EcoDesign

« Produire des meubles, pas des déchets ! »

Slogan de l’agence suédoise Kinnarps

On désigne par écodesign une nouvelle approche qui consiste à mettre en œuvre des méthodologies prenant en compte le respect de l’environnement dans la création et la conception des produits qui nous entourent.

Sommaire

Qu’est ce que l’écodesign ?

  • 1 Définition
  • 2 Les objectifs
  • 3 Principes

II Communication et responsabilisation

  • 1 « la mode écolo »
  • 2 « le futur de nos produit »

III Quelques « artistes »…

  • 1 Humberto et Fernando Campana
  • 2 Philippe Starck
  • 3 L’écosphère de la NASA

Qu’est-ce que l’écodesign ?

L’écodesign se définit par la construction d’œuvres uniquement avec des objets recyclés ou naturels, ou avec des matériaux de construction respectant l’environnement. Nouveau mouvement du design,l’écodesign est né de réflexions sur la question de la croissance illimitée, se révélant menaçante pour les utopies passées et les rêves de sociétés meilleures. Créer pour inspirer d’autres manière de consommation, de production et de conservation, il tend à changer nos modes de vie. Il s’inscrit dans un processus vivant au développement durable visant à respecter la définition émise par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, c’est à dire en développant une croissance capable de satisfaire  » les besoins présents sans compromettre les propres besoins des futures générations ».

Une exposition consacrée à l’écodesign à la cité des sciences en 2007, intitulé « changer d’ère » était présentée ainsi : « des objets et des processus s’effaçant derrière leur usage afin d’alléger leur impact environnemental sur la planète. Une exposition qui suggère des comportements individuels et collectifs permettant de réduire la pression qu’exerce l’homme sur la nature. »

De nombreux artistes et designers se spécialisent ou s’essaient dans cette pratiques, tels que Carla Tennebaum, Joanna Riergert, fernando et Humberto Campana…

L’écodesign suggère une vision pérenne de l’occupation de la terre par l’homme, un retour à la « terre première » («Ma Terre première : pour construire demain» ; exposition à la cité des sciences et de l’industrie de Paris, octobre 2009 – juin 2010). Il vise à une consommation écoresponsable, en redonnant de la valeur à des objets déjà utilisés ou recyclés, dont le consommateur lambda ne se sert plus.

C’est aussi devenu un modèle de production qui consiste à prendre en compte l’environnement tout au long du cycle de vie du produit, dès la phase de conception ou d’amélioration des produits.
L’écodesign est une approche globale, s’appliquant à tous les composants du produit (accessoires, emballages, pièces de rechange). L’objectif prioritaire est de minimiser les impacts environnementaux des produits en vue d’améliorer la qualité de vie aujourd’hui et demain.
Il invite de ce fait à repenser la démarche de conception d’un produit.
En France, on entend aussi le terme d’éco-conception pour parler d’écodesign.
Cette approche se définie par un long processus de mise en œuvre, qui impose la traçabilité des produits.

Les objectifs de l’Écodesign

L’écodesign se concentre sur les meilleures solutions, prenant en compte le fait que toute modification des caractéristiques d’un produit sur une étape de son cycle de vie, a des répercussions sur l’environnement. Il va donc à la recherche des meilleures solutions en termes de qualité d’usage/prise en compte de l’environnement.
Dans la pratique, le concepteur doit vérifier que la modification envisagée ne va pas dégrader d’autres caractéristiques du produit.
(Par exemple, l’amélioration de la « recyclabilité » d’un produit doit s’accompagner d’une vérification des modifications engendrées : le produit est-il plus lourd ? Génère-t-il plus de déchets ? Les fonctions du produit sont-elles respectées ? La qualité n’est-elle pas amoindrie ? etc.
Il est indispensable d’éviter les déplacements de pollution ou, du moins, d’arbitrer entre ces différentes sources de pollution pour déterminer celle qui doit être prioritairement réduite. L’écodesign invite à une démarche d’amélioration continue.

Principes

Une nouvelle approche:
L’écodesign c’est concevoir autrement. En effet, il s’agit de minimiser les impacts sur l’environnement d’un produit, tout en assurant une qualité égale.
3 principes peuvent être utilisés lors de la conception du produit :
prendre en compte le  » cycle de vie du produit « ,
considérer le produit en tant que système  » multicomposant « ,
avoir une approche environnementale  » multicritère « .

