Christian Marclay, né en 1955 à San Rafael en Californie, est un compositeur, artiste « plasticien de la musique » américain qui vit et travaille à New York.
Les diverses œuvres de Marclay explorent les liens entre le son, le bruit, la photographie, la vidéo, la sculpture et les installations. Il est un pionnier dans l’usage des platines et des vinyles dans un cadre instrumental et est reconnu par les critiques comme étant peut-être « l’inventeur inconscient du turntablism ». Il s’agit d’une expression dans le langage américain faisant référence à l’art à créer de la musique à partir de disques vinyles, une technique s’étant démocratisé dans le monde de la musique , plus précisemment du deejaying et régulièrement utilisé par les deejays de nos jours. La technique et l’utilisation qu’en a fait Christian Marclay s’est cependant développée indépendamment de l’utilisation faite dans l’univers hip-hop des années 1970, bien qu’un vague lien puisse être établi entre les deux genres. Il a utilisé les platines comme instrument et c’est vite devenu son outil musical de prédilection, avant même que la platine ne soit utilisé en tant que tel dans le monde de la musique.
Biographie
Chrisitian Marclay a étudié à l’Ecole supérieure d’art visuels à Genève en Suisse de 1975 à 1977. Il a terminé ses à Boston aux Etats-Unis au Massachusets College of Art. Il obtient son »Bachelor of Fine Arts » en 1980.
Il sera influencé par les travaux de Joseph Beuys (artiste allemande), Fluxus (mouvement d’art contemporain dans les années 1970 touchant les arts visuels, la musique et la littérature), mais également par la vague et le mouvement punk rock qui commençait petit à petit à faire son entrée sur la scène musicale dans les années 1970. Ce mouvement est pour lui libérateur et les 1970 sont intéressantes car elles lui ont donné l’occasion de jouer de la musique, sans avoir pour autant avoir à étudier la musique ou maitriser un instrument. Inspiré par l’énergie du punk rock, Marclay commença à créer des sons et musiques sur fond de bandes pré-enregistrées.
Il fait ainsi plusieurs essais d’art sonore durant le cours de sa vie. Il n’hésite pas manipuler ou briser des vinyles pour en extraire des sons particuliers, à coller différents vinyles les uns aux autres, ou encore à utiliser des sons que les gens ne veulent pas forcément entendre en général (les rayures, ou les sauts dans une chanson quand un vinyle joue) afin de l’intégrer et les utiliser dans sa musique. Pour lui, tous ces sons font partie du rythme et de la musique. Ses oeuvres sonores pourraient être décrites comme des sons innatendus ou involontaires. Les sons qui en sortent sont donc imprévisibles et l’auditeur ne sait jamais à quoi s’attendre en écoutant un morceau de Marclay.
Christian Marclay s’interroge sur des notions de compilation et d’inventaire. Il utilise aussi bien le matériau sonore, les vinyles, les pochettes de disque, la vidéo, la performance, le collage, la peinture, l’installation. Il s’approprie le matériau sonore, par un travail de recyclage et de détournement.
Certains de ses morceaux sont tombent dans le »plunderphonic-style » – terme anglais décrivant de manière générale toute oeuvre sonore utilisant des morceaux déjà existants en les altérants dans une certaine mesure pour en faire une nouvelle composition en y ajoutant son propre style. Une partie de sa vie a aussi été dédiée à l’improvisation libre.
Marclay a fait des représentations et des enregistrements avec plusieurs artistes et musiciens, dont John Zorn, William Hooker, Elliott Sharp, Otomo Yoshihide, Butch Morris, Shelley Hirsch, Flo Kaufmann, Crevice; il a également fait des représentations avec le groupe de rock Sonic Youth et a collaboré avec certains de leurs membres dans d’autres projets.
Il a également été dans d’autres domaines comme la vidéo, la photographie, la sculpture. Ces domaines sont à son sens également dans son travail. La vidéo par exemple lui permet d’examiner la relation entre le son et l’image. La sculpture, à laquelle il s’est intéressé vers les années 1980 ont un rapport avec les sons, même s’ils ne créent pas de son en eux-mêmes. Il a créé plusieurs sculptures mettant des instruments présentés de façon loufoque et avec lesquels il est impossible de jouer. (ex- Drumkit qui présente une batterie sur 3 mètres de haut).
Œuvres
Au cours des 30 dernières années, Christian Marclay a exploré la fusion des beaux-arts et cultures audio, les sons et la musique transformant en une forme physique visible à travers la performance, collage, sculpture, installation, photographie et vidéo.
