notion d’éphémère puisqu’il s’intéresse avant tout à la métamorphose et à la dégradation de la vie végétale. En effet, ses œuvres sont fragiles et ne sont pas conçu pour durer, mais pour vivre le temps d’une exposition, avant de disparaître. Ce caractère est donc un trait constant dans son travail et provoque une interaction avec le spectateur puisqu’il leur fait signes de bien regarder afin de s’en souvenir : «Un coup de balai comme / un coup de vent. / Tout disparaît / à jamais / mais perdure dans nos mémoires». C’est ainsi qu’il explique le lien de ses œuvres avec le temps et la mortalité

De plus, ses œuvres ne sont qu’ une trace dans notre mémoire, et Bob Verschueren ne donne alors pas d’appellation spécifique à ces œuvres. Il se contente seulement de regrouper ses différentes façons d’appréhender la nature au sein de son travail.

Ses installations

Bob Verschueren réalise de nombreuses installations à travers le monde. Il a également publié en partenariat avec le Banff Center (Canada) et le Centre de Recherche et de Formation Musicale de Wallonie un Catalogue de plantes sonore, où il explore les potentialités acoustiques du végétal, dans une démarche proche de celle des auteurs de musique concrète.

Il va réaliser à partir de 1985, des installations in situ, en prenant en compte l’histoire du lieu et de l’architecture.
Il amène alors le végétal au sein du lieu, voir même de l’architecture.
Comme on peut le voir ci-dessous par cette installation de feuilles de bardanne mêlés à de l’argile en poudre dont l’artiste en a fait des formes archétypale. Cette réalisation pose une réflexion sur le sens et sur la fonction de l’art décoratif et ornementale de l’oeuvre. Bob Verschueren ne rejète alors pas cette notion puisque celle-ci lui plaît. Il intègre cette dimension comme une «revendication de la forme».

Il a également réalisé des œuvres extérieurs tout comme celle-ci, à l’occasion d’une exposition à Chaumont-sur-Loire, qui résume à travers un texte, ses intentions artistiques face à la nature : «Auteur de multiples installations végétales, Bob Verschueren utilise les éléments de la nature comme moyen d’expression. A partir d’éléments végétaux issus du Domaine de Chaumont-sur-Loire, il transforme des arbres et des branches en sculptures spectaculaires, évoquant à la fois la splendeur et la déliquescence des choses».


La nature fragile et périssable lui impose une négociation permanente avec celle-ci. Il ne propose pas une vision écologique face à la nature particulièrement, mais plutôt une esthétique minimaliste qui permet de contempler la nature pour ce qu’elle est.

Travaux sonores

En 1995, il réalise le Catalogue des plantes, un travail sonore qui permet d’explorer les sonorités faites à partir de plantes, où il va dans les Montagnes Rocheuses explorer des sons concrets afin de les prélever. Il va ensuite les travailler dans les studios d’enregistrements du Banff Centre for the Arts, au Canada.

Cette démarche permet de rencontrer le monde végétal et le monde musical d’une façon innovante. La technique consiste en une série de prises de son «microscopiques» qui permettent à l’artiste de faire ressortir des matières sonores inattendues en manipulant différents végétaux. Les agencements de ces prises donnent naissance à de véritables tableaux sonores, dans lesquels l’auditeur est invité à se plonger au gré de son imagination.
Colette Garraud affirme dans l’introduction de

Dialogues entre Nature et architecture que «pour Bob Verschueren, le végétal n’est nullement le monde du silence et pour peu qu’on les sollicite, les plantes peuvent se livrer à d’étranges concerts».

Ses miniatures végétales

Ces créations de façon sculpturales à partir d’une feuille ou d’une brindille, révèle une nouvelle fois l’intention de Bob Verschueren de travailler le caractère fragile et éphémère de la nature, en y rajoutant le caractère minimaliste. Pour garder une trace, il doit alors les photographier.

Ils débutent ses premières miniatures végétales en 2004. Il fait de ces réalisations des macrophotographies.

