1. La place de l’écologie dans l’enseignement
Bref historique :
1977 : une circulaire donne naissance à l’éducation à l’environnement en France
2004 : elle devient l’éducation à l’environnement et au développement durable
2007 : lancement de la deuxième phase de généralisation de « l’éducation au développement durable »
2011 : lancement de la troisième phase de généralisation
2013 : la loi de refondation de l’École fait entrer cette éducation transversale dans le code de l’éducation
2013 : lancement de la labellisation E3D des écoles et des établissements scolaires en démarche globale de développement durable
Dans les textes officiels :
« L’éducation nationale est pleinement mobilisée dans la lutte contre le changement climatique et en faveur de la biodiversité. La rentrée 2019 met pleinement en application ces objectifs. Les élèves sont appelés à être des acteurs majeurs de la transition écologique, et les écoles et établissements des lieux exemplaires de la protection de l’environnement. »
Les huit mesures pour l’éducation au développement durable
https://cache.media.education.gouv.fr/image/08_-_aout/49/3/8-mesures-developpement-durable_1165493.189.jpg mesures]]
En pratique, chaque école doit mettre en place un
« projet pérenne en faveur de la biodiversit?
d’ici décembre 2019. Les établissements peuvent obtenir un label « école en démarche globale de développement durable » E3D. 4 500 établissements le possèdent déjà.
De plus, un prix
école-verte 2030
est lancé pour soutenir les meilleurs projets menés dans les écoles, collèges et lycées.
De la maternelle au lycée, les programmes visent dont à présenter les neuf grands thèmes suivant : la biodiversité, l’énergie, la solidarité, les déchets, l’eau, les transports, l’économie, le climat et les risques majeurs, par l’éducation civique et moral, l’histoire-géographie, les sciences et les arts visuels.
Thèmes à aborder :
Ressources : eau, énergie, empreinte carbone, transports, surconsommation,
Alimentation / Santé : industrie alimentaire, bio, jardinage,
Nature : réchauffement climatique, biodiversité, pollution,
Déchets : tri, recyclage, plastique.
Activités possibles
Le Récup’Art :
donner une seconde vie à des objets en les détournant et les incorporant dans des œuvres plastiques.
Le Landart :
utiliser des matériaux de la nature pour réaliser une œuvre plastique, parfois directement dans la nature.
Des projets d’écoles interdisciplinaires : amener les enfants à réfléchir autour d’une / de plusieurs problématiques liées à l’environnement puis à a agir.
Des balades de nettoyage de la nature.
Un jardin collectif, un potager, des nichoirs, le compost…
cf. LelandArt
2. Artistes à aborder
Les artistes, par leur sensibilité et leur liberté créatrice, peuvent exprimer, nourrir ce questionnement et devenir des médiateurs d’un nouveau rapport au monde.
C’est environ depuis les années 1960 que de nombreux artistes créent des œuvres qui interrogent le rapport de l’homme à la nature.
Il va ainsi être intéressant et indispensable d’aborder et de montrer le travail de certains de ces artistes avec les élèves.
Arman Fernandez : La surconsommation / Surproduction
http://old.sztaki.hu/providers/kirakat/projekt/gyujtes/kepek/armandnagy.jpg arman3]] http://www.arman-studio.com/RawFiles/134305.jpg arman1]] https://i.pinimg.com/236x/2a/08/17/2a0817a426a9e50e99b313ec15af0382–electric-razors-oeuvres-d-art.jpg arman2]] https://i.pinimg.com/originals/fd/44/8e/fd448e2c5152cf3a998f555b7d116f51.jpg arman4]]
Arman Fernandez est un artiste né à Nice en 1928 et décédé en 2005 à New York. Connu pour ses « accumulations », il était un peintre, sculpteur et plasticien s’inscrivant dans le Nouveau Réalisme.
Il collectionne et accumule des objets industriels et des déchets qu’il expose de différentes manières. Ainsi, il a fait partie des premiers à utiliser les objets manufacturés comme matière picturale en s’intéressant à leur statut d’objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec lui ; entre sacralisation et surconsommation-destruction.
