Laurent Tixador est un artiste d’origine française né en 1965 à Colmar, il vit et travaille actuellement à Nantes. Il est le lauréat du Prix COAL Art et Environnement 2013 et se distingue par ses actions ou il se met à l’épreuve de situations aussi extrêmes que décalées et bricole de petits objets avec les matériaux qu’il trouve sur place.
Depuis ses études au Beaux-Arts Laurent Tixador a toujours privilégié la performance et l’expérience expéditionnaire. L’intérêt pour l’artiste est de fabriquer une situation qui influence son comportement et propose des opportunités. Il considère l’expédition comme un travail d’atelier. Dans l’expédition il y voit l’opportunité de se mouler dans un milieu particulier et d’entrer dans une sorte de collaboration avec lui. Pour lui, Le milieu est un facteur aggravant: il enlève le confort, modifie sa façon de voir les choses et oblige à réagir de façon inhabituelle mais, en même temps, il propose des opportunités. Dans cette contrainte, il trouve un espace de découverte.
Il a ainsi réalisé de nombreuses expéditions pérégrinations-performances : une opération de survie sur les Îles du Frioul, une randonnée en ligne droite reliant Nantes à Metz, une résidence aux Îles Kerguelen ou encore un séjour sous terre pour le projet Horizon moins vingt.
Architectures transitoires
Le travail de Laurent Tixador à travers ses architectures transitoires consistent à concevoir un habitat dans un milieu naturel ou artificiel en ne partant de rien. Une Architecture transitoire est un logement fixe, destiné à être habité durant une période donnée puis abandonné.Sa particularité est d’être construit avec les ressources et matériaux disponibles sur site. Les premiers jours de l’installation, l’artiste et son équipe dorment à la belle étoile, puis progressent rapidement vers un niveau d’habitabilité de plus en plus fonctionnel. Cette conjonction, si on l’accepte et que l’on sait en saisir toutes les propositions, crée à chaque fois un logement parfaitement adapté à son lieu d’accueil. Cet habitat peut ensuite évoluer grâce à la découverte de ressources supplémentaires qui n’étaient pas forcément visibles au premier abord. Il s’agit finalement d’observer en bâtissant.
Pour l’artiste, l’environnement définit le style de ses architectures, il oblige le corps et l’esprit à s’adapter à ses exigences. Il entend mettre en perspective la condition de l’homme moderne en expérimentant des pré-technologiques et en engageant un mode de décélération. Ce processus apparaît comme la métaphore d’une des constantes de l’humanité à l’échelle de la planète : les humains forgent l’environnement selon leurs besoins plus qu’ils ne s’y adaptent.
Total symbiose (2001)
Total symbiose évoque la vie en étroite relation avec la nature. Le tournage a été effectué sur l’île du Frioul pendant huit jours durant lesquels Abraham Poincheval & Laurent Tixador ont vécu en autarcie à la manière des hommes préhistoriques. Ils se sont en quelque sorte insérés dans un biotope inconnu avec pour tout bagage une connaissance théorique de la nature et des techniques de survie du paléolithique.
Cette expérience les a conduit à explorer un comportement disparu sans chercher à évacuer leur culture. Aussi, ont-ils, au moment de réaliser les traditionnelles peintures rupestres sur la roche, choisi de représenter des personnages de M&M’s ou des logos QUICK avec les techniques et les matériaux de l’époque . Ils ont également construit durant ces huit jours de nombreux équipements primitifs de pêche et de chasse tous aussi inopérants les uns que les autres. Ces échecs répétés n’étaient pas dus à la qualité du matériel mais à leur manque de pratique. Ils ont néanmoins pu vivre de la cueillette des moules et des figues de barbarie.
Plus loin derrière l’horizon (2004)
La grande symbiose II issue de l’expédition « Plus loin derrière l’horizon »
Le projet était de rallier Saint Nazaire à Fiac en zodiac, en zodiac, sans moteur. Entre le 14 mai et le 26 juin 2004 , Abraham Poincheval et Laurent Tixador ont donc longé les côtes de l’ Atlantique, remonté la Gironde, la Garonne, le Canal du midi, le Tarn, puis l’agout.
Journal d’une défaite (2006)
Une des performance de Laurent Tixador et Abraham Poincheval a consisté à parcourir à vélo les routes de France. Partis de Carquefou (lieu de résidence des ateliers du Frac des Pays de Loire, à l’origine de ce projet), ils rallièrent Hérouville Saint-Clair puis Verdun. De ce périple s, ils rapportèrent une vidéo de 12 minutes et 30 secondes, une bouteille dans laquelle sont enfermés deux personnages à leur effigie, ainsi qu’une toile blanche sur laquelle sont inscrits le nom des trois villes traversées, reliés par des pointillés tracés au feutre noir. La vidéo nous montre les deux artistes durant leurs pérégrinations : le matin s’extrayant de leur tente, sur la route, sous la pluie, mangeant des chips dans un cimetière, sur une plage, doublés par des camions, enfin assis au bord de la route, non loin d’un panneau indiquant Verdun à proximité. Le montage des images n’est pas narratif, aucune voix off ne vient décrire l’action, les deux protagonistes échangent parfois quelques mots, sans plus.
