Cornelia Konrads

Née en 1957 à Wuppertal, Cornelia Konrads vit à Barsinghausen en Allemagne.
Après des études de philosophie et de sciences culturelles, elle devient l’assistante d’un sculpteur qui lui apprends des techniques qui lui serviront pour ses futures œuvres puis travaille comme professeur. C’est en 1998 qu’elle débute sa carrière artistique avec des présentations de dessins, de gravures et d’objets qui sont devenus de plus en plus in situ ; puis de grandes exposition de plein air lui permettent de se faire connaître et de recevoir des subventions.

Grace à cela elle quitte son poste de professeur et devient artiste freelance. Ses œuvres, souvent rapportées au sont installées de façon permanentes ou éphémères dans de nombreux pays et dans des sites spécifiques : espaces publics, parcs de sculptures, jardins privées.

Concept :

Cornelia Konrads joue avec l’illusion d’apesanteur que ces œuvres peuvent donner, elle utilise souvent des matériaux naturels tels que le bois, les feuilles, les pierres ou bien des briques, du plâtre… Ses œuvres génèrent des situations hors du commun qui interrogent le spectateur. L’artiste souhaite que l’on doute et que l’on se questionne sur son travail, est-ce que la forme que l’on observe a toujours été présente, est-ce uniquement l’œuvre de l’artiste ou bien une forme naturelle ? Va-t-elle changer ou disparaître peu à peu ? Une grande partie de ses œuvres sont précédées d’un sorte de voyage, Cornelia serpente la nature «  à la recherche de l’emplacement et de la forme pour une installation prévue », elle observes les matériaux naturels de l’endroit, qu’elle intégrera peut-être à l’œuvre finale. Pour elle, le site, qu’il soit intérieur ou extérieur, est une texture qui fait partie de l’oeuvre, d’où le terme « in situ », ses créations sont faites pour un lieu et ne peuvent pas en changer.
A travers chaque œuvre, il y a un dialogue qui s’instaure entre le lieu, les matériaux et leur histoire. « Sa combinaison de l’art, de la philosophie et des voyages donne à son travail un vibrance unique qui correspond bien avec les paramètres qu’elle choisit. »
Elle a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels : « Places/Cornelia Konrads », Ed. Freiburg, Br. : Modo-Verl, 2007 ; « In situ. Cornelia Konrads », Site Specific Sculpture 2007-2011, 2012.

 

« J’aime cette idée de montrer que dans le visible, il y a de l’invisible. J’aime réveiller la joie de penser à des possibilités, à ce qui pourrait être. [‘] Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’ordre et le chaos. Le visible et l’invisible. Le matériel et l’immatériel. Et je ne vois pas ça comme des contradictions. Ce sont comme des pôles qui sont en toute chose. J’aime les moments d’étonnement et d’irritation. En général, quand on regarde, on ne voit pas. On chemine dans une sorte de monologue avec soi-même. Cette irritation, cet étonnement nous font sortir de cet engourdissement mental.»

Cornelia Konrads

Quelques oeuvres :

Le Bol, Nature et Dérision, Centre d’Art Contemporain du Luxembourg belge, Site de Montauban, Belgique, 2012.


Faite de branches tressées recouvertes d’une pâte protectrice blanche, cette installation réalisée en 2012 pour l’exposition Nature et Dérision représente une sorte de demie coque placée à l’extrémité d’un îlot qui l’épouse par sa forme arrondie. L’œuvre, dont ne ne sait pas si elle est là pour protéger l’îlot ou bien l’engloutir en partie, modifie notre perception du lieu, sa forme se fond dans le paysage et même, s’y dissout. Comme la plupart des œuvres de Cornelia Konrads, nous ne savons pas si ce bol résistera au temps.

Site historique du domaine de Chaumont-sur-Loire, 2015.

En 2015, Cornelia Konrads procède à l’élaboration de deux œuvres in situ pour le parcours d’art contemporain du domaine de Chaumont-sur-Loire.

Passage et Intérieur en passant sont fabriqués à partir de matériaux naturels (branches et feuilles) et de fil de fer disposés en apesanteur. Ces deux structures arachnéennes procurent une sensation de légèreté et en même temps d’instabilité. On peut y voir « un passage entre deux espaces, deux mondes », quelque chose d’invisible que l’artiste cherche à nous rendre visible. Ici encore, les œuvres de Cornelia bousculent les certitudes et nous plongent dans une interrogation du lieu.

Résidence au domaine du Rayol, Le Jardin des Méditerranées, Rayol-Canadel-sur-Mer, 2015.

Durant cette période de résidence pour le festival Land Art du Domaine du Rayol, Cornélia Conrads, invitée d’honneur, participe à l’élaboration d’un jardin de paysages du monde entier, conçu par Gilles Clément, auquel plusieurs artistes, plasticiens ou paysagistes ont participé. Six œuvres sont exposées dont deux de Cornelia et toutes respectent la pensée du créateur, qui est de « faire le plus possible avec et le moins contre » .Les installations in situ interrogent les visiteurs « est-ce l’œuvre qui domine ou est-ce plutôt la nature qui reprend ses droits ? »

Jardin en mouvement : un arbre plié parvient à sortir de sa cloison qu’est un mur en pierres sèches, l’arbre devient visible grâce à sa danse ou sa bataille qui lui a permis de détruire une partie du mur.

La Pergola : De grandes colonnes de béton sont envahies par d’étranges racines, sensation de réappropriation de l’espace par la nature sur les constructions.

En plus de ses installations extérieures, Cornelia propose une exposition de livres objets qui reflètent, pour l’artiste, sa manière de « s’identifier à des paysages inconnus » à travers des frontières plus étroites et donc un espace plus intime.

 

Extraits vidéos en lien avec l’artiste :

 Pour avoir un aperçu d’autres œuvres de Cornelia :

Au Domaine de Chaumont-sur-Loire :

Cornelia au travail au Domaine du Rayol :