Une lecture personnelle de Stéphan Barron (Cours)
»Regarde l’objet comme si tu ne l’avais jamais vu auparavant. Examine-le sous tous ses aspects. Dessine ses contours du regard ou de la main et imprègne-toi de lui. » J. Baldessari
L’art conceptuel est un mouvement de l’art contemporain apparu dans les années 1960. Ses origines remontent à Manet en passant par les Ready Made de Marcel Duchamp. L’art conceptuel ne se définit pas par les propriétés esthétiques des objets ou des œuvres, mais seulement par le concept ou l’idée de l’art.
«Dans un certain sens, l’art est tout aussi « sérieux » que la science ou la philosophie qui n’ont pas le public non plus. C’est intéressant ou ça ne l’est pas, selon les connaissances préalables». Joseph Kosuth
Les prémisses de l’Art Conceptuel
Au XIXème siècle, Edouard Manet et Paul Cézanne : une remise en question de la condition de l’être par des représentations se rapprochant de la vie quotidienne, en ouvrant la voie à l’abstraction sans la contrainte d’une pure représentation du visible.A la fin XIXème et début XXème,Pablo Picasso et Fernand Léger franchissent un pas de plus vers l’abstraction, par « le regroupement simultané des trois éléments constructifs de l’image : la ligne, la forme et la couleur » (F.Léger). Le cubisme augmente l’abstraction, loin du directement visible, où la vraisemblance n’a plus d’importance, là où le tout formé par la toile est plus que la somme des parties qui constituent le tableau.
»Carré Noir » de Malevitch, œuvre qui se passe de toute figuration du monde réel, un projet de peinture pure censée exprimer une spiritualité pure.Et Marcel Duchamp dont l’intervention pourrait se résumer à ses propres mots : « je dis seulement que l’art est une illusion »
Naissance de l’Art Conceptuel
Le terme « Concept Art » apparaît pour la première fois en 1961, l’artiste Henry Flynt l’emploie pour désigner un art dont la principale caractéristique est l’emploi du langage. Plus tard, il devient « Conceptual Art » dans les textes artistiques de Sol Lewitt, dont le travail initial ne s’articule pas exclusivement autour du langage. Ses textes »Paragraphs on Conceptual Art » en 1967 et »Sentences on Conceptuel Art » familiarisent le grand public tout en soulevant des contestations devant cet art idéel (du monde des idées), sans objet précis, qui s’affranchit de sa réalisation matérielle. Pour lui, l’art conceptuel n’est ni l’expression d’idées philosophiques ni une articulation basée sur la logique, mais une entreprise « intuitive » et « irrationnelle ».
Dans l’art conceptuel, le spectateur est activement sollicité. L’artiste n’est plus qu’une interface entre le spectateur et la réalité que l’artiste lui propose. Pour le critique d’art
Clément Greenberg, il est du devoir de l’artiste de soumettre à l’analyse critique les conditions fondamentales de sa propre existence, afin de dégager sa véritable essence dans un processus d’auto-réflexion. La théorie de la réception semble alors partir de l’idée que, les œuvres d’art en tant que telles, dégagent une signification qui peut être intuitivement comprise dans un cadre d’observation extra temporelle et extra spatiale.
De nombreux artistes se sont servis de modèles théoriques d’autres disciplines. La philosophie du langage de Ludwig Wittgenstein , le positivisme logique, le structuralisme français et surtout, les écrits sur la sémiotique de Roland Barthes , la théorie critique de Herbert Marcuse alimentent les créations artistiques.
Sol Lewitt
Sol (Solomon) LeWitt est un artiste américain conceptuel, né en 1928, et mort en 2007,à New York.Les installations et les sculptures de Sol LeWitt, composées de cubes et de formes géométriques, furent remarquées par le public dans les années 1960. De nombreuses critiques l’ont classé parmi less minimalistes. Pourtant, LeWitt refusait d’en être associé, et en 1967, il invente le terme de l’art conceptuel pour définir ses oeuvres: il expliquait qu’il partait d’une idée, et non d’une forme.Un jour, LeWitt a déclaré que ce qui était le plus intéressant dans un cube, c’est qu’il était relativement inintéressant. Il en résulte que le spectateur réfléchira sur le système et l’unité de base employé plutôt que sur les unités utilisées pour exprimer ce système.
