
Hans-Peter Feldmann est né en 1941 à Düsseldorf. Il a étudié la peinture à l’Université des Arts et de Design Industriel de Linz. A partir de 1968, il produit des livres à la main. En 1979, il se retire du monde artistique pour faire des photos et des livres pour son propre divertissement car il est déçu du monde artistique.
En 1989, Kasper König le persuade d’exposer ses oeuvres dans une galerie. Il est un personnage de l’art contemporain qui continue à créer des œuvres à ce jour.
Concept
Hans-Peter Feldmann inscrit ses oeuvres dans l’art conceptuel. Dans chacune de ses oeuvres, Hans-Peter Feldmann part du principe que chaque objet de la société de consommation peut être classé. Ainsi, de ses oeuvres ressortent dans un premier temps, l’impact de l’environnement visuel sur la réalité subjective des personnes, une représentation de la vie de tous les jours dans un deuxième temps, et la démonstration des similitudes et différences.
Ses oeuvres ont souvent été comparées aux travaux de Gerhard Richter, John Baldassari et de Ed Ruscha.
Créations
Les créations de Hans-Peter Feldmann touchent une grand variété de styles et types d’oeuvres, notamment des photos, des collections, des clichés, des séries et des combinaisons.
Expositions
Hans-Peter Feldmann a commencé à travailler en 1968, par la production de petits livres réalisés à la main, qui ont devenu une des constantes de son travail. Ces livres modestes, sobrement intitulés Bilde (photo) ou Bilder (photos), comprennent une ou plusieurs reproductions d’un certain type de photo, avec un objet précis comme les genoux des femmes, des chaussures, des chaises, des stars de cinéma. Les sujets sont isolés dans leur cadrage et présentés sans légende.
Hans-Peter Feldmann devient alors un des initiateurs du courant de l’art conceptuel dénommé art d’appropriation. Il produit dès ses débuts plusieurs œuvres en utilisant des objets trouvés ou des photographies récupérées, issues de journaux ou achetées dans des marchés aux puces.

Dans cette œuvre dont le titre se traduit par Tous les vêtements d’une femme, il s’agit d’un assemblage d’images composé de 70 photographies en noir et blanc sur la totalité d’une garde robe en 1974. Il dresse un inventaire des vêtements féminins. En effet, Hans-Peter Feldmann avoue avoir une attirance particulière vis-à-vis des femmes qui sont d’ailleurs le principal sujet de ses oeuvres.

Sa série de deux livres publiés en 1994 et en 1997 par Walter König peut être considérée comme un album de photos ou comme une collection d’incongruités. L’artiste crée un assemblage de photographies en noir et blanc, organisées sans aucune logique apparente pour mettre en évidence un certain lien entre l’impénétrable et le familier. Dans cette série du ?Voyeur? Hans Peter Feldmann utilise simultanément l’histoire personnelle (photos personnelles) et l’histoire publique (photos de journaux ou obtenues des marchés aux puces) afin de permettre aux spectateurs de trouver des connexions par leurs propres histoires et de les perdre dans d’autres par la suite. Le Voyeur existe en 6 éditions.

Initiative des artistes Christian Boltanski et Ulrich Obrist, Hans-Peter Feldmann a contribué à la fameuse exposition de Serpentine Gallery de 1995, qui a ensuite été reprise dans le cadre d’une répétition jubilatoire en 2015 à la Monnaie de Paris, en collaboration avec Gilbert & George, Yoko Ono, Fabrice Hyber, Bernard Lavier, Jonathan Horowitz et Douglas Gordon. L’idée de cette exposition était de réaliser des oeuvres desquelles les visiteurs pouvaient emporter des parties, ou, au contraire, contribuer à celles-ci.
Son oeuvre intitulée profil without words, qu’il a commencée pendant les années 1960 et qu’il a publiée en 2000, est une reproduction d’un magazine d’actualité allemand qui s’appelle Profil sans les textes; en gardant juste les images et leur position. Ainsi, les photographies et leur mise en forme mettent en évidence une interprétation non-verbale du contenu. De l’avis de Feldmann les images n’ont pas besoin de descriptions ou d’informations supplémentaires.

L’ouvrage dont le titre se traduit en ?Une livre de fraises? se compose d’une grille de trente-deux photos en couleur. Chaque photo contient une fraise. L’ensemble de ces fraises pèse exactement une livre . On peut percevoir cette oeuvre comme un clin d’oeil vers la fameuse pipe de René Magritte qui avait dénoncé la trahison de l’image, en se questionnant sur l’écart entre l’objet et la signification de cet objet en le représentant par une image ou par une grille d’images.

