Michel Blazy, né à Monaco en 1966, est un artiste contemporain français.
C’est en partie inspiré par son père qui était peintre à ses heures perdues, que Michel Blazy a décidé de s’orienter vers une école d’art à Nice; la Villa Arçon. Il a par la suite passé un post-diplôme, à Marseille, avant de venir habiter Paris où il a pu occuper un atelier.
Il travaille actuellement à l’Ile Saint Denis, le lieu où il réside. Il est considéré comme étant un Sculpteur de matières insolites en raison de ces nombreuses réalisations aussi éphémères que vivantes basé sur des matériaux simpliste de notre quotidien. Son art évolue avec ses œuvres et sont souvent en partie composé de plumes ou de mousse. Il réussit a détourner les aliments de consommation de leur finalité principale en les transformant pour qu’ils puissent être plaisant à contempler.
Il est représenté par la galerie Art Concept, 13 Rue des Arquebusiers 75003 Paris.
Christine Sourgins précise que Michel Blazy appartient au courant de l’arte povera. Pour ses œuvres, il utilise des denrées périssables. L’artiste démontre également par son art, l’évolution de la matière qu’il utilise au travers du temps. L’objectif est de nous amener à une réflexion sur notre consommation et les conséquences souvent néfaste sur notre environnement.
Son travail plastique aborde de nombreux thèmes et concepts artistiques dont notamment l’exploitation du vivant, la décomposition, les œuvres évolutives, éphémères, etc.
L’artiste aime contrôler son œuvre tout en laissant de manière paradoxale une impression que ces installations éphémères et vivantes produisent des phénomènes naturels. L’exploitation du vivant est le coeur de son travail artistique. Au travers des matières humbles et à la fois dérisoire utilisé dans le quotidien, il met en évidence les processus de transformation et les mutations aléatoire que génère ses créations.
Il observe ainsi le vivant qui est selon lui, le fruit de multiples énergies, métamorphoses et nombreuses étrangetés. Son travail permet de donner une perception visuelle et parfois odorante sur la mort, et le passage entre ces deux états. Il met en évidence les transitions, mutations, décompositions et renaissances perpétuelles de la matière aux prises du temps.
Par son art, Michel Blazy forme un monde précaire et sensible où la reproductibilité technique est une nouvelle fois remise en question.
Cela fait près de vingt ans que Blazy travaille au côté d’êtres vivants tels que les souris, fourmis, escargots, qui sont selon lui des dispositifs évolutifs et installations éphémères lui permettant d’explorer la prolifération incontrôlée de micro-organismes. Ces métamorphoses, transformations et changements d’état sont autant de moments nécessaires à l’activation de l’œuvre et à son développement.
Bâtisseur d’univers aléatoires et fragiles, Michel Blazy aime manipuler les matières, tenté d’en contrôler disparition et transformation ou au contraire en être entièrement dépendant.
Michel Blazy associe souvent lors des biénnales (évènement artistique qui a lieu tous les deux ans), des nouvelles technologies telles que les téléphones portables et les ordinateurs.
Il se passionne pour l’utilisation de matériel simple comme une chaussure de sport dans laquelle il fait vivre un potager.
Le moindre détail visuel dans la confection de ses œuvres a toute son importance. La dégradation des objets, de l’environnement témoigne du fait que son art prend vie.
Les créations immobiles de l’artiste connaissent en réalité des actions permettant de changer leur forme offrant ainsi une nouvelle perception visuelle de manière artistique.
Par leur capacité à s’auto-organiser dans l’espace d’exposition et à disparaître, ces sculptures et installations déjouent l’économie du marché de l’art et remettent en question la définition, par la pérennité, de l’œuvre d’art ainsi que le statut de l’artiste comme auteur absolu de l’œuvre.
Leur association à des éléments d’architecture ou à des personnages, favorise une approche ludique et enfantine des grands thèmes de la vie, sensibilisant, par leur caractère interactif, les spectateurs de tous âges et de tous horizons
Quelques mots sur son travail : Beaucoup d’exploitation et de travail sur le vivant, sur l’organique, la décomposition.
Un travail portée également sur le temps, avec des œuvres évolutive, éphémères. Il laisse les chose se faire sans intervention extérieur.
