Nath Sakura

« Rien ne nous est donné une fois pour toutes. Rien n’est inévitable. Nous n’avons ni à subir ni à faire subir ce que nous sommes. Le rôle des trans-genres consiste à montrer qu’il existe des passages entre les sexes, entre les identités, entre les existences. Bettina Reims nous voit comme des espionnes, moi je pense que nous sommes des passeuses, à la fois filles de contrebandes et résistantes de l’ombre. »

Nath Sakura, Dualités, LP Editions, 2006

Ceci est la citation la plus connue de Nath Sakura. Citation qui se retrouve sur divers sites parlant de l’artiste, et qui est tirée d’un de ses recueils « Dualités ». Elle est connue de part l’importance de sa définition des « filles de contrebandes », car c’est ainsi qu’elle se définit. Ceci pour exploiter la véritable révolution intérieure qui se construit avec les modifications psychiques et corporelles que l’on peut vivre lors d’une évolution hormonale et physique qu’est le changement de sexe. Toute son œuvre de 2004 à 2010 est basée sur ceci.

Biographie de Nath-Sakura


Nathalie Balsan-Duverneuil, ou Nath-Sakura, est une femme née de sexe masculin le 21 novembre 1973 à Gérone, en Espagne. Après des études en philosophie politique à l’Université Montpellier III Paul Valéry, elle se tourne vers la photographie. Photographe franco-espagnole et journaliste à Midi libre, elle est photographe de presse pour le compte de plusieurs quotidiens et magazines européens.


Nath Sakura utilise l’art pour décrire et partager sa façon de voir le monde, et ses combats existentiels. Combats qui commencent en 2004, lorsqu’elle décide d’effectuer son changement de sexe. C’est à ce titre, et en qualité de journaliste, qu’elle intervient en 2011 lors des « Assises du corps transformé» à la faculté de droit de Montpellier. Son changement d’état-civil a été prononcé par le tribunal de grande instance de Montpellier le 6 octobre 2011. Elle qui dit avoir « longtemps vu le monde comme si j’étais une cosmonaute, enfermée dans son scaphandre, sur une planète étrangère » et avoir « ressenti, pendant des années l’absence d’un corps que je n’avais pas ».


Son œuvre traduit le parcours de cette femme exceptionnelle, de cette décision jusqu’à sa renaissance. Elle explique au magazine catalan Art Nou qu’elle est devenue photographe « car elle ne savait pas peindre ». Il est clair que lorsque l’on s’intègre dans son univers artistique, on y voit un désir de symbolisme, de recherches intellectuelles et basées sur une certaine philosophie (elle est détentrice d’un doctorat en philosophie politique). Elle dit construire ses images un peu comme une alchimiste avec des étages, des niveaux. Elle joue avec les ombres, qui donnent un sens premier à ses photographies. Du choix de la modèle à la lumière, elle construit ses photos de A à Z.
Son travail est loin de la photo uniquement esthétique, comme on le voit beaucoup dans notre société actuelle.

Nath Sakura a soutenu sa thèse sur Karl Marx, il y a 12 ans. Elle voulait être professeur à l’université, mais, ayant une position politique jugée comme trop engagée, ceci lui a été refusé. Elle devient alors photo-reporter, en collaborant avec un grand nombre de journaux, notamment pour midi-libre depuis 11 années.

D’abord membre du courant Fétish-SM Art au début des années 2000, notamment avec la prestigieuse modèle Laika de N.

(également compagne de Nath Sakura)

, elle crée ensuite son propre style, en accord avec son être intérieur et sa façon de penser, qui évoluera au fil des années et suivant ses changements hormonaux. Elle note d’ailleurs ceux-ci en dessous de chacune de ses photographies.
Chacune de ses images détient donc une histoire ou une partie de son histoire.

Un dernier point important pour clore cette partie biographique: la démarche de l’artiste. Elle est caractérisée:
* Premièrement, comme cité plus haut, à son histoire, aux événements qu’a marqué sa « mutation » et à son regard par rapport à celle-ci et les passages qu’elle a franchis.
* Deuxièmement, à la construction toute particulière de ses clichés: construction en deux plans, l’image propre et son ombre, qui lui donne un sens profond.
* Troisièmement, la thématique fétish, qui donne un contexte particulier à ses clichés.

L’année dernière, j’ai étudié le fabuleux travail d’Orlan. On peut dire que Nath Sakura va aux antipodes de celle-ci. Orlan transforme son corps pour y inscrire son interrogation sur l’art. Nath Sakura, au contraire, utilise sa métamorphose pour étudier le changement graduel de son regard d’artiste.