Avec Birgit, Feldmann nous montre 73 photographies en couleur d’une femme se coiffant et se maquillant. C’est un ouvrage destiné à donner l’impression du mouvement et créer une séquence animée. C’est comme un flipbook narratif. Hans-Peter Feldmann nous montre cet aspect très féminin de la femme à travers cette oeuvre.

Quand il a gagné le prix Hugo Boss en 2010 que l’on distribue tous les 2 ans à ceux qui ont réalisé un travail important dans le domaine de l’art contemporain, il a reçu un prix de 100 000 dollars.
Pour son exhibition au musée Solomon R. Guggenheim de New York, il a épinglé cet exact montant en utilisant des billets de 1 dollar, avec lesquels il a couvert les murs. Ainsi, il questionne la notion de la valeur dans le monde de l’art et dans la vie de tous les jours. On peut également observer la collection d’objets similaires, notamment des billets de banque qu’il regroupe selon un concept qui lui est propre.
Biennale de Venise, 2009
Cette photo montre une exposition de Hans-Peter Feldmann à la biennale de Venise en 2009. Son installation se compose de jouets et d’autres objets qui sont illuminés et mis sur des plateformes en rotation et jettent leurs ombres dynamiques sur le mur à côté, faisant appel au Cirque Calder de 1931 avec une variante fantastique.
Expositions dans le monde entier
Hans-Peter Feldmann a présenté son travail dans les plus importants musées du monde, notamment à la Serpentine Gallery à Londres (2012), au musée Solomon R. Guggenheim de New York (2011), au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid (2010) comme le montrent les images suivantes, ou au centre d’art contemporain Arnolfini à Bristol (2007). Ses oeuvres figurent dans de prestigieuses collections privées et publiques, dont la Tate Modern à Londres, le MACBA à Barcelone (Barcelona Museum of Contemporary Art) et le Centre Pompidou à Paris.
Kunsthalle Museum, Düsseldorf, 2010
An Art Exhibition, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 2010-2011
Les oeuvres de Hans-Peter Feldmann apparaissent à la Galerie des Galeries, une exposition qui se déroule du 14 octobre 2016 au 21 janvier 2017.
On y découvre ces deux oeuvres (voir photos) qui sont une série de même type d’objets, des fleurs ou des paires de chaussures, rassemblés à un endroit mais non identiques. Ces deux oeuvres rappellent la ?livre des fraises? et démontrent son goût pour les assemblages en série d’objets divers.
Galerie des Galeries, Paris, 2016-2017 avec David Dubois.
Hans-Peter Feldmann, Constance Guisset, Annabelle Türkis et Anaël Pigeat
Dans cette image, on voit le résultat de l’artiste qui appelle tous ceux qui le souhaite à participer à sa prochaine collection d’images avec une invitation de la part de la galerie et l’intégration des médias comme lieu de création et d’exposition: ?#HPFClosedEyes. Faites un selfie les yeux fermés, où que vous soyez, partagez-le sur Instagram et participez à une collection d’images de Hans-Peter Feldmann! ?
Conclusion
Les oeuvres de Hans-Peter Feldmann demeurent extrêmement personnelles et sensibles. On pourrait dire qu’il canalise ses émotions dans ses oeuvres. Joueur, sentimental, voyeur, Hans-Peter Feldmann déshabille le quotidien à travers ses oeuvres. Au fil des séries, il parle avec ses images de la vie, des émotions, ou encore des manques et donne à voir la poésie de la vie ordinaire. Hans-Peter Feldmann accumule, collectionne, archive, dresse des inventaires, des séries où quelques fois images et objets sont détournés.
Citations
‘Je ne m’intéresse pas aux moments forts de l’existence. Il n’y a que cinq minutes par jour qui soient intéressantes. Je m’attache à montrer le reste, la vie normale. ?
‘Quand quelqu’un élabore des choses de son côté, d’une façon très égocentrique, très stupide, très simple, mais en même temps très honnête, très sincère, puis rend ce travail public et que d’autres personnes soudain reconnaissent leurs propres préoccupations dans ces choses faites par un autre, et qu’elles comprennent quelque chose ou ressentent quelque chose, là, et seulement là, il y a art. »
« Je pense que le monde d’images qui nous entoure est, en quelque sorte, l’expression du monde des représentations, une expression des désirs. L’environnement ne se représente pas tel qu’il est, mais comme nous aimerions qu’il soit. En collectionnant ces images, je cherche à classer ces rêves en catégories, au moins à dégager des lignes, des courants principaux, si vous préférez. »