John Cage

John Milton Cage, né le 5 septembre 1912 à Los Angeles et décédé le 12 août 1992 à New York est un compositeur, poète, peintre, et plasticien américain. Considérant que l’art ne doit pas être l’objet d’une intention systématique à la création, il est reconnu pour avoir révolutionné le monde de la musique et de l’art en général. Il conçoit l’idée selon laquelle la création est le résultat d’opérations aléatoires.

Biographie

Le gout pour la musique lui vient rapidement durant son enfance grâce à une de ses tantes avec laquelle il apprend le piano. Après de studieuses études, en 1930 alors qu’il n’est âgé que de dix-huit ans, Cage part à Paris pour des études d’architecture qu’il abandonne au bout de six mois. Il étudie également la peinture et prend des cours de piano avec Lazare LévyIl se met à composer tout en parcourant l’Europe et revient à Los Angeles en 1933. Il devient alors l’élève de Richard Bühlig, pianiste adepte du dodécaphonisme. Cage présente par la suite ses premières compositions à Henry Cowell celui-ci intéressé le prend alors comme élève à New York.

L’art a estompé la différence entre l’art et la vie. Laissons maintenant la vie estomper la différence entre la vie et l’art »

John Cage

En 1934, Cage retourne en Californie et y apprend le contrepoint avec Arnold Schönberg, le théoricien du sérialisme et inventeur du dodécaphonisme. Il s’essaie ainsi aux compositions dodécaphoniques sérielles.

En 1937, il s’installe à Seattle où il forme un orchestre de percussions, avant d’en monter d’autres à San Francisco, à Chicago et à New York. Il rencontre Merce Cunningham, danseur et chorégraphe. Ils deviennent amis et ainsi naît Construction In Metal, mêlant sa musique avec le spectacle vivant. Il créé avec le ballet Bacchanale de Sylvia Fort le « piano préparé » qui fera sa gloire et sa principale œuvre des années 40.

Il s’agit d’une technique qui consiste en l’insertion d’objets, généralement métalliques, entre les cordes du piano, ce qui produit un effet très différent de celui attendu, on y retrouve aussi des dispositifs électriques utilisés, transformant le piano en un véritable orchestre miniature de percussions. Cage est également l’initiateur de la musique concrète en Europe, après la Seconde Guerre Mondiale. La France et l’Allemagne sont les foyers de la musique électro-acoustique et concrète. Il s’intéresse également à la musique indienne.

En 1939, il compose une pièce pour deux électrophones, sons sinusoïdaux du piano et des percussions. Cage intègre dans ses compositions une dimension aléatoire, où le hasard prend une place importante. Ce n’est pas pour autant qu’il se lasse ou qu’il abandonne la recherche musicale approfondie, ni une recherche du chaos, mais plutôt une volonté de donner à chaque composante du morceau : notes, timbres, rythmes, une liberté d’action dans sa création.

Cage travaille particulièrement en collaboration avec les compagnies de danse mais se consacre également dans l’oeuvre des musiques de chambre comme les Sonates et Interludes. Nous aurons tendance à comparer cage avec le compositeur Erik Satie qui propose des compositions toutes autant différentes pour l’époque.

Rapidement John Cage va découvrir que le hasard peut faire part intégrante de la composition artistique, de nombreuses œuvres vont être composées de cette façon, soit en utilisant l’art du Yi King, pensé asiatique avec laquelle des décision peuvent être prise grâce à un jeté de battons , de pierres, de pièces. John Cage ira même jusqu’à prendre les décisions les plus simple de sa vie, comme quoi manger ou quoi faire grâce au Yi King De cette manière, va naitre une tendance que l’on retrouve dans l’art contemporain, le Happening et Fluxus, notion de G Macuinas dont Cage créé en 1952, le morceau 4’33 » dans le lequel nous pouvons percevoir tout le cérémonial de l’instrument : réglage du siège pour le piano … durant 4 minutes et 33 secondes où il ne fait rien, suscitant la réaction du public dans le morceau.

Cette œuvre est considérée comme le premier Happening. Cage explique que « le silence n’existait pas car deux sons persistent : les battements de son coeur et le son aigu de son système nerveux. » Comme le dit Yōko Ono, John Cage « considérait que le silence devenait une véritable musique ». C’est ainsi que Cage ne crée par la suite, que des compositions dans lesquelles il n’introduit que l’imprévu.

A partir de 1954, Cage s’intéresse aux champignons, au lien qu’il entretien avec le champignon et la musique, il deviendra alors un mycologue réputé. L’attrait pour la philosophie se ressent dans l’intégration de la poésie et de l’écriture dans sa musique à partir des années 60. Cage devient par la suite le premier représentant de l’Electronic Live Music, mouvement qui va prendre une grande ampleur les années suivantes et jusqu’à la fin des années 70, et se consacre au Mixed Media en introduisant sept clavecins amplifiés et de multiples bandes enregistrées avec des effets de lumière spéciaux dans  »HPSCHD ».

Le travail de John Cage s’appuie sur la recherche et l’expérimentation. Il fut lauréat du Prix de Kyoto en 1989. Après son divorce en 1948, John Cage a partagé sa vie durant 50 ans avec le chorégraphe Merce Cunningham, ils collaboreront pour de nombreuses créations artistiques. John Cage est l’un des innovateurs les plus importants de la musique savante du XXe siècle et son influence se fait toujours sentir aujourd’hui.

