Joseph Beuys

Artiste charismatique, Joseph Beuys est né à Krefeld en Allemagne en 1921 et décédé en 1986 à Düsseldorf. Proche du pop art et du groupe Fluxus, ce maître à crée une figure nouvelle de l’art, où l’œuvre et la personne publique de l’artiste se confondent.
En 1946 Beuys devient sculpteur et rencontre les frères Van der Grinten qui commencent à acquérir ses œuvres. Il débute ses études à l’Académie en 1947 et s’intéresse à l’alchimie, aux liens entre la religion et les sciences ainsi qu’à l’évolution.

Ce sera dès les années 1950 que Beuys crée sa propre légende en publiant l’histoire de son sauvetage par des paysans de Crimée en 1943, alors que, pilote d’un bombardier allemand abattu, il est recouvert de feutre et de graisse animale, selon une technique ancestrale de prévention de l’hypothermie. Dès lors, son œuvre privilégie les thèmes de la résurrection, de l’énergie vitale et de la relation de l’individu avec le groupe et le cosmos.

Effectivement, en 1952 Beuys reçoit sa première commande sculptée. Il commence à élaborer sa propre thématique sculpturale et utilise des matériaux inhabituels. L’artiste s’intéresse aux animaux possédant une signification spirituelle ou nomade comme « le lièvre », lié au mouvement, « le cerf », symbole du Christ crucifié dans la tradition chrétienne, « le cygne » et « l’abeille ». Il utilise la graisse ou la cire pour leur capacité de transformation au contact de la chaleur. C’est à ce moment là qu’on va lui donné le qualificatif du chaman de l’art et du monde contemporain.

La figure de l’artiste thaumaturge incarnée par Beuys donne lieu à une œuvre influencée par les théories ésotériques de Rudolph Steiner, lui-même héritier du spiritualisme de Goethe et des romantiques allemands. Parmi les actions publiques de Beuys, l’une des plus spectaculaires est sans doutes Coyote : I Like America and America Likes Me. En 1974, l’artiste se fait transporter sur une civière de l’aéroport de New York jusqu’à une galerie de Manhattan (évitant ainsi de poser le pied sur le sol des États-Unis) où, pendant plusieurs jours, il vivra en huit clos mais visible par le public, avec un coyote symbolisant le premier occupant du territoire américain. Ce faisant, il utilise l’image ambiguë du vaincu (le coyote comme victime du triomphe de la société capitaliste) tout en étendant largement son projet dans le cadre universel d’une communication instinctive et stratégique à la fois, qui passe par le présent physique, l’odeur, le toucher, etc.
Dans ses démarches, Beuys substitue la présentation, déclarant notamment au sujet de l’une de ses œuvres : « Cela ne veux pas dire quelque chose, c’est quelque chose ».

Démarche de Joseph Beuys

Photo de Erich Puls

L’œuvre de Joseph Beuys, tout au long de la vie de l’artiste, s’est construite comme un labyrinthe chamanique initiatique, véritable projet politique. En lieu et place d’une carrière politique et d’un siège au parlement ou au sénat, il a construit son programme autour de conférences, d’œuvres sculpturales et de performances artistiques de toutes sortes. Celles-ci constituent une catharsis de ce qu’il faut pouvoir faire comprendre au peuple avant de changer le monde social, globalement. L’artiste a utilisé une forme de chamanisme ultra moderne. L’esprit de son œuvre s’agit bien de rétablir les liens sociaux au-delà de la seule humanité, mais globaliser le sauvetage ; il a le projet de transformer le monde, comme le souhaitaient les révolutionnaires des différentes époques historiques.

Dans son œuvre, à la fois symbolique et autobiographique, Beuys s’inspire directement des épisodes de sa vie. Il invente une œuvre d’art total qui inclue sa vie, son travail et sa place d’homme dans la société. Ce dernier utilise des matériaux variés et rarement utilisés dans la création artistique : la graisse, la terre, le sang, le soufre, le bois, etc.

L’artiste fonda paradoxalement sa pratique à la fois sur son autobiographie, à la fois sur l’engagement social. Si l’œuvre de Beuys se tourne vers le personnage de lui-même et la mythologie qu’il créa, avec son chapeau de feutre, sa veste de pêcheur et ses matériaux auxquels il prête une symbolique personnelle particulière, c’est vers le personnage d’un chaman que cette œuvre est construite.
Par ses symboles et ses actions, il souhaitait contribuer à guérir la société, ou plutôt à l’amener à se guérir elle-même par l’art. « Chaque homme est un artiste », disait Beuys croyant que si chacun utilise sa créativité, cela mènera à la liberté.

