
Paul McCarthy est un artiste sculpteur plasticien américain. Il naît à Salt Lake City, dans l’Utah le 4 Août 1945.
Paul étudie dans de nombreux lycées, en 1959 il réalise sa première sculpture en plâtre Henry Moore bound to fail, alors âgé de 14 ans. C’est en regardant les travaux de Robert Rauchenberg durant ses années au lycée (1964-1965) que Paul Mc Carthy découvre le Pop Art.
« J’ai toujours été intéressé par la répression, la culpabilité, le sexe et la merde. »
Paul McCarthy
En 1969, il rentre à l’Université de l’Utah et à l’université Weber State. C’est en 1972 qu’il commence à étudier le cinéma, ainsi que la vidéo à l’Université de Californie du Sud qui possède une excellente école de cinéma. Ainsi Paul Mc Carthy étudie à la fois l’art et le cinéma et obtient un Master of Fine Arts. Durant la période où il étudie à l’université, Paul Mc Carthy reçoit son Bachelor of Art (BFA)en peinture suite à la fin de son cursus au sein de l’institut d’Art de San Francisco. De plus, Paul Mc Carthy est un rêveur utopiste et obstiné, en effet son plus grand rêve et de réaliser des films expérimentaux.
De 1982 à 2002, il va enseigner l’histoire de l’art performance, la réalisation d’installations artistiques mais également la vidéo à l’Université de Californie de Los Angeles.
Travail de Paul McCarthy
Depuis les années 1960, Paul McCarthy travaille sur les tabous et les archétypes de la culture populaire américaine. Pour traiter des sujets parfois tabous justement, il préfère la vidéo et l’installation. L’artiste utilise la vidéo et l’installation afin de traiter des sujets parfois tabous. Son œuvre est violente, outrageuse, obsessionnelle, provocatrice, mêle souvent des liquides, des fluides du corps, de la peinture. Par exemple, dans Family Tyranny, son propre sang est mélangé à de la nourriture. Au cours des années 80, il explore plus profondément la technique des installations ‘vidéo/performance’. Il marque la scène artistique californienne avant d’acquérir une renommée internationale.
Dans toute son œuvre, Paul s’inspire de différentes références, et l’une des premières est la figure de Mickey Mouse et de Walt Disney. L’artiste est fasciné par l’univers qui a été créé autour de cette marque.
Paul Mc Carthy dira « Disney land m’intéresse à plein de niveaux. D’abord parce que c’est un monde artificiel en vase clos, un monde faussement parfait et fermé. Les gens partent en vacances à Disney land, comme s’ils allaient dans un autre pays, et même comme s’ils quittaient la Terre et partaient vers une autre réalité. Une réalité habitée par des extra-terrestres qui sont Donald et Mickey. Ce côté paradis artificiel m’a toujours intéressé. Et puis il y a aussi la disposition de Disneyland : c’est encerclé de montagnes et de collines, il faut passer par une porte pour y entrer et ces collines le séparent du reste du monde.
Mc Carthy est d’ailleurs familier des espaces clos et conservateurs. Né dans l’Utah, un état qui vit au rythme des Mormons. La folie artistique qui prend cet artiste le pousse à d’étranges expériences: il travaillera avec son corps et ses propres fluides. Se flagellant et se martyrisant, tout ceci pour l’art et la vidéo expérimentale. Ainsi, ses provocations lui ouvrent les portes des plus grands musées, de la Tate Modern à Londres au Musée Guggenheim de Bilbao.
Paul Mc Carthy aime montrer des images de l’horreur inextinguible à laquelle les humains font face. C’est surtout une horreur dont les humains font l’expérience en dehors de l’Occident industrialisé. Mais en même temps, cette horreur existe aussi ici.
C’est à partir des années 1990 Paul Mac Carthy commence à s’intéresser aux structures gonflables.
Oeuvres de 1960 à 1990
Paul McCarthy a commencé à réalisé en 1967 diverses peintures; La série des Dragster Cars Paintings (entassements de réservoirs, de moteurs, etc… ) Il trouve son inspiration dans l’univers des courses automobiles.
Ensuite il va réaliser des Black Paintings (peintures peintes sur le sol avec les mains puis entassées et accrochées les unes avec les autres). Il va ensuite les détruire à l’aide d’une hache ou encore mettre le feu avec de l’essence.