Dans l’art conceptuel c’est ou le concept qui compte le plus … tous les projets et toutes les décisions sont antérieurs à l’exécution qui reste une chose superficielle. L’idée devient une machine d’art.
Quatre champs d’application
– séparation et équivalence entre la conception et la réalisation matérielle.
- une étude du dogme moderniste.
- changement dans le statu quo de la distribution et la représentation de l’art.
- abandon de l’autonomie artistique pour une entrée dans un contexte plus sociopolitique.
- changement dans le statu quo de la distribution et la représentation de l’art.
Des artistes de l’art conceptuel, dans sa relation à l’espace et au temps
»Photopath » est un travail que l’artiste réalise entre 1967 et 1969. Il se résume en la prise de photographies du plancher sur lequel est censé être réalisé le travail. Lors d’une exposition, ces photographies sont agrandies de manière à correspondre parfaitement à la taille réelle de la pièce d’exposition. Elles sont alors fixées sur le sol du lieu d’exposition, de façon à recouvrir totalement la superficie. Il superpose alors la réalité objective de la pièce à sa représentation photographique en remettant en question le statut de la photo. Burgin perturbe alors totalement notre relation à la réalité, et la fonctionnalité première de l’objet recouvert. L’objet ayant fusionné avec sa représentation photographique, il ne permet plus que l’on marche dessus. Par conséquent, la relation s’en retrouve perturbée, voire annulée.
Burgin, Photopath, 1967
Roman Opalka
Dans son œuvre, l’utilisation du temps et de l’espace semble être primordiale. En 1965, il s’éloigne de la peinture figurative (après sa série des »Infinity Paintings » dans laquelle il utilise de concept de progression) pour s’intéresser au moyens de figurer l’irréversibilité du temps. En effet, dans son œuvre »1965/1 – ∞ », Opalka, au premier jour de ce processus (devrait-on dire au premier jour de son œuvre ?), peint le chiffre 1 en haut à gauche de sa toile. S’en suit alors une succession de chiffes, de nombres sur la « toile du temps » qu’il peint au fur et à mesure. Et ce, jusqu’à ce que la toile soit remplie. Il commence alors un autre tableau auquel suit encore un autre et ainsi de suite. Interminable, étricable à l’infini (d’où le nom de l’œuvre ?), mais qui se limite à la vie de l’artiste … Après chaque tableau, l’artiste se prend en photo, pour bien marquer le temps qui passe. Il réalise également un enregistrement vocal de la suite de nombres présents sur la toile.
A sa réalisation, se rajoute une sorte de métaphore de la mort,une obsession du temps, du temps qui passe sur la vie. Il considère son propre rôle comme celui du « peintre du temps ». Comme preuve de ce processus, il ajoute une autre nuance d’importance dans la référence au temps : les toiles ont toutes la même taille, la proportion du blanc utilisée pour peindre s’accroit de 1% dans chaque nouveau tableau. Les tableaux s’éclaircissent dans le temps, tendant vers une pureté absolue du blanc, une progression dans le temps de la couleur, sorte de dégradation progressive.
Hanne Darboven
Le travail d’Hanne Darboven est souvent comparé à celui de LeWitt. En effet, en 1968, ces travaux se concentrent sur l’abstraction mathématique du calendrier, par l’illustration du laps de temps(une année, un siècle) dans de longues séries de dessins. Elle additionne toutes les dates sur la période en question qu’elle complique en les soumettent à d’autres calculs. Chaque nombre alors obtenu est inséré dans une grille graphique. Le tout donne une représentation dans laquelle le phénomène temps se reflète doublement.
