Mona Hatoum

Mona Hatoum est une artiste contemporaine d’origine palestinienne. Elle est née en 1952 à Beyrouth au Liban, où elle vécu jusqu’en 1975. Après avoir étudié au Beirut University College de 1970 à 1972, elle part poursuivre ses études à Londres.

C’est au milieu des année 1970, qu’elle se retrouve bloquée à Londres car la guerre au Liban a recommencé. Ainsi, loin de sa famille de sa culture et de son environnement, Mona se retrouve dans un chaos identitaire, émotionnel, psychologique, économique, et politique. Cette période constitue l’inspiration majeur de son art. Lors de son exile en Angleterre, elle étudie de 1975 à 1981 à la Byam Shaw School of Art et à la Slade School of Art. Une fois diplômée elle vit entre Londres et Berlin.

L’oeuvre de Mona Hatoum peut être divisible en deux périodes:
Du début des années 80 jusqu’à 1988, elle se consacre principalement à la performance et à la vidéo. Ses oeuvres pendant cette période sont largement inspirées par la dimension personnelle et politique de son exil. Toutefois elle considère que ses œuvres ne sont pas autobiographique.

Hot spots, Mona Hatoum

Depuis la fin des années 80, l’artiste se concentre surtout sur la sculpture et l’installation. Ce tournant artistique est expliqué par un tournant personnel. Mona Hatoum a abandonné l’idée de rentrer chez elle, mais la volonté de représenter ses origines demeure.
Cette artiste mondialement connu reçu de nombreux prix tout au long de sa carrière, mais, sa consécration, elle l’obtenue en 2011 lorsqu’on lui a remit le prix international d’art contemporain Joan Miro.

C’est avec cette renommée international que ses œuvres se sont retrouvées exposer dans le Monde, comme, à la Tate Gallery de Londres, au Musée d’Art Contemporain de Marseille, au Centre Pompidou de Paris, à la Documenta XI de Cassel, à la Biennale de Venise, etc.
« Les gens attendent trop souvent une définition carrée de l’altérité, comme si c’était quelque chose de fixé et de facilement définissable. »

Performances & Vidéos de Mona Hatoum

Du début des années 1980 jusqu’en 1988 Mona Hatoum consacre son art aux performances et à la vidéo. Et, l’un est à l’origine de l’autre, effectivement, les performances l’ont mené à l’art vidéo, l’artiste voulait garder, dans le temps, une trace en mouvement, comme l’est son œuvre à la base. Ainsi, ces arts habituellement distinct ne le sont plus lorsque Mona Hatoum y touche.

Les œuvres de cette performeuse, basées sur la douleur de son exil, la nostalgie et le détachement de son pays, implique le corps de l’artiste, effectivement, il est émetteur et catalyseur au sein de la performance. En soit, à travers des mises en scènes qui traite de la violence et de la sexualité, Mona Hatoum expose son corps à la souffrance, jusqu’à la limite de ses forces, par le blocage, l’enfermement et la résistance.

Cette artiste, dans ses performances, peut utiliser la vidéo de deux façons différentes. Tout d’abord, elle peut l’utiliser en tant que médium autonome pour présenter une vue d’ensemble de l’œuvre, ainsi, la vidéo devient l’œuvre documentaire d’une œuvre. Mais, elle peut aussi l’utiliser comme vidéoperformance, en soit, elle devient un objet intégré à la performance. Durant cette période, Mona Hatoum se tourne donc vers une démarche unique, dérangeante et tout à fait nouvelle dans le monde de l’art.

Under Siege de Mona Hatoum

Under Siege est une performance de Mona Hatoum, conçut en 1982.
L’artiste a passé sept heures à se débattre, nue, dans une boîte de polythène transparent remplie de boue liquide.
Avec cette œuvre, l’artiste fait référence à la guerre civile qui a fait rage au Liban, et, qui a été la cause de son exil. Ainsi, elle s’est imposée une telle contrainte physique afin de témoigner des souffrances de sa famille et du peuple de son pays tout en soulignant la distance qui la séparait du conflit.

Roadworks de Mona Hatoum

Roadworks est une vidéo documentaire de performance de Mona Hatoum, conçut en 1985.
Dans le quartier de Brixton, majoritairement peuplé d’ouvriers noirs, l’artiste exécute une performance pieds nus. Effectivement, elle flâne dans les rues, une paire de Doc Martens, habituellement portée par la police ou par les skinheads, nouée autour de ses chevilles. Une action où même la marche la plus banale devient difficile, à la hauteur de l’âpreté du système social que l’artiste dénonce.

Measures of distance de Mona Hatoum

Measures of Distance est une œuvre de Mona Hatoum, conçut en 1988.
Cette vidéo permet à l’artiste d’exprimer sa douleur intime de la séparation avec ses proches, à travers des images et des lettres de sa mère. Ces lettres, écrites par sa mère, retranscrites sur les photographies, et, lues en voix off traitent de la guerre, de la vie quotidienne, de ce qui a été perdu.
Avec le médium vidéographique, l’artiste rend vie à un passé mort.

Corps Etranger de Mona Hatoum

Corps étranger est une installation de Mona Hatoum, conçut en 1994.
Une cellule cylindrique dans laquelle le spectateur est invité à rentrer, comme dans un corps symbolique reconstitué, afin de se retrouver confronter au son de quatre voix et à l’image vidéo projetée sur un circulaire à même le sol. Ainsi, le spectateur est invité à regarder, mais, aussi, à marcher sur l’image.
Ici, l’artiste explore au moyen d’un appareil médical, l’endoscope, les profondeurs et le rythme de son propre corps. Ainsi, avec un plan continu, Mona Hatoum effectue une trajectoire qui suit l’extérieur du corps avant d’y pénétrer pour en explorer les moindres recoins. Donc, la performeuse nous place face à un territoire, familier car nous avons tous un corps, et, étrange car il est impossible pour le spectateur de s’identifier à ce qu’il voit, cette image le détourne de la vision narcissique qu’il a habituellement de son corps.
Cette œuvre est pour Mona Hatoum une tentative de transfert vers le spectateur à l’aide d’une expérience phénoménologique et existentielle.

Sculpture & Installation

Depuis la fin des années 80, Mona Hatoum se concentre à la sculpture et l’installation.
On remarque dans son travail que la possibilité de rentrer chez elle a été abandonné. Mais, la volonté de représenter le « chez soi » demeure.
L’artiste développe désormais son art autour d’objets de la vie domestique, elle fait de ces objets banals des objets de menace. Ainsi, elle se rapproche du style minimaliste.

La Grande Broyeuse de Mona Hatoum

La Grande Broyeuse est une sculpture de Mona Hatoum, conçut en 1999.
Cette œuvre en acier rappelle au spectateur l’ancien modèle d’une râpe à nourriture. Mais, à la différence de l’originale l’artiste l’a agrandi 17 fois.
Elle a été créer dans le but de nous faire comprendre que parfois, nos craintes les plus profondes proviennent d’objets anodins.

Mona Hatoum, une artiste hors du commun

De la performance à la vidéo, et, de la sculpture à l’installation, Mona Hatoum suit le courant minimaliste, effectivement, elle passe des messages de grandes valeurs avec un minimum d’objet.
Tout au long de sa vie d’artiste, elle a aussi su montrer à son public qu’elle savait se sentir chez elle où qu’elle soit dans le monde, et, paradoxalement, aucun des chez sois qu’elle a pu imaginer n’a su la protéger de ce monde, ainsi, elle continue à créer des chez sois différents, ici et ailleurs.

Sources