Autres activités

Passionné de mycologie, il fonda la New York Mycological Society. John Cage a également été l’inventeur du happening. Un happening est une performance qui regroupe la danse, le chant, ainsi que la musique. Ces représentations sont faites devant un public, car c’est le principe de l’échange entre les artistes et le public qui est important. Ce genre de performance sont le plus souvent filmées. Comme par exemple le happening Variation VII du 15 octobre 1966 auquel John Cage a participé.

Les happening de John Cage sont encore reproduit de nos jours:

John Cage, artiste qui balaie tout le XXème siècle, est avant tout un état d’esprit. En ce sens on peut le rapprocher de Dada. Pour lui, vie et art sont la même chose. Son ?œuvre est composée de nombreux paradoxes tels que : l’artisanat et la technologie, le choix et le non choix, le bruit et le silence… Toujours inspirée par l’utopie, l’anarchie ou encore le bouddhisme zen. Cet inspirateur du mouvement Fluxus considère qu’il ne faut pas cloisonner les disciplines artistiques, c’est pourquoi on le qualifie d’artiste pluridisciplinaire. Il s’agit donc d’une pensée complexe, aux influences multiples, mais qui se justifie par le contexte historique de l’époque (Guerre froide et homophobie).

«J’ai toujours été du côté des choses qu’on ne doit pas faire, en cherchant à remettre en jeu les éléments rejetés ».

John Cage

Traiter tous les questionnements abordés par John Cage, dans notre développement était impossible, tant sa démarche est à la fois aboutie et complexe. C’est pourquoi cette citation de John Cage va guider notre réflexion.
Ainsi, nous allons nous pencher sur la thématique du bruit à travers la performance Water Walk , le bruit dans la musique ou la musique du bruit. Afin de répondre à la problématique suivante : Comment intervient le bruit dans la musique de John Cage ? Ou plutôt, en quoi le bruit est-il aussi une composante de sa musique ?

L’influence de Russolo chez John Cage

Définition du bruit.

Avant de pouvoir ne serait-ce qu’aborder cette question, il faut tenter de trouver une définition du bruit. En musique, le bruit est ce que nous mettons de côté. Cependant, pour John Cage, il n’y a pas de hiérarchie entre les sons, c’est à dire qu’il trouve un intérêt propre à tous les bruits (clés qui tombent ou son de violon ne sont donc qu’une seule et même chose).

Dans un dictionnaire, la définition du « bruit » est la suivante : « Ce qui, dans ce qui est perçu par l’ouïe, n’est pas senti comme un son musical ; phénomène acoustique dû à la superposition des vibrations diverses non harmoniques ».
Cette définition est en contradiction avec ce que nous avons précédemment évoqué puisque le bruit doit être considéré, justement, comme un son musical se détachant de toute dimension esthétique.

Analyse de L’art des bruits, 1913 de Russolo.

Le musicien Russolo a été le premier a introduire le bruit dans la musique avec son manifeste L’art des bruits 1913. Pour Russolo « Chaque manifestation de notre vie est accompagnée par le bruit. Le bruit nous est familier. Le bruit a le pouvoir de nous rappeler à la vie. Le son, au contraire, étranger à la vie, toujours musical, chose à part, élément occasionnel, est devenu pour notre oreille ce qu’un visage trop connu est pour notre œil. Bien que la caractéristique du bruit soit de nous rappeler brutalement à la vie, l’art des bruits ne doit pas être limité à une simple reproduction imitative. L’art des bruits tirera sa principale faculté d’émotion du plaisir acoustique spécial que l’inspiration de l’artiste obtiendra par des combinaisons de bruits. Voici les six catégories de bruits de l’orchestre futuriste que nous nous proposons de réaliser bientôt mécaniquement :

  1. Grondements, Éclats, Bruits d’eau tombante, Bruits de plongeon, Mugissements
  2. Sifflements, Ronflements, Renâclements
  3. Murmures, Marmonnements, Bruissements, Grommellements, Grognements, Glouglous
  4. Stridences, Craquements, Bourdonnements, Cliquetis, Piétinements
  5. Bruits de percussion sur métal, bois, peau, pierre, terre-cuite, etc.
  6. Voix d’hommes et d’animaux ; cris, gémissements, hurlements, rires, râles, sanglots. »
    Extrait du manifeste L’art des bruits, Russolo.

Ainsi, le bruit n’est pas de la musique et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est intéressant de l’introduire dans des compositions musicale. C’est parce que le bruit n’est pas musique qu’il suscite notre intérêt. En effet, notre oreille étant bien trop habituée à des sons « agréables », le bruit a la faculté de nous rappeler la vie, le quotidien. Cependant, recherchons-nous le « quotidien » lorsque nous écoutons de la musique ?
Ainsi, Luigi Russolo et John Cage n’ont pas tout à fait la même approche du bruit.
D’ailleurs, Luigi Russolo parle d’une reconstitution du bruit en se basant sur une classification des bruits qui lui paraissent fondamentaux alors que chez John Cage il n’y a pas de reconstitution. John Cage travaille directement le bruit dans le sens où il se sert d’objets créant des sons dits « non musicaux ».