Marclay a commencé son exploration dans le son et l’art à travers des spectacles avec des platines en 1979, alors qu’il était encore étudiant. Les premiers travaux comprend une série de «dossiers recyclé» (1980-1986), les disques vinyles sont fragmentées et remonté qui sont devenus des objets hybrides qui peuvent être joués, rempli avec des sauts brusques de ton et le son. Pour la série sa «Body Mix » (1991-92), il a cousu ensemble des couvertures d’album en œuvres pour créer des fantasmes bizarres de la musique et de la culture.
Christian Marclay est un musicien. Jeune, il fonde aux USA un groupe en 1979, The Bachelors, en hommage aux Célibataires de Marcel Duchamp. Il a aussi joué avec David Moss, Elliott Sharp, John Zorn, Fred Frith, Arto Lindsay, au Mudd Club et au Pyramid (New York, 1983), comme au festival Sonar (Barcelone, 2002).
La musique est un matériau. La technologie l’a transformée en objet, et une grande partie du travail de Marclay porte sur cet objet autant que sur la musique. Il rajoute : « je veux que mon œuvre porte sur le sonore, mais elle ne doit pas nécessairement avoir rapport à la musique. »
Drumkit est une batterie reposant sur des trépieds surdimensionnés, à quatre mètres du sol. Virtuoso montre un accordéon long de sept mètres. Il crée des assemblages, collages de pochettes de Vinyles qui ont un intérêt relatif…
Guitar Drag
Une guitare électrique « Fender Rollercoaster » est tirée par un « pick-up ». Le camion roule sur les routes de terre texanes, l’ampli branché sur le véhicule. On entend le son de la guitare et son larsen. Cette vidéo est une réaction directe à l’exécution raciste de James Byrd, assassiné de la même façon en 1998. La violence de la vidéo, l’image de la guitare qui se déchiquette est un écho sonore et visuel exprime la violence de ce crime.
Video Quartet 2002
Dans Video Quartet, Marclay puise de nombreux extraits pour créer une installation vidéo sur quatre écrans juxtaposés. Ces fragments cinématographiques (Psychose, Woodstock, Delivrance, Poltergeist, etc.) telle une performance musicale créent un collage sonore. Des personnages jouent de la musique (Rubinstein), des acteurs musiciens (les frères Marx), des chanteurs (Julie Andrews), des acteurs interprétant des musiciens interagissent avec des bruits (un papier jeté à l’eau, des claquettes, le bruit d’un robinet), se mêlent, se confrontent, se combinent dans un spectacle visuel et sonore.
Vidéo
- Crossfire, 2007, 4 projections vidéo synchronisées, couleur, son, 8 minutes 30 secondes en boucle, 4 écrans de 3,5 mètres de base
- Video Quartet, 2002, 4 projections vidéo synchronisées, couleur, son, 14 minutes, écran de 12 mètres de long divisé en 4 projections de 3 mètres de base. Dans «Video Quartet», Christian Marclay puise des dizaines d’extraits pour constituer une pièce sur quatre écrans juxtaposés. Ces fragments cinématographiques (Psychose, Woodstock, Delivrance, Poltergeist, etc.) telle une performance musicale font office de concert. Des personnages jouent de la musique (Rubinstein), des acteurs musiciens (les frères Marx), des chanteurs (Julie Andrews), des acteurs interprétant des musiciens, ou des bruits «performés» (un papier jeté à l’eau, des claquettes, le bruit d’un robinet), se mêlent, se distordent, s’harmonisent dans un spectacle visuel et sonore.
- Mixed Reviews (American Sign Langage), 1999-2001, Projection vidéo, couleur, non sonorisée, 30 minutes, écran de 2,5 mètres de base
- Guitar Dragg, 2000, Projection vidéo, couleur, son, 14 minutes. Une guitare électrique «Fender Rollercoaster» est tirée par un pick-up. Le camion roule sur les routes texanes. L’ampli étant branché sur le véhicule, on entend le son de la guitare. La pièce vidéo est une réponse directe à l’exécution raciste de James Byrd, assassiné de la même façon sur les routes texanes en 1998. La violence de la vidéo est singulière, l’image de la guitare qui se déchiquette est un écho sonore et visuel d’une violence qui a dû être sanguinolente visuellement.
