Jean-Philippe Rameau
(baptisé à Dijon le 25 septembre 1683 ; s’éteint à Paris le 12 septembre 1764 (80 ans)), fils d’organiste, est l’un des principaux compositeurs français du XVIIIème siècle et un théoricien influent.
Issu d’une famille de musiciens (son pere et son frere sont organistes, et sa sœur enseigne le clavecin), Le petit Jean Philippe apprit trés tôt. Le compositeur écrira quelques années plus tard : « J’ai senti dès l’âge de sept ou huit ans que le triton devait être sauvé par la sixte et je m’en suis fait ne règle. »
A l’âge de dix-huit ans le jeune Rameau part étudier la musique en Italie. A son retour en France il est organiste en Avignon, à Clermont puis à partir de 1706 à Paris. C’est pendant cette période qu’il compose son premier recueil de pièces pour clavecin. Il succédera pour quelques temps à son propre père à l’église Saint-Etienne (1709), à Lyon, tenant l’orgue des Jacobins (1713) avant de partir en 1715 comme organiste à la cathédrale de Clermont Ferrand pendant huit ans.
En 1722 il publie son premier ouvrage théorique: leTraité de l’harmonie, puis retourne à Paris où il restera jusqu’à la fin de sa vie. (Il est considéré comme le premier théoricien de l’harmonie classique : ses traités d’harmonie, malgré certaines imperfections, font toujours figure de référence). Là, dès 1723, il écrit régulièrement la musique d’opéras-comiques, en collaboration avec le dramaturge Piron, qui sont représentés dans les Théâtres des Foires. Il continue aussi de jouer de l’orgue en diverses églises et donne des leçons de compositions. En 1726 il se marie et publie la même année un nouvel ouvrage théorique : Le Nouveau Système de musique et il ouvre en 1737 une école de composition.
En 1744 il emménage rue Richelieu dans un appartement du mécène Le Riche de La Pouplinière qui entretient un orchestre privé. Il profitera de ce milieu pour faire la rencontre de l’élite de la société musicale et littéraire parisienne dont certains auteurs deviendront ses librettistes. Il y rencontre aussi le jeune Jean-Jacques Rousseau et ne s’en fait pas du tout un ami: Rousseau lui soumet le partitions des Muses galantes, mais Rameau le rejette et sera très désobligeant à son égard. Cet incident s’inscrit dans une controverse parisienne, la Querelle des Bouffons (1752-1754), qui a opposé les défenseurs de la musique française groupés derrière Jean-Philippe Rameau et les partisans d’une ouverture vers d’autres horizons musicaux, réunis autour du philosophe et musicologue Jean-Jacques Rousseau, partisans d’italianiser l’opéra français.
En 1753, Jean-Philippe Rameau quitte la rue Richelieu pour installer sa famille dans leur propre appartement, rue des Bons-Enfants. Le compositeur n’était pas beaucoup aimé: par son caractère taciturne et sa brutale franchise à la limite de la grossièreté, Rameau a fini par perdre l’affection de ses amis. L’un de ses contemporains disait de lui: « Son coeur et son âme sont entièrement dans son clavecin ; dès qu’il le ferme, il n’y a plus personne. »
Rameau poursuit ses activités de théoricien et de compositeur jusqu’à sa mort. Il vit avec sa femme et ses deux enfants dans son grand appartement de la rue des Bons-Enfants d’où il part, chaque jour, perdu dans ses pensées, faire sa promenade solitaire dans les jardins tout proches du Palais-Royal ou des Tuileries.
Rameau s’éteint d’une « fièvre putride » le 12 septembre 1764. Il est inhumé dès le lendemain à l’église Saint-Eustache.
Jean-Philippe Rameau était grand et maigre, secret, solitaire, bougon, imbu de lui-même. On retrouve chez lui une certaine instabilité (il s’est fixé à Paris vers l’âge de quarante ans après une longue phase d’errance et avoir tenu de nombreux postes dans des villes variées : Avignon, peut-être Montpellier, Clermont-Ferrand, Paris, Dijon, Lyon, à nouveau Clermont-Ferrand puis Paris. Là, il a souvent changé de domicile, rue des Petits-Champs (1726), rue des Deux-Boules (1727), rue de Richelieu (1731), rue du Chantre (1732), rue des Bons-Enfants (1733), rue Saint-Thomas du Louvre (1744), rue Saint-Honoré (1745), rue de Richelieu chez la Pouplinière (1746), enfin à nouveau rue des Bons-Enfants (1752)
La Musique
La musique de Rameau se caractérise par la science exceptionnelle de ce compositeur qui se veut avant tout théoricien de son art. Elle ne s’adresse pourtant pas seulement à l’intelligence et Rameau a su mettre en œuvre idéalement son dessein quand il affirme « Je cherche à cacher l’art par l’art même ». Le paradoxe de cette musique, c’est qu’elle est nouvelle, dans la mise en œuvre de procédés auparavant inexistants, mais qu’elle se concrétise dans des formes surannées ; Rameau paraît révolutionnaire aux Lullystes déroutés par l’harmonie complexe qu’elle déploie, et réactionnaire aux philosophes qui n’évaluent que son contenant et ne peuvent ou ne veulent l’écouter. L’incompréhension qu’il subit de la part de ses contemporains l’empêche d’ailleurs de renouveler certaines hardiesses telles que le second trio des Parques d’Hippolyte et Aricie, qu’il doit retirer après les premières représentations car les chanteurs ne parviennent pas à l’interpréter correctement. Ainsi, le plus grand harmoniste de son époque est méconnu alors même que l’harmonie – l’aspect « vertical » de la musique – prend définitivement le pas sur le contrepoint, qui représente son aspect « horizontal ».