La naissance de la musique bruitiste.

La volonté de vouloir sortir des bornes imposées par les sons de nos instruments est la motivation principale du bruitisme et sa principale raison d’être.
Edgar Varese disait que le futur de la musique résidait dans la recherche du son. Tout peut, dès lors, devenir musique. De cette volonté est née une série d’instruments permettant d’explorer ces nouveaux sons.
C’est Russolo, le fondateur de ce nouveau genre qui a réalisé la première machine bruitiste en 1913, l’Intonarumori. Cette machine constitue une série de haut parleurs et le musicien utilisait la machine pour contrôler le dynamisme et le volume du son qui sortait. Dans la machine elle-même se trouvait une série de panneaux de bois et métal qui lui permettait de créer la noise music. Il a donné une série de concert pour inaugurer sa machine mais sa « nouvelle musique » a suscité de vives critiques souvent violentes et acerbes. Néanmoins, ce qu’il a réalisé constitue une référence de nos jours et a fait évoluer la musique.

L’Intonarumori de Russolo

Water Walk, une œuvre musicale ?

Partition du morceau Water Walk de John Cage

John Cage va également intégrer le bruit dans ses recherches musicales, c’est ce que nous verrons avec l’oeuvre Water Walk.

Analyse de l’oeuvre.

Water Walk de John Cage: vidéo située au dessus dans la rubrique « Liens vidéos ».

La posture artistique et philosophique de John Cage est nouvelle, c’est pourquoi, le public souvent interloqué, répondit par le rire, comme face à un clown de grand talent.
Ce rire est aussi la réponse à une situation qui peut rendre mal à l’aise. En ce sens, la baignoire intégrée dans Water Walk renvoie à notre intimité, le musicien provoque le spectateur en mettant à mal la pudicité. Un document télévisuel américain de 1960 le montre : Cage déclenche, avec sa performance sonore exécutée avec des objets ordinaires, non des ricanements, mais des rires francs d’un public déstabilisé face à la nouveauté de Cage.

Cage à l’œuvre sur un plateau télévisuel américain

John Cage a su produire une musique étonnante, un regard neuf, sur la musique, qui a permis à celle-ci, dans biens des domaines, de se libérer des préjugés, du conformisme du XXe siècle. Water Walk est une œuvre réalisée pour l’émission I’ve Got A Secret, créée en 1952. Le secret de John Cage est « Je vais effectuer un de mes composition musicale, Les instruments que je vais utiliser sont les suivants: une cruche d’eau, un tuyau de fer, un appel d’oie, une bouteille de vin, un batteur électrique, un sifflet, un arrosoir, de la glace en cubes, deux cymbales, ou un poisson mécanique, un appel Quail, un canard en caoutchouc, un magnétophone, un vase de roses, cinq radios, une baignoire et un grand piano.» -traduit de l’anglais-.

Une musique expérimentale.

Le bruit chez John Cage est avant tout un concept c’est pourquoi lorsque l’animateur qui présente l’artiste comme « l’une des figures artistiques les plus controversées de son temps », lui offre un instant télévisuel libre pour faire la « démonstration » de son travail de composition. L’animateur, par erreur, parle de « son expérimental », J. Cage rectifie immédiatement en précisant : « musique expérimentale », avant de donner sa propre définition de la musique, réalisée à partir de « sons » produits par une série d’objets de tous les jours. L’oeuvre Water Walk permet justement de montrer la musicalité de ces objets du quotidien.


Mais alors, qu’est-ce que la musique expérimentale ? Cette expression est née dans les années 50 et 60 pour désigner les musiques d’ « avant-garde » qui ont su innover l’emploi des instruments (créer de nouvelles machines), ou encore qui ont travaillé dans la fabrication de sources sonores nouvelles. Le problème avec ce terme très généraliste, c’est qu’on a mis en relation des artistes qui n’avaient pas forcément la même approche de la musique (Pierre Henry, John Cage, Pierre Schaeffer…). Cependant ils ont tous un point commun : une nouvelle façon d’entendre et de faire de la musique, à partir du concret, de l’écoute, « à l’oreille » en bannissant l’idée du « beau ».

Y-t-il une part de hasard dans Water Walk ?

John Cage est muni dans sa performance d’un chronomètre. On est donc face à une mise en scène du hasard. En effet, tous les éléments disposées autour de lui sont tellement improbables que l’on pourrait croire que l’artiste compose « au hasard », que rien n’est calculé. Cette notion de hasard est d’ailleurs très présente dans le travail de John Cage, notamment avec son travail sur le Yi-King.
Il nous présente un happening et cherche à mettre le spectateur dans une posture de désœuvrement, dans une situation de totale liberté qui implique une certaine forme de passivité.


