L’Olimpiade de Vivaldi !

Au théâtre des Champs-Elysées – Juin 2024

L’Olimpiade : un opéra flamboyant pour célébrer les JO 2024.

Depuis des années, on rêve de pouvoir voir et entendre L’Olimpiade après avoir écouté en boucle tous les merveilleux opéras de Vivaldi dirigés par Jean-Christophe Spinosi produits pour Naïve. Le Théâtre des Champs-Elysées, va exaucer ce rêve par cette nouvelle production de L’Olimpiade, l’un des chefs-d’œuvre d’Antonio Vivaldi.

Emmanuel Daumas signe sa première mise en scène d’opéra, tandis que Jean-Christophe Spinosi, grand spécialiste de Vivaldi, dirige son Ensemble Matheus. Un casting exceptionnel réunit des artistes de renom, dont les talentueux Jakub Józef Orliński et Marina Viotti, qui incarneront tour à tour Licida et Megacle.

Ne manquez pas cette occasion unique de plonger dans l’univers passionnant de cet opéra baroque, sublimé par une mise en scène inventive et une interprétation magistrale.

Créée à Venise en 1734, sur un livret de Pietro Metastasio inspiré d’Hérodote, L’Olimpiade d’Antonio Vivaldi rencontra un succès immédiat dès sa première représentation au Teatro Sant’Angelo. L’intrigue, qui se déroule près d’Olympie le jour des jeux, met en scène les thèmes du sport, de la performance physique et de l’athlétisme.
Cependant, le livret sert avant tout de cadre à une exploration magistrale des passions humaines, où rivalisent amitiés trahies et amours contrariées. Vivaldi déploie ici une écriture musicale d’une richesse exceptionnelle, constamment renouvelée pour s’adapter à la diversité des situations dramatiques. Les arias, d’une grande expressivité, traduisent avec finesse les affects des personnages, portés par un style mélodique foisonnant et coloré.
Cette nouvelle production de L’Olimpiade, présentée au Théâtre des Champs-Elysées dans le cadre des Jeux Olympiques 2024, s’annonce comme un événement musical majeur. Jakub Józef Orliński, contre-ténor et breakdancer polonais au succès fulgurant, incarnera Licida, l’un des rôles principaux. Il chantera et dansera, dans un clin d’œil à l’inclusion de la breakdance pour la première fois aux Jeux Olympiques de Paris. La mezzo-soprano Marina Viotti, dont la carrière a connu une ascension fulgurante ces dernières années, prêtera sa voix au personnage de Megacle.
La direction musicale est confiée à Jean-Christophe Spinosi, grand spécialiste de ce répertoire et fervent défenseur du décloisonnement de la musique classique. Ce projet, initié en 2021 par le chef et son ensemble Matheus, vise à rendre l’opéra et la musique classique accessibles au plus grand nombre, en les associant au sport et à la culture urbaine. Emmanuel Daumas, metteur en scène renommé pour son travail à la Comédie-Française, signe ici sa première mise en scène d’opéra.
L’Olimpiade de Vivaldi, dans cette production ambitieuse et inventive, promet une expérience musicale d’une rare intensité, mêlant tradition lyrique et modernité, pour célébrer dignement les Jeux Olympiques 2024.

Distribution


Jean-Christophe Spinosi | direction
Emmanuel Daumas | mise en scène
Alban Ho Van | scénographie
Raphaëlle Delaunay | chorégraphie
Marie La Rocca | costumes
Bruno Marsol | lumières

Jakub Józef Orliński | contre-ténor : Licida, fils du roi de Crète
Marina Viotti | mezzo-soprano : Megacle, athèle athénien et ami
de Licida, amant d’Aristea
Caterina Piva | mezzo-soprano : Aristea, fille de Clistene, roi de Sycione, amante de Megacle
Delphine Galou | contralto : Argene, princesse de Crète, amante de Licida
Ana Maria Labin | soprano : Aminta, précepteur de Licida
Luigi De Donato | basse : Clistene, roi du Sycione
Christian Senn | baryton : Alcandro, confident du roi Clistene