Premièrement, il travaille les « accumulations », puis les « combustions » trois ans plus tard où il assemble des objets collectionnés ou des déchets. Ensuite, il réalisera les « Colères » et les « Coupes » où il détruit, découpe ou décompose des objets avant de les exposer.
cf. LenouveauRealisme
Frans Krajcberg : La déforestation
https://i.pinimg.com/originals/d6/10/31/d61031c6d0576938d810061d9e114a97.jpg frans1]] https://static.wixstatic.com/media/25afc9_4c9ad1ac8ffb4758a847616edf5f17ad.jpg frans3]]
https://www.couleursbois.com/images/Coup-de-coeur/CB94_Frans-Krajcberg/CB94_Frans-Krajcberg05.jpg frans2]]
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Frans Krajcberg est un artiste menant un combat artistique et écologique né en 1921 en Pologne et décédé en 2017 à Rio de Janeiro. Installé depuis les années 1950 au Brésil, il était ingénieur, peintre, sculpteur et photographe.
Ayant grandi avec la guerre, où il y perdu notamment toute sa famille, il en gardera une sorte de fascination pour le feu et un amour profond pour la forêt.
Il comparait son arrivée au Brésil à une seconde naissance. C’est là-bas qu’il a « pris conscience d’être un homme (‘) et découvert la vie ». La forêt amazonienne représentera sa première source d’inspiration, puis le sens même d’un art qui se fait combat pour la défendre avec acharnement.
C’est donc par l’art qu’il a choisi d’exprimer son cri de révolte.
« La situation de la planète est grave. La nature se venge et nous la blessons de trop. Nous ne pouvons pas rester passifs. » – Frans Krajcberg
C’est dans les années 1970 qu’il se fait connaître internationalement avec ses sculptures en bois calciné. Il transforme des troncs et des branches calcinées de la forêt amazonienne en sculptures géantes en utilisant toujours les mêmes couleurs : le rouge et le noir, renvoyant au feu et à la mort.
Ses différentes œuvres, reflets des feux de forêt, ont notamment dénoncé les incendies du Parana, l’exploitation des mines du Minas Gerais et la déforestation en Amazonie.
Frans a vécu ses dernières années dans une maison construite sur un arbre à sept mètres de hauteur. Il avait également vécu une période dans une caverne du pic de Cata Branca sans confort, il se lavait dans la rivière et travaillait son art seul. Il vivait et se satisfaisait avec peu.
Andy Goldsworthy : Le Land Art
https://static.boredpanda.com/blog/wp-content/uploads/2016/03/land-art-andy-goldsworthy-fb__700-png.jpg andy1]] http://www.artnet.fr/WebServices/images/ll00227lldDEbJFgxPECfDrCWQFHPKcS4nF/andy-goldsworthy-screen.jpg andy2]] http://pointcontemporain.com/wp-content/uploads/2018/06/andy-goldsworthy-film-penche-vent-thomas-riedelsheimer-3.jpg andy3 ]] https://davidbrazzeal.files.wordpress.com/2013/02/andygoldworthserpant.jpg andy4]]
Andy Goldsworthy est un artiste né en 1956 en Angleterre faisant partie des pères du Land Art. Il réalise des sculptures en objets naturels ou recyclés afin de créer des installations éphémères ou permanentes, principalement dans un milieu naturel.
Il utilise presque exclusivement des matériaux naturels tels que la neige, la glace, les feuilles d’arbres, des tiges, des troncs, des galets, des fleurs, etc.
Il va ensuite s’inspirer du contexte de réalisation et généralement improviser in situ.