Dans Water Walk, tout a été calculé à l’avance, les matériaux, la durée de chaque utilisation d’objet c’est pourquoi en dépit des apparences le hasard n’est pas présent. D’ailleurs, la partition ne se présente pas comme une partition traditionnelle et se compose d’une liste d’objets qui vont servir d’instruments, un schéma montrant les emplacements des instruments et des objets divers, trois pages avec une frise chronologique (une minute par page) avec des descriptions et notations pictographiques des actions à faire et une liste de notes sur certaines des actions à faire dans l’ordre d’apparition, le tout est donc parfaitement orchestré.
Cependant, le fait qu’il réalise cette prestation en direct avec des objets qui ne sont pas des instruments « traditionnels » en insérant la réaction du public (comme dans sa création 4 »33 où il se base sur le silence) fait de Water Walk, une œuvre soumise aux aléas du hasard.

Conclusion

Dans la continuité de Luigi Russolo se trouve John Cage qui lui aussi mettra l’expérimentation au cœur de son travail. Ainsi, John Cage ne recherche pas quelque chose de précis, ne tend pas à atteindre la « perfection musicale » mais veut se pencher sur ce qui est habituellement mis de côté, le bruit ou le silence qui ne sont en fait qu’une seule et même chose (le bruit donne lieu au silence et inversement). Water Walk est donc une œuvre très représentative de sa recherche sur le bruit.

John Cage: entre l’Art et la vie

Thème: La dimension du bruit et du silence dans l’Art de John Cage

John Milton Cage, souvent associé aux domaines des arts sonores, est un artiste pluridisciplinaire américain du 20ème siècle, qui s’est imposé comme l’un des compositeurs les plus controversés de son temps. La musique et la composition prédominent en effet dans son œuvre, néanmoins, la poésie, la peinture et la philosophie imprègneront aussi son travail, ses recherches et expérimentations. Ainsi, cet homme aux multiples facettes donne à voir un visage artistique hétéroclite marqué par une volonté farouche de liberté et de fraicheur qui a su, par son travail, décloisonner les arts et libérer la création artistique des barrières académiques.
John Cage est ainsi devenu une figure artistique mythique et incontournable du 20eme siècle qui a révolutionné le monde de la musique et de l’art aux travers de ses œuvres qui questionnent et ré-enchantent l’Art, la vie et le monde…

Né le 5 septembre 1912 à Los Angeles il est issu d’une famille peu conventionnelle et très libre ce qui aura pour conséquence de lui conférer un esprit des plus créatif, libre et incisif… Ainsi, Cage développe une grande indépendance d’esprit et dès son plus jeune âge il est attiré par les arts, l’écriture et la musique.
Petit, il apprend à jouer au piano grâce à l’une de ses tantes, puis plus tard, après de brèves études à l’université, il entreprendra un voyage initiatique en Europe où il part à la découverte de lui-même… Néanmoins, c’est son séjour à Paris qui est le plus décisif: ainsi, il prendra des cours de musique au Conservatoire. Enfin, c’est aussi durant ce périple qu’il découvrit son homosexualité.


A son retour aux Etats Unis il rencontre puis se marie avec la belle Xenia Kashevanoff dont la beauté est fixée sur pellicule argentique par le photographe Edward Weston.
John Cage décidé à devenir compositeur et malgré son manque d’expérience parvient à étudier la composition auprès de Richard Buhlig, il sera aussi par la suite successivement l’élève de Henry Cowell et d’Arnold Schonberg – célèbre théoricien du surréalisme et inventeur du Dodécaphonisme.


En 1937, il s’installe à Seattle où il forme un orchestre de percussions, avant d’en monter d’autres dans des grandes villes comme Chicago ou New-York. Durant cette période il rencontre Merce Cunningham – danseur et chorégraphe- avec lequel il devient ami puis amant. De cette union naitra « Construction In Metal » œuvre qui mêle musique et spectacle vivant. Cependant, sa principale œuvre des années 40, qui fera sa gloire, est l’invention du «Piano préparé», qu’il met en œuvre avec le ballet Bacchanale de Sylvia Fort. Notons, que cette création du «piano préparé» est une œuvre basée sur l’insertion de divers éléments comme des boulons ou une gomme entre les cordes du piano, ce qui permet d’obtenir différents sons très novateurs et inattendus…


Il est aussi le premier artiste à avoir ouvert la voie aux Happening grâce à sa pièce exécutée au Blackmoutain Collège en 1952 intitulé «Theatre Piece No.1″
Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent «WATERWALK» – et 4’33 ». On se souviendra aussi de ses compositions de sonates et Interludes, il obtiendra même le prix de Kyoto.
John Cage s’est lui-même donné l’aspect d’un amateur touche à tout, préférant cela plutôt que de s’enfermer dans un seul et même domaine et d’en devenir professionnel. Lors de ses études il manqua d’intérêt pour les fondements de la musique, ainsi que ceux de l’architecture. Lorsque son professeur de musique lui dit « Pour écrire de la musique il faut avoir le sens de l’harmonie », et qu’il ne cesserait, sans cela, de se heurter à un « mur infranchissable ». Cage répondit que, dans ce cas, il consacrerait sa vie « à se cogner la tête contre ce mur ». C’était là les prémisses de sa nature anticonformiste. Plus tard devenu enseignant il continua de prôner ses idées anti-scolastiques et anarchiques, il enseigna d’ailleurs à la New School of Social Research qui lui correspondait parfaitement.
Ce parcours oppositionniste pourrait laisser penser que Cage est contre tout, or il ne cherche pas à s’opposer à la tradition, au beau académique, il cherche plutôt à démontrer l’existence du reste, c’est en cela qu’il se surnomme lui même le champignon.


