Francois Bayle

François Bayle est un compositeur français né le 27 avril 1982 à Tamatave à Madagascar.

Il a passé son enfance à Madagascar, aux îles Comores. Il était proche de la nature. Il a appris la perception auditive très jeune en faisant très attention au bruit car il était en contact avec des animaux dangereux tout les jours, son oreille était son instinct de survie. Il arrive en France en 1945 après la seconde guerre mondiale pour terminer ses études à Bordeaux et s’installe à Paris en 1954.

Il y découvre une nouvelle invention qui est la radiophonie. La radiophonie permet d’offrir un mélange de genre, de son, de bruit… Il écoutait aussi bien de la musique classique que de la musique populaire. Il trouvait fascinant le fait d’écouter une musique sans savoir qu’il y a derrière du solfège, des instruments, des compositeurs. Par conséquent, il a voulu faire de même et aborde la composition musicale en autodidacte. Il débute en tant que compositeur dans les années 60, et se forme avec Karlheinz Stockhausen, Olivier Messiaen, Pierre Schaeffer et fonde le Groupe de Recherches Musicales.

Il s’intéresse à la musique concrète et devient responsable du GRM en 1966, d’abord auprès de P. Schaeffer (Service de la Recherche) puis au sein de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) en 1975. C’est à travers ces organismes qu’il crée l’Acousmonium et le courant de création des musiques acousmatiques. Dans les studios du GRM, plus d’un millier de concerts, d’émissions régulières sur France Musique ont été produits. François Bayle dirige la collection des disques INA-GRM. En tant que compositeur, François Bayle réalise sa première production en studio « pour sons projetés » fin des années 60. A partir de 70, François Bayle renouvelle la forme et la projection en concert acousmatique. Dans les années 80 son répertoire contient beaucoup d’oeuvres utilisant de plus en plus les ressources audionumériques et les multiphoniques: le studio et label Magison. Quittant le GRM en 1997, il se consacre désormais complètement à la recherche, l’écriture et la composition.

« Le son n’a aucune forme, il est invisible. Et c’est l’oreille qui donne forme au son. Le son est la marque d’êtres dynamiques, invisibles, fantômes, qui s’agitent autour de nous, qui ont des volontés, qui s’approchent de nous. Notre oreille, organe de survie, les détecte instantanément, justement parce que c’est invisible. Nous écoutons ce qui va arriver. C’est ce qui m’intéresse et qui fait que l’acousmatique est pour moi un merveilleux cadeau de la technologie à notre intelligence. Il manquait à l’art des sons de pouvoir s’écrire, mais pas avec des notes ou des mots. Ecrire le son, c’est le capter et le tenir« 

François Bayle

Fabrication de la musique acousmatique

L’acousmatique est une musique qui existe grâce à l’enregistrement. Les prises de son peuvent être issues de jeux sur des instruments traditionnels ou « exotiques », il peut être constitué de sons ou de séquences électroniques jouées au synthétiseurs, issues d’une programmation logicielle ou de transformations immédiates d’événements sonores. On y trouve aussi des ambiances quotidiennes souvent détournées de leur signification. Les sons qui la composent sont fixés sur un support des disques souples. Ceux-ci seront réalisés de très près, très proche du microphone en essayant de faire sonner l’objet avec différentes matières, différentes nuances, différentes surfaces de contact, différents résonateurs en enregistrant un son seul et parfois une séquence musicale en improvisant avec l’objet. Pour faire varier la profondeur et l’espace, certains sons peuvent être enregistrés de plus loin. En 1973, François Bayle fait référence à l’Acousmatique pour parler de musique de concerts acousmatiques. En parallèle, il appelle l’orchestre de haut-parleurs: l’Acousmonium. Ce dispositif de projection est un orchestre d’haut-parleurs différents, choisis pour faire un ensemble cohérent, complet et dédié à la pratique acousmatique. Il peut y avoir plus d’une centaine d’haut-parleurs installés dans la salle de concert. Ces acousmonium peuvent s’adapter à des espaces plus petits. 

Schéma d’un Acousmonium.

