Mandy Barker

Qui est Mandy Barker ?

Mandy est une artiste et photographe Anglaise, diplômée par De Montfort University of Leicester en Master of Arts en photographie. C’est une artiste engagée qui collabore beaucoup avec les scientifiques et GreenPeace, dans le but de sensibiliser les gens à la pollution marine et plus spécifiquement des débris plastiques dans les océans.


Elle a reçu quelques récompenses pour son travail : en 2012 elle a reçu la bourse environnementale de The Royal Photographic Society, et en 2018 un prix par la National Geographic Society pour Recherche et Exploration. La bourse qu’elle a reçu lui a notamment permis en 2012, de prendre part à une expédition scientifiques entre les côtes Japonaises et Hawaïennes, pour observer l’accumulation des déchets notamment après la vague de tsunamis (voir série de photos SHOAL sur son site).


Sur son site, elle explique : (traduction globale et résumée) que le but de son travail est de prendre part et stimuler une réponse émotionnelle chez les personnes qui voient son travail en créant une opposition et une contradiction entre une certaine esthétique, et un message de prise de conscience. Elle explique que son travail est basé sur des recherches scientifiques sérieuses et qu’elle étudie l’impact des débris plastique sur les océans depuis plus de dix ans. Elle espère que son travaille pourra enrayer ce problème environnemental, qui est une préoccupation planétaire.

« The aim of my work is to engage with and stimulate an emotional response in the viewer by combining a contradiction between initial aesthetic attraction along with the subsequent message of awareness. The research process is a vital part of my development as the images I make are based on scientific fact, essential to the integrity of my work. The impact of marine plastic is an area I have documented for more than 10 years and am committed to pursuing through visual interpretation, and in collaboration with science I hope it will ultimately lead to positive action in tackling this increasing environmental problem, which is currently of global concern ».

Son projet est le projet d’une vie. Elle explique lors de diverses interviews que petite elle adorait de se promener sur la plage pour ramasser coquilages et cailloux. Mais qu’au fil des années, elle trouvait de moins en moins de coquillages et de plus en plus d’objets du quotidien. De là est partie sa réflexion : d’où viennent tout ces déchets ? La volonté de faire prendre conscience aux gens était née.

Self life

Le nom de cette série est due à deux choses : les images montre la vie (life) d’objets qui ont à moment donné, été posé sur une étagère (shelf), chez soi ou au supermarché par exemple. Ces photos ont été prise suite à une expédition menée avec l’UNESCO sur l’île d’Henderson. C’est une île inhabitée au milieu de l’océan Pacifique et qui se trouve à plus de 5 000 km du continent le plus proche. Cette île est inhabitée, pourtant la « vie » des déchets plastique y est plus qu’envahissante et fait presque parti de l’écosystème !
L’esthétisme de cette série (à découvrir entièrement sur son site internet), est indéniable. Mais cela va plus loin. On a des déchets submergés qui semblent comme arrêtés par le temps et qui sont clairement identifiables. L’ensemble des objets photographiés représentent un écosystème de pollution, nocifs pour la nature dont ils semblent avoir pris possession. On a presque l’impression en reculant qu’il s’agit d’animaux, de plantes marines, etc.


Par ailleurs, elle a mis à disposition sur le site le type de déchets qu’elle avait pu trouver : « plus de 45 marques reconnues, et affilées à plus de 25 pays différents », elle explique de plus de « six tonnes » de déchets plastiques ont été récupéré sur la fameuse île. Certains objets dataient des années 60.


Sur la première photo, il s’agit de filets de pêche, sur la photo de droite, il s’agit de bouteilles/bidons plastiques dans lesquels de nombreux animaux ont croqué (requins, tortues, poissons etc.). Ces informations sont détaillées sous chaque photo de la série. Ces petites légendes cassent l’idée que l’on se fait au premier abord de ses œuvres d’un point de vu esthétique et pousse les visiteurs des expositions à se poser des questions et à prendre conscience de l’impact désastreux de la pollution des océans.
Pour voir d’autres photos des déchets de l’île d’Henderson, je vous recommande de regarder la série LUNASEA.

« One small step for man, one giant leap for mankind » : « Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’humanité ». « If the first step could be to take responsibility for the ever-increasing production of plastic, this would be one giant leap for mankind, and for the future of the planet. ». Pour elle si un premier pas pourrait être de prendre nos responsabilités concernant la constante augmentation de la production d’objets en plastique, ce serait un pas de géant pour l’humanité et pour le futur de notre planète ».

