Georges Seurat

La technique de Seurat, un art scientifique

«Seurat applique à la peinture les théories scientifiques de Chevreul sur la couleur et la physiologie des sensations, tel que celui-ci les expose dans De la loi du contraste simultané des couleurs.

Les points de couleur posés sur les toiles de Seurat, sont mélangés dans l’oeil du spectateur. L’artiste se transforme en véritable caméra, exerçant son oeil à saisir la couleur « Ici, la patte est inutile, le trucage impossible, nulle place pour les morceaux de bravoure. Que la main soit gourde, mais que l’oeil soit agile, perspicace et savant ! » écrivait Fénéon, le critique des néo-impressionnistes en 1886 . «Ils (les littérateurs et les critiques) voient de la poésie dans ce que je fais. Non, j’applique ma méthode, est c’est tout». Seurat tente ainsi de libérer l’art du sujet, pour en faire une recherche sur la perception. Les tableaux de Seurat nécessitent la participation perceptive des spectateurs. Il anticipe en cela la démarche de Duchamp qui déclarera «ce sont les regardeurs qui font les tableaux».

Stéphan Barron in Technoromantisme

Femme au Parasol – Etude pour la Grande Jatte – Georges Seurat

Georges Seurat est un peintre du XIX (1859-1891), fort important puisque ses recherches picturales ont introduit plus avant la peinture dans l’aura scientifique. De l’artiste peintre on ne sait pas grand-chose. Seurat fut quelqu’un de très discret, silencieux sur sa vie, et même sur son Art, ce qui fit dire à Verhaeven : « je connus le peintre, il m’apparut timide et silencieux. »

Biographie

Seurat nait le 2 décembre 1859, à Paris, dans une famille bourgeoise, et meurt le 19 mars 1891, à l’âge de 31ans, foudroyé par une angine diphtérique.

Les débuts

Il entre en école d’Art, à seize ans, une école de sculpture municipale, dirigée par Justin Lequien fils. Cet enseignement était tout à fait néo classique, le but de Lequien étant de créer des « ouvriers artistes ». Il copie Ingres, Raphaël,Holbein. Son dessin privilégie le modelé sur la couleur à cet instant.
En 1878, il entre à l’école des Beaux Arts ; il y reste deux ans sous l’égide de Lehman, ancien élève d’Ingres. Seurat n’eu pas dans cette école un succès fulgurant. Son dessin était trop réaliste, pour corréler avec la demande académique. Fou de dessin, il s’y adonne entièrement de 1880 à 1883. Il s’inspire de sujets encore inédits : scènes de rues, thèmes populaires et quotidiens. Ces dessins ne valent que pour eux, ils ne sont pas croquis en vu d’une future peinture, ce qui n’est alors pas un traitement habituel où le croquis était principalement d’étude. En plus du sujet révolutionnaire, sa technique commence à différer de celle inculquée : Seurat privilégie le clair obscur, bien loin de l’enseignement de la ligne et du trait. Ces dessins jusque 1883, détonnent par la puissance du crayon gras noir conté, tiennent par des masses noires et blanches, conférant une atmosphère mélancolique aux toiles.

Seurat vers la peinture

Ses peintures des prémices sont principalement des croquetons, des peintures sur bois, où ils s’essayent à la couleur par touches croisées et claires. Cette partie de sa vie lui vaut une mise en parallèle avec la technique de Renoir, dont la touche a toujours été plus longue et claire que celle de son contemporain Monet.
En 1883, c’est le premier coup d’éclat de Seurat, lorsqu’il réalise  »une baignade à Asnières ». Quoique cette peinture fut refusée au salon, elle retentie comme un coup d’éclat moderniste. C’est une révolution de la peinture, une nouvelle manière de peindre. De nombreuses études et croquis de cette toile, révèle une recherche colorée. Si la touche se rapproche de l’impressionnisme, la couleur est différente, moins vive. Cette même année, il rencontre celui qui sera son ami, et compagnon de recherche pictural : Signac.