A – Prendre en compte le cycle de vie du produit


Il s’agit lors de décrire l’ensemble des étapes de la vie d’un produit : l’extraction des matières premières, la fabrication, les transports, la distribution, la consommation et la gestion de fin de vie (recyclage, réutilisation, compostage,). On parle alors de cycle de vie du produit. On utilise aussi l’expression du ‘berceau à la tombe’.

B – Considérer le produit en tant que système multicomposant


Le produit doit être pris en compte avec l’ensemble des éléments qui le compose, c’est à dire :
l’objet en lui même,
les emballages primaires (unité de vente consommateur), secondaires (emballage de regroupement) et tertiaires (emballage de transport et de logistique),
les consommables nécessaires à son fonctionnement,
les pièces de rechange,
les éléments de promotion (PLV, courriers publicitaires).
En effet, il peut arriver que l’un de ces éléments ait plus d’impacts sur l’environnement que le produit lui-même.

C – Avoir une approche multicritères


L’approche multicritère intègre l’ensemble des paramètres environnementaux :
consommations de matières premières et d’énergie sur l’ensemble du cycle de vie du produit et de ses composants,
rejets dans l’eau, l’air, les sols, production de déchets, sur l’ensemble du cycle de vie du produit et de ses composants, transformations des milieux naturels et du cadre de vie.
Il s’agit donc d’ajouter à la problématique déjà complexe et transversale du design d’un objet les critères relatifs au respect de l’environnement. »’ Ceux-ci interfèrent à tous les niveaux du projet: du cahier des charges au concept, mais aussi lors des choix et arbitrages du projet.
L’écodesign demande donc une étude particulière des produits mis sur le marché : aucun facteur n’est laissé au hasard.
Le designers joue un rôle clef dans cette réflexion en apportant ses connaissances sur les approches industrielles, les nouveaux schémas de consommations. Il encourage l’accessibilité aux produits, et défend l’idée de réparer le produit plutôt que de le jeter si il ne fonctionne pas.
Le site prorecyclage (voir les liens ci-dessous),propose une grille afin d’évaluer les impacts environnementaux que peuvent avoir la conception d’un produit.
Le cahier des charges à respecter est donc lourd. Les produits sont contrôlés par des labels, que l’ont peut constater sur l’emballage ou sur le produit lui même.

Communication et responsabilisation

1- « La mode écolo »

Depuis quelques années, une prise de conscience des risques environnementaux semble s’être répandue dans les médias, au sein des groupes politiques et, par conséquent, dans l’opinion publique. Elle s’accompagne  »’d’une remise en question des modes de vie, de production et de consommation avec, pour mots-clefs :  »’risque, durabilité et biodiversité. » » »
L’effet de communication de ces dernières années est très impressionnant : à la fois dans les écrits ( » »1001 et un mots et abréviations de l’environnement et du développement durable » » de Pierre Melquiot, 2003 ;  »Manifeste pour l’eau publique » d’Anne Le Strat, 2008 etc … )dans les productions cinématographiques (  »Home », de Yann Arthus Bertrand,  »Une vérité qui dérange » d’Al Gore etc…)les publicités, les revues etc…
 »’La question environnementale est partout. »’
Il ne se passe pas une journée sans qu’on l’on entende, lise ou remarque un élément comportant des précautions environnementale.

Sans nier l’importance de cette question, on peut la considérer comme ayant pris la place d’un effet de mode sociale. Ainsi, les jardins bio, les magasins spécialisés dans la vente d’objet concernant la sauvegarde de l’environnement ou fabriqués en respectant l’environnement (librairie, textile, outillage, alimentaire etc..) se sont multipliés sous toutes leurs formes. Il y a, certes, une prise de conscience collective liée notamment à la peur du réchauffement climatique, mais on constate aussi un engouement commercial, dans lequel on prône « le tout écolo », tandis que l’on ne respecte pas les précautions recommandées ( utilisation de lampes à forte dépense d’énergie, gaspillage des produits et des emballages, veille des lumières en vitrine la nuit et le week-end etc…)