Par-delà les catégories traditionnelles et le statut accordé à l’œuvre, Joseph Beuys étend la pratique artistique aux implications multiples du matériaux (incluant aussi bien le politique, l’économique que le scientifique) dans ce qu’il qualifie de « sculpture sociale ». Pour lui «le seul acte plastique véritable, consiste dans le développement de la conscience humaine». Il a participé au mouvement Fluxus, qui doit son nom à la phrase d’Héraclite. «Toute l’existence passe par le flux de la création et de la destruction». Pour l’artiste comme pour les protagonistes de ce mouvement, l’art c’est la vie. L’acte, l’art en action est plus important que l’œuvre d’art.

Au-delà de l’activité artistique, Joseph Beuys généralise la notion d’empreinte dans les termes suivants : Les actions de l’homme, c’est à dire ses informations, son caractère d’empreinte ? imprimer quelque chose à une forme, cette information, doit-on les considérer comme un processus procédant d’une libre décision, de la liberté de l’être ? Dans ce caractère d’empreinte, on arrive au point où il faut parler du processus sculptural : imprimer un acte dans la matière. Par cet acte le sculpteur ne se distingue guère de l’imprimeur.

En d’autre terme, pratiquer l’empreinte suppose de partir à la découverte des implications d’un matériaux dont on ne peut évaluer toutes les conséquences, de mettre à nu des hypothèses de jeu en cherchant à enregistrer certaines de ses « résonances », l’instrument ou la technique adopté pour cette captation traduisant des formes de distance ou de voilement par rapport à l’objet pris pour cible.

Nous nous trouvons donc fasse à un artiste extrêmement représentatif de tout ce qui va préoccuper les artistes les plus pointus depuis les années soixante jusqu’à nos jours et qui font partie de l’avant-garde contemporaine.

Beuys crée le concept d’une sculpture sociale ; pour lui « le seul acte plastique véritable, consiste dans le développement de la conscience humaine » . Beuys a participé au mouvement Fluxus, qui doit son nom à la phrase d’Héraclite « Toute l’existence passe par le flux de la création et de la destruction » . Pour Beuys comme pour les protagonistes de ce mouvement, l’art c’est la vie. L’acte, l’art en action est plus important que l’œuvre d’art .
« Chaque homme est un artiste » Beuys dit que cette thèse est sa contribution à l’histoire de l’art, et qu’il poursuit le travail de Duchamp, quand celui-ci a décrété n’importe quel objet œuvre d’art . Cette affirmation est la base du travail social de Beuys, qu’il appelle «sculpture sociale». C’est dans cette logique que Beuys s’impliquera dans la fondation du parti vert en Allemagne, qu’il quittera ensuite.

L’engagement de Beuys est largement inspiré des idées pédagogiques de Rudolf Steiner, qui « pose le principe de la liberté comme but suprême de la société ». « Beuys se situe dans la lignée du grand Romantisme allemand : l’artiste est le démiurge qui intervient à l’intérieur des forces chaotiques et qui lui soustrait la matière dans son état magmatique pour la transformer en lui donnant une forme l’art en tant qu’éducation. Une pratique qui tend vers le social et arrive à pénétrer chacun, à éduquer le peuple dans les termes d’une intention libertaire » .

Quelques unes de ses œuvres

Bog Action, 1971

 

Bog Action, en 1971 une de ses premières actions écologiques. Pour protester contre l’assèchement du Zuider Zee, il se lance dans les marécages avec son chapeau.

Coyote : I like America and America likes Me, 1974, New-York

Action qui inaugure l’ouverture de la galerie René Block à New York. Un espace de la galerie délimité par une grille sert de refuge, pendant trois jours, à Joseph Beuys et à un coyote capturé pour l’occasion.
L’artiste ayant décidé de ne pas poser les pieds aux États-Unis avant la fin de la guerre du Vietnam, désire ne rencontrer de ce pays que le coyote, animal sacré, dieu des Indiens, représentant selon lui, « le point névralgique psychologique du système entier des énergies américaines : le trauma du conflit de l’Américain avec l’Indien. » C’est en sorcier, par des rituels précis et des gestes ésotériques que Beuys entre en contact avec l’animal. Beuys arrive de Düsseldorf à l’aéroport Kennedy où une ambulance le transporte, enroulé dans du feutre jusqu’à la galerie. Il repart ensuite comme il est arrivé, sans poser les pieds sur le sol américain.

