Frédéric Le Junter

Frédéric Le Junter est un musicien experimental français. Il est reconnu pour ses créations mellant musique, mecanique et arts plastiques. Il n’est pas rare qu’il crée ses propres instruments pour ensuite jouer avec.

Frédéric Le Junter commence à s’intéresser au monde musical dans les années 1980. En 1984, il construit des instruments (cordes, vents, percussions) avec ce qu’il trouve. Et delà il s’intéresse à la création de machines mécaniques (première série de machines sonores), avec lesquelles il joue.


Avec ses machines qu’il composera lui-même, il sera invité à exposer ses «machines sonores sous forme d’installations automatiques» et il ferra des concerts improvisés avec ses propres instruments, accompagné par les machines. »

« En 1992, il réalise et joue un spectacle d’actions sonores sur un ensemble de machines musculaires : Fabriek. Dans ce projet il cherche d’autres rapports entre le mouvement du corps et le son. »

Lors des années 1995, il fait une nouvelle série de machines (seconde série de machines sonores). L’ensemble s’est développé en plusieurs orchestres indépendants (le Carillon, les Discrètes,…).


Il créé le duo les Massifs de Fleurs avec DOMINIQUE RÉPÉCAUP pour le festival Densités et aussi la T.V. Povera (à l’ARIAP à Lille). »

En 1997, il créé le s.GAS.p: actions sonores pour Musique en Scènes. Le groupe Silent Block se forme avec XAVIER CHARLES, JÉRÔME JEANMART (JÉRANIUM), STÉPHANE LEVIGNERONT. Il fait le festival Musiques Actions de Vandoeuvre les Nancy. Et il fait la musique du court-métrage de KAMEL MAAD À l’ombre du bruit, commande pour le 80ème anniversaire de la Bataille de Verdun.

Il fait une installation de machines à lumières en 2000. Il créé le solo chansons impopulaires accompagné de ses boîtes à rythmes mécaniques pour le festival mimi à Marseille. »

2001, il y a un concert solo de matières sonores improvisées.

Et en 2004, il développe la troisième série (Jardin) en une installation automatique (association de machines à lumière) pour une présentation au Tri Postal lors de Lille 2004,. Il fait la production Kling.
Il fait une performance l’incertitude de la cuisine, (suite d’actions mettant en scène des expériences chaotiques avec des objets, ustensiles, parfois liés au quotidien). »

Il ferra aussi des travaux en collaboration :
« 1988 : il réalise une commande de la CIE ANGELIN PRELJOCAJ d’une machine pour le ballet Liqueurs de Chair

1994 : ALAIN LONGUET réalise une vidéo l’Appel du Large, à partir de la première série des machines sonores.

Il fait une pièce interactive Pixifolies en 1997 pour le festival Images et Sons de Coutances.
Il participe au site babiloff.free.fr du collectif initié par ALAIN LONGUET.

Entre 1993 et 1998 : il créé les musiques pour DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE (compagnie théâtrale) à Lille.

1995 : musique en duo avec PIERRE BERTHET du ballet Love is a Stranger pour William Douglas Danse. Il est membre de l’orchestre Système Friche, dirigé par JACQUES DI DONATO et XAVIER CHARLES.

2000 et 2001 : Il fait des performances avec l’Enveloppe Timbrée (BRIGITTE NEGRO, CAROLE PERDEREAU, FLJ). Il fait aussi une bande son pour Ferrailles, et La Cancion du microsillon, films d’animation de LAURENT POUVARET, Production Folimage (Valence). »

1995 : les massifs de fleurs, duo avec DOMINIQUE RÉPÉCAUD, guitare.

1997-1998 : spectacle Los Mansardinos par ALIBI COLLECTIEF (PAT VAN HEMELRIJK) à Bruxelles, tournée en Europe et Canada. »

1997 : silent block avec XAVIER CHARLES, JÉRÔME JEANMART, STÉPHANE LEVIGNERONT. »

2002 : Broccollages, en duo avec PAT VAN HEMELRIJK; tournée en Belgique, Hollande, Allemagne. »

2003 : Création du groupe Cosmik Reset avec CHRISTIAN LABORIE, YVES JEANNE, YANNICK HERPIN, FLJ, BENOIT RULLIER. »

2005 : création de machines à lumières pour l’exposition

Ombres et Lumières Cité des Sciences, La Villette, Paris.

2006 : The Making Of, spectacle en trio avec MAX VANDERVORST et PAT VAN HEMELRIJK. »

Pour plus de précisions vous pouvez aller sur son site personnel : http://www.lejunter.net/.

On peut le voir présenter son travail dans l’interview vidéo « Portrait Atypik #2: Frédéric Le Junter autodid’art » de La Télé Libre (latelelibre.fr), film réalisé par PHILIPPE JONNESKINDT (en mars 2011):

INSTALLATIONS SONORES

Première série de machines sonores 1984-1992

Paysage Portuaire : « Une suite d’expériences acoustiques simples, il a fabriqué à chaque fois un ou plusieurs instruments et une machine pour en jouer; il a découvert assez vite que le hasard était plus intéressant que ce que il tentait de programmer mécaniquement:
Un jour il met sa machine n°1 dans une caisse sur le toit de sa voiture pour aller jouer à Lille pour Amnesty International, une fois arrivé il sort la machine, il la met en route et il est surpris, elle s’est déréglée dans le transport, et ce qui en sort est bien plus amusant qu’au départ de Dunkerque. Sur les 36 machines de cette série, il n’en expose plus qu’une douzaine pour le moment. »

Vidéos: http://www.dailymotion.com/video/xkbx2v_frederic-le-junter-machine-1_creation Frédéric Le Junter-machine 1
http://www.dailymotion.com/video/xkbw2s_frederic-le-junter-paysage-portuaire_creation Frédéric Le Junter-paysage portuaire

Photographies: http://galerie.froggydelight.com/photo-237-Frederic-Le-Junter-06.jpg.html Frederic Le Junter Paysage portuaire – Theatre de l’Aquarium (Vincennes) (MARTINE PIAZZON)

Jardin est une installation automatique créée pour le festival Audioframes 3 Lille 2004, Production Kling-Klang.