En effet le champignon débarrasse le monde des « vieux déchets » dont personne ne veut, le champignon filtre les saletés repoussantes, John Cage serait une sorte de champignon dans le biotope artistique, jouant avec ce qui est considéré comme impropre à l’art et d’autant plus à l’art sonore comme le bruit et le silence.


Cage et Duchamp, le célèbre peintre, s’amusent tous deux à répondre de façon absurde, avec un trait d’humour sarcastique lors d’interviews. Cage s’adonnait même à préparer les réponses à l’avance sans connaitre les questions, c’est ainsi qu’il se plaisait à répliquer « Y a t-il une raison quelconque de demander pourquoi ? ».
On peut rapprocher leur travail car, lorsque Duchamp à dématérialisé l’art plastique, Cage a plastifié l’art sonore.
Dans les deux cas le but est commun : l’idée est de libérer la création artistique de façon presque naïve voire instinctive, en abolissant les critères esthétiques.
Nous pourrons alors nous demander de quelle façon John Cage a t-il réussi a changé notre vision actuelle des arts sonores et à ouvrir le champ des possibles dans l’investigation musicale.
Ainsi, nous étudierons dans un premier temps la notion du bruit, contraire aux critères esthétiques de l’époque, et dans un second temps le silence, identifié par les hommes au chaos.

La notion du bruit dans l’œuvre de John Cage

Tout d’abord, notons que la dimension du bruit, qui est une notion clef dans le travail de John Cage, elle intervient à différents niveaux dans son œuvre. Nous verrons ici comment le bruit devient une composante essentielle qui devient un son.

Le bruit comme son musical

En effet, le bruit est traité par Cage comme un véritable son. Néanmoins, même si à l’époque le regard de cet artiste était relativement neuf, il faut savoir que sa démarche peut être apparentée à celles de certains de ses prédécesseurs, comme Luigi Russolo et son noise Maker intitulé « la machine à bruits» ou encore au travail d’Edgard Varese ou de Ferruccio Busoni qui ont eux aussi développé des théories selon lesquelles la musique pouvait inclure tous les bruits.


Plusieurs de ces artistes ont d’ailleurs inspiré le travail de John Cage comme le travail d’Erik Satie, ou encore les écrits de L.Russolo dans « L’art des bruits » où ce dernier utilise des instruments pour créer des sonorités qui se rapprochent des bruits du quotidien. Par ailleurs il soulignera que « l’étude continue et attentive des bruits peut donc révéler des jouissance nouvelles, des émotions profondes ».


Dans «Water walk» John Cage se sert de divers éléments issus du quotidien qu’il utilise de façon très précise afin d’exécuter un concert de bruits environnementaux. Ici le bruit devient musique.
Notons aussi que le bruit intervient sur le plan d’une alliance art/vie puisque les bruits exécutés sont issus d’objets appartenant à la sphère triviale du quotidien …

Le bruit comme élément du quotidien et ré-enchantement du monde

John Cage, proche du mouvement Dada, articule son art autour de la vie. Ainsi, l’art s’enracine dans la vie elle-même. C’est le cas dans «Water walk» mais aussi dans sa création du «piano préparé» par exemple ou des éléments banales sont introduit entre les cordes du piano pour distordre et créer de nouveaux sons. Dans l’œuvre Cagienne il y a une affectation commune des deux parties qui s’effectue entre la vie et l’art puisque d’une part le quotidien est au service de la création artistique mais d’une autre part l’œuvre se mute en un élément enchanteur puisqu’il ré-enchante un quotidien au caractère trivial…
Enfin, notons que la vie et l’art ne font qu’un chez John Cage au sens strict du terme. L’artiste imprègne ses recherches, ses expériences et ses œuvres de ce qu’il vit et découvre. Féru de philosophie il porte un grand intérêt aux différents modes de pensées occidentales mais aussi étrangères. Ainsi, il s’intéresse aux textes d’Ananda K. Coomaraswamy qui lui permettent de découvrir l’histoire de l’art et de la pensée asiatique, largement méconnu et dévalorisé en Occident. L’historien Kyle Gann explique ainsi à ce sujet que « Coomaraswamy (…) critique durement la culture muséale qui séparer les œuvres d’art de la vie ordinaire ».. Quant à la rencontre décisive entre J.Cage et son maitre spirituel du nom de Daisetz Teitaro Suzuki – écrivain japonais – lui permet de découvrir les écrits spirituels d’Orient et le concept du Zen. Ce qui mènera l’artiste à expérimenter le caractère de l’aléatoire, de l’improvisation, de l’indéterminé et du hasard qu’il appliquera autant dans sa vie quotidienne que dans ses performances…

Le bruit et le hasard

C’est en 1951 que John Cage découvre le I-CHING , grâce à son maitre spirit D.T.Suzuki. Ce « livre des mutations » est un recueil d’oracles de la Chine ancienne dont l’artiste se servira pour expérimenter le caractère de l’aléatoire, l’indéterminé et le hasard. En effet, il va découvrir que le hasard peut intégrer ses compositions artistiques. Dès lors de nombreuses oeuvres vont suivre cette méthode du hasard. Ainsi, il aura recours au I-CHING – pensée asiatique qui permet de prendre des décisions grâce à un jeter de bâtons, de pierres, de pièces etc. Il ira jusqu’à appliquer cette méthode dans sa propre vie.
Par conséquent, il apporte le caractère du hasard et de l’indétermination prémédités dans la musique, mais cela autant dans l’acte de composition, d’interprétation, que dans celui de l’écoute.