Penalty

Cette série de photos se concentre sur la pollution marine créée par un objet symbolique pour beaucoup de personnes : le ballon de football. Pour cette série elle a fait appel à son public sur les réseaux sociaux afin de collecter des ballons retrouvés dans la mer, sur les plages etc. Les chiffres sont très parlant et choquant : en quatre mois, « 992 débris marins ont été retrouvé dans le monde ».
Ce projet est de l’approche de la coupe du monde 2014. Son nom vient à la fois de la signification de pénalité (penalty): « une punition pour avoir enfreint une règle au football » et la pénalité ou « le prix à payer pour ne pas avoir fait attention à nos océans, accentuant la surconsommation du plastique et la rendant responsable de son traitement », ici son rejet à la mer.

Symboliquement, « 32 » ballons ont été pris en photo séparément pour représenter le nombre d’équipes qualifiées pour le mondial. Le fond noir est également très symbolique car cette couleur est traditionnellement évocatrice de la mort, du désespoir, ou de la colère.
Joint à cette série de photos, elle met à disposition une sorte de carnet, retraçant son travail et le fruit de ses recherches. C’est très appréciable je trouve car plus personnes ne peut décrédibiliser son travail. Un bon clou au bec pour tous les climato-sceptiques.

Indefinite

Je pense que c’est l’une de mes préférées car elle est faite à partir d’objets non-identifiés et modifié au cours du temps et des différents courants marins. Je trouve ça fantastique et horrifique à la fois. Je suis incapable de définir ce dont il s’agit, donc l’interprétation de ce qu’étaient ces déchets auparavant est libre. Tout le monde peut se reconnaître ici. C’est très intéressant, également car le ton de cette série pour moi, change : désarroi et pessimisme envahissent ces œuvres (d’où les fonds noirs par exemple).
Nous le savons, le plastique met des siècles pour se dégrader : pour un sac plastique c’est environ 400 ans, pour une bouteille en plastique cela peu prendre jusqu’à 1000 ans ! Ces débris agissent ici comme des œuvres historique, dans le sens où elles retracent « l’histoire de l’environnement marin ». Mandy BARKER nous explique que des recherches menées par des scientifiques « qu’à moins qu’il ne soit brûlé, toutes les formes de plastique traditionnelles jamais produites se trouve toujours sur notre planète, dans une forme trop large pour se dégrader, et qui se fragmente indéfiniment en morceaux », « leur dégradation est infinie ». D’où le titre de cette série.

Where am I going ?

La description de cette série est très évocatrice. En effet, on a tous ou presque déjà effectué ou assisté à un lâché de ballons, mais « plus de 90 % des ballons lâchés montent à 5km d’altitude puis éclatent en petits morceaux, les autres se dégonflent petit à petit avant d’attérir la plupart du temps, dans la mer. ».
La question posée dans le titre de cette série est une question que personne ne se pose vraiment ou bien, les personnes se la posent, savent très bien où ces derniers finissent puis gonflent un autre ballon. Avec cette série, pas moyen d’ignorer la réponse, elle est sous nos yeux. Le résultat de ces soirées, de ces mariages et anniversaires… Cette tradition étouffe les espaces sous-marins, paradoxal pour un objet remplit d’air… L’autre paradoxe tient dans la symbolique du ballon : le bonheur (utilisé en temps de fête) et qui ici, dans ce contexte, n’évoque que dévastation et pollution.
Cette série est très réussie, encore une fois des informations supplémentaires sont disponibles sur le site et je ne vais pas les paraphraser, et les légendes sous chaque série et photo, appuie sur le parti pédagogique du travail de Mandy BARKER.
La composition est sublime, les couleurs contrastes avec le fond noir. Cette série restitue la joie apportée par ces petits ballons en plastique et les fait exploser. Parfois on même l’impression que les morceaux de ballons s’envolent à nouveau vers le ciel.

Cette artiste est une source d’inspiration. Elle poste même des vidéos où elle montre comment elle travaille. Ses photos ne sont pas immergées mais prises sur un feuille en papier, ce qui montre de derrière, il y a eu un réel travail d’édition et de recherche. C’est magnifique. Certes, Mandy BARKER nous a montré comme réutiliser des déchets pour leur donner une nouvelle vie : une vie écologique, esthétique, pédagogique et critique.

Grâce à des artistes tels que Mandy BARKER, beaucoup de prises de consciences continuent encore de se faire et impactent de plus en plus l’éducation des futures générations. Globalement, les gens on une vision plus lucide sur les conséquences de la pollution, non seulement de ses effets néfastes sur l’environnement mais également, comme le veut le cycle perpétuel de la vie et de la nature, de ses effets néfastes sur notre vie à nous, humains et sur les futures générations. Le prouve les 21 COP (= « réunion annuelle où les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changement climatiques (CCNUCC) se retrouvent pour échanger sur la lutte contre le réchauffement climatique »).