2- Le futur de nos produits

L’écodesign est une alternative intéressante, car il prend en compte toutes les étapes de la production et de la commercialisation. »’ Il s’inscrit dans une mouvance, associant l’éthique à l’artistique. Encore trop peu connu du grand publique, des organisations, (associations, collectivités territoriales etc..) organisent des rassemblements, colloques, conférences, débats etc.. afin de généraliser son principe. Pour exemple, l’agence Nationale du développement et de l’innovation en Rhône Alpes, organise ainsi depuis six ans des colloques sur l’écodesign, « le futur de vos produits ». Aussi, de plus en plus de commerces s’y mettent, de la petite firme artisanale aux grandes entreprises ( conception de lunettes, meubles, vêtements etc…).
Les expositions y tiennent aussi leurs rôles comme l’exposition  »Le beau, l’utile, le design », à la cité des sciences de Paris du 23 octobre au 21 février 2010 et d’autres (cf : voir ci-dessus, voir liens).
La biennale internationale du design de Saint-Étienne en 2002, a aussi présentée l’exposition RE-F-USE : design durable/sustainable design. Organisée par Natasha Drabbe, commissaire d’exposition, elle traduit le design non plus en terme d’esthétique et de fonctionnalité, mais en terme de conséquences sur l’environnement : « la prévention ou la réduction des déchets par une conception de produits durables est notre principal objectif, mais les déchets produits en dehors de ces efforts peuvent être rendus très utiles. »Une sélection de 150 produits venus de dix-sept pays présentant en plus d’un design durable, une esthétique renforcée.  »’Y sont mêlés emballages naturels, boîte en peau d’agrumes, bambou et acrylique, carton, papier et plastique recyclés en matériaux de construction … »’

III. Quelques « artistes »…

1- Humberto et Fernando Campana
2- Philippe Starck

Philippe Starck est un designer français, né le 18 janvier 1949 à Paris.
Connu aussi bien pour ses décorations d’intérieurs que pour ses productions en série de biens de consommation courante, il jouit depuis les années 80 d’une renommée internationale.

Après des études à l’École Nissim de Camondo à Paris, il fonde sa première entreprise de design en 1968 (spécialisée dans la conception d’objets gonflables). Dès 1969, il commence à travailler en collaboration étroite avec Pierre Cardin avant de s’orienter en indépendant, en 1975, vers le design d’intérieur et le design industriel.

Starck s’est principalement consacré à la création en série de produits de consommation courante au design équilibré plutôt qu’à la conception de pièces uniques.
« Il faut faire dire, dit il haut et fort. Je suis un citoyen qui vit, réagi, agit ». Il déclare aussi que  »l’achat n’est pas vital, l’intéressant étant de le lire entre les lignes. »
Il propose des produits exempts de tout surcroît publicitaire, et s’appuie sur de jeunes designers de la « net generation » : Frédérique Valette, kristian Gavoille, Bruno Borrione, Thierry Gaugain.

3- L’éco-sphère de la NASA

L’éco-sphère est le résultat de recherche d’une technologie spatiale développée pour la NASA.Version simplifiée de l’écosystème de notre planète, elle illustre le fragile équilibre d’un écosystème fermé tel que nous le connaissons sur Terre. Les crevettes, l’eau de mer filtrée, les algues, les gorgones et les petits cailloux sont les composants de cet écosystème qui fonctionne parfaitement.

Liens, documentation

Sources :

 »Le design, mode d’emploi (hier, aujourd’hui, demain) », Elisabeth Couturier, ed Artelano, 1994

 »Le Design », Anne Bony , Larousse 2004

Internet :

Site de prorecyclage : http://www.prorecyclage.com/definitions/eco-conception/projet.html

Livres de références :

 »Ecodesign », Barbero sylvia, Ullman, 2009

 »Ecodesign, chemin vertueux », Poltier Fabrice, Pyramidntcv, 2007

 »The ecodesign handbook : a complete sourcebook for the home », Foad Luke Alastair, Ed. Thames et Hudson, 2002

Liens

Fernando et Humberto Campana:

http://www.moreeuw.com/histoire-art/fernando-humberto-campana.htm

Agenda de la vie écologique :

http://www.vivexpo.com/agenda-vie-ecologique.php

http://www.decoeco.fr/L-ECOCONCEPTION,-L-AUTRE-DECORATION-POSSIBLE_a528.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Éco-conception

Exposition à la cité des sciences :

http://www.greenzer.fr/expo-beau-utile-design-cite-sciences