Un dimanche après-midi à l’Ile de la Grande Jatte (étude)

En 1884, il réalise  »La grande Jatte », autre tableau phare de sa carrière. Cette toile, exposée pour la première fois en 1886, choque et provoque un scandale. La couleur est claire, et se rapproche d’un naturalisme certain, Seurat étudie et croque beaucoup avant de peindre. Il rend compte d’une scène quotidienne, avec précision. Seurat est un artiste moderne, il est ancré dans l’histoire de sa société, et cherche la liberté de la nouveauté en peinture. En 1884, il participe à la création du salon des artistes indépendants. Les critiques reprochent à Seurat l’attitude figée de ses personnages, de ses compositions.

Seurat, le point nodal du Néo Impressionisme

Le seul critique qui supporte Seurat est Félix Fénéon. De sa prose défensive en faveur de l’artiste, découle le nom de Néo-impressionnisme, qui restera le nom de l’art de Seurat, quant bien même ce dernier eusse préféré  »« impressionisme-luministe » »  » « peinture optique » » ou encore  »« chromoluminarisme » ». Apollinaire nommait Seurat  »« le microbiologiste de la peinture » ». Il se détache de ces appellations que Seurat a le désir d’un impressionnisme scientifique.
En 1886, Seurat devient le centre du groupe des Néo-impressionnisme. Ce groupe va être très homogène, tous traitent des mêmes thèmes et de la même technique. Ils élaborent une revue :  »La revue des indépendants ». Signac sera le meilleur technicien du groupe, mais Seurat se montrera toujours jaloux de la paternité de sa technique. Malgré son mutisme quasi permanent, il défend sa primauté sur son art, déclarant :  »« plus nous serrons, moins nous aurons d’originalité » »

Un artiste mélancolique

Seurat dès 1885, a un rite qui répond à l’amour des peintres du XIXème pour les bords de mer : il part durant chaque période estivale dans des villes côtières : en 1885 il se rend à Grandcamp, en 1886 à Honfleur, en 1888 à Port en Bessin, en 1889 à Le Crohay, en 1990 à Gravelures. Les toiles qu’il réalise en bord de mer remporteront succès auprés des critiques, comme  »La Rade de Garnison », aux couleurs plus austères que ces premières toiles, à la saveur amère, voir même salée. Seurat traduit l’atmosphère en peinture. Différemment de Monet dont la touche est tumultueuse et lumineuse, qui s’adonne dans un geste passionné à la peinture sur motif, Seurat rigoureux et pragmatique, peint à l’ombre de son atelier, et suite à de nombreux croquetons, études et compositions. Il en résulte que ses toiles sont certes lumineuses, mais comme figées. D’ailleurs, il n’introduit dans ses compositions qu’à de rare fois des personnages. Bien souvent il réduit l’espace à des paysages minéraux, en n’en dégageant grandeur et solitude ; des espaces vides qui peuvent avoir inspirés les places métaphysique de De Chirico dans les années 1910. Ainsi  »le Bec du Hoc » n’est qu’un paysage, pas même un animal ne se détache de la roche. Les sujets de Seurat sont en règle générale austère, sujets qui semblent dénoter une attitude mélancolique. Même à Honfleur, ville de joie à cette époque, il trouve des sujets hors normes à traiter tels que  »L’Hospice et le phare »,  »Honfleur un soir ». Certaines toiles d’inspiration suburbaines n’ont pour personnages qu’une silhouette esseulée, ainsi que dans  »La Seine à Courbevoie ».