Ensemble Matheus


Chœur de l’Académie Haendel Hendrix

La production

Le projet « Olimpiade » de Jean-Christophe Spinosi et de l’Ensemble Matheus

L’Olimpiade : un projet pluridisciplinaire au cœur des Jeux Olympiques 2024

Au-delà de la simple production d’un opéra, L’Olimpiade de Vivaldi, présentée au Théâtre des Champs-Elysées dans le cadre des Jeux Olympiques 2024, se révèle être un projet artistique ambitieux et pluridisciplinaire, initié en 2021 par Jean-Christophe Spinosi et son Ensemble Matheus.
Animés par la volonté de décloisonner la musique classique et de la rendre accessible à un public aussi large que diversifié, ils ont imaginé une série de créations inédites autour de cet ouvrage. Jean-Christophe Spinosi y voit « une sorte de laboratoire où nous nous sommes efforcés de retrouver, à l’échelle d’aujourd’hui, l’esprit des jeux de l’Antiquité, où les disciplines athlétiques que nous connaissons côtoyaient aussi la poésie ou l’art de la déclamation » ([citation extraite d’une interview publiée dans Le Figaro]).
L’orchestre et son chef ont ainsi mis en place des actions de médiation avec des lycées professionnels. En 2021, ils lancent le projet « Lycée Opéra », un opéra participatif à portée culturelle et pédagogique à destination des lycéens, toujours à partir de l’œuvre de Vivaldi. Ce projet, mêlant sport et musique, crée une nouvelle forme : « l’Opéra-Sport ». En combinant le répertoire lyrique à l’univers sportif, connu de tous, il permet de faire découvrir la musique classique aux jeunes de façon ludique et originale. L’ensemble a notamment collaboré avec le lycée professionnel Dupuy de Lôme à Brest. Plusieurs actions éducatives et culturelles ont été conçues autour de cette Olimpiade pour permettre à près de 300 étudiants de suivre un parcours de sensibilisation à la musique classique. Certains ont été initiés aux métiers de l’Opéra et ont fabriqué les décors (d’après une mise en scène d’Emmanuel Daumas). D’autres ont réalisé des performances sportives pendant les représentations.
L’Ensemble Matheus a également présenté fin avril L’Olympiade des Olympiades à l’opéra de Nice. Le chef a réinterprété le livret de Métastase pour créer une œuvre qui mêlera chant, musique, danse, théâtre, vidéo et création numérique, avec toujours pour objectif d’attirer les néophytes comme les initiés.
En marge de ces grandes productions, l’ensemble interprète depuis trois ans une version condensée de l’opéra, diffusée en France et à l’étranger. Le TCE a notamment accueilli une version de concert en 2022.
L’Olimpiade de Vivaldi, dans cette approche résolument novatrice, s’affirme comme un véritable laboratoire d’expérimentation artistique, où tradition lyrique et modernité se rencontrent pour célébrer dignement les Jeux Olympiques 2024 et ouvrir de nouveaux horizons à la musique classique.

La mise en scène d’Emmanuel Daumas : une exploration du corps et de l’imaginaire

Emmanuel Daumas signe pour L’Olimpiade une mise en scène singulière, où le corps des interprètes occupe une place centrale. Le metteur en scène explore la dualité entre l’idolâtrie des chanteurs à l’époque de Vivaldi et l’adoration des corps dans l’Antiquité grecque. Il met en parallèle la maîtrise physique de l’athlète et celle du chanteur, soulignant la discipline et la rigueur nécessaires à l’excellence dans chacun de ces domaines.
Dans le prolongement du projet initié par Jean-Christophe Spinosi, qui vise à rapprocher sport et musique, des danseurs et un acrobate seront présents sur scène. Raphaëlle Delaunay, chorégraphe à la renommée internationale, a collaboré avec Emmanuel Daumas pour créer les passages dansés. Inspirée par le travail de Pina Bausch, dont elle a été l’assistante à la fin des années 1990, elle insuffle à la chorégraphie une dimension poétique et expressive.
L’imaginaire de Fellini et l’excentricité baroque nourrissent la mise en scène d’Emmanuel Daumas. Les trois actes se divisent en deux parties distinctes :

  • La première partie, lumineuse et liée à Eros, le désir, se déroule dans un gymnase, sur fond d’une grande toile de Giambattista Tiepolo. Le sport, la compétition, l’amour et l’amitié s’entremêlent dans une ambiance dynamique et vibrante.

  • La seconde partie, plus sombre et empreinte de Thanatos, la mort, s’inspire d’un rêve ou d’un cauchemar. Elle évoque les suites des Jeux Olympiques : tentative de suicide, vengeance, folie, parricide et sacrifice de Licida. Le décor, ancré dans la nature, présente des ruines d’un théâtre antique abandonné, symbolisant la vacuité post-olympique.

    Cette mise en scène inventive et audacieuse promet une expérience théâtrale unique, où la musique de Vivaldi se marie à la perfection avec la gestuelle des interprètes et la puissance des images. Elle invite le public à une réflexion sur le corps, l’imaginaire et la place de l’art dans la société.
Vivaldi tout feu tout flamme
Entretien avec Jean-Christophe Spinosi Propos recueillis par Vincent Borel

Les Matheus et Jean-Christophe Spinosi entretiennent de longue date avec Vivaldi des rapports étroits. Leur dernière rencontre scénique avenue Montaigne avait offert au public un mémorable Orlando furioso. Ils reviennent avec L’Olimpiade dans une production qui mélange volontairement les codes de la performance vocale et physique. Le sémillant chef d’orchestre détaille la genèse de ce spectacle et évoque son rapport fusionnel avec la musique de Vivaldi.