- Gestures, 1999, 4 vidéo synchronisées, couleur, son, 9 minutes, diffusion sur 4 moniteurs disposés en carré
- Up an Out, 1998, projection vidéo, couleur, son, 110 minutes
- Telephones, 1995, vidéo, couleur, son, 7 minutes 30 secondes, diffusion sur un moniteur
- Ghost (I Don’t Live Today), 1985, vidéo, couleur, son, 5 minutes, diffusion sur un moniteur
- Record Players, 1984 Record Players, vidéo, couleur, son, 5 minutes, diffusion sur un moniteur
- Fast Music (extrait de Commercial Eruption, film de Yoshiko Chuma), 1982, vidéo, noir et blanc, son, 21 secondes, diffusion sur un moniteur
Sonores
- Ghost, 2007, vinyle 33-tours phosphorescent, enregistrement sur une face, Eight & Zero, en collaboration avec le cabinet des estampes, Genève
- Guitar Drag, 2006, vinyle 33-tours, Neon Gallery Brösarp, Suède, NEON 002
- Records : 1981-1989, 1997, CD, Atavistic Records, Chicago, CD 62
- Untitled, 1996,
- Footsteps, 1989, vinyle 33-tours à une face, Rec Rec Music, Zurich, LP 26
- More Encores, 1988, vinyle 33-tours, No Man?s Land, Wurtzbourg (Allemagne), LP 8816, Réédition en vinyle 33-tours et CD, ReR Megacorp, Londres, LP CMV1 et CD CM1
- Untitled (Record Without a Groove), 1987, vinyle 33-tours, Écart éditions, Suisse
- Record Without a Cover, 1985, vinyle 33-tours, Recycled Records, New York, réédition en 1999, vinyle 33-tours picture disc, Locus Solus, Japon
Expositions
- The Clock (24-HOUR VIDEO) Jan 21 – Feb 19, 2011 at Paula Cooper Gallery, New York City, USA
- The Clock (24-HOUR VIDEO) 15 Oct?13 Nov 2010 at The White Cube, London, England
- The Clock (24-HOUR VIDEO) 16 Feb 2011 to ? Hayward Gallery, London, England
- The Record: Contemporary Art and Vinyl – 2010 – Nasher Museum of Art at Duke University, Durham, NC
- Vinyl -2009 – Christian Marclay, Flo Kaufmann, Janek Schaefer and Otomo Yoshihide. Lydgalleriet – Bergen -Norway
- Broken English / Justin Bennett, Shana Lutker, Euan Macdonald, Christian Marclay, Navid Nuur, Mungo Thomson – Seiler + Mosseri-Marlio Galerie – Zurich – Switzerland
- Replay – 2009 – DHC/Art – Montréal – Canada
- You said he said she said – 2008 – Seiler + Mosseri-Marlio Galerie – Zurich – Switzerland
- Honk if you love silence – Mamco – Geneva – Switzerland
- Snap! – 2008- Galerie Art&Essai – Rennes – France
- Replay – 2007-8 – Australian Centre for the Moving Image – Melbourne – Australia
- Replay – 2007- cité de la musique – Paris – France
- Christian Marclay. 1999. Paula Cooper Gallery, New York.
- Pictures at an Exhibition. 1997. Whitney Museum of American Art at Philip Morris, New York (brochure).
- Arranged and Conducted. Kunsthaus, Zurich (catalogue).
- Accompagnement Musical. 1995 Musée d’Art et d’Histoire, Geneva.
- Amplification, Venice Biennial 1995, Chiesa San Staë
- Christian Marclay. 1994. daadgalerie, Berlin, Germany; Fri-Art Centre d’art contemporain Kunsthalle, Fribourg (catalogue).
- Christian Marclay. 1993. Margo Leavin Gallery, Los Angeles.
- The Wind Section. 1992. Galerie Jennifer Flay, Paris.
- Christian Marclay. 1991. Interim Art, London.
- Directions: Christian Marclay. 1990. Hirshhorn Museum & Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington, D.C. (brochure).
- Christian Marclay. 1987. The Clocktower, P.S. 1 Museum, New York.
Documentaire
Liens externes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Marclay
http://en.wikipedia.org/wiki/Christian_Marclay
http://www.exporevue.com/magazine/fr/marclay.html
http://www.mamco.ch/artistes_fichiers/M/marclay.html
http://www.lespressesdureel.com/auteur.php?id=494
http://musique.fluctuat.net/christian-marclay.html
http://www.punctum-qc.com/video_christian_marclay.html
http://www.desartsonnants.com/article-14813369.html