Il faut attendre 1887 pour que Seurat s’intéresse aux corps humain en tant que tel. Il montre que sa technique est applicable aux corps, il réalise alors  »Poseuse ». Ce tableau s’inscrit dans la tradition, de part son thème antique : trois nues, redondance des trois grâces ou du serment de Paris par exemple. Mais son traitement picturale reste mécanique, novateur, la peinture se déchire, et la toile est traitée en surface sans égard de profondeur.
C’est à cette même période que Seurat ajoute un cadre à ses peintures, un cadre de peinture constituées. L’encadrement est traité de manière plus sombre, selon la loi des contrastes. Cette technique lui permet d’isoler ses toiles du reste du monde, et de renforcer la lumière interne des toiles. Cette idée pourrait être inspirée de Wagner qui, à Bayreuth, a pour la première fois l’idée de plonger la salle de l’opéra dans le noir, afin de centrer l’attention générale sur la scène.
Seurat s’intéresse justement à ce moment à la féérie de la ville et du théâtre. Mais de ces sujets, plus gaie que les précédents, ne transparait aucune gaité. Les compositions sont géométriques, la lumière et la couleur sont traduites en poudroiement de petites touches. Seurat présente des personnages figés et grimaçant, ainsi dans  »Carcan », la danseuse est figée dans un seul mouvement de la danse, les couleurs sont austères, la toile tendrait même jusqu’à l’abstraction tant la figure semble hors du temps. Dans le  »Cirque », la composition est régentée par la verticale répétitive des spectateurs, entrecroisée des lignes horizontales dessinées par les gradins. La composition linéaire, statique, est mise en relief par le contraste du lasso de Mr Loyal, qui sinue. La tête du clown au premier plan est traitée toute en géométrie, son visage schématisé s’inscrivant dans un losange.
C’est là l’oeuvre posthume de l’artiste. La carrière de Seurat est écourtée rapidement par une mort subite. Signac repris le flambeau et devint la figure majeure du Néo-impressionnisme.

Les dessins de Seurat

Le Nœud noir – Georges Seurat

L’écho – Georges Seurat

Seurat un peintre à l’attitude et à la lecture moderne

Seurat est un peintre de l’ère du progrès, qu’il soit industrielle, technique, photographique, dans l’architecture de fer, ou la reproduction. Dans cette période de permutation, il est évident que le domaine de la peinture va muer, changer lui aussi. Seurat introduit de la modernité dans la peinture, grâce à ses lois sur la couleur, et la physiologie des sensations, l’optique.
Les contemporains de Seurat traduisent un intérêt sans précédent pour la couleur, et une littérature découle de ces recherches. Ces livres théoriques, Seurat en prend connaissance, et on peut considérer qu’ils vont guider sa vie, son œuvre, son pinceau, ses recherches picturales. Il lit notamment  »de la loi des contrastes des couleurs simultanée » de Chevreul, parut en 1839. Chevreul, chimiste, découvre en travaillant à la Manufacture des Gobelins, soit une teinturerie,que certaines teintures ne donnent pas les teintes qu’on en attend. De cette observation, découle la compréhension que le problème est non pas de nature chimique, mais optique. Si les pigments ne sont en rien responsables de cet amoindrissement de la teinte, il constate que les tons colorés qui se trouvent à proximité peuvent dénaturer une couleur. Chevreul décide alors de traiter scientifiquement la chose dans son essai, et montre qu’une couleur donne à une couleur avoisinante une nuance complémentaire dans le ton : les complémentaires s’éclairent mutuellement et les couleurs non-complémentaires paraissent « salies' », comme lorsqu’un jaune placé près d’un vert prend une nuance violette. Cette démonstration scientifique ne fait que valider les pressentiments bien antérieur d’Aristote qui, dans  »les Météorologiques », avait déclaré : « l’apparence de certaines couleurs dépend de la façon dont elle sont disposées les unes à cotés des autres».