Ainsi, l’artiste, par ses suites de nombres dédoublés, réfère à la continuité du temps par ces dates historiques, mais elle a aussi crée un index du temps, comme nécessaire à sa fabrication numérique. Plus tard, Darboven y insèrera des textes, puis des images.
Alighiero Boetti
Il est un artiste qui s’intéresse aux différents aspects du phénomène temps. En 1966, il crée la »Lampada annuale », une lampe qui ne s’éclaire qu’une fois par an, durant 11 secondes en »’symbole »’ des « innombrables évènements qui se déroulent à l’insu de notre connaissance et de notre participation ».
Ses »Lavori a biro », sont des dessins réalisés à l’encre de stylo pour lesquels il engage le plus souvent des étudiants qui réalisent des feuillets. Réalisations, dont la création lente et fastidieuse, est justement le phénomène du temps appréhendé par Boetti. Le temps comme incorporé à l’œuvre comme durée nécessaire à leur fabrication. le temps est alors institué comme partie intégrante du dessin.
Ces dessins sont bien souvent des suites de lettres et de virgules dont on pourrait penser, à priori, qu’ils n’ont aucune signification et ne sont que pure représentation chaotique, suivent en fait une logique de codage linguistique dont il nous faudrait le code pour déchiffrer. L’artiste s’inscrit dans une sorte de paradoxe entre le chaos et l’ordre qui résulte de ses créations. Son projet »Mapple del Mondo », réalisé par des tisserands afghans, s’inscrit dans la même continuité.
Son travail »millenovecentosettenta » (mille neuf cent soixante dix), affiche la date de sa réalisation. Écrite en lettres alignées en rangées horizontales, cette date forme une suite complexe de lettres qui sont la codification linguistique d’une date en lettres. Cette gymnastique de l’esprit en codification va vers une complexité croissante dans les œuvres suivantes de Boetti.
Mel Bochner
En 1966, c’est à dire l’année de la grande exposition d’art objectal minimal au Jewish Museum, intitulée »Primary structures », a lieu la non moins célèbre exposition »Working Drawing and Other Visible Things on Paper Not Necessarily Meant to be Viewed as Art » pour laquelle Mel Bochner fait fonction de curateur, mais également d’artiste sans pour autant exposer ses propres travaux. Le spectateur y découvre quatre classeurs à anneaux dans lesquels Bochner a réuni des copies d’esquisses, de notes et d’autres écrits que de nombreux artistes minimalistes lui avaient confiés. L’exposition ne permet donc pas de »contempler » des oeuvres d’art terminée, mais uniquement »des idées sur l’Art », la raison pour laquelle »Working Drawings » est considérée par de nombreux historiens de l’art comme la première exposition purement conceptuelle. Les années suivante, Bochner pratiquera un art bien souvent qualifié de « réflexion rendue visible »
Bochner, »NO », Peter Freeman Galery, New York
Douglas Huebler
»Le monde est plein d’objets plus ou moins intéressants ; je n’ai pas envie d’en ajouter davantage. Je préfère me contenter d’énoncer l’existence des choses en termes de temps et/ou de lieu. Plus précisément, le travail concerne la mise en rapport de choses qui sont au-delà de l’expérience sensible. Parce que le travail se situe au-delà de l’expérience sensible (perceptuelle), un système de documentation permet de prendre connaissance de son existence. Cette documentation prend la forme de photos, cartes, dessins et de descriptions écrites ». D. Huebler
Cet artiste c’est rendu dans 14 points différents en suivant la ligne imaginaire du Méridien de Greenwich. Il a suivit cette ligne imaginaire, invisible sur les lieux de son passage, un repère intemporel, immatériel du calcul espace temps. De ces 14 points il a envoyé des récépissés postaux. Pour un art conceptuel de l’espace et du temps, dans le sens où cette oeuvre trace le trait d’une ligne purement fictive qui permet les calculs espace temps. Le temps, l’horloge, qui peuvent être au centre des préoccupations de l’homme actuel, sans pour autant avoir de manifestations matérielles.