En 1967, il réalise un film avec deux cameramen en mettant dans une maison un homme et une femme nus et inconnu l’un pour l’autre.
« Ce sont des images de l’horreur inextinguible à laquelle les humains font face. C’est surtout une horreur dont les humains font l’expérience en dehors de l’Occident industrialisé. Mais en même temps, cette horreur existe aussi ici. L’horreur à laquelle les enfants des classes moyennes ou supérieures sont confrontés est une réalité virtuelle qui produit des images d’horreur ou y contribue. C’est très difficile de s’échapper de ce conditionnement par la fausse réalité. »
Paul Mc Carthy
Depuis 1970 Paul McCarthy met la performance (il en est le protagoniste), le dessin, la vidéo, la photographie, la sculpture, la peinture,, au service des critiques de la culture et du système de valeurs qui domine dans le monde occidental, et aux Etats Unis. Son travail, a sur de nombreux artistes une influence majeure, par l’excès, les paradoxes, l’humour, le grotesque.

Tomato Heads, représente trois mannequins anthropomorphes dont la tête a été remplacée par une tomate. Leur nez et leur ses ont été changé avec des volumes géométriques, des objets sont placés dans leur postérieur. Cette œuvre évoque les performances, proches de l’actionnisme viennois, durant lesquelles McCarthy utilise le ketchup et la mayonnaise comme des fluides corporels. Sur le sol, autour des
Tomato Heads, détournement du jeu d’assemblage « Monsieur Patate », sont dispersés des éléments parmi lesquels figurent des sexes schématisés. Selon la logique du jouet, on peut penser que le public pourrait planter ces objets dans la sculpture pour la transformer.
McCarthy poursuit sa carrière artistique avec des performances fondées sur la pesanteur. En 1974, ses œuvres sont plus agressives et sexuellement explicites. De nombreuses œuvres mêlent alors différentes liquides symbolisant les excréments, la sueur et le sang. Son travail a été décrit alors par certains comme étant une brutale auto-agression. Il a réalisé des statues gonflables de grande taille qui ont été exposées à la Tate Modern. Certaines représentent des têtes de Pinocchio sur un mode ludique.


Années 1990
Durant les années 90, Paul McCarthy est un maître de l’art contemporain (il a un rôle majeur dans l’histoire de l’art). En mélangeant la performance provocatrice et le minimalisme performance. Il se sert du corps humain, avec ses différents tabous et désirs, afin de créer une langue unique, provocatrice et violante qui mélange l’art et les contes de fée.

Spaghetti Man Fait en fibre de verre, métal, caoutchouc d’uréthane, fourrure acrylique, vêtements. McCarthy a placé entre les jambes du lapin un tuyau mou, long de 15 mètres, ridiculisant le phallus comme pouvoir masculin.
Spaghetti Man, affublé d’une tête de lapin en peluche détériorée, combine, en une forme hybride, l’humanité et la production industrielle. Liées au monde de l’enfance, ces travaux y ajoutent une dimension morbide qui participe à la volonté de l’artiste de désacraliser l’image d’une Amérique glorieuse, mais pourtant pleine de contradictions, entre réussite et violence sociale.
Pour répondre à la violence qui nous entoure, Paul McCarthy détourne les icones les plus innocentes et les plus symboliques (Telles que Barbie, Blanche Neige, Mickey, Pinocchio’).


Lorsque George Bush devient Président, Paul McCarthy va parodier avec des installations robotisées la société américaine, avec son obsession maladive pour la domination et la puissance, (militaire ou sexuelle).
Les différentes notions de masculinité ou encore de virilité sont réduites à leur plus expression la plus pathétique. Ce fut une thématique majeure de l’œuvre de l’artiste