Compte rendu de l’exposition ergo sum


La galerie La Vitrine est une sorte de vieille demeure, aux escaliers tortueux qui rendent une démarche incertaine pour nous, visiteurs de l’intérieur de notre hôte. Notre hôte actuelle, Nath Sakura, profite de cet endroit peu classique pour nous offrir une exposition qui tend à être, tout comme son œuvre, organisé sur la problématique du corps, de l’identité, de la question des passages. On peut dire qu’ici, cette femme peu commune qui va jusqu’au bout de ses idées et de ses désirs, va de part certaines étapes vécues, entre une femme emprisonnée dans un corps qui n’est pas le sien et une femme libre d’être ce qu’elle est au fond d’elle-même.

Dans quatre pièces, à étages différents, sont exposées diverses photos de l’artiste, jusqu’à son point culminant, « l’état des travaux de 2007 », une photo autobiographique qui présente son corps, il y a 4 ans. Ergo Sum, « je suis » en latin, est l’expression d’un être à part entière et d’un souffle nouveau.
Nous avons cette impression ici, connaissant cette artiste qui ne fait absolument rien au hasard, que cette exposition est une sorte d’état des lieux. C’est comme un moyen de dire qu’une page est tournée. Un moyen de montrer différentes facettes qui l’ont constituée jusqu’ici et qui resteront au fond de son être, mais avec un regard neuf apporté par la liberté d’être enfin soi-même.

En entrant dans cet endroit, nous sommes d’abord envahis par une partie de la série du tarot d’Ève. Une série qui s’inspire du tarot de Marseille, mais qui laisse juger de la vision peu orthodoxe de l’artiste. En effet, Nath Sakura a réalisé ce tarot en s’exprimant par la symbolique du tarot originel, sans rapport avec le graphisme des cartes traditionnelles.

Il s’en suis diverses photos, réalisées dans des époques différentes et différentes les unes des autres par leur signification, même si elles sont bien marquées par le regard innovant de cette photographe renommée, notamment:
* « Élévation », cliché présenté sur le prospectus de l’exposition
* X = Y
* Vie en 3D, une photo de la série Aubabe
* Bouleversement climatique
* ∀
* Le fantasme de la grenouille
* « État des travaux 2007 »

Interprétations des œuvres de Nath Sakura

*X=Y

Modèle : Gwenperoratriz

Sculpture de Dann Chetrit

Cette photo est importante dans l’histoire de l’artiste, non seulement car c’est une des photos qui l’a rendu célèbre sur le plan international, mais aussi car une des lectures de ce cliché nous offre l’expression grandement mûrie des sensations et sentiments internes d’une fille de contrebande.

Sur ce cliché, on peut voir le personnage d’une femme, à l’expression figée et aux yeux gigantesques. Sur son sexe est tenue une sculpture en pierre représentant un sexe féminin attaché par une corde. Des bras masculins tiennent cette sculpture, mais on ne voit pas l’homme, caché derrière la modèle. On note la différence des couleurs entre le fond du côté gauche de la photo (coloré) et le fond du côté droit (noir).

On peut interpréter cette image comme une mise en avant des forces machistes, tapies dans l’ombre, mais mettant en avant leurs pouvoirs sur la femme liée (ici par les mains cachées de la modèle et le sexe de la sculpture). Le mur qui apparaît bicolore peut ainsi par lui-même montrer la force obscure du pouvoir presque uniquement masculin, et les couleurs délavées l’esprit de la femme torturée par ce qu’elle ne peut point rompre. On peut d’ailleurs vaguement voir sur cette face colorée les traits d’un visage dessiné observant du bout de ses lunettes cette société brutalisante.
Les deux faces des murs peuvent aussi peut-être symbolisées la dichotomie d’une personnalité (personnalité sociétale? Personnalité de l’homme qui paraît doux mais dans l’ombre n’est plus le même? …).

Nath Sakura nous offre une autre interprétation de sa photographie. Celle-ci met en relief les ressentiments des filles de contrebande, qui doivent attendre et attendre encore pour enfin attendre le but ultime de devenir ce qu’elles sont, au fond. Tout leur avenir repose entre les mains d’équipes médicales, de psychiatres et de chirurgiens. Ceux-ci repoussent la date fatidique de la libération. Libération du corps où le vagin est encore une quête qui paraît presque impossible,

« comme une image de marbre, et où tout espoir, l’horizon, tient dans l’attente du moment où les cordes vont enfin tomber. »

*∀

Modèle: Amélie

Voici une image assez difficile à décrypter. On peut y distinguer un côté naturel et sauvage dans la glaise qui donne un visage mystérieux à la modèle et le côté synthétique et soyeux de ce qui lui sert de jupe et lui cache une moitié du corps. Elle tient un ∀ au dessus de sa tête, comme un objet dont elle est fière. L’ombre de ses bras lui crée des ailes, une femme qui peut donc s’envoler et tout combattre. Le mur derrière, teinté de fissures tourbillonnantes me font penser à des idées peu claires. Comme si le modèle était dans un tourbillon et se questionnait sur la fin de ces évènements négatifs.