Chacun peut à travers des processus artistiques sublimer sa relation au monde.
Douglas Huebler pose aussi dans ses œuvres les problèmes du temps et de l’espace. Il essaie d’en approcher l’essence, la matérialité, la réalité. Cette recherche d’un « au-delà de l’expérience sensible » montre la difficulté des artistes conceptuels à exprimer leurs recherches d’une perception de l’espace et du temps et de sa formulation, en mots, sa communication de façon tangible.
« Le monde est plein d’objets plus ou moins intéressants ; je n’ai pas envie d’en ajouter davantage. Je préfère me contenter d’énoncer l’existence des choses en termes de temps et/ou de lieu. Plus précisément, le travail concerne la mise en rapport de choses qui sont au-delà de l’expérience sensible. Parce que le travail se situe au-delà de l’expérience sensible,( « perceptuelle »), un système de documentation permet de prendre connaissance de son existence. Cette documentation prend la forme de photos, cartes, dessins et de descriptions écrites ».
Douglas Huebler utilise une méthode, des processus, et un mode de communication quasiment scientifiques.
Dans 42e parallèle, Douglas Huebler envoie des récépissés postaux de 14 points situés sur le 42e parallèle de l’Ouest (Atlantique), à l’Est (Pacifique) des Etats-unis au premier point (Ouest).Dans le projet Traits que je réaliserai en 1989, sans avoir connaissance de 42e parallèle, c’est le Méridien de Greenwich que j’utilise comme référence au temps et à l’espace. Je pris connaissance de 42e parallèle, en janvier 1990, lors de ma visite de l’exposition du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
TRAITS la ligne du FAX-ART aux origines de l’art numérique
La ligne de Manzoni préfigure aussi le projet Traits. Les artistes conceptuels, Yves Klein, Duchamp ont élaboré par leurs démarches et leurs oeuvres les outils esthétiques que les artistes planétaires et technoromantiques ont reçus en héritage conscient ou inconscient. Sans doute faisons-nous partie de cette autre face de l’art.
Dans Duration Piece Number 5, Douglas Huebler prend douze photographies « à titre de documentation d’un système de « temps » où chaque phase nouvelle et successive est une réduction de moitié de la durée précédente ; on s’approche d’une heure pleine du temps moyen de Greenwich, mais sans pouvoir l’atteindre».
Pour réaliser Variable Piece Number 4, le 7 janvier 1970, un point a été marqué sur une carte de Paris et documenté par une photographie. L’acquéreur, pour que l’oeuvre existe, s’engage à établir dans les 60 jours, logiquement ou au hasard, un système de temps et d’espace, qu’il devra déterminer et exécuter.Douglas Huebler demande ainsi à l’acquéreur de l’oeuvre de devenir le réalisateur, l’exécuteur de celle-ci. On peut interpréter simultanément ce geste ainsi : l’artiste ne donne que le point de départ du processus conceptuel. Il ne réalise plus l’oeuvre, et invite l’acquéreur à devenir créateur, puisqu’il devra concevoir et exécuter le processus. Pour paraphraser Duchamp, « Ce sont les acquéreurs qui font les tableaux ». Douglas Huebler invite le spectateur de l’oeuvre à devenir acteur. Cet appel à l’interactivité, se prolonge dans l’art de participation : happening, installation. Il devient banal avec les machines interactives, les installations de réalité virtuelle basées sur l’interactivité possible et nécessaire des ordinateurs. Monet dans
Les Nymphéas// cherche aussi à immerger le spectateur dans l’oeuvre plastique.Monet a travaillé sur le temps, en peignant en 1890 la Cathédrale de Rouen ou les Meules de paille
à différentes heures de la journée.
Les artistes conceptuels marquent ainsi après Duchamp et Monet le retour du temps dans les arts plastiques. Les arts plastiques étaient en effet depuis la Renaissance les arts de l’espace (de la perspective), alors que la musique était un art du temps.