Seurat lit également  »théorie scientifique des couleurs » d’Ogden Rood;  »Introduction à une esthétique scientifique  » de 1886,  »Rapport esthétique » en 1888, et  »Cercle chromatique » en 1889 de Henry, un mathématicien de la Sorbonne, ainsi que de nombreuses revues susceptibles de lui donner de nouvelles connaissance technique. En découle de ce nouveau savoir, de nouvelles certitudes scientifiques, qui donnent des airs de sciences exactes à la peinture. Seurat observera la loi des contrastes et séparera méthodiquement les éléments lumière, ombres et couleurs locales, ce qui fera dire à Focillon:  »« C’est un chimiste du ton ; l’homme de la patiente analyse et des dosages » ».

Un Art scientifique

Le néo-impressionnisme est un choix de la couleur et le pointillisme de la touche. Cette technique est une innovation de Seurat, même si elle se ressent dans la manière de peindre de certains artistes tels Rubens ou Delacroix. Mais si chez eux, ce savoir de la décomposition de la couleur est induit, arbitraire, chez Seurat, elle va être théorisée. Il est dans la décision scientifique du ton et dès 1884. Un centimètre de peinture chez Seurat est un tourbillon de points, constitutifs d’une couleur, obtenue par un dosage complexe et délicat.
Très tôt Seurat eu un intérêt pour Delacroix. On lui connait des croquis des  »Convulsionnaires », tableau ou le premier plan est une masse de personnage qui se déploie en mosaïque jaune, bleu et rouge. On retrouve bien souvent dans ses toiles une palette aux couleurs ocre et sonores comme celle de Delacroix. Ce dernier était déjà un coloriste hors pair, qui de par la couleur donnait le volume de la composition. De plus, il intuitait déjà l’importance des complémentaires, puisqu’il en usait pour obtenir les reflets. La touche même de Delacroix était spéciale : on parle de hachure, de flochetage, tentant de rendre à la couleur l’éclat de la lumière, ce que Seurat parviendra à faire en divisant sa touche en multiple points. Le rythme de sa touche est sévère et pratique. La division c’est la recherche d’une harmonie, et de la puissance de la couleur, en apposant des éléments purs. La couleur est non mélangée.
La technique de Seurat découle donc du mélange optique que l »il va effectuer sur la rétine, on a donc non pas un mélange des couleurs-matière, mais un mélange des couleurs-lumière. Le travail n’est plus donné de façon directe par l’artiste, mais nécessite l’intervention du cerveau du regardeur, de sa capacité optique. Goethe dans  »La théorie des couleurs » avançaient que le couleur n’était rien, mais qu’elle résultait de principe physique. Le regardeur se trouve doté « d’une vision artiste », il crée lui même, bien qu’inconsciemment, les nuances d’une toile. Ainsi des points rouges apposés prés de points bleus, donnent une sensation visuelle violète. De même, des points jaunes apposés prés de points bleus, colorent dans l »il la zone en vert. Les touches qui apparaissent figures les couleurs locales, anachromatisée à même la toile par le biais des contrastes simultanés.