« Je travaille avec une feuille en dessous d’où elle est tombée. » – Andy Goldsworthy
On retrouve dans la plupart de ses travaux des formes géométriques, tels que des arcs, des murs, des butes, des cercles, des ondulations, etc. laissant ressentir une certaine harmonie.
cf. AndyGoldsworthy
Barry Rosenthal : La surproduction de déchets
https://compote.slate.com/images/0e73720b-ca32-4fe2-9c12-addbc6391cb1.jpg bleu]] https://cbsnews1.cbsistatic.com/hub/i/r/2016/01/14/b3b211c7-a111-4258-bbf3-2616140c8699/resize/620×465/45966db11c7fc6fccef8fc4d7a0cf53d/c2011barry-rosenthal-green-containers.jpg vert]] https://www.nationalgeographic.com/content/dam/magazine/rights-exempt/2019/09/departments/proof/proof-plastic-barry-rosenthal-the-grid.ngsversion.1565859660820.adapt.1900.1.jpg jaune]] http://www.lense.fr/wp-content/uploads/2013/05/White_Plastic_Barry_Rosenthal_1.jpg.CROP_.original-original.jpg blanc]] http://www.lense.fr/wp-content/uploads/2013/05/Clear_Cups_Barry_Rosenthal_7.jpg.CROP_.original-original.jpg transp]] https://www.lense.fr/wp-content/uploads/2013/05/Black_Bottles_Barry_Rosenthal_9.jpg.CROP_.original-original.jpg noir]] https://www.nationalgeographic.com/content/dam/magazine/rights-exempt/2019/09/departments/proof/proof-plastic-barry-rosenthal-pens-markers.jpg stylo]]
Barry Rosenthal est un photographe new-yorkais inscrit dans une réflexion et engagement écologique.
Lors de ses balades, le photographe a récolte de nombreux déchets. Il les a ensuite triés par couleur, agencés, puis photographiés afin de donner lieu à une série.
http://barryrosenthal.com/found-in-nature/ Tout voir]]
Max Ernst : La technique du frottage
https://www.albertina.at/site/assets/files/2769/beim_ersten_klaren_wort_farbecht.1200×0.jpg max1]] https://uploads4.wikiart.org/images/max-ernst/barbarians-1937.jpg max2]]
Max Ernst est un peintre et sculpteur allemand, américain et français né en 1891 en Allemagne et mort en 1976 à Paris. Il est un des grands pionniers des mouvements dadaïste et surréaliste.
Ses premières toiles étaient davantage cubistes, futuristes et expressionnistes. C’est au moment de la Première Guerre mondiale que va naître en lui un sentiment de désillusion et un esprit de révolte contre les conventions. Il va alors s’intéresser au mouvement Dada et en fonder un groupe en Cologne puis il rejoindra la communauté artistique de Montparnasse et le groupe surréaliste.
Plus tard, il côtoiera des peintre d’avant-garde tels que Marcel Duchamp et Marc Chagall.
Il est l’un des premiers à avoir expérimenté deux techniques très utilisées maintenant en Arts Plastiques. Premièrement, la technique du
dripping
, qui consiste à créer des éclaboussures, coulures de peinture de différentes couleurs superposées. De plus, Marx Ernst est l’initiateur de la technique du frottage, qui permet de faire une empreinte des objets naturels, notamment les branches et les feuilles d’arbres.
https://www.christies.com/img/LotImages/2018/PAR/2018_PAR_15909_0101_000(max_ernst_sans_titre).jpg peinture]] http://radicalart.info/process/gravity-liquid/drip/1942-MaxErnst/42-47NonEuclideanFly-s.jpg dripping]] http://e-cours-arts-plastiques.com/wp-content/uploads/2014/10/Ernst-Foret-et-soleil-1931-frottage-sur-papier_thumb.jpg frottage1]] http://e-cours-arts-plastiques.com/wp-content/uploads/2014/10/Max-Ernst_Histoire-naturelle_thumb.jpg frottage2]] https://assets.catawiki.nl/assets/2017/1/11/e/c/5/ec58f84a-d7ee-11e6-81c5-a4c0bd36a471.jpg frottage3]]
3. Différents projets artistiques mis en place dans des écoles
__Par une classe de CM2 de l’école Charenton de Paris__
https://i.pinimg.com/564x/28/4c/06/284c06e07df9a43a2d0f1771ab819661.jpg empreinte]]
À partir d’empreintes des différentes textures de bois présentent dans un bois, les élèves ont mené une réflexion sur l’identité, l’existence et le rapport de l’homme à la nature.
