Musique électronique

Origines de la musique électronique

La musique électronique est un type de musique qui a été conçu à partir des années 1950 avec des générateurs de signaux et de sons synthétiques. Avant de pouvoir être utilisée en temps réel, elle a été primitivement enregistrée sur bande magnétique, ce qui permettait aux compositeurs de manier aisément les sons, par exemple dans l’utilisation de boucles répétitives superposées. Ses précurseurs ont pu bénéficier de studios spécialement équipés ou faisaient partie d’institutions musicales pré-existantes. La musique pour bande de Pierre Schaeffer, également appelée musique concrète, se distingue de ce type de musique dans la mesure où son matériau primitif était constitué des sons de la vie courante. La particularité de la musique électronique de l’époque est de n’utiliser que des sons générés par des appareils électroniques.

Le désir des compositeurs de construire des instruments électriques, puis électroniques, date de la fin du xixe siècle. Les premiers instruments ont été le fruit de recherches souvent longues. Ces recherches visaient au départ à élargir l’instrumentarium orchestral et à permettre de nouvelles recherches de timbre. Citons pour mémoire : l’electromusical piano et la harpe électrique d’Elisha Gray et Alexander Graham Bell (1876), le singing arc de William Du Bois Duddell (1899), le telharmonium (ou dynamophone) de Thaddeus Cahill (1900), l’ætherophone ou thérémine de Lev Theremin (1920) et l’électrophon ou sphärophon de Jörg Mager (de) (1921). Ces instruments tiraient tous parti des tubes électroniques et dont la diversité des sonorités était, malheureusement pour leur développement commercial, proportionnelle à leur encombrement.

Histoire de la musique électronique

On associe généralement au Français Pierre Henry la paternité de la musique électronique : il est un des fondateurs d’un nouveau genre né à la fin des années 40 : la musique concrète. Cette dernière se construit de manière empirique à partir d’éléments préexistants, empruntés à n’importe quel matériau sonore, qu’il s’agisse de bruit ou de musique. Une définition donnée par Pierre Schaëffer. C’est une nouvelle façon de concevoir la musique, qui se défait du principe fondamental des notes de la gamme. La musique n’est donc plus uniquement hauteurs de sons (notes) mais «sons» et «éléments sonores».
Certains remontent encore plus loin sur la frise chronologique en évoquant un traité paru en 1913 «L’Art des bruits». Pour d’autres, le mouvement Dadaïste constitue le tout premier mouvement artistique majeur de ce siècle…

Il faut cependant attendre les années 60 pour voir certains musiciens sortir de la musique populaire chantée, tout d’abord du côté britannique. Tandis que les Beatles et les Rolling Stones déchaînent les foules, on voit déjà apparaître en parallèle des groupes de « rock psychédélique », comme Soft Machine, Pink Floyd ou Franck Zappa, au discours musical déjà plus élaboré.
Peu après, John Cage ou Phil Glass donnent naissance à une vague de groupes allemands qui n’hésitent pas à mélanger les sons de l’époque aux sons électroniques. On peut citer Tangerine Dream, Can ou Kraftwerk. On parle alors déjà de musique industrielle. Ralf Hütter et Florian Schneider, les fondateurs, n’hésitent pas à inclure des bruits de la vie courante dans leurs chansons : Autobahn (autoroute), Radio Activity (radio activité), Trans-Europe-Express, Computer World (monde d’ordinateurs) imposent un nouveau style.

Fin des années 70, le concept de musique électronique commence à prendre forme. Il est précédé par le mouvement New Wave et sa «nouvelle vague» de Punk, plus radical (et surtout plus bruyant). Plusieurs tendances novatrice émergent : la pop futuriste (Ultravox, XTC, Talking Heads…), l’Electro-pop (Depeche Mode…) et le rock synthétique (Human League…). La popularisation de l’électronique est née et s’attache déjà à des grands noms (DAF, Front 242′).

Les premiers samplers apparaissent dans la musique typique de la culture noire américaine en 1982. On parle également d’échantillonneurs: ce sont des machines qui permettent de «capturer» un son et de le jouer. Les boîtes à Rythmes, type TR 808 de Roland, les vocodeurs et les séquenceurs de basse (TB 303 Roland) sont utilisés pour fabriquer cette nouvelle musique. Les premiers scratches des DJ font leur apparition. L’Electro-funk est né, accompagné du smurf et du breakdance, puis du glorieux hip-hop.

La ville de Detroit va rapidement adopter ces nouvelles techniques sonores et connaître une véritable révolution technologique via la musique. Le début des années 80 signe le commencement d’une sorte de métissage sonore avec la New Wave robotique. Des artistes comme Derrick May et Kevin Saunderson imaginent une musique futuriste faisant le lien entre la soul produite au début des années 60 par la Motown, la pop anglaise et le son de Kraftwerk.

C’est ainsi qu’émerge la Techno. Une musique caractérisée par des sons synthétiques, issue « du mariage heureux de l’ordinateur et des synthétiseurs ». Mélange de house, de new wave, de rythme funk, la house est la mère du genre électronique, du nom de Warehouse ( « entrepôt », nom du club où est née la house).
Le mouvement s’enracine dans les rave-parties (de l’anglais « rave », qui signifie « délirer ») en Angleterre. Ce sont d’immenses rassemblements clandestins, dans des lieux isolés ou désaffectés pour la plupart, où plusieurs centaines voire milliers de personnes se réunissent ensemble pour danser librement. Lorsque le mouvement prend de l’ampleur et s’étend, il est très vite réprimé (notamment à cause de la circulation massive de drogues dures), ce qui renforce encore plus la hargne des jeunes revendicateurs de liberté.

