La quête d’une ère solaire est définie par un changement général de concience écologique, une baisse des ressources énergétiques non renouvelables, une augmentation extrême de la pollution globale et locale, une forte demande de la décentralisation dans la vie politique ainsi que les décisions liées à l’énergie et la demande croissante des populations défavorisées des trois quarts du monde pour participer à une meilleure qualité de vie.
Cette quête de changement ne peut être fondée sur des spécificités coutumières, les énergies non renouvelables. L’âge solaire, à cet égard, seront définies par une nouvelle politique d’installation et l’utilisation des technologies qui récolte directement le rayonnement du soleil.


Les dix milliards d’habitants de notre planète prévus en 2025 ne pourront survivre sans un changement de notre mode de consommation d’énergie.Un groupe d’artistes d’aujourd’hui est pleinement conscient des changements nécessaires pour contribuer à des solutions nouvelles, des nouveaux matériaux et de nouvelles stratégies pour un art à l’ère solaire. Les oeuvres d’art solaires sont par exemple les travaux légers en fonction de l’utilisation directe de l’énergie solaire en énergie photovoltaïque, les oeuvres de lumière solaire avec l’utilisation de miroirs ou de prismes ou bien encore des hologrammes présentés en plein air.

L’énergie solaire

le photovoltaique

Le terme « photovoltaïque » est composé du mot de grec ancien « photos » (signifiant la lumière ou la clarté) et du nom de famille du physicien italien (Allessandro Volta) qui inventa la pile électrique en 1800 et donna son nom à l’unité de mesure de la tension électrique, le volt.
L’effet photovoltaïque, découvert en 1839 par le Français Alexandre-Edmond Becquerel, désigne la capacité que possèdent certains matériaux, notamment les semi-conducteurs, à convertir directement les différentes composantes de la lumière du soleil (et non sa chaleur) en électricité.
L’effet photovoltaïque représente ainsi la seule alternative existante à la production d’électricité à partir de la force mécanique, puisque toutes les autres techniques sans exception, renouvelables ou non, font appel à des génératrices tournantes (alternateurs ou dynamos) qui peuvent être actionnées de diverses manières : vapeur, vent, force de l’eau, courants marins, ?
Outre cette spécificité qui le distingue très nettement des autres techniques, le photovoltaïque possède de nombreuses qualités qui représentent autant d’avantages :
– Basé sur un phénomène physique imperceptible, son fonctionnement n’occasionne strictement aucune nuisance ou impact sur l’environnement immédiat : ni mouvement, ni bruit, ni odeur, ni émission quelconque
– Le fonctionnement d’un système photovoltaïque ne fait appel à aucune pièce en mouvement, le risque de panne ou d’accident est donc quasiment nul et le niveau de fiabilité très élevé
– Les caractéristiques physiques des matériaux photovoltaïques ne s’altèrent pas dans le temps, et la baisse de rendement des panneaux, que l’on peut éventuellement observer due essentiellement aux imperfections mineures de fabrication, est très lente et très limitée, ce qui permet aux fabricants d’apporter une garantie de rendement pouvant aller jusqu’à 30 ans
– Hormis le coût d’investissement, l’accès à la ressource énergétique primaire est totalement libre et gratuit, puisqu’il s’agit de la lumière du soleil, et comme les besoins d’entretien et de maintenance sont très réduits (ils concernent essentiellement l’électronique de régulation et de connexion), le bilan économique est prévisible avec un haut degré de certitude
– L’alternance jour/nuit étant un phénomène universel, même si sa répartition temporelle peut être très différente selon les lieux, le photovoltaïque peut fonctionner en tout point du globe terrestre avec un écart de potentiel annuel allant de 1 à 4 en entre le moins bon et le meilleur site
– La quantité d’énergie récupérable en un lieu donné est directement proportionnelle à la surface exposée à la lumière du soleil, ce qui confère au photovoltaïque un caractère intrinsèquement modulaire et flexible : la surface des capteurs va de quelques cm2 pour l’alimentation d’une calculette à plusieurs centaines de milliers de m2 pour les centrales au sol et cette taille peut être modifiée à tout moment par simple ajout (ou retrait) de « tranches », sans même interrompre le fonctionnement de l’installation existante.

Gratuité, innocuité, accessibilité, sécurité, fiabilité, modularité, flexibilité : la conjugaison de ces qualités dont le photovoltaïque dispose fait que ses domaines d’application sont extrêmement divers et peuvent répondre à une grande variété de besoins dans toutes sortes de situations, d’autant plus que les différentes technologies de fabrication des modules qui sont aujourd’hui disponibles et qui les seront demain grâce aux nombreux axes recherche de l’industrie permettent d’adapter le système photovoltaïque aux caractéristiques du lieu et à l’utilisation prévue de l’énergie produite.

Hologrammes/Holographie

Définition

Hologramme: Image en relief obtenue par un procédé holographique.