Ainsi, dans la musique aléatoire par exemple les sons à produire sont définis soit par les interprètes (qui n’ont que des indications générales), soit par le hasard. C’est le cas dans sa performance intitulée «Imaginary Landscape 4» ou il fait fonctionner ensemble 12 récepteurs radio, pour 2 exécutants. Le résultat est obtenu au hasard des réglages des fréquences de chaque radio, et dépend du volume et de la tonalité. Cage cherche par la notion du hasard à laisser libre cours aux éléments sonores. Par conséquence, il émane de ses expérimentations et de ses créations une volonté de donner « à chaque composante du morceau : notes, timbre, rythme, une liberté d’action», un laissé-être au monde sans contrainte académique.
Aussi, les créations sonores cagiennes, régient par l’indéterminé et le hasard semblent questionner le statut de l’artiste et son rôle mais également le statut de l »uvre d’art lui-même.

Notons enfin que l’indétermination, quant à elle, est poussée à son paroxysme dans la pièce silencieuse intitulée 4’33 ». Cette pièce, de 1952, se décline sur le thème alliant bruit/ et silence dans un oxymore artistique plein de poésie.

Le bruissement du silence dans l’œuvre de John Cage

La dimension du silence est aussi fondamentale que celle du bruit dans l’art de Cage. L’artiste, à travers sa quête, a permis d’ouvrir un nouveau champ des possibles, un champ illimité d’investigation musicale. Cependant, il a aussi permis – entre autres- de reconsidérer la définition même de la notion de silence dans la musique occidentale. Ainsi Le silence dans cette nouvelle conception apparait successivement comme étant un son et non une abnégation du langage ou un espace vide ; mais il semble aussi toute à la fois être considéré comme un objet d’art en tant que tel tout en étant aussi un élément associé à la jouissance de l’instant.

Le silence chez John Cage: entre quête, redéfinition et limites.

Tout d’abord, il est important de comprendre ce à quoi le silence fait référence, saisir son sens réel et sa définition intrinsèque… Cela permettra de lever le voile sur les enjeux réels qui s’entrechoquent dans les recherches et les performances de l’artiste.
C’est une conception nouvelle qui émerge grâce au travail de John Cage. Tant ses écrits esthétiques que son œuvre musicale remettent en causes beaucoup d’idées reçues.
Ainsi, Marie-Christine Forget -Docteur en lettres à l’Université de Paris-Sorbonne / Paris4 – explique que le silence – souvent associé au chaos- en Occident, est un élément «anti-historique» puisqu’il est « au-delà de la vie», apparenté à la mort, au néant, a l’au-delà, le silence s’oppose en ces termes au bruit comme synonyme de vie. Le Bruit devient alors le grand symbole de la vie. Notons d’ailleurs à ce sujet que c’est par un cri que le bébé exprime sa venue au monde, son entrée dans l’existence… Par extension : Le bruit, en niant le silence, devient donc création et représentation du monde. De cette définition nait une dualité entre le bruit/ comme notion de vie (Eros) et le silence/ comme notion de mort (Thanatos). Cette dualité entre l’Eros et le Thanatos, c’est la pulsion de vie contre celle de la mort.


Néanmoins, cette conception très limitative concernant le silence est brisé par John Cage, qui, par son travail artistique, propose une nouvelle définition, une nouvelle conception et perception du silence dans la musique…
Cette volonté de rendre au silence son rôle de son musical est pour Cage un but très important, et c’est aux travers de ses œuvres qu’une nouvelle définition s’engage.
C’est en effet le cas dans sa performance 4’33 »ou le silence, en tant que sujet artistique et musical, donne lieu à une redéfinition contextuelle. Ainsi, 4’33’? – qui est une « œuvre pour n’importe quel(s) instrument(s)» – se présente comme une pièce silencieuse, composée uniquement de silence. Les seuls bruits audibles sont ceux du public (les rires, les feuilletages des programmes et autres bruitages…) et ceux des appareils comme l’air conditionné et autres bruits ambiants… La première représentation de cette pièce a lieu au Maverik Hall de Woodstock – Etats-Unis- en 1952. David Tudor est au piano et son jeu met l’accent sur la rencontre entre musique et théâtre. Notons qu’au cours de ce bref happening le silence de la scène met en perspective une réalité paradoxale: le silence n’existe pas, ou alors il est bruyant. L’idée Cagienne se décline sur la rythmique de l’oxymore puisqu’il associe une fois encore deux éléments contradictoires. C’est le bruissement du silence qu’il donne à entendre et qu’il met en perspective dans son œuvre. Ainsi, le silence se mute en un son musical plein de bruissements.