Une empreinte digitale est ainsi scannée et encrée dans l’empreinte d’un tronc d’arbre redessinée.
__Par l’école maternelle Jean Feidt de Toul (54), Lorraine__
https://i.pinimg.com/564x/f8/42/73/f84273371aa42862c216acba4214b8e4.jpg bouchons]]
Ils ont réalisé une fresque par collage de bouchons de bouteille pour rendre compte des économies d’eau réalisées toute l’année scolaire par l’ensemble des élèves par rapport à l’année précédente : environ 10 000 bouteilles d’eau.
__Par les écoles primaires de Nancy (54), Lorraine__
Lors d’un vernissage, plusieurs projets d’arts plastiques réalisés par différentes écoles de la ville ont été présentés.
Une sculpture de gobelets plastiques questionnant la consommation plastique.
http://img.over-blog.com/500×349/3/77/59/93/RECUP-ART/RECUP-ART-4726.JPG gobeletplastique]]
Une fresque de déchets liés à l’alimentation questionnant la quantité de déchets plastiques dans les emballages alimentaire et pollution de la nature par ces derniers.
http://img.over-blog.com/500×492/3/77/59/93/RECUP-ART/RECUP-ART-4746.JPG alim]]
__« Le Cube », par les CM1 et CM2 de l’école de Logonna-Daoulas (29), Bretagne, présenté à la Cop21 de 2015 à Paris.__
https://mvistatic.com/photosmvi/2016/01/06/P1D2897150G_px_640_.jpg cube1]] http://www.logonna-daoulas.bzh/wp-content/uploads/2015/12/trop-de-pêche-520×245.jpg cube2]]
Le projet aborde les problèmes environnementaux suivant sur chacune de ses faces :
La fonte de la banquise avec le réchauffement climatique,
L’exploitation et la détérioration d’un écosystème fragile : le récif corallien,
Les réseaux alimentaires et la surpêche.
__Des alphabets en Récup’Art et Land Art trouvés sur Pinterest__
http://ecoledewarlaing.etab.ac-lille.fr/files/2018/01/Abecedaire_recup1.jpg recup]] http://farm7.staticflickr.com/6148/6025057635_84ddb200eb_z.jpg landart1]] https://i.pinimg.com/236x/a5/95/9a/a5959a61124f2e1cf3d797fd52b2dd60.jpg landart2]]
Les élèves réalisent eux-mêmes leur affichage au lieu d’en imprimer ou acheter.
Pour conclure, les enseignants doivent amener leurs élèves à comprendre l’importance de la nature et à apprendre à la respecter.
Sources
http://www.education.gouv.fr/cid144421/une-ecole-engagee-pour-le-developpement-durable-et-la-transition-ecologique.html]]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arman]]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Frans_Krajcberg]]
http://barryrosenthal.com]]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Ernst]]
http://www.fondation-lamap.org/sites/default/files/upload/media/ressources/activites/11482/51-1_dossier.pdf]]
http://annecharlottemancini.over-blog.com/article-recup-art-nancy-67486871.html]]
http://www.logonna-daoulas.bzh/ecole-2/le-cubedes-eleves-de-logonna-daoulas-a-la-cop-21/]]
http://www.pinterest.fr/search/pins/’q=recup%20art%20school&rs=typed&term_meta[]=recup%7Ctyped&term_meta[]=art%7Ctyped&term_meta[]=school%7Ctyped]]
Livre : « Arts visuels & développement durable » de Gilles Guichaoua et Nadia Miri.
Il est rempli de références artistiques articulées autour de 28 propositions d’atelier de pratiques plastiques catégorisées par problématique / réflexion : du rapport de l’homme à la nature, de l’évolution de ses besoins, de sa place parmi les autres, de sa vision de l’avenir…