Comment est venue l’idée de L’Olimpiade ?
Les Jeux Olympiques approchant, nous avons décidé, avec Michel Franck, de contribuer à l’événement en proposant ce que nous savons faire de mieux, un opéra. Par son titre et son intrigue, L’Olimpiade tombait sous le sens. Avec ma sœur Nathalie, nous connaissons bien l’œuvre pour en avoir déjà monté une version un peu décalée à Brest, et un pasticcio le mois dernier, à l’Opéra de Nice (L’Olympiade des Olympiades, d’après Vivaldi avec des musiques de Pergolèse, Hasse, Galuppi, Sarti, Perez et Mozart, dans un mise en scène de Eric Oberdoff ).
A cette occasion je voulais également que nous puissions reconsidérer notre rapport à l’art lyrique et repenser ses canons esthétiques. Le metteur en scène Emmanuel Daumas, avec qui j’ai déjà travaillé, possède ce profil. On peut facilement être victime d’un certain formatage dans le monde de l’opéra, avec ses codes et ses tics. Nous avons voulu laisser parler la fantaisie, essayer des choses nouvelles mais avec toute la rigueur nécessaire à l’exercice.

Tenues de sport, breakdance, n’avez-vous pas craint un trop grand décalage avec l’œuvre originelle, ce qui est souvent reproché aux productions lyriques ?

Non. Je pense que l’œuvre ne perd rien à être réinterrogée à l’aune du présent. Mais il faut le faire avec des personnalités qui n’ont artistiquement pas peur et connaissent bien la musique. Emmanuel Daumas est un metteur en scène qui l’aime et la respecte. Elle est à la source de son imaginaire et, chez lui, elle reste toujours centrale. Il possède le même fonctionnement que Claus Guth avec qui j’ai également collaboré. Leurs idées jaillissent d’abord de la partition, comme pour un musicien.

Vous affectionnez les spectacles qui mélangent les genres esthétiques…

Aujourd’hui, quand il est possible d’emporter le public dans un voyage où il se sent participer, voire être inclus, cela provoque une fusion incroyable. On n’est plus devant cette assemblée assise, voire passive. Pour nous, en fosse comme sur le plateau, de tels projets renvoient une énergie bienfaisante. Mes maîtres mots ont toujours été participer et partager. Ils sont de notre époque comme ils l’étaient déjà au XVIIIe siècle. L’opéra baroque, que ce soit à Versailles ou à Venise, est né du mélange des genres esthétiques, le visuel, la danse, le chant. Il était finalement déjà très inclusif ! Et aussi très sportif ! Le bel canto baroque est structuré par la performance vocale qu’il suppose. Vivaldi, Hasse, Haendel ont écrit pour des athlètes de la voix.

Le livret de L’Olimpiade est assez complexe et très éloigné de nous dans le temps. Comment travaille-t-on avec un tel matériau ?

C’est à mon avis, son meilleur, parmi tous les livrets de Métastase que je connaisse. Les conflits qui s’y expriment sont intemporels. Ils s’accordent parfaitement à la musique et les arias sont toujours dans la bonne situation. Sans de telles qualités, soixante compositeurs ne s’y seraient jamais attelés ! La compétition entre l’amour et l’amitié forme le cœur de l’action, mais il y est aussi question de tricherie, de passions, et du prix qu’il faut payer pour gagner l’amour sans pour autant sacrifier l’amitié. C’est là tout le débat conflictuel entre Licidia et Megacle. Si les labyrinthes affectifs pour le résoudre peuvent sembler complexes sur le papier, ils sont écrits pour que la musique les rende lumineux. Le livret s’adapte parfaitement à la musique du temps, à ses changements de tonalités, de rythmes et d’ambiances. Cela donne des climax émotionnels, comme l’extraordinaire air de Licida, « Mentre dormi, Amor fomenti ».

Comment L’Olimpiade a-t-elle pu connaître un tel succès, avec autant d’adaptations ?

D’abord parce que les temps baroques aimaient les histoires antiques et héroïques. On s’identifiait à ces temps mythiques, perçus comme nobles et sans défaut. Ces intrigues permettaient de marquer les festivités et les solennités de cour, ce que fut la première version de Caldara destinée à un anniversaire impérial.
Il y a également entre Licida et Megacle une ambiguïté très riche et humaine. Sous couvert de princesse à gagner et de champions olympiques, Métastase déploie ici une analyse très fine des sentiments. Megacle est un personnage extraordinaire de bonté, il aime vraiment son ami qui, de son côté, se trouve déchiré entre devoir et amour. Ce n’est pas sans évoquer les couples formés par Castor et Pollux, Oreste et Pylade, Achille et Patrocle. Les princesses sont caractérisées tout aussi finement, comme chez Da Ponte et Mozart. Pour autant, Vivaldi écrit une musique qui dépasse la démonstration de pyrotechnie vocale et illustre une aventure humaine dont le but est de surmonter les rivalités pour que triomphent la droiture et l’honnêteté.

Voilà des décennies que vous pratiquez Vivaldi. Quelle est la raison de cette fidélité ?