Expositions

| 2009 |
« Jardins improbables » – Domaine du Château de Seneffe (BE)
« Lifelines » – Pori Art Museum – Pori (FI)
« Destins » – Lucien Schweitzer Galerie et Editions – Luxembourg (LU)

| 2008 |
Musée Lapidaire – Buzenol (BE)

| 2007 |
« L’Esprit du végétal » – Galerie Duqué-Pirson – Bruxelles (BE)
« Planète Nature » – Bruxelles (BE) – Atomium (Dans le cadre de l’action de la RTBF)

| 2006 |
Foyer culturel – Péruwelz (BE)
« Ce que la nature me livre » – Maison des Arts – Schaerbeek (BE)
Prieuré de Salagon – Mane (FR)
« Au coin de la rue de l’Enfer » – Saint-Etienne-les-Orgues (FR)
Spazzi Rossi + Arte Sella – Borgo Valsugana (IT)

| 2005 |
« Feuillage-Branchage » – Galerie Christine Debras Yves Bical – Bruxelles (BE)

| 2004 |
Circa – Montréal (CA)
Musée de l’Archéologie – Tournai (BE)
Cathédrale Saint-Michel et Gudule – Bruxelles (BE)

| 2003 |
Galerie J. Cerami – Loverval (BE)
Bruxelles (BE)

| 2002 |
Centre de la Gravure et de l’Image imprimée – La Louvière (BE)
« Atomes de verdure » – Atomium – Bruxelles (BE)

| 2001 |
ISELP – Bruxelles (BE)

| 2000 |
Arte Sella – Borgo Valsugana (IT)
« Bob Verschueren et l’Ile de la Réunion » – Atelier 340 – Bruxelles (BE)

EXPOSITIONS DE GROUPE RECENTES
| 2009 |
Galerie Duqué-Pirson – Bruxelles (BE)
« Effeuillage » – Centre de la gravure et de l’Image imprimée – La Louvière (BE)

| 2008 |
« Limited Edition (part2) » – Exit 11 – Grand-Leez (BE)
« Nature et son » – Château – Seneffe (BE)
« Earth Art 2008 » – Royal Botanical Gardens – Hamilton, Ontario (CA)
« Sculpture Sackville’8 » – Sackville, New Brunswick (CA)
« C’est notre terre ! » – Tour & Taxis – Bruxelles (BE)

| 2007 |
« No limit » – Biennale – Louvain-la-Neuve (BE)
« Gustave Marchoul – Terre et Nue, en dialogue avec une installation de Bob Verschueren » – Musée de la LLN – Louvain-la-Neuve (BE)
Biennale du Lin – Portneuf (CA)
« Food, Plants and Music » – Galeri Petronas – Kuala Lumpur (MY)
« Food, Plants and Music » – The Arts House – Singapour (SG)

| 2006 |
« Art’itudes » – Palais des Beaux-Arts – Bruxelles (BE)
« Cool Art Café » – Tour et Taxis – Bruxelles (BE)
« Océanarticum » Atlier 340 – Bruxelles (BE)
« August in Art » – City Art Gallery – Varna (BG)
« Les Abstractions construites en Communauté française de Belgique de 1980 à nos jours » – Parlement de la Communauté française – Bruxelles (BE)

Scenographie


| 2007 |
« À l’ombre des arbres » – Collaboration avec la Compagnie Félicette Chazerand – Création au Théâtre de la Balsamine

| 2001 |
« Le livre des nuits » – Geneviève Damas et Pascale Tison ? Création au Théâtre de L’L – Bruxelles (BE)

| 1999 |
« Anima fragila » – Compagnie Irene K. – Création au Ludwig Forum für Internationale Kunst

| 1993 |
« Ophélia’s » – Alain Populaire et Elisabeth Maesen – Création à la Chapelle des Brigittines

| 1983 |
« Incubation » – Groupe Ourva – Création au Théâtre de Banlieue

Travail sonore

| 2009 |
« Catalogue de Plantes » – CD chez Fuga Libera

| 2008 |
Robert Casteels compose deux pièces incluant des sons extraits du « Catalogue de Plantes » dans le cadre des événements « Food, Plants and Music »

| 1995 |
Catalogue de plantes
Trio « Julienne », avec Jean-Philippe Collard (piano), Vincent Royer (alto). Avec le soutien du Centre de Recherches et de Formation Musicale de Wallonie

Installations permanentes

| 2009 |
Station de métro Demey, Bruxelles (BE)

| 2008 |
Grille du jardin des Visitandines – Chapelle des Brigittines ? Bruxelles (BE)

| 2004 |
Fondation Famawiwi, Chercq (BE)
Parc du Waux-Hall, Mons (BE)

| 2002 |
Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, Alex (FR)

| 2000 |
Jardins du Musée d’Érasme, Bruxelles (BE) » »