Les années 90 : l’art vidéo devient art multimédia. L’émergence des nouvelles technologies et la numérisation de la vidéo incitent les artistes les plus novateurs à délaisser l’art vidéo pour se tourner vers les arts technologiques.
Les années 90 voient l’évolution technologique rendre obsolète ou banal l’art vidéo: il y a passage de l’intermedia au multimédia. La vidéo est sur support informatique, et elle s’intègre à des installations pilotant des cédéroms.
Comparée au stockage digital d’images et de réalités virtuelles dont le Cyberspace est capable, la vidéo apparaît quasiment comme un média traditionnel. Cela va pourtant de pair avec son utilisation de plus en plus large dans le monde de l’art contemporain. En fait, la vidéo n’est plus considérée que comme faisant partie du complexe multimédia: dans cet esprit, le mot multimédia définit aussi bien le domaine technologique pur que le fait qu’un nombre toujours plus élevé d’artistes se sert des moyens audiovisuels les plus divers dans leur travail de création. Se décider, dans les années quatre-vingt-dix, à utiliser la vidéo dans son travail n’a plus guère de dimension expérimentale, et d’une certaine façon, on peut dire que l’histoire du rapport entre la vidéo et l’art s’achève dans les années quatre-vingt-dix, ou plutôt qu’elle s’inscrit dans un débat beaucoup plus large autour de l’espace multimédia.
L ?art vidéo est devenu académique, et d’une grande pauvreté conceptuelle, par exemple de Pierrick Sorrin ou de Gonzales Foester, qui produisent un art vulgaire. L’art officiel est devenu une pâle copie des arts d’avant-garde du siècle.
L’art vidéo survit dans des grandes installations comme celle de Bill Viola, exposée à La Beauté ou lors de sa retrospective à Amsterdam.
Bill Viola – The crossing – Installation pour videoprojecteurs – exposition La Beauté – 2000
L’art vidéo « visuel » se prolonge dans le cinéma, comme dans les films très plastiques de Wong Kar-Wai (Happy together, In the mood for love,…)
L’avant-garde s’est déplacée et se poursuit dans les arts technologiques.
Comme pour l’art vidéo on voit la coexistence d’un art spirituel et technoromantique et d’un art officiel et pompier.
Jeffrey Shaw, The Narrative Landscape – 1985
Installation, videoprojecteur, ordinateur, joystick – Vue de l’exposition à Amsterdam
Jeffrey Shaw – The legible city – 1988 – 1991
Spect-acteur d’un environnement virtuel.