Je pense que l’on est marqué, voire construit par ses amours d’enfance. J’étais très jeune quand j’ai entendu « L’Été » des Quatre saisons. J’ai vraiment été bouleversé par cette capacité qu’il a d’écrire la nature et de faire résonner en chacun ce qu’elle provoque en nous. C’est comme s’il y avait en permanence une double focale. On est au cœur de l’été, on pourrait presque en respirer l’odeur, mais il y a également ce moment vécu où l’on s’endort sous un arbre au « Printemps », où l’on ressent le bienfait de ses frondaisons.
C’est une musique organique. J’avais trouvé cette expérience d’une simplicité extraordinaire. Tant de poésie m’a beaucoup touché et je n’ai eu de cesse de la retrouver. Cela dit, cette rencontre m’a collé une étiquette vivaldienne alors que je fréquente depuis toujours bien des répertoires !

Qu’est-ce que la musique de Vivaldi a nourri en vous ?

Vivaldi est le compositeur des paradoxes, à la fois simple et profond, joyeux et poétique. Sa musique est versatile, elle change d’humeur en une fraction de seconde. Si je devais utiliser la métaphore sportive, je dirais que cela fait du bien aux hormones, qu’il fait circuler le sang, apaise la tête, resynchronise le cœur ! Ce sont cette spontanéité et cette sincérité qui le rendent si populaire. Regardez à quel point aujourd’hui il parle aux compositeurs de tous les horizons, pop, électro…
Le sport et la musique portent des valeurs humaines universelles. Qu’aimeriez-vous faire entendre à travers cette production hors normes ?
On attribue souvent au sport la capacité de provoquer une immense ferveur en fédérant les gens. J’aimerais qu’on puisse dire, au sortir de notre Olimpiade : « Seuls le sport ET la musique peuvent déclencher de telles émotions ! ».

Musica sana in corpore sano
Interview du metteur en scène Emmanuel Daumas

Aborder la mise en scène de L’Olimpiade écrit par Métastase et mis en musique par Vivaldi, c’est d’abord imaginer comment mettre en lumière l’extraordinaire rencontre entre ces deux artistes, car pour moi, dans cet opéra, leurs génies se sont mutuellement mis en valeur.

En premier lieu, la sensualité absolue et concrète

Métastase propose les Jeux Olympiques comme écrin narratif. La Grèce et la Méditerranée. Les parfums antiques et les essences de pins et de lauriers sauvages. La mer et ses embruns, la fumée de la pythie de Delphes flotte encore, et les effluves d’agneau et de fromage au thym envahissent l’imaginaire. Et les sportifs bien sûr. Les corps qui se préparent, l’huile et la sueur au soleil. Le sable de l’arène mouillé du sang de la lutte, du pugilat et du pancrace où tous les coups sont permis. Et là est la force de Vivaldi. Le compositeur de la confrontation, de l’harmonie et de l’invention (Les Quatre Saisons entre autres) nous fait voyager, rêver, vibrer. On ressent la chaleur, les cigales et l’effort, tout comme les bruits de la nuit et le silence d’un zéphyr léger. Tout l’imaginaire est en émoi, présent, réel et onirique à la fois, grâce à la musique.

Plonger dans les abîmes et trouver le soleil

Ce qui me bouleverse, c’est ce « fourre-tout » baroque, très spécifique à l’esprit vénitien, gorgé de mythes païens, de figures bibliques, qui côtoient des dieux antiques, et toutes sortes de grands héros de l’histoire gréco-romaine. On ne sait plus si Licida ressemble davantage à Narcisse, Œdipe, Isaac ou Oreste, Caligula ou Moïse. Aristea est un mélange entre Antigone et Electre. Argene tient autant d’une amazone qui vit au milieu de nymphes des bois, de la Thérèse du Bernin ou d’une Italienne éternelle entourée de ragazzi lors d’une passeggiata estivale. Quant à Megacle, ce serait Milon de Crotone qui se transformerait en Saint Jean. Son amitié fusionnelle avec le prince Licida a à voir avec Castor et Pollux autant qu’avec Achille et Patrocle, et l’amour incestueux entre les jumeaux peut faire penser aux amoureux collés puis séparés de Platon, comme aux unions des empereurs romains avec leurs sœurs. Il y a des personnages burlesques et des métamorphoses merveilleuses comme chez Boccace et Ovide. En même temps se développent toutes les thématiques chères à la littérature du XVIIIe siècle. La quadrature amoureuse et son lot d’inconstance et de désirs entravés.

La sensibilité masculine, où de jeunes hommes sont obsédés par la compétition et la performance athlétique, s’illustre dans une fascination mutuelle. Ils n’ont de cesse de se jurer fidélité, de vouloir partager le nom, le corps, et évidemment l’objet de leur désir. Licida va jusqu’à demander : « Ne prends-tu pas plaisir à mon plaisir ? ». Et finalement l’un tente de se suicider et l’autre devient fou. Tandis que les femmes résistent, se rebellent, ont des arias furieux, allant jusqu’à maudire le destin pour la première et vouloir donner sa vie à la place de celle de son époux pour la seconde. Ce qui est d’autant plus sidérant, par rapport à cette société totalement patriarcale, où la figure du père est monstrueuse. Le roi veut tuer son fils, et réduire à l’esclavage sa fille, tout en sexualisant sa beauté. Les vocalises, dans les deux premiers arias de Clistene avec sa fille, sont extrêmement ambigües et érotisées. Aujourd’hui, on pourrait même parler de rapport incestuel, mais qu’en était-il du temps de Casanova ?