C’est lorsque cette volonté de défendre le monde underground s’affirme que l’on commence à entendre parler de la spiral tribe, aux alentours des années 90.

D’abord participants de ces raves parties et amateurs d’acid house, ces jeunes londoniens ressentent vite le besoin de s’exprimer dans ce monde de la nuit. ils organisent leur première vraie fête en octobre 1990 au royaume-uni, et adoptent vite un mode de vie nomade proche de ceux des travellers; camion aménagé avec les moyens du bord, ils transportent leur matériel de sonorisation, leurs décorations, et sillonnent les routes à la recherche de fêtes et de lieux où en organiser. Les Spiral Tribe lançent alors progressivement le mouvement free party, encore largement pratiqué et controversé aujourd’hui. Ce mouvement consiste en l’organisation de fêtes qui s’apparentent aux raves, mais de manière clandestine et dans des lieux sauvages tels que les forêts où les complexes désaffectés. Ils inspirent de plus en plus de groupes, et c’est lors du festival sauvage de castlemorton (qui a lieu en 1992 et attire près de 40 000 participants) qu’ils sont arrêtés et qu’on les accuse de « conspiration en vue de créer un trouble d’ordre public ». le procès qui a lieu en 1994, est un des plus couteux de l’histoire britannique et a pour effet de largement médiatiser un mouvement jusqu’alors fantôme.
Naît entre temps une politique de répression des mouvements festifs sauvages, et explicitement dirigée contre la culture techno, qui pousse les spiral tribe à s’exiler vers la France.

C’est lors de cet exil, suivi de voyages en Italie, en Espagne ou bien en Europe de l’Est, que le mouvement des free parties explose littéralement. D’autres sound system aujourd’hui célèbres tels que Metek, Ubik, OQP, Heretik, Tomahawk ou Foxtanz se joignent à l’aventure, et on entend alors de plus en plus parler d’événements immenses tels que les Teknival de Tarnos ou de Beauvais, de travellers qui jouent au chat et à la souris avec la loi et les services de police,mais aussi d’une démocratisation inquiétante de la drogue au sein de telles fêtes.

Cette partie de l’histoire de la culture rave et techno a eu pour effet de faire naître de nombreuses variantes de musique electronique comme l’acid techno, l’acidcore, la hardtechno, le breakbeat, le hardtek, la psy-trance ou la tribe. Elle a contribué à des modes de vie et de fête alternatifs qui peuvent être très épanouissants, mais qui soulèvent de nombreuses questions et controverses du fait de l’égarement qui survient pour nombre de ceux qui s’y immergent trop aveuglément.

En bref, cette musique, comme nos sociétés, évolue et évoluera encore. Il existe déjà plus d’une centaine de sous-genres, et les djs ne cessent d’innover en les croisant les uns les autres. Toutefois, l’aspect purement commercial dope de plus en plus la production. Jusqu’où la culture techno survivra-t-elle encore ?

Sources


http://techno-world.forumactif.com/forum
http://fr.traxmag.com/
http://fr.traxmag.com/article/30443-raves-en-france-comment-tout-a-commence
http://www.technopol.net/component/content/article/23-organisateurs/128-specificitesmouvementtechno
http://mixmag.fr/feature/10-documentaires-sur-la-musique-electronique-a-voir-absolument/25

Récapitulatif des genres de musiques électroniques


La musique électronique, en particulier au cours des années 1990, a donné naissance à beaucoup de genres et de styles et de sous-styles. Même si on ne peut parler de frontières rigides ou clairement définies, on peut sommairement identifier de manière non-extensive :

-des styles contemporains : électro-acoustique ou acousmatique, musique pour bande, concrète et improvisée;
– des styles expérimentaux : krautrock, musique planante, improvisation générative, nu jazz, rock progressif, new wave, coldwave, post-rock, industriel, electro, electronica, intelligent dance music et turntablism, witch house;
– des styles dédié à la danse : house, deep house, Chicago house, acid house, techno, techno de Détroit, techno minimale, progressive, acid techno, EDM, breakbeat, drum’n’bass, jungle, makina, hardstyle, hardcore, hardtechno, tribe, terrorcore, trance, trance psychédélique (psytrance), trance goa, garage house, ghetto house, guetto techno, freestyle, new beat, dance, Dream house, Fidget, Dutch House, Jumpstyle…
– des styles dits de « chill-out » : ambient, downtempo, dub, illbient, trip hop, chillstep.

Pour les plus curieux, découvrir tous les genres musicaux avec extraits et playlists :

Liens

Frise musicale : https://musicmap.info/

Des chaînes YouTube sympas pour en apprendre plus sur l’électro actuelle :

[[https://www.youtube.com/channel/UCPgH1KIGI1Zrp0mqy99kgkg Felckin]]

Documentaires et reportages sur la musique électronique :
http://mixmag.fr/feature/10-documentaires-sur-la-musique-electronique-a-voir-absolument/25
http://fr.traxmag.com/video/40336-l-excellent-documentaire-sur-manu-le-malin-est-enfin-disponible-sur-youtube

Musique électronique et cinéma :
https://www.senscritique.com/liste/Histoire_de_la_musique_electronique_au_cinema/86676
https://www.lebeaubug.fr/la-musique-electronique-au-cinema/
https://www.youtube.com/watch’v=kcJELryFnPs