Chocolate Factory est la première exposition de grande envergure de l’artiste sur notre territoire. Si l’on va jeter un ?il sur le site internet de La Monnaie de Paris, voici ce que l’on nous explique : « Le visiteur observe les chocolatiers/performeurs engagés dans la production des figurines en chocolat semblant s’accumuler à l’infini. Ces objets éphémères, produits en quantité massive, dans un ballet qui semble s’entêter à poursuivre un modèle économique non viable. Dans les murs de la plus ancienne manufacture parisienne,
Chocolate Factory traduit une volonté de mise en abîme et questionne la notion de série, dans le lieu même où sont produites des pièces de monnaie dont les tirages vont de quelques dizaines à des centaines de millions d’exemplaires. Produites en tirage illimité, consommables et périssables, ces figurines sont mises en vente à l’entrée de l’exposition ainsi que dans la librairie. Jour après jour, Chocolate Factory se développe à l’image d’une sculpture, créant des problèmes logistiques, des problèmes de stockage, affectant au final sa capacité même de fonctionner. »
Painter (1995) – Performance
Dans cette vidéo d’une cinquantaine de minutes, Mc Carthy déconstruit le mythe de « l’artiste-génie » remontant à l’époque du Romantisme. L’artiste se met ainsi en scène lui-même, entouré de différents acteurs du marché de l’Art tels qu’un collectionneur et un galeriste. Vêtu d’une blouse d’hôpital et muni d’immenses pinceaux qu’il tient avec ses immenses mains, l’artiste est caricaturé dans son processus de création. Il porte aussi un énorme faux nez, amenant une perte de crédibilité vis-à-vis des critiques, des acteurs du marché de l’art, ou encore du public. Le personnage qu’incarne Mc Carthy peint, lors de cette performance, après un rituel très étrange durant lequel il bredouille des paroles semblant destinées à invoquer les dieux et se donner du courage. Il peint ensuite avec du ketchup et de la mayonnaise, on retrouve même un pot avec l’inscription « shit », soit « merde ».

L’artiste critique le marché de l’Art des années 1990. En effet, en 1995, année de cette performance, Paul Mc Carthy connaît un franc succès, ses œuvres se vendent en grand nombre, alors que l’art contemporain connaît un boom économique. Ce phénomène place ainsi l’artiste en tant de personnalité médiatique en plus d’acteur du marché de l’art.
La manière dont est filmée la performance peut être associée à une télé-réalité, où chaque geste qui pourraient être insignifiant devient riche de sens et d’interprétation. Mc Carthy se moque, via ce procédé, de la « fausse lucidit? des acheteurs et ses spécialistes en général, alors même que l’artiste porte une blouse d’hôpital et se comporte comme un fou. Ce qui se dégage de ce travail de l’artiste, c’est l’idée que l’art contemporain s’est retrouvé sous les projecteurs sans être forcément bien compris : suffit-il se dire qu’une œuvre est une œuvre d’art pour qu’elle le devienne aux yeux du grand public ? L’art se retrouve partout et nulle-part. Les artistes comme Mc Carthy s’en moquent en grand nombre, mettant souvent en scène des « merdes d’artistes » comme la structure gonflable de ce dernier en Suisse : Merde complexe. Elle fut exposée en 2008 à Berne. « Il s’agissait d’une crotte de chien géante et gonflable qui montre la continuité dans l’inflation des productions de l’artiste et de son ego. » explique le Huffington Post.
Toutefois, avec cette dernière œuvre évoquée, on peut penser que Paul Mc Carthy a perdu de son envie provocatrice, puisque la « merde » mise en scène n’est pas réelle mais une imitation d’une déjection animale, contrairement à Manzoni en 1961 qui met sa propre « merde » en boîte. Le geste artistique revendiqué par les deux artistes n’a pas le même impact finalement, vis-à-vis de la critique de l’artiste et du marché de l’art contemporain.
Les Sculptures gonflables de Paul McCarthy
Paul McCarthy a créé diverses sculptures gonflables dont leur forme rappelle un sex toy.
La directrice artistique nomée Jennifer Flay et Paul McCarthy lui même jugent que les œuvres sont assez ambiguës afin d’être regardées d’une autre façon et de ne pas provoquer de choc chez le spectateur.
Les différentes sculptures gonflables sont en polyurétane d’éthylène. Elles trouvent leur inspiration dans les œuvres de Constantin Brâncuși.