Le public vénitien, aristocrates et gondoliers, connaissait toutes ces références, jouissait de ces fêtes décomplexées peuplées de figures hétéroclites. Mais ici, Vivaldi s’empare de tout ce beau monde, de tous ces mythes qui font notre histoire, pour creuser au plus profond des sentiments. Son génie fait que l’on dépasse l’imagerie de cette Antiquité un peu carnavalesque pour plonger dans les mystères de la caverne platonicienne, une sombre vallée, la forêt, le fleuve bouillonnant et les grottes, avant de s’envoler vers le soleil, l’empathie et la démocratie.

Une musique métaphysique

Ce qui m’importe par-dessus tout, et je pense à Jean-Christophe Spinosi également, c’est de faire entendre combien ce compositeur travaille « au corps » les mélodies, l’harmonie, les timbres, pour peindre nos émotions les plus complexes et les plus mystérieuses ; les angoisses psychiques, comme métaphysiques de chacun d’entre nous. Pour s’amuser, on pourrait dire que le prêtre roux aurait comme un pressentiment inconscient de l’inconscient. Ses méandres y sont présents dans chaque mesure. La terreur des pères dévorant leurs enfants, et les figures maternelles absentes ou castratrices. La peur fondamentale de l’abandon et le désir insatiable de fusion. La tentation de la toute-puissance égoïste, ou de l’empathie sacrificielle.

La folie, les illusions perdues, la mort, tout se tisse grâce au génie musical et à la profondeur de l’écriture de Vivaldi avec les quatre formes d’amour définies par les Grecs. C’est une étourdissante et savante danse entre Eros, l’amour passionnel des princes et des princesses, Philia, l’amour des amis, Storgê, l’amour parental du Roi et Agape, l’amour altruiste des précepteurs, qu’il faut magnifier dans toute leur puissance. Sans perdre la grâce légère et la fête carnavalesque.

Venise, la lumière dans la brume

Enfin flotte ici ce sentiment troublant, que j’associe nécessairement à l’imaginaire vénitien, de liesse, mêlée d’une profonde mélancolie. L’Antiquité est représentée par des ruines et nous savons que le faste de la Sérénissime Venise vit ses dernières grandes heures avant son déclin. Elle « s’emmasque » pour fêter son libertinage, en jouant avec l’illusion et les dorures, mais ses jours sont comptés.

Hubert Robert peindra les restes de notre civilisation et les photographes d’aujourd’hui nous ont montré les villages olympiques du XXe siècle, décrépis et rongés par les ronces. Cet éternel cycle de l’éphémère, de la victoire de la nature et du temps sur les diversions humaines, cette lumière aquatique, ce dérisoire brumeux est présent en filigrane dans tout l’opéra.

La voix, le corps, la performance et le ravissement

Il y a un certain merveilleux dans cette rencontre qu’organisent L’Olimpiade de Vivaldi et Métastase. Plonger l’opéra baroque italien au sein des Jeux Olympiques, plus qu’un décor, c’est une fusion. La sophistication du geste vocal comme sportif se doit d’être divine. Comme une ultime réponse au chaos du monde et à la mort. On veut des idoles, des monstres sacrés, des héros, des dieux du stade et des divas. On veut pleurer sans savoir pourquoi. Défaillir. Adorer. Tous les rêves et les émotions de ces deux arts sont jumeaux. L’éblouissement, la perfection, la performance toujours repoussés, les limites pulvérisées. Le public vénitien, le public de l’opéra baroque veut se pâmer ! On cherche des idoles pour ne plus penser. Ces arias et da capo, ces vocalises et variations,

sont écrites pour que les chanteurs nous fassent entrevoir le sublime. C’est aussi ce que l’on attend d’une compétition olympique. Quand la culture arrive à ce point de perfection que plus rien ne peut se réfléchir. Seule reste la fascination devant le corps mis en scène et dompté, pour caresser la grâce. L’animalité et la fureur, magnifiés par la contrainte. Ici la voix poussée à son summum de sophistication pyrotechnique nous rappelle qu’elle est tout à la fois l’expression du corps et de l’esprit. Grâce à cette œuvre hors normes nous comprenons que le sport est un art et que l’art vocal est la plus physique et somptueuse des expressions humaines.J’aimerais que le spectacle soit sensuel comme les corps alanguis de Tiepolo, et impressionnant comme un gymnaste virevoltant. Composite, baroque et sacré. Que l’on puisse regarder la beauté de cette machine parfaite, les muscles, la peau, la sueur, au moment d’un saut périlleux sublimé par des vocalises tout aussi périlleuses. Admirer les sportifs et les chanteurs et entendre le sauvage et le sublime de la musique de Vivaldi.

