Iphigénie en Tauride à l’Opéra de Montpellier

Une magnifique version de l’opéra « Iphigénie en Tauride » de Christoph Willibald Gluck est donnée actuellement à l’opéra de Montpellier. Cette nouvelle co-production de Teatro de la Maestranza de Séville et l’Opéra Ballet Vlaanderen d’Anvers . La représentation est dirigée par le chef d’orchestre Pierre Dumoussaud , et mise en scène par le metteur en scène Rafael Villalobos.

Iphigénie (Vanina Santoni), avec les réfugiés dans le temple mis en scène comme théâtre de Marioupol – Photo Marc Ginot.


« Iphigénie en Tauride » est un opéra en quatre actes qui a été créé en 1779 à Paris. L’histoire est basée sur la mythologie grecque et suit les aventures de la princesse Iphigénie, qui est prisonnière sur l’île de Tauride et condamnée à sacrifier tous les étrangers qui s’y rendent. L’opéra explore des thèmes tels que la rédemption, la fraternité et le sacrifice de soi.
La production de l’opéra de Montpellier a été acclamée par les critiques et le public. Sa mise en scène contemporaine met en valeur la simplicité initiale de cet opéra et l’insère dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine. La tragédie antique rejoint la tragédie actuelle, sachant que la Tauride est la Crimée actuelle. Une référence également à #Metoo reliant patriarcat et tyranie actualise également la mise en scène.

La mise en scène contemporaine et épurée, met en valeur l’émotion des personnages plutôt que les effets de spectacle. Les jeux de lumières subtils et les mouvements des chanteurs ont ajouté une intensité visuelle à l’opéra. Les gradins du théâtre nous renvoient au théâtre de Marioupol bombardé par l’armée de Poutine alors que de nombreux réfugiés s’y étaient crus protégés, montrant que la culture et les civils mêmes sont les premières cibles de la barbarie et de la volonté d’anéantir un peuple.

Oreste (Jean-Sébastien Bou) et Pylade (Valentin Thil) Images de la fraternité face à l’adversité et la barbarie – Photo Marc Ginot.

La musique de Gluck est interprétée de manière magistrale par l’orchestre et les chanteurs.
La soprano Vannina Santoni , a joué le rôle d’Iphigénie avec brio. Sa voix puissante et émotionnelle a ajouté une couche supplémentaire de profondeur au personnage, en particulier pour son interprétation de la célèbre aria « O toi, qui prolongeas mes jours ».

Oreste (Jean-Sébastien Bou) et les Euménides – Photo Marc Ginot.

Le ténor Jean-Sébastien Bou a également été très impressionnant dans son rôle d’Oreste, le frère d’Iphigénie. Sa voix forte et expressive a donné vie au personnage et a créé une tension dramatique palpable sur scène.

Acmée de l’Opéra, Iphigénie contre le tyran Thoas (Armando Noguera), image de l’humanité contre la barbarie – Photo Marc Ginot.

En résumé, la production de « Iphigénie en Tauride » à l’opéra de Montpellier a été une réussite. La combinaison de la musique magnifique de Gluck, des performances éblouissantes des chanteurs et de la mise en scène épurée a créé une expérience théâtrale captivante pour le public.