On ne peut que rapprocher les destins de Rameau et de Bach, les deux géants de la science musicale du xviiie siècle, que celle-ci isole de tous leurs collègues, quand tout le reste les sépare. À ce titre, l’année 1722 qui voit paraître simultanément le Traité de l’Harmonie et le premier cycle du Clavier bien Tempéré est très symbolique. Les musiciens français de la fin du xixe siècle ne s’y trompèrent pas, en pleine hégémonie musicale germanique, lorsqu’ils virent en Rameau le seul musicien français de force à être comparé à Bach, ce qui permit la redécouverte progressive de son œuvre.
Principales oeuvres
La musique lyrique :
Hippolyte et Aricie (création: 1733) Tragédie lyrique, prologue et 5 actes
Les Indes galantes (création: 1735) Opéra-ballet, prologue et 4 entrées
Castor et Pollux(création: 1737)Tragédie lyrique, prologue et 5 actes
Les Fêtes d’Hébé(création: 1739)Opéra-ballet, prologue et 3 entrées
Dardanus
(création: 1739)Tragédie lyrique, prologue et 5 actes
La Princesse de Navarre (création: 1745)
Comédie-ballet, prologue et 3 actes
Platée (création: 1745)
Comédie lyrique, prologue et 3 actes
–
Les Fêtes de Polymnie (création: 1745)
Opéra-ballet, prologue et 3 entrées
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Le Temple de la Gloire (création: 1745)
Opéra-ballet, prologue et 3 entrées
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Les Fêtes de Ramire (création: 1745)
Acte de ballet
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Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour(création: 1747)
Opéra-ballet, prologue et 3 entrées
Zaïs création: 1748 Pastorale héroïque, prologue et 4 actes
Pygmalion (création: 1748)
Acte de ballet
Les Surprises de l’Amour (création: 1748)
Opéra-ballet, prologue et 2 entrées
Naïs (création: 1749)
Pastorale héroïque, prologue et 3 actes
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Zoroastre (création: 1749)
Tragédie lyrique, 5 actes
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La Guirlande(création 1751)
Acte de ballet
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Acanthe et Céphise(création: 1751)
Pastorale héroïque, 3 actes
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Daphnis et Églé (création: 1753)
Pastorale héroïque, 1 acte
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Linus (non representé,musique perdue)
Tragédie lyrique, 5 actes
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Lysis et Délie (non representé, musique perdue)
Pastorale, 1 acte
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Les Sybarites (création: 1753)
Acte de ballet
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La Naissance d’Osiris (création: 1754)
Comédie-ballet
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Anacréon (création: 1754)
Acte de ballet
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Les Paladins (création: 1757)
Comédie lyrique, 3 actes
–
Anacréon(création: 1757)
Entrée d’opéra-ballet
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Les Boréades (création: 1982)
Tragédie lyrique, 5 actes
–
Nélée et Myrthis (non représenté)
Acte de ballet
–
Zéphyre(non représenté)
Acte de ballet
–
Io (non représenté)
Acte de ballet
La musique pour clavecin :
Premier livre de Pièces de Clavecin (1706) comprenant la suite en la
Deuxième livre de pièces de clavecin
(1724) comprenant la suite en mi et la suite en ré
Troisième livre de pièces de clavecin
(1728) comprenant la
suite en la
et la
suite en sol
.
–
Pièces de clavecin en concert (1741)concerts 1 à 5
.
Outre les oeuvres deja citées, Rameau a aussi composé de la musique sacrée: quelques remarquables motets
Deus noster refugium
(1716),
In Convertando captivitatem
(1718),
Quam Dilecta
(1720) – mais aussi des cantates profanes –
Orphée
(1720),
Les Amants trahis
(1720) – qui préparent le compositeur à l’écriture dramatique.
Œuvre théorique
Outre son oeuvre en tant que compositeur, Rameau est connu pour ses travaux théoriques auxquels il accordait bien plus d’importance. On compte essentiellement quatre ouvrages dans lesquels il expose sa théorie: le
Traité de l’harmonie réduite a ses principes naturels (1722),ouvrage fondamental dans le développement de la musique occidentale (il valut à Rameau d’être considéré comme le plus savant musicien de son époque), le
Nouveau système de musique théorique (1726)
Génération harmonique(1737) et Démonstration du principe d’harmonie
Dans ces ouvrages, il considère la musique d’un point de vue mathématique, et cherche à faire de l’harmonie une science déductive et naturelle (naturel de l’accord parfait majeur). Il énonce le principe d’équivalence des octaves : Si A et B deux notes distante d’une octave, on peut écrire A=B/2, soit B=A x 2.
Les travaux de Joseph Sauveur, physicien francais et fondateur de l’acoustique musicale, sur les sons harmoniques viennent corroborer ses théories.
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe_Rameau
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/pedagogie/biographies/jean-philippe-rameau.php
http://www.ars-classical.com/rameau-biographie.html
http://jp.rameau.free.fr/Chronologie.htm