C’est ce qui m’a donné envie de m’associer à Raphaëlle Delaunay, que j’adore à la fois comme interprète et comme chorégraphe. Son travail sur le mélange des styles et des influences me passionne. Nous avons décidé de joindre aux chanteurs cinq danseurs et un acrobate pour que le corps et le mouvement soient aussi concrets et présents que la voix et la musique.

Raphaëlle complète ma réflexion en ces termes : « Dans cette histoire à tiroirs, je vois la possibilité de donner à voir l’hybridité. Le glissement du sport vers la danse et inversement m’intéresse tout particulièrement. Passer du geste musclé et utilitaire au mouvement dansé exige de penser le mouvement en profondeur, dans son essence, son intention, sa rythmicité, sa beauté… Son ridicule aussi car je n’exclus pas d’aller vers un peu de burlesque pour évoquer la vanité de nos rêves de conquêtes ; qu’elles soient sportives ou romantiques. Et je trouve ça extrêmement stimulant. »

Et vogue le navire ! Comme le filmait Fellini, dont le Satyricon et le Casanovasont des inspirations absolues et des modèles. Pour se souvenir que l’on se doit d’être somptueux et dérisoire, burlesque et nostalgique en même temps, démesuré et prosaïque. Sexuel et divin…

Et surtout que l’Art n’a pas de limite, tout comme l’inspiration de Vivaldi

Les costumes

Les costumes, imaginés par Marie La Rocca, s’inscrivent au cœur de la réflexion artistique menée sur cette production de L’Olimpiade. Ils se révèlent être un élément essentiel de la narration, contribuant à la construction de l’identité des personnages et à l’exploration de thématiques liées au temps et à l’altérité.
Fruit d’une hybridation stylistique, les costumes puisent leur inspiration dans diverses époques et univers, du baroque à l’antiquité en passant par des éléments contemporains. Cette approche plurielle permet de traduire la complexité des origines des personnages et d’évoquer les différents contextes historiques et culturels dans lesquels l’intrigue se déroule.
L’exotisme de certains costumes joue un rôle particulier dans la mise en scène. Il souligne l’altérité des personnages concernés, marquant leur appartenance à des cultures et des sociétés différentes. Cette dimension exotique participe à l’enrichissement de l’univers visuel de l’opéra et à l’exploration des notions d’identité et d’altérité.
Les perruques, coiffes et maquillages, réalisés par Cécile Kretschmar, complètent les costumes et participent à la création d’une esthétique singulière. Ils contribuent à l’illusion théâtrale et à la construction de personnages saisissants et crédibles.
L’alliance du talent de Marie La Rocca et de Cécile Kretschmar donne vie à une véritable parade de costumes et d’accessoires, qui constituent un élément essentiel de cette nouvelle production de L’Olimpiade. Ils invitent le public à un voyage à travers le temps et les cultures, tout en participant à la réflexion sur l’identité et l’altérité.

Antonio Vivaldi : un virtuose du violon et un compositeur baroque majeur

Antonio Vivaldi, violoniste virtuose et compositeur baroque de génie, a marqué de son empreinte la musique de son époque et influencé durablement le paysage musical européen. Sa carrière prolifique fut principalement consacrée au concerto, genre qu’il révolutionna en redéfinissant sa forme, en introduisant de nouvelles techniques instrumentales et en enrichissant l’orchestration. Ses partitions, empreintes de couleurs et d’effets, mettent en exergue l’expressivité de la musique.

Né à Venise en 1678, aîné d’une famille de sept enfants, Vivaldi s’initie au violon auprès de son père, musicien à la basilique Saint-Marc. Destiné initialement à la prêtrise, il est ordonné en 1703. Surnommé « le Prêtre roux » en raison de sa couleur de cheveux, il est nommé la même année responsable musical de l’orphelinat de jeunes filles de La Pietà. Cette institution religieuse prestigieuse offrait à ses pensionnaires une éducation musicale d’excellence. C’est là que Vivaldi composera un grand nombre d’œuvres, dont plusieurs pièces religieuses, telles que son célèbre Stabat Mater (1712).

En 1713, à l’âge de trente-cinq ans, il écrit son premier opéra, Ottone en villa. Cependant, le théâtre San Giovanni Grisostomo, le plus important de Venise, refuse de le programmer. Loin de se décourager, Vivaldi prend la direction du Teatro Sant’Angelo l’année suivante, profitant de sa machinerie élaborée pour y mettre en scène son deuxième opéra, Orlando Finto Pazzo. Entre 1714 et 1718, il compose huit ouvrages lyriques à Venise, qui seront repris à travers l’Italie et dans les grandes villes d’Europe.