 

Le feutre est la matière utilisée par Beuys dans de nombreuses œuvres. Le feutre et la graisse référent à son accident d’avion pendant la guerre en 1943, où Beuys est recueilli par des Tartares, son corps est enveloppé dans du feutre, et ses plaies pansées avec de la graisse .
Par son transport en ambulance vers l’Amérique, le lieu de l’antagonisme entre Nature et Technologie, Nature et Culture, Art et Science, Beuys signifie que l’homme aujourd’hui est un homme blessé.

Dans la galerie René Block, seul un bâton dépasse du rouleau de feutre dans lequel Beuys s’est enroulé.
Il cohabite pendant trois jours avec le coyote, qui s’habitue peu à peu à lui. L’action Coyote de Beuys signifie sa volonté de guérir cette blessure, de réduire l’antagonisme entre nature et culture.

« Coyote témoigne d’une métamorphose de l’idéologie en pensée libre, du langage en pratique, du monologue du pouvoir en dialogue des parties en présence, de la méfiance en communication et en coexistence créatrice ».

Au centre des préoccupations de Beuys, est l’être l’humain, et sa conviction est que notre destin est dans notre capacité à inventer nos solutions. « Le monde est plein d’énigmes, mais c’est l’homme qui est la solution de ces énigmes ».
Beuys est un romantique qui rejète les idéologies collectives comme le communisme ou le capitalisme, pour inviter les individus à trouver des solutions dans un processus social créatif.

Balayage

1972 : Joseph Beuys, aidé par deux de ses étudiants de l’Académie de Düsseldorf, l’un coréen et l’autre africain, balaie, après une manifestation de l’opposition, la place Karl Marx de Berlin-Ouest. Pendant que défilent les banderoles prônant notamment la dictature du prolétariat, l’artiste attend sur le trottoir, appuyé sur le manche d’un balai retourné, sa large brosse à poils rouges mise en évidence. Les deux étudiants portent des grands sacs en plastiques de l’Organisation pour la démocratie directe (O.D.D.). Dès la fin du défilé, Joseph Beuys commence à balayer la place. La poussière et les tracts qui jonchent le sol sont mis dans les sacs, lesquels sont vidés contre un mur de la galerie Block.
Pendant la diffusion d’une enregistrement de l’internationale entonnée lors du défilé, Beuys rassemble les ordures en un tas rectangulaire et pose la balai à côté. Avec ce Balayage, Joseph Beuys exprime sa position vis-à-vis du marxisme. Il s’agit de le dépoussiérer de ses fixations idéologiques. Son organisation pour la démocratie directe peut permettre, selon lui, cette rénovation.

Art = Capital

1979, agrandissement photographique et peinture à l’huile, 220 X 120 cm, Londres : Le procès de l’art. Le mot « Capital » est attendu au sens marxiste du terme. L’artiste qui déclarait « L’argent, c’est de l’énergie » pose au pied du mammouth, dans un musée. On peut y lire que le travail de l’artiste est communication vivante pendant quelques temps, puis devient un capital exploité par la société.
Une autre interprétation, plus intéressante eut-être, est l’identification que Beuys propose des deux valeurs considérées comme éternelles et éventuellement naturelles : l’art (Kunst) et le capital.
Pour l’artiste qui de son vivant s’exclura lui-même du champ de l’art (tout en continuant à y professer), ni l’un ni l’autre ne peuvent s’exonérer d’une critique radicale. Le mammouth, enfin, témoigne de l’antériorité de l’objet à la fonction artistique que lui assigne le musée.

Éclair illuminant un cerf

1958’1985 : Installation monumentale achetée par le Musée Guggenheim de Bilbao en 2001. Terminée un an avant sa mort, cette œuvre exprime quelques-unes des théories et mythologies auxquelles Beuys a recouru tout le long de sa carrière. Mais sa signification ultime est peut-être à rechercher du côté de la définition de ?sculpture sociale’. Plutôt soucieux de stimuler les idées que de les représenter, Joseph Beuys espérait rajeunir ou illuminer la société à partir de l’énergie de sa pensée créatrice.

Chaise avec de la graisse

Chaise de graisse (1964)  Chaise de cuisine, graisse, fil de fer. Hessisches Landesmuseum Darmstadt.
 La graisse occupe la place du corps assis, pour Beuys, elle est à la fois invitation et interdiction.