Une recette scientifique appliquée rigoureusement

L’atmosphère chez Seurat semble vibrer, vaciller, dû peut être en ce que la rétine, prévenue par des faisceaux lumineux distincts agissent sur elle, perçoit, par très rapides alternats, et les éléments colorés dissociés et leur résultante, précepte établit par Dove. Pour Seurat, le mélange lumineux a plus d’intensité que celui pigmentaire, il tient cela de l’écrit de M.Rood qui met au point des équations :  »’50 de Carmin violet + 50 de Bleu de Prusse donnent en mélange pigmentaire un gris bleu »’. Hors en mélange lumineux, il ne faut que  »’47 de carmin violet + 49 de bleu de Prusse + 4 de noirs pour obtenir le gris bleu »’.
Seurat écrit dans une lettre à Maurice Beaubourg, seul écrit théorique qui nous parvient de l’artiste  »« L’harmonie c’est l’analogie des contrastes, l’analogie des semblables de tons, de teintes, de lignes » ». Seurat désire un code rationnel des sensations colorées, et de l’impact que peut avoir une couleur sur l’esprit. Il cherche une justification physiologique scientifique, cherche à comprendre pourquoi telle couleur est associée à la tristesse, et telle autre à la joie. De même il comprend l’importance des lignes ascendantes ou descendantes sur l’esprit, comme si dans les lignes se tenaient aussi le secret de la joie et de la mélancolie. Kahn a d’ailleurs déclaré  »« nous étions sensible à la mathématique de son Art » ».
Seurat peut être considéré comme un peintre théoricien, un scientifique dans la lignée de Dürer ou Da Vinci. Comme eux il croit en la méthode. Il désir faire de la peinture un art logique, systématique, sans place pour le hasard. Les toiles de Seurat répondent à quelques règles qu’il élabore : il met en application et ce de manière rigoureuse, sa technique, il répudie toute sentimentalité :
*une lumière colorée se réfléchit sans altération sur une surface neutre
*une lumière colorée se réfléchit mais partiellement sur une surface colorée pour cause d’absorption partielle. (Fait décrit dans  »De Pitura » :  »« Les rayons lumineux réfléchis s’imprègnent de la couleur qu’ils trouvent sur la surface sur laquelle ils sont réfléchis » »)
*Les objets voisins reflètent et peuvent changer le lumière. ( Aristote effectua dans  »Petits traités d’Histoire naturelle » une dichotomie entre  »’le ton local »’ ( soit la couleur des choses sans interférence) et  »’la couleur accidentelle »’ ( soit la couleur faussée par des sources lumineuses.))
* les nuances s’obtiennent par l’apposition de touches colorées complémentaires.
L’écrit de Fénéon, dans son traité  »les Impressionnistes de 1886 », à propos de  »la grande jatte », illustre le respect de Seurat des règles précédemment citées :  »« Cette pelouse dans l’ombre : des touches en majorité, donnent la valeur locale de l’herbe ; d’autres orangées se clairsement, exprimant la peu sensible action solaire ; d’autres pourpre, font intervenir la complémentaire du vert ; un bleu cyané, provoqué par la proximité d’une nappe d’herbe au soleil. » »

Seurat constate également que de l’amas de touches, de nombreuses gouttes de peinture permettent un modelé très délicat selon une apposition lourde, ou plus espacée, légère.

Un apport essentiel

Les découvertes de Seurat ont eu un impact fort sur les générations suivantes. Ainsi que le déclare Fénéon  »« Il lègue aux générations à venir des éclaircissements esthétiques et des trouvailles techniques d’un intérêt capital. Il est parmi les premiers peintres qui à la fin du XIXème ont cherchés à libérer la peinture de la contrainte du sujet et de l’imitation servile ». » La liberté qu’il introduit et les recherches colorées qu’il effectue vont permettre l’art de Cézanne, Gauguin, et des Nabis, en ouvrant la porte de l’Art à la science via le pointillisme. On peut se demander si les Fauves, les Cubistes, voir même l’art abstrait n’auraient pas une dette stylistique envers Seurat. Les fauves de part la recherche colorée, les cubistes par un intérêt scientifique qui ne s’exprime plus par le luminisme, mais par un découpage géométrique du corps et de l’espace, comme vu plus haut dans  »cirque », mais à moindre échelle. Balla dans  »la fillette sur le balcon », peint par gros points. Seurat a su trouvé le procédé scientifique le plus distancié de l’émotion qui a lancé les générations suivantes dans une recherche de l’art basé sur l’expérimentation, plus dans la mimétique seule.

Sources

http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Seurat (prinipalement pour les images et la gallerie)
Le Rêve de l’Art Science, Cachin, découvertes gallimard des musées nationaux,1991,numéro d’édition : 89077,ISBN: 2-07-053117-1
Georges Seurat figure dans l’espace », Hatje Contz, Christoph Becker, ISBN : 978-7757-24040-1