Un sens de l’observation, les choses deviennent artistiques et font des performances
Exemples de quelques œuvres :
Méduse : bâche plastique, eau, colle papier-peint, feutre
Araignées : purée de légumes, coton, fil de fer
Dinoflagéle : feutre à l’eau, produit ménager sur papier, 42×29.7 cm
Instant Mashed Patatoîde : champs de pommes de terre, irruption de betteraves, bouquets de spaghetti
Cotonyop : coton, yaourt liquide fraise
Irruption de betteraves : farine de blé, betterave, produit ménager
The missing Garden : craie, eau
Spirogyres : coton, lentilles, colle thermofusible
Grand ver : coton, graines pour oiseaux domestiques
Ver dur 2 : croquette pour chien
Voyage des météorites : coton, lentilles, papier aluminium de cuisine
L’homme aux oreilles de porc : bacon, biscuits pour chiens, bois,colle,oreilles de porc, plexiglas
Biennale d’art contemporain de Lyon (2015)
La Force de l’art II, Grand Palais (Paris) (2009)
Post Patman, Palais de Tokyo (2007)
Les Succulentes, Galerie Art : Concept, Paris (2003)
Expo à la Maréchalerie, à Versailles, installation des
Choco-poules, 2006
Paroles de Michel Blazy receuillies pour Evene:
«C’est une sculpture qui représente une scène de salon avec un canapé et une télévision, qui sont recouverts de draps blancs. Il y a des poules dessus qui sont faites en chocolat. Le grand drapé blanc est fait en col à papier peint et en nouilles. Ce qui m’intéressait,
c’est l’image que cela provoque, un peu absurde. Par rapport à son sens, le fait d’avoir recouvré l’architecture, une télé et un canapé, évoque l’absence. On fait cela lorsque les gens sont morts, ou absents. C’est donc une espèce de paysage quotidien de salon, envahi
par des poules qui sont faites en chocolat. La poule est à la fois dans une attitude vivante, en même temps on dirait des poulets cuits, des canards laqués. Des êtres carbonisés, ou morts. Le chocolat est d’habitude lié au plaisir. Là, c’est une idée qui va dans le sens contraire.»
Michel Blazy exposition au Palais de Tokyo en 2006
Michel Blazy travaille sur le rapport entre Art et temporalité, il questionne le temps comme matériaux. Il utilise la moisissure, la pourriture.
C’est le temps qui créer son oeuvre, il y a une idée de cycle, une question du vivant en devenir.
Extrait des paroles d’un visiteur:
«En pénétrant dans le premier module, voici ce qui vous attend. Ici, des moitiés d’oranges empilées en trait de pourrir (voir image ci-dessus), là un mur enduit à la carotte et aux flocons de pommes de terre en moisissures certaines, ici encore une suspension de bacon et nylon sous forme de fleurs, et là encore des poubelles remplies de bain moussant qui jouxte un animal en croquettes pour chien… Vous l’avez compris, Michel Blazy est un adepte de l’éphémère, défenseur de ces fragiles petits univers vivants en mutation, car en grande marche vers leur décomposition totalement incontrôlable.»
Michel Blazy travaille sur le rapport entre Art et temporalité, il questionne le temps comme matériaux. Il utilise la moisissure, la pourriture.
C’est le temps qui créer son oeuvre, il y a une idée de cycle, une question du vivant en devenir.
L’artiste s’interroge également sur la relation entre le naturel et l’artificiel, avec humour et dérision. Il utilise des matériaux périssables prélevés dans notre quotidien (pain, crème dessert, biscuits pour chiens, farine, œufs, coléoptères) pour observer et comprendre l’idée du temps qui passe et de la disparition.
Les matières sur lesquelles Michel Blazy travaillent sont celles qu’il touche dans la vie de tous les jours, hors de son atelier. Ce sont celles qu’il absorbe, ingère pour entretenir et maintenir son corps en vie. Il place ensuite les matières dans son réfrigérateur qui selon lui, contient le cosmos. Ensuite il les apporte à l’atelier. Il leur redonne donc une certaine liberté. C’est là qu’elles rejoignent le cosmos, car elles permettent de fabriquer à nouveau une espèce d’ordre : des moisissures vont se créer, puis de petits êtres vivants vont venir sur ces moisissures et peu à peu, et les matières retournent tout simplement dans le cycle du vivant. Doit-on voir cela comme une décomposition ou plutôt comme quelque chose qui se réordonne, qui reprend le cours des choses ?