« Dernier élément avec introspecteur », 1982, exposition à la galerie Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris : L’homme en osmose avec le cosmos. Plusieurs versions de cette œuvre ont été crées et exposées par Joseph Beuys, qui attachait beaucoup d’importance à l’environnement de ses interventions.
La graisse renvoie à l’expérience de son sauvetage légendaire, mais désigne aussi le corps rendu à l’état de chose, cet amas devenant une métaphore de l’artiste et de la condition ambivalente de la matière comme état ultime et premier de l’être. En rapprochant brutalement la matière informe de l’évocation humaine, par la présence de la chaise, Beuys retourne la sculpture : non plus corps idéalisé mais un chaos en devenir ou, pour reprendre les catégories de la psychanalyse, une substitution du « ça » au fantasme du surmoi.

7000 chênes

Joseph Beuys est venu pour la première fois à Bolognano en 1972. Il y reviendra régulièrement jusqu’en 1985 pour y séjourner chez ses amis, le Baron Buby Durini et sa femme Lucrezia De Domizio qui l’accompagneront et financeront son travail, y compris l’action «7000 chênes» de la Documenta 7 à Cassel (1982).
Dans 7000 chênes, pour la Documenta 7, à Kassel en 1982, Beuys commence la plantation de 7000 chênes, action qui se poursuit sur plusieurs années, sur toute la planète, même après la mort de l’artiste en 1986.

Chaque chêne est associé à une colonne de basalte. Les 7000 colonnes de basalte sont disposées en tas au début de l’action dans un parc de Kassel.Les acheteurs paient cinq cents Deutsch Mark pour planter un arbre au pied duquel est disposée la colonne de basalte, et reçoivent un reçu.

Ainsi les gens peuvent suivre le déroulement de l’action, en fonction du tas de colonnes de basalte.
Il y a aussi une interaction entre le minéral à dimension fixe du basalte, et l’arbre qui se développe : au début l’arbre est plus petit, ensuite celui-ci devient plus grand que la pierre.
L’intention de Beuys dans cette action est « donner l’alarme contre toutes les forces qui détruisent la nature et la vie » .

 » Mon intention, c’est que la plantation des chênes n’est pas seulement une action de la nécessité de la biosphère, c’est-à-dire dans un contexte purement matériel et écologique, mais que ces plantations nous conduisent à un concept écologique beaucoup plus vaste – et cela sera de plus en plus vrai au cours des années, parce que nous ne voulons jamais arrêter l’action de plantation.

La plantation de 7000 chênes est seulement un début symbolique et pour ce début symbolique, j’ai aussi besoin de cette pierre témoin, d’où cette colonne de basalte. Cette action doit donc montrer la transformation de toute la vie, de toute la société, de tout l’espace écologique ».

Citations de Beuys

  • « Une forme est une idée. L’antiforme, elle, est une énergie ».
  • « Il y a de la créativité latente dans tous les domaines du travail humain ».

  • « Penser est déjà sculpter ».

  • « Ces formes invisibles, ne restent invisibles que tant que je n’ai pas d’yeux, point d’organes pour pouvoir percevoir ce qui est apte à devenir image. Pour qui sait donc se créer un organe de perception, ces formes sont perceptibles ».

  • « Car il faut dire avant tout que les animaux sont les représentants d’une force vitale qui a été totalement écrasée par le principe technologique : ce sont eux les victimes de notre soi-disante civilisation. Rien que pour cette raison ils ont leur place dans mes dessins comme porteurs de la vie dans toute sa richesse. Ou alors : comme un organe de l’homme, comme un organe directement relié à l’homme ».

Elements complémentaires

En 1941, il débute son service militaire dans la Luftwaffe jusqu’en 1945. 
En 1942, Joseph Beuys est envoyé sur le front russe dans une unité de bombardier où il y sera blessé grièvement au dessus de la Crimée en 1943 et recueilli par des nomades tatares qui pour le soigner, l’immobilisent dans la graisse et le feutre.
Cet épisode biographique tient autant de l’anecdote que du mythe: il va en tout cas lui dicter les principes de son oeuvre et le choix de ses matériaux.

En 1946, il devient sculpteur et fait partie d’une association d’artiste locaux, il y rencontrera les frères Van der Grinten.
En 1947, il étudie à la Kunstakademie de Düsseldorf jusqu’à 1951 et commence à travailler pour des commandes privées. La première est un monument au DR Fritz Niehaus, qui sera installée au cimetière du Büderich, en Allemagne.
Cette même année de 1951, les frères Van der Grinten commencent leur collection en achetant un dessin et une gravure sur bois, pour 20 marks la pièce.
Grâce aux frères, Beuys organise sa première exposition personnelle dans leur ferme à Kranenburg.
A partir de 1953, l’artiste traverse une grande période de dépression qui durera 2 anspour cause, sa compagne met fin à leurs fiançailles.
 En 1959, il épousera Eva Wurmbach. Beuys s’investit dans tous les domaines, Artiste, penseur qui fit de ses œuvres un projet de vie , professeur de sculpture monumentale à l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf de 1961 et 1972.
De 1962 à 1964, il se rapproche du mouvement Fluxus.
Puis en 1963, il présente sa première oeuvre importante, Symphonie sibérienne. 
La même année, il présente sa première oeuvre où il utilise de la graisse, coffre de graisse.