En 2001, il crée pour une exposition dans la ville de Rotterdam Santa Claus, une sculpture, de couleur noire, en forme de gnome arborant un plug et une cloche ; la sculpture est décrite comme amicale.
Cette scultpure lui permettra de créer »Chocolate Factory » en 2015 à Paris.
Des 100 aines de »Santa Claus » en chocolat.
On voit clairement la dénonciation du consumérisme.
En 2007, il crée « Brancusi tree », de couleur argentée de 2 m de hauteur.
Complex Pile

En dehors des sextoys, Paul McCarthy créer d’autres styles de sculpture, telle que »Complex Pile », une sculpure représentant une pile d’excrément. Complex Pile est installée à Hong Kong et a été créée pour une l’exposition » Inflation ».

Il créer également des structures gonflables représentant des cochons.
Pour le 370e anniversaire de l’université d’Utrecht, Paul McCarthy créer une exposition en 2009 à Utrecht, intituléé Air Pressure. Cette exposition présente des sculptures gonflables créées entre 2005 et 2007 à Anvers.
Un critique dénonce la différence entre les jardins traditionnels et le politiquement incorrect de ses œuvres comme l’un des aspects majeur et terrifiant de cette exposition.


C’est en 2014, Pour la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), que Paul McCarthy va exposer place Vendôme (à Paris) la sculpture intitulée « Tree ».
C’est une sculpture abstraite représentant une forme de plug vert.
Paul McCarthy explique cette décision par l’évocation des différentes sculptures de Constantin Brancusi :
« Tout est parti d’une plaisanterie : à l’origine, je trouvais que le plug anal avait une forme similaire aux sculptures de Brancusi. Après, je me suis rendu compte que cela ressemblait à un arbre de Noël. Mais c’est une œuvre abstraite. Les gens peuvent être offensés s’ils veulent se référer au plug, mais pour moi, c’est plus proche d’une abstraction. »
Durant l’erection de cette sculpture, l’artiste fut agressé et frappé au niveau du visage par un inconnu qui s’est enfuit par la suite. Durant la nuit du 17/18 octobre, la sculpure est vandalisée et dégonflée : l’artiste renonce à la regonfler, à cause de toutes les réactions négatives et il dit qu’il ne souhaite pas être « mêlé à ce type de confrontation et à la violence physique, ou même continuer à faire prendre des risques à cette œuvre. »
Réception Critique
– Pour le critique d’art Jean Clair, l’art de Paul McCarthy est fabriqué comme on fabrique des automobiles. Il nous parle de «filon qui court autour de la scatophilie et de la copromanie» et nous dit que Paul McCarthy est «le plus médiocre et le moins intéressant».
– Pour le critique Laurent Dandrieu, McCarthy ne serait qu’un «spécialiste de happenings où la platitude le dispute à l’obscénité».
– Pour le Quotidien Libération nous dit que McCarthy qu’en montrant de la «merde» comme résultat de notre société de consommation, il lance en défie à la fois le retour à l’ordre moral et dévoile au grand jour la production de l’homme comme déchet».
– Pour Pierre Guerlain, professeur de civilisation américaine, il place Paul McCarthy dans la case des «rebelles subventionnés», qui regrouperait les «artistes qui utilisent au mieux les ressorts de la pub, créent un scandale pour choquer la «France moisie» et empochent le produit de leur provocation».
Expositions personnelles
- 2014 : « Chocolate Factory » – Monnaie de Paris. Production d’objets éphémères, produits en quantité massive, qui semble s’entêter à poursuivre un modèle économique non viable.
- 2008 : « Central Symetrical Rotation Movement – Three Installations, Two Films », The Whitney Museum of American Art, New York
- 2007 : « Head Shop/ shop Head », SMAK Stredelijk Museum voor Actuele Kunst, Gand & aRoS Aarhus Museum of Art, Aarhus
- 2006 : « »Head Shop/ Shop Head », Moderna Museet, Stockholm – » LaLaLand Parody Paradise » Whitechapel , londres & Haus der Kunst, Munich
- 2004 : « Brain Box Bream Box », van Abbemuseum, Eindhoven & CAC, Malaga
- 2003 : « Paul Mc Carthy at Tate Modern » Londres – « Films and Video Works », The National Museum of Contemporary Art, Oslo
- 2001 : New Museum Of Contemporary Art, New York – Tate Liverpool, Liverpool – « Videos und Fotografien », Kunstverein, Hambourg
- 2000 : MOCA, Los Angeles
- 1999 : 48 ieme Biennale de Venise