Nath Sakura a donné une dimension toute particulière à cette image, de part la symbolique culturelle qui la rend compliquée à étudier. En effet, la compréhension de ce cliché appelle des connaissances particulières de mathématiques et de symbolique antique. La position de la modèle notamment, (port d’un objet sur sa tête) fait référence aux porteuses d’eau africaines et méditerranéennes: symbole du rôle de la femme et de son oppression par l’homme, ainsi que du poids de la tradition.

L’artiste, en constituant ce cliché, a donc voulu parler de la condition des femmes, en général, et des femmes de contrebande, en particulier. Cette condition mise en avant par un besoin de normalité (être mère, savoir tenir sa maison: par la position du modèle portant « la cruche ») mais paradoxalement, la femme rêve de liberté, de folies (les seins et le ventre nus, les « ailes » que l’on peut deviner par l’ombre des bras contre le mur). Effectivement, même si le visage est caché par la glaise, le corps de la femme est mis en avant.
Parlons-en de ce masque de glaise justement. Il va pour moi dans le sens du rôle de la femme, défini par le port de « la cruche ». Un rôle primitif, et, malgré la position actuelle de la femme qui travaille, un rôle qui ne change pas. Ce n’est pas souvent à la femme de faire le ménage et la cuisine à la maison, même si elle travaille aujourd’hui? Le fait de cacher la partie inférieure du corps de la femme est certainement en relation avec cette explication.
Ce masque est également défini par l’artiste comme un visage sculpté en cours d’achèvement.. Cela prend en compte l’angoisse féminine de ne pas être parfaite, et la quête intense pour le devenir.

Le ∀ quand à lui, peut symboliser différentes choses:
* La cruche avec de l’eau (la barre du A)
* La représentation symboliste par le V du sexe féminin
* L’autre écriture d’« A barre », le symbole mathématique de l’évènement contraire de A
* On peut également y voir un symbole de la fin, A symbolisant le début de l’alphabet
Ce ∀ porté au-dessus de tout, indique également la fierté de la femme, qui peut sans cesse être maîtresse de son destin en le retournant, lui qui indique le contre-sens.

*Le fantasme de la grenouille

On peut voir dans ce cliché un individu déguisé en grenouille, qui se masturbe au milieu de magazines trash. A terre il y a une boule rouge à l’arrière et, comme pour terminer cette scène relativement vulgaire, un rouleau de papier toilette blanc face à lui (pour attirer le regard).

Lorsque l’on observe l’image de plus près, on voit que la grenouille lit un livre: « le soleil noir de la puissance » écrit par Dominique de Villepin, sur l’histoire de Napoléon. La photo a été réalisée lorsqu’il était premier ministre.

La grenouille reflète donc le peuple français se masturbant sur des batailles passées, au lieu de vivre dans le présent, et de penser au devenir. Même si celui-ci est loin d’être rose (représenté ici par la poussière sur le sol, les magazines pornographiques, les dalles cassées).
Au niveau des codifications techniques, une ligne de démarcation est tirée entre la lumière mettant en scène l’action et l’obscurité derrière le personnage. La boule rouge quand à elle, équilibre les couleurs et les masses.

*La série Aubabe

Modèle de vie en 3D: Dilan

Cette série a été créée par l’artiste comme une satire des photographes qui pensent que, parce que l’on connaît toutes les techniques aussi diverses que complexes, nous sommes de bons photographes.
Les modèles se présentent nues, comme pour dénoncer la débauche des « techniciens » qui, comme l’exprime Nath Sakura, à force de vouloir tout contrôler en ce qui concerne leur technique, doivent vivre le sexe de cette manière.

L’artiste fait exprès de réaliser des clichés non conformes, décrit chacun par une leçon (comme pour la photo exposée lors d’Ergo Sum: « ne pas confondre calibrage des couleurs et lunettes 3D »). A travers une critique concernant la technique, elle donne une approche philosophique et artistique, sa manière de travailler ressort alors.
Les premières leçons s’appliquent principalement à la photographie, tandis que les dernières sont également applicables à la façon de vivre (« ne jamais perdre une occasion de prendre son pied », « avoir un objectif dans sa vie »). Cette série entière montre l’évolution de vie de l’artiste, qui sans doute, d’abord sensible aux critiques de son entourage, a trouvé par la suite une certaine sérénité.

*État des travaux de 2007

Tout le long de son œuvre photographique, Nath Sakura à réalisé des autoportraits, du nombre d’un par an, qu’elle nomme « État des travaux ». Chacun montre l’évolution de l’artiste, ainsi qu’une expression différente, comme pour montrer le ressentiment face à l’évolution.