L’holographie (du grec holos qui signifie entier et graphein écrire) est un procédé de photographie en relief qui permet de reconstruire dans l’espace un objet en trois dimensions et en volume de lumière. Le principe de base de l’holographie a été établi en 1947 par le physicien britannique d’origine hongroise Denis Gabor, qui a reçu le Prix Nobel de physique en 1971 pour cette invention. Longtemps restée une curiosité de laboratoire, l’holographie a d’abord été diffusée auprés du grand public par les films de science fiction, (La Guerre Des Etoiles, de Georges Lucas) et par de nombreuses oeuvres d’art visuelles auxquelles elle a permis de donner naissance, avant d’être aujourd’hui répendue sous différentes formes dans notre vie courante.
L’holographie est une technique d’imagerie qui repose sur 4 concepts:
– Des ondes lumineuses
– De la Diffusion et de la diffraction de la lumière
– Du Faisceau laser
– Des interferences

L’holographie numérique consiste à enregistrer un hologramme sur une caméra numérique (CCD) et reconstruire l’objet numériquement en simulant le processus d’illumination de l’hologramme avec une «onde de référence numérique» .
Le principe d’enregistrement est le même que pour l’holographie optique mis à part le fait que le support d’enregistrement n’est plus une plaque photosensible mais une caméra CCD. Le CDD est un capteur qui transforme les photons lumineux qu’il reçoit en électrons. Le nombre d’électrons obtenus correspond à la quantité de lumière reçue. Ceux-ci sont ensuite transformé en tension qui dépend du nombre d’électrons. Ce signal est ensuite amplifié et numérisé par un système complexe dans la caméra que nous ne détaillerons pas. Le principe de restitution est également le même que pour l’holographie optique. La différence est que dans le cas de l’holographie numérique on simule le faisceau de référence par une onde de même fréquence que l’onde ayant servi à l’enregistrement. De même, le principe de simulation numérique de l’onde lumineuse ne sera pas détaillé. La qualité des images obtenues par l’holographie numérique est nettement supérieure à celles obtenues par l’holographie optique, grâce à des traitements numériques. Ces traitements permettent également de modifier la position de l’hologramme par rapport à un observateur fixe et d’en corriger les défauts.

Les plus grands noms de l’holographie

Dennis GABOR : Prix Nobel de 1971, imagine de superposer à l’onde lumineuse réfléchie par un objet, une onde cohérente de référence et propose pour sa découverte le terme holographie ou écriture totale.

Emmeith LEITH et Juris UPATNIEKS : (1962, Université du Michigan)
Ils sont à lorigine de la transmission du premier laser hologramme d’objets 3D. Ces hologrammes de transmission produisent des images avec une clarté et une profondeur réaliste, mais la lumière laser est nécessaire pour visualiser l’image holographique. La technique de base hors axe que Leith et Upatnieks ont développé est encore l’aliment de base de la méthode holographique.

A la même époque Yuri DENISYUK physicien soviétique propose une méthode d’enregistrement inspirée des travaux de Lippmann, qui permet de restituer les images en éclairant l’hologramme de lumière naturelle.

Stéphane A BENTON : 1968. Il développe l’hologramme de transmission visile en lumière blanche. cet hologramme est aussi connu sous le nom d’hologramme arc en ciel car il a les coulers de la lumière blanche décomposée par un prisme.

Les artistes holographiques ont augmenté leurs connaissances techniques de la discipline et contribuent désormais à la technologie ainsi qu’au processus créatif. Cette forme d’art est devenu international, avec les grandes expositions qui se tiennent à travers le monde.

Les Artistes de lumière

Georges Dyens

– Georges Dyens est un sculpteur holographe. Il se considère comme un artiste de la lumière.Il est français et canadien. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris mais égalment, diplômé des New York Holographic Laboratories. Oscillant perpétuellement entre la lumière et les ténèbres, les oeuvres de Dyens sont aussi bien un requiem, qu’un gloria ou un alléluia célébrant les voies fragiles de la destinée humaine. J.-C. Vinet, Paris
– « Les œuvres de Dyens sont une manifestation de l’esprit humain. Elles constituent un théâtre contemporain où nous pouvons contempler les rôles que nous jouons dans un drame universel ». David Donihue, conservateur et commissaire de l’exposition Georges Dyens à l’Alternative Museum, New York, 1988
– Une réflexion et un questionnement constants l’ont amené à découvrir, à travers les méandres de ses oeuvres et les influences qu’elles subissent, certains traits particuliers qui les caractérisent d’une façon permanente à travers le temps.
Suspendues dans l’espace en un moment d’explosion, elles évoluent dans une ambiguïté entre dynamique et statique, unité et pluralité, vie et mort. Ses oeuvres qui se soustraient aux mouvements éphémères du marché de l’art, projettent plutôt un monde intérieur, reflétant des préoccupations sur la nature et le sens de l’existence dans un univers en quête de son équilibre? Sa recherche est essentiellement tellurique, car il considère la terre comme étant un élément tout à la fois intime et infinitésimal du cosmos. L’homme est présent dans son oeuvre par les traces qu’il imprime à son habitat. Dans ce sens, la lumière, considérée comme symbole de spiritualité et de nécessité biologique vitale, joue un rôle essentiel dans sa démarche artistique.
– Big Bang II a été exposé à Montréal en 1987 (Images du futur), à New York en 1988 (Alternative Museum), à Munich en 1990 (Bilder Digital Galerie) et à Reims en 1992 (Centre national d’art technologique).
Le Centre interuniversitaire des arts médiatiques et MGD Productions ont contribué à la présentation de Big Bang II. Le Musée du Bas-Saint-Laurent tient également à remercier la Ville de Rivière-du-Loup, l’Hôtel Universel et Piscines Lou Do.
– Georges Dyens est professeur titulaire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il s’intéresse depuis 1980 à l’holographie pour la puissance de sa lumière et sa tridimensionnalité. Son travail acclamé par la critique, représente un point tournant dans l’histoire des arts médiatiques par son originalité technologique et par le message humain qu’il véhicule. Considéré comme un leader international dans l’art holographique et les installations multidisciplinaires, récipiendaire du prix international Shearwater Foundation Award for Excellence in Art Holography, l’artiste montréalais fut nommé à de nombreuses reprises artiste résident à New York, en plus d’avoir représenté le Canada en Europe et en Amérique dans des expositions internationales.

