Walter de Maria est un artiste d’origine Américaine qui vivait à New York, il est né à Albany en Californie le 1er Octobre 1935, et est mort le 25 juillet 2013 à Los Angeles à 77 ans.
Il fut un pionnier et un artiste important de plusieurs des grands mouvements des années 60 et 70: le performing Art, le Land Art, l’art conceptuel et le Minimal Art.
Il était un solitaire, qui produisait peu, se refusant à tout commentaire sur une oeuvre qui n’est réductible à aucune classification, même si certaines de ses réalisations s’apparentent, non sans ironie et distance, aux courants marquants de la seconde moitié du XXe siècle.
Le land art permet à cet artiste d’échapper aux contraintes du marché de l’art. Cependant chacune des oeuvres de Walter de Maria nécessite un énorme investissement, il a cependant la chance qu’une fondation Américaine, la Dia Art Foundation, subventionne depuis 1977 la réalisation de ses travaux.
De 1953 à 1959, il étudie l’histoire de l’art à l’université de Berkeley et obtient son diplôme. Avec son ami, le compositeur d’avant garde La Monte Young, il participe à des happenings ainsi qu’à des productions théâtrales dans la région de San Francisco. Il travaille aussi avec le batteur du groupe The Velvet Underground.
En 1960, il déménage et part habiter à New York, où il écrira des essais sur l’art. Ces essais seront publiés dans An Anthology de Young.
L’année suivante, Walter de Maria réalise ses premières sculptures en bois. En 1963, lui et Robert Whitman décident d’ouvrir une galerie d’art sur Groat Jones Street. Dans la même année, Walter de Maria y exposera ses sculptures.
Il va ensuite commencer ses « invisibles drawings ». Il composera de la musique et travaillera avec le batteur de The Velvet Underground , un groupe de rock de l’époque
En 1965, Walter de Maria débute la production de pièces en métal avec la bienveillance du conservateur Robert C. Scull.
Ces œuvres ont été conçues séparément mais sont maintenant réunies au musée Guggenheim. L’idée derrière ces œuvres était de sortir ces trois symboles de leur cadre habituel et ainsi de modifier leur sens. Par le simple fait de les exposer dans un musée, il les réduisait à de simples œuvres visuelles sans aucune autre connotation. Il y avait évidemment beaucoup de provocation dans cette façon de faire.
En 1968 De Maria crée une installation dans la galerie Heiner Friedrich à Munich où il couvre le sol avec de la terre. Cette exposition marque la carrière de De Maria puisqu’elle lui permet de s’imposer comme figure de proue du land art. La même année il conçoit Mile Long Drawing dans le Désert des Mojaves, une œuvre qui fait écho à Walls in the Desert, projet non réalisé, dessiné entre 1961 et 1963, qui consistait en la construction de deux murs parallèles longs d’un mile chacun dans le désert du Sahara.
En 1972, l’artiste fait l’objet d’une importante exposition au Kunstmuseum de Bâle. Il continue tout au long des années 1970 à étudier ou à réaliser des œuvres de plus en plus à l’échelle du grand paysage, voire de la planète comme en témoigne son Three Continent Project, une sculpture commencée en 1965 qui devait prendre la forme d’une gigantesque croix à cheval sur l’Inde, l’Afrique, et les États-Unis.