Il est également fondateur d’associations, de groupes politiques: fondateur du parti Etudiant allemand en 1967.
En 1968, Beuys a participé au mouvement Fluxus, qui doit son nom à la phrase d’Héraclite  » Toute l’existence passe par le flux de la création et de la destruction « . Pour Beuys comme pour les protagonistes de ce mouvement, l’art c’est la vie. L’acte, l’art en action est plus important que l’oeuvre d’art .
En 1970 fonde l’Organisation des non-électeurs,
Il se présentera aux élections en 1979, dans le parti écologistes, des « Verts » au Parlement Européen.
En somme l’artiste et l’homme ne font qu’un. Ses sculptures, ses « installations » comme Plight , ses « actions » ou « happening » relèvent dirait-on de l’anti-art.
Joseph Beuys préfère parler d’un « art élargi » fait d’engagement de chacun dans la vie en communauté. Joseph Beuys Infiltration homogène pour piano à queue (1966)+ La Peau (1984 mnam)  infiltration homogène pour un piano à queue (1966) Piano à queue entièrement recouvert de feutre gris, croix rouge en tissu 100/152/240 cm
Infiltration homogène… est apparu pendant une « action » de Beuys, en 1966. Il a été conçu, explique Beuys « pour encourager la discussion, et en aucun cas comme produit esthétique ». exposé à côté La peau (1984) Ce manteau habillait le piano de Infiltration homogène.
Les mains des visiteurs ayant usé l’oeuvre, elle fut restaurée, et Beuys fit accrocher sa dépouille. Ces deux œuvres sont en relation directes, avec son anecdotes citée plus haut. Beuys consacre son art à transcrire les énergies matérielles et spirituelles, à mettre en lumière la relation que l’homme entretient avec elles et, au bout du compte, la conscience qu’il a des choses et de lui-même.
Pour cela, il va emprunter des voies à l’écart des pratiques artistiques reconnues.

MIEL, CUIVRE, GRAISSE, ET MARGARINE

Les matériaux et les formes que Beuys utilise doivent trouver leur origine dans la vie vécue, leur signification est dans leurs qualités concrètes, autant de physique et de symboliques.
Ainsi s’il choisit le cuivre, c’est parce qu’il est le conducteur de chaleur et d’électricité,
le feutre, parce qu’il isole, le miel, la margarine ou la graisse, parce que ce sont des matériaux riches d’origine naturelle, nutritifs et aux qualités plastiques. Matières issues de la vie, elles sont en plus parfaitement malléables dans les mains du sculpteur et peuvent même se tranformer avec la chaleur ambiante. 

Installation: deux salles en enfilade, presque vides. Contre les murs, des colonnes de feutre gris. Sur le plancher, seul, solennel, noir et brillant: un piano, muet. Dessus, un tableau noir et un thermomètre… Dans la salle l’air est étouffant, le son amorti, la lumière froide.
Une odeur de poussière et d’abandon imprègne le tissu et le lieu. L’ambiance est faite pour faire réagir le spectateur. Chaleur: voilà la clé du Plight. Chaleur ambiante ou chaleur intérieur, le thermomètre la symbolise. Beuys ici, traite la chaleur comme un véritable matériau, pour lui la chaleur est le principe essentiel de la vie, une énergie formidable et naturelle, capable de transformer la matière.
L’électricité, le pensée, toutes formes d’énergies agissent sur le monde, dès lors tout devient échange de sensations physique et psychique entre l’installation et le spectateur. Beuys expose des objets déconcertants, des formes modelées, taillées, des matériaux sans forme.
Aucun souci d’élégance chez l’artiste, seulement une attention à la force des choses.

 

Sources

  • http://www.husgallery.com/19-dates-BEUYS_Joseph.html
  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Beuys#La_sculpture_sociale
  • http://stephan.barron.free.fr/1/dupuy_sarah/pages/chronologie.html
Livre: Art
  • contemporain par Christophe Domino, édition Scala
  • Qu’est ce que l’art? de Joseph Beuys et Volker Harlan
  • Joseph Beuys : Un panorama de l’oeuvre, de Alain Borer
  • Par la présente je n’appartiens plus a l’art, de Joseph Beuys