Enfin notons que l’artiste, dans sa quête du silence totale, a expérimenté une chambre intitulée la chambre insonorisée dans laquelle il s’est immergé pour ne rien entendre et faire l’expérience ultime du silence absolue. Néanmoins, le résultat attendu n’est pas au rendez-vous puisque malgré une perception silencieuse des sons subsistent… Ainsi Cage déduit que dans notre monde le silence n’existe pas, nous ne pouvons pas faire l’expérience su silence complet. Dans cette mesure l’on saisit mieux l’état d’esprit de l’artiste et les enjeux de sa performance.

Le silence comme valorisation de l’instant et objet artistique

Le silence chez Cage apparait comme étant «ce moment qui marque le présent, l’instant, niant définitivement sa fonction classique de pause musicale, arrêt momentané d’une linéarité.
C’est une véritable revalorisation du silence qui s’effectue et pose les fondements d’un autre rapport au monde.
John Cage refuse la composition au sens traditionnel du terme et ouvre une voie nouvelle a l’acte de créer et de composer. Il y a une volonté indéniable de «laisser être» le monde.
En effet, il ne plie pas les sons pour obtenir une belle composition, il préfère les laisser vivre pour en saisir l’essence. Ainsi, c’est ce laissé aller, dans un contexte donné, qui permet au silence de se présenter dans son essence. Par conséquent, la pièce donne à entendre les bruissements du silence. C’est un acte poétique qu’offre Cage dans cette performance. En invitant les spectateurs à savourer cet instant privilégié il poétise le présent, et ré-enchante le monde. Ainsi, par ce laissé être au monde du silence il y a une véritable poétisation de l’instant qui s’effectue.
L’art de John Cage semble être à la fois une aude et une quête de l’essence.

Enfin, notons que si l’œuvre de Cage permet de mettre en lumière la valorisation du présent, du momentané, il permet aussi au silence d’occuper la fonction d’objet d’art.

Si le traitement du silence dans 4’33’? donne lieu à une prise de conscience de l’instant qui est définit par Christione Forget comme étant un «continuum de la réalité», le silence devient aussi une forme. L’artiste a réussi à mettre de le forme et du son dans l’impalpable et l’inaudible.
Dans cette mesure, le silence -comme élément impalpable et abstrait- se transforme par ce procédé artistique – et caractéristique de l’art Cagien- en véritable objet d’art. Ici c’est le contexte qui donne forme à l’informe. Et c’est encore le contexte – par les bruissements- qui insuffle vie au silence. Il y a donc, comme on l’a vu plus haut, insertion d’une pulsion de vie -donc introduction de l’Eros- dans cet élément Thanatique que représente le silence.
Par ailleurs on pourrait tracer un parallèle entre le traitement artistique du silence Cagien et le traitement de l’espace du vide dans certaines toiles de Rauschenberg par exemple. Cette correspondance peut s’effectuer à différents niveaux, tout autant en peinture qu’en musique -comme dans les partitions spatiales de Terry Riley-, ou encore dans les recherches cinématographiques de Paik. Toutes ces recherches ont une similitude: elles opèrent toutes sur une notion conceptuelle. En effet, c’est le concept qui devient ?uvre d’art.
Enfin, on pourrait aussi rapprocher l’idée cagienne du silence à celle de l’écriture, qui elle aussi, peut devenir, sans être admis comme le double du langage – dans son imitation- une œuvre d’art par et pour elle-même. Elle est donc œuvre sans signifiant ni signifié, ainsi c’est un objet artistique qui ne réfère plus au langage. En conséquence, la dimension du silence chez John Cage participe de cette nouvelle approche créative. En refusant la fonction traditionnelle du silence l’artiste révèle un changement de point de vue qui s’effectue peu à peu dans la sphère artistique et à laquelle il participe vivement. A travers ses recherches, expérimentations et créations, l’artiste reconsidère totalement la définition classique de la musique en générale et du silence en particulier.

CONCLUSION

JOHN CAGE FIGURE MYTHIQUE ET ICONE

Pour conclure, John Cage – icone incontournable de la musique contemporaine- a su ouvrir un nouveau champ d’investigation musicale en reconsidérant la définition même du bruit et du silence dans la musique occidentale. Mais il a aussi été l’un des premiers compositeurs à avoir introduit les notions expérimentales, de hasard et d’indétermination dans la musique.
Cette nouvelle prise de position a imprégné le monde de l’art tout au long du 20ème siècle et cela jusqu’à nos jours. En refusant tout concept d’intentionnalité en art Cage cherche à préserver la notion de liberté pour expérimenter la création libre et sans barrières. Considéré comme l’auteur du premier Happening de l’histoire il ouvrira la voie aux arts transdisciplinaires et aux performances multimédia des années 60. Ainsi, l’héritage de Cage apparait comme étant une source inépuisable d’idées riches, parfois complexes mais toujours puissamment libres.

En effet, sa démarche aura influencé de nombreuses personnalités artistiques comme Yoko Ono , des groupes comme ZAJ, La Monte Young, ou encore des mouvements comme celui de FLUXUS avec des figures clefs comme George Brecht ou Dick Higgins . En effet, il sera l’instigateur de ce mouvement artistique interdisciplinaire et néo-dada qui expérimente un art décloisonné et allié à la vie. A ce sujet le musicologue Kyle Gann explique qu’il (FLUXUS) «faisait peu de cas de barrières entre la poésie, la musique, l’art visuel, le théâtre et les happenings» suivant ainsi le chemin ouvert par John Cage. A l’image de l’art Cagien, FLUXUS tente d’élaborer des concerts ou se confondent musique et théâtre; ou encore à créer de la musique à partir d’objets du quotidien par exemple. Dans ce groupe on retrouve donc l’idée primordiale d’un art décloisonné, libre et sans complexe ou l’art et la vie ne font plus qu’un.