Au-delà de son aspect poétique, l’installation sonore Le Jardin de FRÉDÉRIC LE JUNTER, soulève plusieurs questions, notamment celle des déchets. En effet, les machines sonores qui composent l’installation sont des réutilisations de débris mécaniques. Par le réemploi, l’artiste détourne de leur fonction première ces fragments de machine conçues à des fins fonctionnelles et commerciales. Partant, cela sous-tend le questionnement, notamment dans le domaine de l’industrie musicale, de la reproductibilité à l’identique, de la fixation du son sur des supports inaltérables et démultipliés. La part de hasard présente dans les installations de FRÉDÉRIC LE JUNTER remet en question ces nouvelles valeurs de pureté du son et de fixité. Il ne sera jamais donné à entendre et à voir au visiteur exactement la même chose, les jeux de lumières et de sons se déploient en d’infinies et imprévisibles variations. Ses installations sont affranchies de tout jugement de valeur des phénomènes acoustiques, car elles ne produisent ni bruit ni musique, simplement du son. »

« Le titre de l’installation Le Jardin fait également écho aux origines géographiques de l’artiste : le Nord de la France. Région fortement industrialisée, elle fut frappée par cette modification du paysage sonore, par cet impérialisme de la machine qui s’imposa en partie par le vacarme. Il évoque également les jardins ouvriers qui virent le jour avec la révolution industrielle. Sortes de paradis (terme perse pour désigner les jardins), ils sont un refuge loin de la rumeur industrielle. A la différence de ces derniers, le jardin de FRÉDÉRIC LE JUNTER ne produit ni fruits et légumes mais des sons, il rentre dans la catégorie de ce que RICHARD MURRAY SCHAFER appelle un jardin « sonifère ».

Deuxième série de machines sonores

Le Carillon : « 12 morceaux de bois se balancent aléatoirement et vont cogner 12 pots de fleurs; et 12 tourne-disques essaient de pousser les morceaux de bois. Cet orchestre a été créé en 1995.

Les discrètes : Un tourne-disque entraîne maladroitement divers objets suspendus à s’entrechoquer. Comment faire du son un peu par hasard. Une ampoule électrique dans chaque machine permet de voir ce qui se passe.

L’axe : « D’une longueur de 5 à 12 mètres, un axe en bois percute une série d’objets disposés le long; une sorte de longue marche lointaine. »

Les grandes berces du Caucase : « Ces longues tiges ( plantes séchées) cannelées de 2,50m de haut dansent lentement sur elles-mêmes, la fragilité rend le transport de cette famille difficile. »
Un autre orchestre plutôt ethnique: quelques machines à percussions et à vent, d’un volume sonore plus important, viennent agiter le village. »

Vidéos

Le tout est réalisé avec une technologie non avancée, de façon assez brute et incertaine. J’ai laissé des choses au hasard.
Au total, de 13 à 36 machines prennent place dans une ou plusieurs petites salles.

Sons de bouche

« Un projet de FRÉDÉRIC LE JUNTER assisté d’EMMANUELLE GRAMA:
Installation vidéo créée au Festival Excentrique 2009à Amboise au festival des Tombées de la Nuit 2010 à Rennes.


FRÉDÉRIC LE JUNTER pense à ces matières sonores, ces événements issus des bandes sons des films d’action américains. Un pas a été franchi depuis Stars Wars, dans la complexité des sons crées, comme celui de l’épée laser et de toutes les machines possibles, armes, véhicules, objets de l’existant et de l’inventé. Il pense aussi à ces concours en campagne de cris d’animaux. Ces sons sont entrés dans le vocabulaire collectif imités facilement par les garçons dans les cours d’école et présents chez tous. Parfois il reste interdit devant la qualité du son produit, devant la naïveté et la concentration des visages, l’intensité de l’intention dans la reproduction.
Il a l’idée de faire une collection de ces visages en train de produire ces sons. Il est à la recherche de ces sons incroyables, vocalement inimaginables.
Dans l’installation, les visages se succèdent, les sons se télescopent. Cette accumulation est le miroir de notre univers de machines et d’ustensiles.
C’est une forme d’absurde pleine d’humour proche de la folie ambiante. »

« Les visiteurs entrent dans un salon confortable: canapé, tapis, lampes et 3 téléviseurs qui diffusent la collection des visages sonores. »

Masses

« Paysage sonore: une performance-installation solo sur 3 tables pleines d’instruments amplifiés et de machines de petites dimensions (faits à la maison).

« Des choses sont laissées au hasard: les machines génèrent des formes d’hésitation sur les instruments que FRÉDÉRIC LE JUNTER organise aussitôt par le mixage en matières sonores; les masses sonores évoluent sans cesse par les manipulations qu’il effectue; le public circule, tourne autour des tables où le son est fait en direct. »

Il y a des vidéos de certaines de ses machines en actions (vidéos réalisées par ALAIN LONGUET) sur http://babiloff.free.fr/series/lj_machinesonor.html

SOURCES

Site Personnel de FRÉDÉRIC LE JUNTER: http://www.lejunter.net/
Lien vidéos de FRÉDÉRIC LE JUNTER sur Dailymotion: http://www.dailymotion.com/user/Le_Junter/1