Le livre Dynasty, écrit par un collectif d’auteurs: Angeline Scherf, Fabrice Hergott, Raimundas Malasauskas, Patrice Joly, Doris Krystof, Jessica Castex et Estelle Nabeyrat. Nous parle de l’exposition du même nom qui a eu lieu à la fois au musée d’Art moderne mais aussi au Palais de Tokio à Paris du 11 Juin au 05 Septembre 2010.
Cette exposition est en réalité née de la collaboration entre ces deux musées. Elle a eu pour but de donner aux spectateurs une vision globale du travail d’artistes de moins de 35 ans vivant ou ayant vécu longtemps en France.
Ce livre est découpé en sept parties distinctes, chacune écrite par un auteur différent, en plus des deux parties présentant les artistes et les œuvres exposées, ce qui nous fait un total de neuf parties.
La première partie n’est autre que la préface, écrite par Fabrice Hergott, qui nous présente l’exposition dans sa globalité.
La deuxième partie s’intitule « Repartir de zéro » et est écrite par Angeline Scherf. Elle nous parle du thème de l’exposition en profondeur.
Ecrite par Raimundas Malasauskas, la troisième partie nous présente une interview d’un artiste resté anonyme.
La quatrième partie est appelée « Paroxysme et schizophrénie ». Dans cette partie Patrice Joly lie habilement la sculpture avec plusieurs thèmes, dont la schizophrénie.
« La fille du Roi, la plus jeune » est notre cinquième partie et nous parle de la provenance du nom Dynasty pour l’exposition. C’est ici Doris Krystof qui nous en parle.
Jessica Castex, nous parle de la redéfinition du monde et donc de l’art en général dans une sixième partie intitulée « Totem sans tabou ».
La dernière partie écrite nous parle de l’art d’aujourd’hui et du pourquoi en faire une exposition. Elle est appelée « Seuil du présent » et est écrite par Estelle Nabeyrat.
Je vais moi-même m’attarder sur quatre des artistes présentés dans ce livre.
Guillaume Bresson
Dans ses peintures, cet artiste met en scène une violence urbaine stylisée, voir même chorégraphiée. Dans son tableau Sans Titre, nous assistons à une scène de violence entre deux personnages, sous les néons d’un parking souterrain. Il offre ainsi une tout autre dimension au fait divers où il n’y a pas de contradiction entre la belle image et le sens de l’histoire. Sa peinture ne joue pas seulement avec les peurs, il propose aussi une dimension divinatoire, celle d’une société qui se fonde sur des rites violents.
Sa peinture se rapproche beaucoup de la photographie dont il en fait un véritable support. Son travail est très précis, tellement que l’on pourrait croire être face à une photographie.
Mélanie Delattre-Vogt
Cette artiste a recours aux signes, aux rituels et autant de formes incantatoires pour convoquer la création. Son processus créatif, aussi étrange que cela puisse paraître, consiste à pointer au hasard une phrase du Livre de la Tranquillité de Pessoa. Pour elle, ce livre fait s’entremêler vie et création, reste toujours abstrait mais néanmoins d’une grande précision. Dans son dessin Je ne crois pas aux paysages elle y intègre littéralement des fragments au dessin. Cependant, cela constitue seulement la base de son projet. Elle s’inspire généralement d’objets trouvés (elle s’intéresse particulièrement aux objets délaissés dans les rues), de rencontres etc.
La figure reste au centre de ses œuvres sans forcément montrer des visages. Ils sont souvent absents ou voilés comme on peut le voir dans cette œuvre.
Antoine Dorotte
Antoine Dorotte pratique la technique de l’aquatinte et de la gravure mais n’imprime rien. Il crée des formes sans les sculpter. Dans son œuvre Suite d’O, il rassemble des coudes de zinc servant à l’évacuation des eaux de pluie, et il les grave à l’eau-forte. C’est en réalité une interprétation personnelle de la gargouille traditionnelle. Les écailles gravées sont une référence au serpent qui se mord la queue ? l’Ouroboros ? qui symbolise l’univers ou les métamorphoses. Chaque écaille est numérotée de telle sorte que l’addition de deux numéros consécutifs nous donne le numéro de l’écaille suivante. Cette œuvre semble être une véritable suite numérique infinie. Ainsi il détourne à sa façon des éléments standardisés pour générer constamment de nouvelles formes à l’épreuve des matériaux. Tout cela s’opère avec poésie dans un rapport de force entre temps, matière et pratique.
Théo Mercier
Théo Mercier a voulu intégrer à son travail la nourriture. Ainsi, dans son œuvre Le Solitaire (Western Spaghetti), il forme un monstre géant confectionné à l’aide de milliers de spaghettis. Cette figure du géant s’est très vite imposée à lui, de part sa taille mais aussi à cause de son côté plus monstrueux. Car le monstre est celui qui est, avant tout, montré contre son gré. Les statues, en générale, misent sur une séduction pour convaincre les spectateurs. Or, ce n’est pas le cas ici, c’est même tout à fait l’inverse : le géant est humble et surtout renfermé. Le spectateur doit faire un effort pour aller à sa rencontre, pour l’entendre mais aussi le comprendre. Il représente la solitude et la tristesse. Les spaghettis permettent des parallèles avec des référents existants comme des cheveux, des vers etc. Ils peuvent suggérer le vivant et le grouillant alors qu’ils sont immobiles. C’est pour tous ces points que cet artiste a voulu utilisé cet ingrédient incongru pour créer des sculptures impressionnantes et chargées de sens.