Enfin, quant à La Monte Young, elle s’approprie aussi l’idée cagienne selon laquelle tous les bruits peuvent être potentiellement intéressants et peuvent donc être considérés comme de potentiels phénomènes musicaux.
Si John Cage a marqué son temps et l’histoire de l’art par ses expérimentations sur la notion de silence et de bruit, il a bouleversé notre rapport aux sons et ouvert la voie à ce qui deviendra plus tard la musique électronique… A ce sujet il déclarera d’ailleurs « Je crois que l’utilisation du bruit pour faire de la musique continuera et augmentera jusqu’à ce que nous atteignons une musique produite à l’aide d’instruments électroniques».

Visionnaire et précurseur l’art de Cage prédisait en effet les changements à venir en matière artistique et sonore. Sa créativité, son art transgressif et sa vision d’un art proche de la vie et du public -loin de la sphère artistique élitiste et dédiée uniquement aux initiés – ont brisées la dimension hiérarchique, consumériste et conformiste qui règne dans la musique comme dans l’art en général. Néanmoins, ce caractère anticonformiste et transgressif n’enlève en rien la tonalité poétique de son art. Sa sensibilité musicale et artistique est imprégnée d’une volonté profonde de ré-enchanter le monde. Ainsi, avec son œuvre on ressent une certaine prise de conscience de l’instant, de ce présent qui sans cesse nous fuit allié au dévoilement du monde comme révélation de l’essence.
Aussi, pour conclure, l’art transdisciplinaire de John Cage est un art sans limite ni barrière ou la vie et l’art se rencontre pour le plaisir d’une perception nouvelle du monde;
car l’œuvre cagienne, entre bruissement et silence, est un art de l’oxymore ou l’extraordinaire de l’art côtoie et colore la banalité de l’existence …

Néanmoins, entre charge subversive et créations poétiques l’art de John Cage ne serait-il pas aussi une source de dévoilement du monde de l’invisible?

Oeuvres de John Cage

  • In Metal (1939)
  • Living Room Music (1940)
  • Credo In Us (1942) 
  • Four walls (1944)
  • Music for Marcel Duchamp (1947)
  • Sonates et interludes (1948)
  • Music of Changes (1951)
  • 4’33 (1952)
  • Radio Music (1956)
  • Fontana Mix (1958)
  • Cartridge Music (1960)
  • Variations II (1961)
  • 0’00 (4’33 » No.2) (1962)
  • Cheap Imitation (1969)
  • HPSCHD (1969)
  • Branches (1976)
  • Litany for the Whale (1980)
  • Ryoanji (1983)
  • But What About the Noise of Crumpling Paper (1985)
  • Europeras 1 & 2 (1987)
  • Four 6 (1992)
  • Trio Seven Woodblocks

Sources

Internet

http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-cage/ENS-cage.html
http://luigi.russolo.free.fr/bruits.html
http://musiquebruitiste.wordpress.com/tag/russolo/

Bibliographie

  • Silence, trad. Monique Fong, Denoël, coll. Lettres Nouvelles, 1970 et 2004.
  • Correspondance avec Pierre Boulez, Christian Bourgois, 1991.
  • John Cage par John Cage, Textuel, 1998.
  • Conversations avec John Cage, Richard Kostelanetz, trad. Marc Dachy, Éditions des Syrtes, Paris 2000.
  • Pour les oiseaux : Entretiens avec Daniel Charles, L’Herne, 2002.
  • Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer : le seul problème avec les sons, c’est la musique, trad. Daniel Charles, La Main courante, 2002.
  • Journal : comment rendre le monde meilleur (on ne fait qu’aggraver les choses), Héros-Limite, 2003.
  • Marcel Duchamp / John Cage, éd. par Marc Dachy, Éolienne, 2005.
  • Une année dès lundi : Conférences et écrits, trad. Christophe Marchand-Kiss, Textuel, 2006.
  • Bischoff, Ulrich (Hg.): Kunst als Grenzbeschreitung: John Cage und die Moderne, cat. exhib. Staatsgalerie moderner Kunst, München 1991
  • John Cage, théoricien de l’utopie, Antonia Rigaud, Harmattan, 2006.
  • Ulrike Kaspaer, John Cage, Un artiste dans son temps, éd Scérén du Cndp, Paris, 2009.
  • Luigi Russolo, L’art des Bruits, Textes établis et présentés par Giovanni Lista, Clamecy, coll. L’âge d’home, 2001.
  • John Cage, Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer : le seul problème avec les sons, c’est la musique, La Souterraine, France, coll. La main courante, 2010.
  • Richard Kostelanetz, Conversations avec John Cage, Paris, Ed des Syrtes, 2000.
  • Philippe Robert, Musiques expérimentales, une anthologie transversale d’enregistrements emblématiques, Paris, Ed Le mot et le reste, 2007.