Les haut-parleurs sont disposés en face, autour et dans le public du concert. C’est le synthétiseur qui produit des sons électroniques, qui proviennent d’une énergie pure.

L’Acousmonium en concert

Puis l’interprète lance son oeuvre sonore ou musicale dans la salle. Celle-ci est plongée dans le noir, seul les haut-parleurs sont éclairés. On parle de musique invisible.

Compositions de François Bayle

François Bayle compose des musiques électroniques sur support avec des instruments mécaniques.

  • Points critiques pour 4 instruments (1960), 5 minutes 30
  • Echiquier d’après Paul Klee: «Architecture à base de variations» (1960), 7 minutes 55
  • Ereignis pour 7 instruments (1961), 7 minutes
  • L’objet captif pour 8 instruments (1962), 3 minutes 24
  • L’archipel pour quatuor à cordes (1963), 18 minutes
  • Lignes et Points (1966), 6 minutes 20
  • Jeu (1966)
  • Espaces inhabitables (1967), 18 minutes
  • Jeîta ou murmure des eaux (1970), 40 minutes 12
  • Purgatoire cantique électronique d’après «La Divine Comédie» de Dante (1972), 1 h 12 mn
  • Vibrations composées (1973), 35 minutes 58
  • Grande Polyphonie (1974), 36 minutes
  • Tremblement de terre très doux (1978), 28 minutes 10
  • Toupie dans le ciel (1979), 22 minutes
  • Trois Eros (1979), 18 minutes
  • Motion-Emotion (1980), 22 minutes
  • Les Couleurs de la nuit neuf moments enchaînés (1982), 38 minutes 03
  • Son Vitesse-Lumière (1983)
  • Aéroformes (1983), 2 heures 14 minutes
  • Théâtre d’Ombres (1988), 40 minutes
  • Mimameta (1989), 11 minutes
  • Fabulae (1990), 57 minutes
  • La main vide (1992)
  • Morceaux de Ciels (1997)
  • La forme du temps est un cercle (2002)
  • La forme de l’esprit est un papillon (2004)
  • Univers nerveux (2005)
  • Extra-Ordinaire (2005)

Ses écrits

  • Le monde sonore / The sound of / Die Klangwelt des François Bayle, Cristoph von Blumröder, Marcus Erbe ed.,ouvrage trilingue français/anglais/allemand, avec Cd-rom d’exemples et d’acousmographies, Verlag des Apfel – Wien, 2013.
  • L’image de son / Klangbilder Christoph Von Blumröder, Imke Misch ed., ouvrage bilingue français/allemand, avec CD d’exemples, Lit Verlag – Munster, 2003, réédition augmentée 2007.
  • F. Bayle, portrait polychrome Evelyne Gayou ed, InaGrm -M. de Maule – Paris, 2003, réédition augmentée 2007.
  • F. Bayle, parcours d’un compositeur Michel Chion, Annette Vande Gorne de, Lien-Ohain, 1994.
  • Musique acoustique, propositions…positions0 François Delalande ed., Buchet/Chastel – Paris, 1993.

Ses Grands Prix

  • Le Grand Prix des compositeurs SACEM, 1978
  • Le Grand Prix du Disque, 1981
  • Le Prix Ars Electonica, 1989
  • Le Grand Prix Musique de la Ville de Paris, 1996
  • Le Grand Prix de l’Académie Charles Cros, 1999
  • Le Grand Prix Del Duca, 2007
  • Le Prix de la Fondation Honegger, 2010

Videos

Les espaces inhabitables est une musique qui est considérée par François Bayle comme sa « vraie première oeuvre ». Les cinq mouvements qui la constituent ont été composés à la suite, et conçus pour former un tout : Jardins de rien; Géophonie; Hommage à Robur; Le Bleu du ciel; Amertumes. Lien vers la vidéo : https://fresques.ina.fr/artsonores/export/player/InaGrm00016/620×465.

Les couleurs de la nuit, neuf moments enchaînés (1982), 38 minutes 03
L’oiseau chanteur, 1963
Rosace
Eros noir
Interview vidéo de François Bayle
Introduction à la musique acousmatique

Sources