Lucy et Jorge Orta

Lucy Orta

est née en 1966 à Sutton Coldfield au Royaume-uni, après avoir été diplômée en design de mode à l’université de Nottingham en 1989 elle a commencé à travailler comme artiste plasticienne à Paris. En 1991 elle rencontre Jorge Orta, son mari, et elle abandonne le stylisme pour se consacrer à la recherche plastique dite « architecture corporelle ».

Jorge Orta lui est né en 1953 à Rosario en Argentine, il étudie simultanément les beaux arts et l’architecture. Dans un contexte social et politique chaotique sous la dictature Argentine, il développe des modes d’expression et de représentation alternatifs.
En 1992 ils créent le Studio Orta à Paris afin de permettre le développement de leurs œuvres et en 2000 ils installent leurs ateliers en Seine et Marne. Depuis 2002 Lucy Orta est professeur de recherche en art et environnement au London College of Fashion.

Jorge éprouve le rôle social durant cette période d’injustice et de violences révolutionnaires, son travail explore les limites de l’art en expression et en audience. Pionner de l’art vidéo, du mail Art et des performances publiques.
En 1976 il fonde le groupe de travail HUAQUI et en 1981 le CEAC qui visent à établir un lien entre l’art contemporain et le grand public en mettant en scène des performances publiques. Jorge Orta publie également plusieurs Manifestes dont « Arte Constructor », « Arte Catalizador » et « Utopias Fundadoras ». Il déménage en France en 1984 suite à une bourse accordée par le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes pour suivre un D.E.A. à la Sorbonne à Paris.
Parallèlement, Jorge poursuit ses recherches sur la technologie de la lumière et créer les premières images sur vitrocéramique qu’il utilisera pour créer les peintures éphémères de lé série Light Works.
En 1991, un incendie dévaste son atelier en et détruit l’intégralité de ses archives et travaux réalisés en Argentine. A cause de ces événements il crée de nombreux Light Works dans des sites culturels mythiques du monde entier tel que: le volcan du Mont Aso au Japon ou encore Les Gorges du verdon en France. Son oeuvre éphèmére la plus importante est Imprints on the Andes (Empreintes sur les Andes), une expédition de cinq semaines dans la cordillères des Andes avec comme point culminant la citadelle Inca du Machu-Picchu et la forteresse Sacsayhumaan pendant le festival du soleil auquel près de deux cents mille indiens péruviens assistèrent.

Lucy interroge les frontières entre le corps et l’architecture et explore les enjeux sociaux qu’ils ont en commun comme la communication et l’identité. Son champ d’intervention est l’espace personnel pour la survie dans des conditions défavorables. Elle travaille dans le contexte de la promiscuité sociale quotidienne et la communication humaine primaire. Elle utilise les médias du dessin, la sculpture, la performance, la vidéo et la photographie pour réaliser ses œuvres.
Une de ses oeuvres emblématique est Refuge Wear crée en 1992, il s’agit ici d’architecture corporelle, ce sont des habits transformables en fonction des besoins de première nécessité comme une tente par exemple. Ce sont des structures autonomes qui pourraient répondre aux questions de mobilité et de survie. En effet ces « vêtements refuge » sont légers, portables et sont des abris temporaires qui peuvent offrir une protection dans les situations d’urgence. Refuge Wear est une série qui s’inspire du monde réel pour venir en aide à des populations qui pourraient en avoir besoin, autant les réfugiés kurdes fuyant les zones de guerre que les sans abris de Paris. Ces abris sont conçus pour les populations nomades et se transforment en anorak ou sac à dos, la liberté de mouvement est une notion importante dans ce travail. Les matériaux sont aussi choisis pour leurs qualités ergonomiques pour un confort maximal du corps. Paul Virilio a dit de son travail que « le vêtement s’émancipe, s’expense pour tenter de devenir une maison, un radeau pneumatique. Il devient plus que vêtement, il devient véhicule, véhicule de survie ».

Un travail de performance : Modular architecture, The unit x10

Cette œuvre a été commandée par la Fondation Cartier à Paris pour le programme de performances « Soirées nomades »en 1996. Cette architecture modulaire marque la première collaboration entre Lucy Orta et la danse contemporaine. Elle a été imaginée à la fois comme une installation statique et une performance de danse. Les structures ont été reliées entre elles par de grands signifiants visuels, des phrases écrites très gros par terre et qui se croisent, par exemple : « le lien physique tisse un lien social ». Le groupe de danseurs a été invité à explorer et définir un espace personnel à l’intérieur des structures avant d’essayer de négocier un partenariat avec les autres membres du groupe. L’expérience se transforme en une interaction collective du corps.
Chaque danseur se trouve dans une sorte de membrane qui forme une série avec toutes les autres, chacune est différente, cela forme des bivouacs individuels mais qui peuvent être interconnectés. A l’intérieur de ces membranes les frontières entre le corps et l’architecture commencent à se dissoudre.

« vivre sans abris pendant des périodes prolongées détériore la santé physique et mentale. L’absence de sommeil augmente le stress, affaiblit le système immunitaire, et accélère la perte d’identité, de désocialisation ».

Lucy Orta

Avec cette phrase on comprend très bien que le travail de Lucy Orta est vraiment tourné vers le réel pour l’améliorer et vers cette idée de communication entre les humains à travers ces modules individuels, mi vêtement, mi architecture. Elle lutte contre l’exclusion en combinant l’architecture, l’art corporel et la thérapie sociale. Elle s’interroge réellement sur comment améliorer le quotidien de personnes en difficultés et comment apporter de la chaleur humaine pour amener à se sentir mieux. Pour elle ce qu’elle crée ce sont des « architectures avec âmes ». En effet dans ce travail de performance, la communication corporelle entre les intervenants est aussi importante que les structures que l’artiste à réalisées, l’œuvre c’est la réunion des deux et non juste les membranes qui seules n’ont aucun sens. La mise en scène d’un lien social est le dénominateur commun des travaux de l’artiste et les créations qui en découlent sont à la fois poétiques et fonctionnelles.

Vidéos

http://www.studio-orta.com/en/artwork/24/Modular-Architecture-The-Unit-x-10-performance

http://www.youtube.com/watch’v=F4j_8ZT3fns

Sources

http://www.studio-orta.com/en

http://www.studio-orta.com/fr/artwork/24/Modular-Architecture-The-Unit-x-10-performance

http://www.culture.gouv.fr/culture/actual/fete-de-l’internet/liste/bios/orta.htm

http://galerie-gerges.com/biographie-orta/

http://www.google.fr/url’sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0CEIQFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.studio-orta.com%2Fdownload%2Findex%2FProcess-of-Transformation-Lucy-Orta.pdf%2Fartist_pdf_26_file_en.pdf&ei=6tKMUvDlBfOR0QXd2ICADw&usg=AFQjCNF1ouw-z1ejJRtLltCuee1FOUzeZA&sig2=V1RNY6N_oXjuhMHnma4y0A

https://www.studio-orta.com/fr/jorge-orta