A partir de 1718, Vivaldi entame une longue période de voyages pour répondre à des commandes venues du nord de l’Italie. Il continue néanmoins à officier à La Pietà lors de ses séjours à Venise. Ses voyages le mènent notamment à Mantoue, où il compose l’opéra Tito Manlio en seulement cinq jours. La ville étant alors sous contrôle des Habsbourg d’Autriche, ce séjour lui ouvre les portes du monde germanophone. Il est ainsi invité à la cour du comte de Bohême Wenzel von Morzin, mélomane éclairé qui le nomme maître de musique. C’est à cette occasion qu’il lui présente son célèbre quatuor de concertos Les Quatre Saisons. Ces derniers connaîtront un immense succès dans toute l’Europe, y compris à Paris en 1725, et figurent aujourd’hui parmi les œuvres les plus populaires du répertoire classique.
Vivaldi, compositeur d’une inspiration inépuisable et d’une créativité remarquable, laisse un héritage musical considérable. Ses concertos, ses opéras et ses pièces religieuses témoignent de son génie musical et de sa contribution majeure à l’épanouissement de la musique baroque. Son influence sur les générations de compositeurs qui lui ont succédé est indéniable, faisant de lui l’une des figures les plus importantes de l’histoire de la musique.

L’Olimpiade : un archétype de l’opera seria baroque

L’Olimpiade, véritable joyau de l’opéra baroque, est créé en 1734 au Teatro Sant’Angelo de Venise, sur un livret de Pietro Metastasio inspiré d’Hérodote. Alors que son contemporain Bach prend quelques libertés avec la tradition de l’opera seria, l’œuvre de Vivaldi en constitue l’archétype : elle présente une succession parfaitement complémentaire de récitatifs et d’arias, qui traduisent avec brio les émotions des personnages. La beauté du livret, qui inspira par ailleurs près de soixante autres compositeurs, offre à Vivaldi l’occasion de déployer toute sa puissance mélodique. La partition, à la fois magistrale et colorée, sert avec brio les enjeux dramatiques de l’intrigue. Vivaldi et Metastasio, partisans d’un théâtre musical dynamique, privilégient une action au rythme effréné aux fioritures baroques excessives. L’ouverture, confiée à l’ensemble des cordes, saisit dès les premiers instants l’auditeur par son caractère incisif.
Lorsqu’il compose L’Olimpiade, Vivaldi est au sommet de son art et l’œuvre rencontre un franc succès dès sa création. Le triomphe est tel que le Teatro San Grisostomo, autrefois fervent détracteur du compositeur, lui commande un nouvel opéra, Griselda (1735). Cette commande ne sera cependant pas honorée, et l’ouvrage ne sera donné qu’au San Samuele, un théâtre moins prestigieux.
L’Olimpiade tombe ensuite dans l’oubli pendant près de deux siècles avant d’être redécouverte en 1939, à l’occasion de la Semaine Musicale de Sienne, sous la direction musicale d’Alfredo Casella. Cette redécouverte marque le début d’un regain d’intérêt pour l’œuvre, qui est depuis lors régulièrement montée sur les scènes lyriques du monde entier.
L’Olimpiade se distingue par sa structure rigoureuse, son orchestration inventive et sa richesse mélodique. Elle constitue un témoignage précieux de l’apogée de l’opera seria baroque et offre une illustration magistrale du talent de Vivaldi, compositeur d’une inspiration inépuisable et d’une créativité remarquable.

Argument

L’intrigue complexe et passionnelle de L’Olimpiade nous plonge dans le cœur des Jeux Olympiques antiques, où l’amour, le devoir et l’ambition s’entremêlent dans une intrigue complexe et passionnelle.

Acte I

Licida, fils du roi de Crète, arrive à Olympie accompagné de son précepteur et confident Aminta. Le prince est éperdument amoureux d’Aristea, fille de Clistene, roi du Sicyone et organisateur des Jeux. Ce dernier a décidé d’offrir sa fille en mariage au vainqueur des épreuves sportives.
Licida, peu doué pour la compétition, demande à son ami Megacle, vaillant athlète athénien auquel il a autrefois sauvé la vie, de participer aux jeux sous son nom et de gagner pour lui la main d’Aristea. Cependant, il ignore que la princesse et Megacle sont secrètement amoureux. Ce dernier accepte la proposition de Licida sans connaître l’enjeu des épreuves.
Licida était autrefois fiancé à la princesse Argene de Crète, mais leur amour a été brisé sur ordre du roi de Crète. Argene, déterminée à retrouver son amant, le suit en Elide où elle vit incognito dans la campagne près de la ville. Elle rencontre Aristea et lui confie ses malheurs : abandonnée par Licida et contrainte par le roi de Crète d’épouser Megacle, elle a fui son destin. Aristea, touchée par l’histoire d’Argene, lui révèle son propre amour pour Megacle. Elle tente d’obtenir de son père Clistene un report des Jeux, mais il refuse catégoriquement.
Aristea, résignée à son destin, se prépare à subir le verdict des épreuves. Argene, apprenant la participation de Licida aux Jeux, est dévastée par la trahison de son amant. Au dernier moment, Licida révèle à Megacle le véritable prix pour lequel il doit combattre. Sans se douter qu’il vient de briser le cœur de son ami, Licida abandonne Megacle sous un arbre, lui souhaitant un doux sommeil réparateur.
Megacle, tiraillé entre son amour pour Aristea et son amitié pour Licida, dissimule son dilemme à la princesse qui vient à sa rencontre. Ils échangent des serments de fidélité, ignorant le destin tragique qui les attend.
L’Olimpiade, avec ses personnages complexes et ses rebondissements inattendus, explore les thèmes universels de l’amour, du devoir et du sacrifice. L’œuvre nous invite à une réflexion sur les choix difficiles et les conséquences irréversibles de nos actes.