Arène (2008)
Dans le projet l’Arène, montée dans l’espace de la galerie, Laurent Tixador et Abraham Poincheval vont affronter une nouvelle situation: mesurer leur résistance aux moustiques en restant une nuit entière dans cette cage infestée d’insectes.
Mon Blockhaus (2008)
À l’extrémité du domaine du Dourven, Laurent Tixador et son équipe y ont construit un blockhaus. Le mur de béton prend appui sur le mur intérieur de la galerie, et se prolonge jusqu’à l’extérieur. Sans accès, il se fond dans le bâtiment au point qu’on pourrait le croire antérieur à celui-ci.
Après l’équipe de chantier, l’équipe de tournage entre en action. À ce bunker anachronique répond un film utilisant les codes de la télé-réalité tout en étant entièrement scénarisé. Enfermés volontaires dans une friche industrielle, les « participants » jouent à vivre en autarcie, sous l »il des caméras. Du cadrage à la mise en scène, des scènes de réveil au confessionnal, tous les poncifs du genre sont repris, jusqu’au départ volontaire des acteurs, soit disant lassés de l’aventure.
Du blockhaus à la survie organisée, Laurent Tixador trace une ligne de défense utopique contre d’éventuels envahisseurs.
La Chasse à l’homme (2011)
En 2011 Laurent Tixador organise une traque dont il est le gibier sur la route Nantes-Paris. L’expérience a durée 26 jours, l’artiste marchait en matinée et une partie de l’après-midi et ensuite il allait se cacher.
Par l’intermédiaire d’une annonce émise sur Facebook, cette performance invitait toute personne intéressée à devenir chasseur et à le prendre en otage. Ainsi, elle renversait les rapports traditionnels entre l’artiste et son public. L’un des enjeux de cette performance était de réaliser une chasse à l’artiste, dans une de ses expositions il avait prévu un trophée en boise avec le marquage de ses chaussures au cas ou un chasseur aurait gagné en lui les volant, si quelqu’un avait réussit a à le captuer il aurait touché la prime de mille euros et pris sa place au vernissage.
Expositions ( Solo shows)
2010 – MON blockhaus : Galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau, France
2008 – Verdun : Parc St Léger, Centre d’art contemporain, Pougues-les-eaux, France
2008 – Arène : Galerie In SITU Fabienne Leclerc, Paris, France
2008 – La grande symbiose 2 : La Station, Nice, France
2006 – Horizon moins vingt : Galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris, France
2006 – Marcher : Maison des arts Georges Pompidou. Carjac, France
2005 – Total Symbiose 2 : résidence en Dordogne, Terrasson, France
2004 – Vers le Cap : Horn, bureau d’hypothèse, Université Paris 1, Fontenay-aux-Roses.
2004 – AFIAC 2004 : expédition St Nazaire-Fiac à la rame, Tarn, France.
2004 – From home : Galerie commune, Tourcoing, France.
2004 – 0 star hotel : Cimaise & portique, Albi, France.
2004 De l’exposition à l’expédition, : Art discussion with Ange Leccia, Nicolas Moulin and Jean Max Colard, Espace Paul Ricard, Paris, France.
2004 – Display of the Film L’inconnu des grands horizons, exposition GNS, Palais de Tokyo, France
2002 – L’inconnu des grands horizons : ( project produce by 40mcube, Rennes), arrival at Art School gallery of Metz, France
2002 – L’inconnu des grands horizons : ( project produce by 40mcube, Rennes), arrival at the FRAC Basse-Normandie, Caen, France.
2001 – Total Symbiose : Triangle France, Friche Belle de Mai, Marseille, France
Sources
- http://www.insituparis.fr/fr/artistes/presentation/5395/tixador_laurent
- http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/04/25/la-chasse-a-l-homme-de-laurent-tixador_1512528_3246.html
- http://www.paris-art.com/interview-artiste/laurent-tixador/tixador-laurent/405.html
- http://www.reseaux-artistes.fr/dossiers/laurent-tixador’lng=fr
- http://chamarande.essonne.fr/laurent-tixador-pont-2013/
- http://www.vice.com/fr/read/laurent-tixador-593-v4n12
- http://www.projetcoal.org/coal/2013/04/03/laurent-tixador-laur%C3%A9at-du-prix-coal-art-et-environnement-2013/