Cette photo a donc été réalisée 3 ans avant l’opération finale et se lit accompagnée d’un poème :

« Un gai bunker caché sous les charmilles
Un champ de bataille semé de fleurs artificielles
Un charnier sanglant à l’odeur de vanille
Une femme enfin, sérieusement superficielle »

Il me semble que cet autoportrait montre une détermination à aller de l’avant, à montrer sa force, le regard fixe dirigé droit devant elle. Le corps assuré, blindé, tout comme le bunker du poème. Corps qui, après la bataille sanglante des opérations et devant toujours prouver sa détermination, a pu enfin voir au loin, un horizon ensoleillé.

Conclusion

On peut voir dans les clichés présentés, une mise en avant des réflexions de l’artiste sur la société actuelle (∀ , X=Y…) mais aussi, comme nous le disions en introduction, une façon d’affirmer qu’une page est tournée. Elle désigne également diverses passades vécues: de la guerre à la détermination, de l’envie au sentiment d’être. Elle semble vouloir dire:

voilà les chemins que j’ai tracés avant de pouvoir enfin dire je suis//.

C’est une exposition que l’on peut qualifier de biographique, qui montre quelques photos connues à l’international, ces débuts avec le tarot, un cliché de la célèbre série Aubabe, un autoportrait du milieu de ses dits « travaux »…

Voici les futures expositions de l’artiste:
* Chai du terral, Saint Jean de Védas du 7 au 22 mai 2011
* Aubabe, leçons de photographie. Galerie a la Barak, Montpellier. vernissages : 27 mai, 17 juin
* Fondations Bertold, Suisse juillet-Août 2011
* Galerie La Vitrine, Arles juillet 2011
* Galerie W&V, Berlin octobre 2011

Expositions et parutions

2004 Musée d’art contemporain de Barcelone (Macba). Biennale d’Art Contemporain de Prague II, République Tchèque. Reportage à Gaza, Palestine occupée, sur les enfants des couples mixtes (Israëliens/Palestiniens)

2005 Exposition « L’art en prison », Villeneuve-lès-Maguelone. Exposition au squat Saint-Sulpice, Montpellier. Lauréate du prix de photo-journalisme du festival international de Melbourne, Australie

2006 Recueil photographique « Pouvoirs » (Map editeur). Exposition à la guinguette du Chaos, Paris. Galerie Albertini, Dijon. Exposition et artiste associée Fondation Bertold, Lugano, Suisse. Galerie Què Pasa, Vigo, Espagne. Galerie W&V, Berlin, Allemagne

2007 Recueil photographique « Dualités » (LDP éditeur). Tarot d’Eve et Tarot de Lilith, Exposés à Alet-les-Bains et Marseille. Exposition Vauban, Musée national de la marine, Toulon. Exposition Musée Balaguier ? La Seyne-sur-Mer. Arte Lisboa, Lisbonne, Portugal

2008 Exposition « Contradictoire », au Divan du Monde, Paris. Recueil photographique « Pervy Obsessions » (Ragage éditeur). Exposition Tate galery, Liverpool, Royaume-Uni. Centro Cultural De La Villa, Madrid, Espagne. Exposition Restaurant Sketch, Londres, Royaume-Uni. Exposition au Centro Cultural De La Villa, Plaza de Colón, Madrid

2009 Recueil photographique et illustrations « Une femme, deux hommes, trois regards » (Ragage éditeur). Intervenante aux assises du corps transformé, faculté de droit de Montpellier. Exposition « Pour en finir une bonne fois pour toute avec la photographie », galerie Chez moi, chez toi, Nîmes

2010 Exposition « Everything Lust go », galerie Backstage, Marseille

2011 Exposition « Ergo sum », galerie la Vitrine, Arles, France. Exposition « Idole(s) », Museaav, Nice (France). Exposition Icône(s), Museaav, Nice. Publication d’une affiche, Stop it, contre le nucléaire. Exposition Entre elles, Concorde art gallery, Paris
Exposition « Le Coffee Socks fait son Off » dans le cadre du festival Off des rencontres d’Arles.

Webographie

http://www.le-musee-prive.com/nouveaux-talents/nath-sakura.html
http://www.nath-sakura.fr/
http://www.fetish-photo.net/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nath-Sakura
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bettina_Rheims
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fetish-SM_art
http://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFka_de_N.
http://www.virusphoto.com/109213-interview-nath-sakura.html
http://www.nath-sakura.fr/nath-sakura-interviewee-par-mag-erotik-1043
http://www.photos-sexy.eu/interviews/nath-sakura.html
http://www.artkaos.net/index.php’page=interview&interview=35
http://www.dailymotion.com/family_filter’urlback=%2Fvideo%2Fxdnung_nath-sakura-interviewee-par-helene_creation
http://issuu.com/virusphoto/docs/issue3