Acte II

Le dénouement tragique de L’Olimpiade
Alcandro, confident du roi Clistene, apporte aux deux princesses les résultats des Jeux : le vainqueur est Licida, alias Megacle. Cette annonce brise le cœur d’Aristea, tandis qu’Argene, dont la présence à la cour a été découverte par Aminta, refuse toute consolation.
Devant Clistene, le « faux » Licida consent à épouser Aristea de retour en Crète. Cependant, il demande au roi de la confier à son serviteur Egisto, qui n’est autre que le véritable Licida. Lorsque Aristea apparaît et découvre Megacle, le trouble envahit les deux jeunes gens. Clistene, interprétant mal leur réaction, les laisse en tête-à-tête. Megacle révèle alors la triste réalité à sa bien-aimée, qui s’évanouit de douleur. Il préfère partir avant qu’elle ne se remette, la confiant aux bons soins de Licida.
Ayant retrouvé ses esprits, Aristea repousse avec fureur le faux vainqueur. Licida, après avoir subi un tel affront de la part d’Aristea, doit maintenant faire face à la colère d’Argene qui lui reproche sa trahison et menace de tout révéler à Clistene. Pour comble de malheur, Aminta vient lui annoncer la mort de Megacle, qui s’est jeté dans le fleuve Alphée.
Le dernier coup du sort aura raison du cœur de Licida : l’imposture est révélée, et Clistene bannit le coupable. N’osant se donner la mort, Licida donne libre cours à son désespoir.
L’Olimpiade s’achève sur un dénouement tragique, où l’amour, le devoir et l’ambition se sont soldés par la mort, la trahison et l’exil. L’œuvre nous laisse sur une réflexion amère sur les conséquences des choix humains et sur la fragilité du bonheur.

Acte III

Un dénouement miraculeux pour L’Olimpiade
Megacle, sauvé de justesse par un pêcheur, est retrouvé par Aminta qui l’empêche de nouveau de mettre fin à ses jours. De son côté, Aristea, ignorante de la survie de Megacle, cherche elle aussi à se tuer, mais Argene parvient à la dissuader.
Au cours de leur fuite, les deux amants se croisent et se retrouvent face à face. Alcandro survient alors et leur annonce que Licida, fou de douleur, a tenté d’assassiner le roi Clistene, avant de se raviser au dernier moment. Aristea décide d’intervenir auprès de son père pour sauver Licida, tandis qu’Argene suggère de laisser le criminel à son sort. Megacle, ne pouvant s’y résoudre, attend avec impatience la décision du roi.
C’est seulement quand Aminta annonce que les efforts d’Aristea ont été vains et que Licida est condamné à mort que la malheureuse princesse ressent de la pitié pour le traître. Aminta, quant à lui, décide de mourir avec son prince.
Devant le temple de Jupiter, Clistene accueille Licida, vêtu de blanc et prêt au sacrifice. Licida demande à revoir Megacle avant de mourir, tandis que le roi confie à Alcandro le trouble qu’il ressent à la vue du prince condamné.
Le sacrifice est sur le point de commencer après les déchirants adieux de Licida et de Megacle, mais il est interrompu par Argene, qui souhaite offrir sa vie en échange de celle de son amant. Apercevant entre les mains de la princesse un collier, cadeau de Licida, le roi tremble, reconnaissant une chaîne que portait autrefois son fils Filinto. Il avait à l’époque ordonné à Alcandro de tuer l’enfant, l’oracle ayant prédit que celui-ci assassinerait son père. Incapable de commettre un infanticide, Alcandro le confia à Aminta, qui le fit adopter par le roi de Crète. Licida est donc le frère jumeau d’Aristea.
Clistene, bouleversé par cette révélation, soumet le sort de Licida au jugement du peuple qui gracie le condamné, permettant l’heureuse union des deux couples : Aristea et Megacle, Argene et Licida.
L’Olimpiade se conclut ainsi sur un dénouement miraculeux, où l’amour, la vérité et la justice triomphent finalement de la tragédie. L’œuvre nous laisse sur une note d’espoir et de réconciliation, soulignant la puissance du pardon et la beauté des retrouvailles.

Informations pratiques

  • Dates: Jeudi 20 juin 2024 à 19h30, Dimanche 23 juin 2024 à 17h00, Mardi 25 juin 2024 à 19h30, Jeudi 27 juin 2024 à 19h30, Samedi 29 juin 2024 à 19h30
  • Lieu: Théâtre des Champs-Elysées, 15 Avenue Montaigne, 75008 Paris
  • Réservation: https://www.theatrechampselysees.fr/en/home

Crédit Photographique © Vincent Pontet