Les arts technologiques sont eux des arts de l’espace-temps.
On Kawara
ON Kawara est un artiste contemporain, né en 1932.Il est originaire du Japon. C’est un des plus grands peintre de son temps; et reconnu depuis 1960 pour ses « Date Painting »,séries de dates peintes jours.Certains jours, Kamara réalisait plusieurs de ces tableaux de dates, d’autres fois aucun. S’il ne finissait pas un tableau avant minuit, il le détruisait.Les tableaux sont parfois exposés ensemble, en général de manière thématique, par exemple tous ceux d’une année ou tous ceux d’un certain jour de la semaine.Dés 1966, il est associé à l’Art conceptuel et abandonne la peinture dite plus classique. On Kawara pose donc dans ses oeuvres le problème du temps, de l’espace, de la perception et de la communication.La trame des ses oeuvres s’appuie sur le décompte des jours. Il met en place des processus qui le mettent en relation avec sa vie quotidienne et nous permettent de percevoir à travers son expérience l’espace et le temps.
On Kawara pose dans ses oeuvres les problèmes du temps, de l’espace, de la perception de la communication. Sa vie est matière de l’oeuvre d’art.
Duchamp considérait aussi que l’emploi de son temps était sa principale oeuvre d’art. Quand on demande à On Kawara une interview ou des explications sur son travail, il lui arrive d’envoyer une carte postale avec ces seuls mots « Je suis toujours vivant. On Kawara».
I went est présenté dans un classeur contenant des plans urbains, sur lesquels sont marqués au stylo à bille rouge les déplacements d’On Kawara, dans différentes villes, à différentes dates.
I met est présenté sous la forme d’un classeur. Sur chacune de ses feuilles sont inscrites les personnes rencontrées dans une période de vingt-quatre heures. Les feuilles sont classées par séquence correspondant à des jours consécutifs passés dans les différentes villes.
Les Date paintings sont des tableaux monochromes que On Kawara peint régulièrement depuis 1966 indiquant dans la langue du pays la date de leur réalisation.
Cartes postales
est une série de cartes postales sur lesquelles sont marquées au tampon encreur, l’heure à laquelle On Kawara s’est levé. « I got up at 9.37 am ».
On Kawara met en place des processus qui le mettent en relation avec sa vie quotidienne. Ces processus minimaux sont autant de chemin vers l’éveil. il ne s’agit pas d’une mécanisation, d’une réduction de la vie à des fonctionnalités, mais au contraire d’une technique de sublimation, de révélation du quotidien.
On Kawara met en place des processus nous permettant de percevoir à travers son expérience l’espace et le temps. Cette perception des relations, des flux passe par l’artiste qui agit comme médium. Dans sa dimension humaine elle devient intersubjective.
«Je tente de peindre ce que je ne connais pas. Il me paraît ennuyeux de peindre ce qui annonce ce que je sais déjà … j’essaye de me pencher sur des choses auxquelles les autres n’ont peut être pas encore réfléchi : le vide, peindre un tableau qui n’en est pas un.»
Robert Barry
Bibliographie
Daniel Marzona, »Art Conceptuel », TASCHEN ed. 2005
Stephan Barron, Technoromantisme, L’Harmattan, 2003
Liens
Marcel Duchamp
Art conceptuel http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_conceptuel
Art minimal et conceptuel http://www.conceptual-art.net/sl.html (galerie d’art et critique d’art)
Conceptual Art http://www.conceptual-art.net/
Roman Opalka http://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_Opałka
Hanne Darboven http://fr.wikipedia.org/wiki/Hanne_Darboven
Alighiero Boetti http://fr.wikipedia.org/wiki/Alighiero_e_Boetti
Mel Bochner http://en.wikipedia.org/wiki/Mel_Bochner
Douglas Huebler http://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Huebler
John Baldessari
R. Barry http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Barry
Sol LeWitt http://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_LeWitt
Joseph Kosuth