En 1969 De Maria commence à travailler sur son célèbre Lightning Field que l’on peut traduire champ d’éclairs. Il aimait les orages au point de les cultiver. Cette œuvre achevée finalement en 1977 à Quemado, au Nouveau-Mexique, est de loin la plus connue et la plus diffusée de Walter De Maria. Il s’agit d’une installation pérenne de 400 poteaux en acier inoxydable et poli, régulièrement répartis sur une surface rectangulaire d’un kilomètre par un mile située dans une plaine désertique. Cette installation est destinée à attirer la foudre. Les mâts sont plantés de telle manière que leurs sommets sont alignés sur une même surface horizontale. Cette oeuvre est devenue un des symboles du Land Art. Le visiteur est contraint de séjourner 24 heures afin de faire l’expérience du site. L’œuvre a été implantée à proximité de la Log Cabin, une cabane en rondins construite dans les années 1907 permettant d’accueillir un groupe de 6 personnes et dans laquelle se trouve le minimum vital, ainsi qu’un descriptif précis de la construction de l’œuvre. Selon l’artiste, la zone est propice aux orages, ce dont témoignent les photographies spectaculaires qu’il a fait réaliser sur place. En réalité, selon une déclaration récente de Gilles Tiberghien, rares sont ceux qui ont vu s’abattre la foudre sur ces paratonnerres. Mais les chanceux peuvent voir les éclairs frapper les mâts et former une « dance » sublime. Cette oeuvre fut une commande de la Dia foundation de New York, à l’heure actuelle elle en est la propriétaire c’est de fait la seule institution habilitée à délivrer les billets d’entrée. La Dia foundation s’occupe de restaurer cette oeuvre quand il en est besoin. Elle l’a restaurée en 2013 pour 400 000 000 000 dollars notamment.
Dans les années 1960 et 1970, De Maria crée des œuvres urbaines:
The Vertical Earth Kilometer (1977) L’oeuvre est composée d’une barre de laiton de 1 kilomètre de long et de 5 centimètres de diamètre entièrement enfoncée peu à peu dans le sol, et dont n’émergent que quelques centimètres…
New York Earth Rooms (1977) est située au deuxième étage du 141 Wooster Street, dans le quartier New-yorkais de Soho . L’œuvre consiste en une simple pièce de 335 m², aux murs peints en blanc, dont le sol est uniformément recouvert d’une couche de terre noire de 56 cm de profondeur ; l’ensemble mesure au total environ 190 m³ et pèse 127 tonnes. Le reste de la pièce est intégralement vide.
The Broken Kilometer fait en 1979 est composée par un kilomètre de barres de laiton de 5cm de diamètre, cette fois découpées en 500 morceaux de 2m, elles sont disposées en 5 rangées de 100 barres, l’espace entre chaque barre augmentant à chaque fois de 5mm.
En 1989, De Maria est lauréat d’un appel à projet international pour la réalisation d’une sculpture dans la cour d’honneur du Palais Bourbon, commandée à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française. Cette œuvre se compose de plusieurs parties : une boule de granit gris massif de Bretagne posée sur un piédestal en calcaire classique, sur lequel sont inscrites les dates 1789 et 1989 et à l’intérieur duquel est placé un cœur doré de la taille d’une main ; un parterre engazonné de forme circulaire mettant en scène ce dispositif ; et une table de lecture en calcaire, installée en demi-cercle autour du parterre, sur laquelle ont été fixées onze plaques de bronze rectangulaires reprenant le préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme.
En 2001, Walter De Maria est le premier lauréat du Prix Haftmann, décerné par la Fondation Roswitha Haftmann, une fondation suisse, à un « artiste vivant ayant produit une œuvre de première importance. »
Walter de Maria est décédé le 23 Juillet 2013 à Los Angeles à 77 ans.
Ses oeuvres
- Représente la Swaztika, 1966
- Cross, représente la croix chrétienne, 1965-66
- Box, 1961
- Cross, représente la croix chrétienne, 1965-66
- Museum Piece, représente la Swaztika, 1966
- Cage, 1966
- Earthwork, Munich, 1968
- The Mile Long Drawing in the Desert, 1968
- Star, 1972, représente l’étoile du judaïsme
- The Vertical Earth Kilometer, 1977
- Earth Kilometer, 1977
- The Lightning Field, 1977
- The Broken Kilometer, 1979
- Seen, Unseen Known, Unknown
- Boule de granit noir posée sur un parallélépipède symbolisant l’universalité des Droits de l’homme ainsi qu’un demi-cercle orné de plaques de bronze reprenant le préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme. Cette œuvre a été réalisée dans la cour du Palais Bourbon pour les 100 ans de la Révolution Française.