Invader est un artiste urbain (ou « street artist ») français, né en 1969. Ayant fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Rouen, il est connu pour ses petites mosaïques colorées inspirées du jeu vidéo Space Invaders, sorti en 1978, qu’il « sème » en les collants de manière visible (et souvent à des endroits peu accessibles) sur les murs, dans les rues des différentes villes du monde. Il appelle cela « l’invasion » : dans une sorte de guerre d’usure planétaire, les aliens pixelisés de Space Invaders épient la terre. Ne voulant pas être « démasqué », Invader agit à visage couvert.
L’artiste pose son premier « invader » au milieu des années 90 à Paris, le décrivant comme une « sentinelle » (puisqu’elle reste la seule mosaïque existante durant plusieurs années). L' »invasion » commence véritablement en 1998 toujours dans la ville de Paris (à ce jour la ville la plus « envahie » du monde). Les mosaïques faites de petits bouts de carrelage coloré (représentant les pixels) sont inspirées du jeu de Taito « Space Invaders » (1978) mais aussi de beaucoup d’autres jeux vidéo du début des années 80.
L’artiste justifie l’utilisation de la mosaïque (carrelée) par sa résistance (au « temps », aux intempéries, etc…) mais également car c’est un bon moyen de représenter le pixel des jeux de l’époque (d’une très basse résolution). Cette « contamination » de l’espace visuel et public est l’un des fondements de la démarche d’Invader (que l’on peut comparer à un hacker informatique qui lui aussi agit illégalement pour « propager un virus »).
Les emplacements de ces mosaïques ne sont pas aléatoires, mais sont choisis selon divers critères (esthétiques, stratégiques, conceptuels…). Invader favorise les endroits fréquentés par beaucoup de gens mais aussi certains endroits plus cachés. À Montpellier, les lieux où sont placés les mosaïques ont été choisis de telle sorte que, lorsqu’ils sont placé sur une carte, ils forment une image d’un personnage de Space Invader géant.
Les mosaïques sont souvent construit à l’avance. Lorsque Invader arrive dans une ville, il obtient une carte et passe un peu moins d’une semaine pour les installer. Ils sont ensuite catalogués, photographiés et Invader utilise une carte indiquant leur emplacement dans la ville.
En règle générale, les mosaïques sont situés 3 à 4 mètres au-dessus du sol, et souvent au coin des rues dans les zones à « forte visibilité ». Un des lieux les plus importants où les mosaïques ont été installés est le Panneau Hollywood. Le premier a été placé sur la lettre D le 31 Décembre 1999 (à l’occasion du fameux « Bug de l’an 2000 »). Au cours d’autres voyages à Los Angeles, Invader a placé ses mosaïques sur les 8 autres lettres du panneau.
Galerie de Spaceinvaders
Villes « envahies » :
France :
Aix-en-Provence
Antibes
Angers
Annecy
Ars en Ré
Avignon
Bandol
Bastia
Bordeaux
Cannes
Chartres
Clermont-Ferrand
Grenoble
Hyères
La Ciotat
Le Lavandou
Le Crotoy
Le Kremlin-Bicêtre
Lille
Lourmarin
Lyon
Marseille
Menton
Montauban
Montpellier
Mougins
Nantes
Nice
Nîmes
Paris
Pau
Rennes
Saintes
Saint-Jean-Cap-Ferrat
Vannes
Vélizy
Europe :
Amsterdam
Anvers
Barcelone
Berlin
Berne
Bilbao
Bonn
Bruxelles
Ciutadella
Cologne
Fribourg
Genève
Nyon (Suisse)
Gland (Suisse)
Istanbul
Lausanne
Ljubljana
Londres
Manchester
Monaco
Newcastle
Rotterdam
Rome
Vienne
Reste du monde :
Bangkok
Dacca
Hong Kong
Katmandou
Los Angeles
Melbourne
Mombasa
New York
Perth
Tōkyō
Vârânasî
São Paulo
Le 20 août 2012, Invader envoie dans la stratosphère la mosaïque « Space-One », grâce à un ballon-sonde.
Autres projets :
L’artiste fonde en 2005 le « RubikCubisme » afin de mettre en volume ses « space invaders ». Il utilise en effet l’image du Rubik’s Cubes pour donner forme à ses nouvelles créations. Celles-ci sont réalisés à partir des 6 couleurs du célèbre casse-tête puis présentées les unes à coté des autres pour former au final une sorte de tableau.Il réalise également des « tableaux pixel » inspirés des jeux Pong et PacMan ainsi qu’un « Space Invader géant » (6 x 4m) avec des pixels d’un m² (2004). C’est à ce jour son plus important travail.
Lors du Miami Art Basel en 2010, Invader présente une nouvelle sculpture : la « Speed Ball Machine » (machine lanceuse de balles rebondissantes).
Expositions :
– Galerie Almine Rech (2000)
– 6ème Biennale d’art contemporain de Lyon (2001)
– Mama Gallery de Rotterdam (2002)
– Perth (2003)
– Galerie Magda Danysz de Paris (2003)
– Borusan Center for Culture and Arts d’Istanbul (2004)
– Subliminal Projects à Los Angeles (2004)
– MoCA (Musée d’Art Contemporain de Los Angeles, 2011)