Le travail de Michel Blazy est la rencontre entre les systèmes du vivant et les systèmes naturels/culturels.
Ces œuvres se contaminent les unes aux autres:
« Les mouches du « Bar à oranges » vont pondre dans la Grotte, estime Michel Blazy, et comme elles sont attirées par la chaleur, elles se grilleront sûrement sur les lampes rouges au-dessus des Tables auto-nettoyantes où se trouvent les fourmis, leur fournissant ainsi des protéines.«
Le caractère aléatoire et fragile donne lieu à des micro-événements tels que les germinations souhaitées ou accidentelles, dessiccations et altérations des matières, moisissures et pourrissements microscopiques, dégradations des surfaces, dégénérescences, transmutations, décrépitudes des formes. Ces différentes phases constituent un cheminement essentiel dans l’élaboration de l’œuvre.
Le vivant ne se conçoit pas sans de multiples énergies mortifères, métamorphoses et nombreuses étrangetés. Les œuvres de l’artiste intègrent cette complexité qui se déploie avec toutes ses ambiguïtés, son caractère parfois inquiétant, voire repoussant. Araignées, peau de bête, trophée de chasse, champignon atomique, squelettes? autant de sculptures en matières comestibles qui forment un étrange bestiaire, un cabinet de curiosités paradoxales.
La lumière placée au-dessus de la sculpture et la nourriture déposé à son sommet ont pour vocation d’attirer les fourmis afin qu’elles occupent la surface du gâteau.
L’œuvre confectionné de plâtre devient ainsi animé par la vie.
Pour cette nouvelle exposition personnelle chez art concept, Blazy a créé un espace unique au sein de la galerie riche en stimulation sensoriel. Une façon pour le spectateur de rentrer en contact tactile, visuel et olfactif avec l’œuvre.
L’art de Michel Blazy consiste à modifier notre perception de l’espace en occupant la pièce de serpent en aluminium et en habillant les murs de pizza. Les lasagnes quant à elle deviennent des sculptures.
L’artiste souhaite nous inviter à éveiller tous nos sens tels que regarder, toucher, sentir et s’imprégner du moment présent qui est selon lui unique.
« Croire ne les intéresse pas, ce qui les intéresse maintenant, c’est de vouloir croire. Leur but est d’être sur le chemin qui y mène, même si le chemin ne mène à rien. Elles ne savent pas que la menace existe et n’auront toujours, jamais rien à perdre. Elles sont belles, et bien vivantes : Les lasagnes. »
Michel Blazy, 1992
« Les visiteurs peuvent être parfois déroutés par ces oeuvres inhabituelles, mais c’est moi qui reste le plus surpris par l’évolution qu’elles prennent. J’adore l’inattendu, l’imprévu. J’aime quand ça me dépasse », explique Michel Blazy.
Expositions personnelles
2007 – Post Patman, Palais de Tokyo, Paris
2005 – Capilliculture animalière, Château de Tours
2004 – Des-compositions, École régional des Beaux-arts, Rouen
2003 – Le voyage fantastique, Württembergischer Kunstverein, Stuttgart
2002 – Kunsthaus Baselland, Basel
2002 – CCAC Institute, San Francisco
2002 – Kunsthaus Baselland, Bâle
2002 – Instant mashed potatoïd, Centre d’Art Contemporain, Albi
2000 – La chute des colonnes, Museo de las Artes, Guadalajara
2000 – Gallery Unlimited, Athènes
1998 – The life of things, Correct Contemporary Exhibitions, New York
1997 – La vie des choses, Musée d’Art Moderne, Paris
1996 – Pluie d’air, Galerie Gabrielle Vitte, Ajaccio
1995 – Salade composée, Ecole des Beaux-Arts, Valence
1994 – Le Clos des Chutes, Galerie Elisabeth Valleix, Paris