Erik Samakh

Graines de lumières ont été réalisés dans le cadre d’une Commande publique du Centre national des arts plastiques en 2002.
Né à Saint Georges de Didonne en 1959, Erik Samakh vit et travaille à Serres dans les Alpes de Haute-Provence.
Au début de l’année 2002, le Centre international d’art et du paysage invite Erik Samakh à participer à un programme d’échanges entre plasticiens, jardiniers-paysagistes, architectes et acteurs de la vie locale (habitants, élus, etc.) pour produire in situ la replantation de 2500 arbres et arbustes par les habitants du territoire d’une parcelle abîmée par la monoculture dans un premier temps puis par la tempête. Les Rêves de Tijuca réinventent l’art du jardin et donnent à réfléchir sur la biodiversité, la culture participative, le rôle du son dans la perception de l’espace et le développement des territoires.
L’installation des Graines de Lumières s’est faite dans le même temps que Les Rêves de Tijuca, après la tempête. Aussi bien à l’aise avec la nature qu’avec la technologie, Erik Samakh réalise une œuvre parsemée dans les arbres sur l’ensemble de l’île, une œuvre autonome, sans fil, constituée de trois cent cinquante Graines de Lumières qui se chargent dans la journée d’énergie solaire avant de se transformer à la nuit tombée en une constellation d’étoiles.

Nicolas A. A. Brun « TROIS PLAIDOYERS POUR UN ART HOLOGRAPHIQUE »

L’Art en bref, collection dirigée par Claire Lahuerta et Agnès Lontrade
L’holographie est-elle un art ? Si la question ne se pose pas dans de nombreux pays, les articles et ouvrages d’art et d’esthétique français sur le sujet s’illustrent par leur absence, engendrant un doute que l’auteur n’a pas voulu laisser planer.
Ayant tout aussi bien pu s’appeler De holographia, ces trois plaidoyers ne s’engagent pas seulement pour un art holographique, mais également contre l’oubli d’un médium, sauf si celui-ci s’avère justifié. Le découvrir, tel est l’enjeu principal de ce manifeste.
Comment, par ailleurs, faire un art d’une chose obscure, dont les principes de fonctionnement ne sont assimilés que par la communauté scientifique et une poignée de passionnés en physique optique ? Entre science, art et esthétique, l’auteur vous invite à un voyage au pays de la quatrième dimension.

Jürgen Claus

Le théoricien et artiste Jürgen Claus appelle de ses vœux un âge solaire et a réalisé des œuvres utilisant l’énergie solaire ou la mettant symboliquement en scène.
Pour lui, la quête d’un âge solaire vient d’un changement général dans nos consciences écologiques, le déclin des énergies non renouvelables, l’accroissement de la pollution locale et globale, et la demande du tiers-monde d’accéder à un meilleur niveau de vie. L’énergie solaire est liée aussi à la demande de décentralisation politique et énergétique : l’individu dans une société solaire passe de la condition de consommateur dépendant, assisté et soumis à l’état ou aux entreprises énergétiques centralisées, à celle de producteur de son énergie, autonome, partenaire et responsable.
Les dix milliards d’habitants de notre planète prévus en 2025 ne pourront survivre sans un changement de notre mode de consommation d’énergie.
Cette transition vers un âge solaire n’est pas un problème technologique mais plutôt un changement culturel.
Il est stupéfiant de voir des villes du sud de la France ayant plus de trois cents jours de soleil par an, sans un seul panneau solaire. L’art solaire est promoteur d’une nouvelle vision du monde.
L’art solaire peut avoir différentes formes. Certains artistes utilisent des prismes pour décomposer la lumière solaire, d’autres des miroirs, d’autres des hologrammes présentés en plein air, d’autres enfin des cellules photovoltaïques pour produire de l’énergie utilisée dans des installations.

Sources