Nan Goldin

Nancy Goldin dite  »Nan Goldin » est une photographe majeur du XXème siècle. Elle est née le 12 septembre 1953 aux Etats-Unis.

Nan Goldin est connue pour retranscrire le réel au travers de ses photographie. Elle s’attache à rendre compte des choses qui l’entourent comme si elle était reporter.

Démarche artistique de Nan Goldin

Jamais Nan Goldin ne quitte son appareil photo : ses images sont sa mémoire et elle ne cache rien. C’est d’ailleurs ce qui caractérise le plus cette surprenante photographe : son authenticité, son goût du vrai, sans censure. «Rien n’était calculé» dit-elle à plusieurs reprises. On voit dans ses photographies des individus comme ils sont. On ressent cette authenticité dans ses images parfois floues, mal cadrées, dans une lumière crue ou avec un flash de face. De cette manière elle casse toutes les règles de la photographie classique et s’inscrit au coeur de la contre culture américaine.

Ensuite l’œuvre de Nan Goldin est quasiment autobiographique et est fortement influencée par son parcours personnel. C’est marquée par le suicide de sa soeur que l’artiste s’initie à la photographie en capturant des clichés de sa famille. Pour elle la photographie est un moyen de surmonter cette épreuve et fait office de thérapie. C’est aussi un moyen de garder une trace de son existence.

«J’ai commencé à prendre des photos à cause du suicide de ma soeur. Je l’ai perdue et je suis devenue obsédée par l’idée de ne plus jamais perdre le souvenir de personne.»

Nan Goldin

Par la suite ses photographies resteront dans l’état d’esprit de ses premières oeuvres. Nancy raconte les vies de ceux qui l’entourent avec une forme de bienveillance comme lorsqu’elle photographie les membres de sa famille.

L’oeuvre de Nan Goldin est le reflet de sa vie. Cet aspect est tout particulièrement visible dans les autoportraits de la photographe, puisque la plupart du temps, elle se met en scène en utilisant un cadrage rapproché, et qui induit une intimité avec la photographe.

Même dans les photographies où elle n’apparait pas, on sent sa présence. Elle est omniprésente, non seulement au travers du regard que portent ses amis sur elle en hors-champ, mais aussi au travers du regard qu’elle porte sur eux. Sa manière de les photographier lui est propre. Elle porte en effet un regard plutôt bienveillant sur les sujets qu’elle photographie.

The other side, 1992

Malgré la tendresse présente dans ses oeuvres, Nan Goldin aime aussi rentrer dans l’intimité de ceux qu’elle photographie. Le spectateur dans une position de voyeur devient de ce fait acteur de la scène. Bien souvent le regard des sujets braqués sur l’objectif donne au spectateur la sensation de vivre le moment à la place de Nan Goldin. Dans certaines photographies elle laisse le spectateur face à lui même dans une chambre vide ou un désert.

Les interprétations faussée des journalistes et des critiques d’arts ont participé à la mauvaise perception de l’oeuvre de Nan Goldin. Elle fut même parfois censurée à cause de ses images « trash ». Même si l’aspect transgressif de son oeuvre est indéniable pour elle il s’agissait surtout de rendre compte de sa vie et de celle de ses proches.

«Pour moi, prendre des photos, c’est comme toucher quelqu’un, c’est une forme de tendresse.»

Nan Goldin

Les sujets abordés par Nan Goldin sont variés. Ses photographies traitent d’amour, d’amitié, de mythologie, de religion, de la maladie et de la mort. Ce sont certes des thèmes universels et inhérents à l’art, mais elle les aborde de façon très personnelle.

Aujourd’hui elle photographie les bébés de ses amis. C’est comme pour lancer un nouveau cycle après ses photos évoquant la mort. Elle évoque ainsi un autre sujet propre à la vie et l’humanité.

Biographie de Nan Goldin

Nan Goldin grandit dans un milieu bourgeois du Maryland. C’est pendant son adolescence qu’elle s’initie à la photographie sur les conseils de ses professeurs. Pour elle prendre des photos devient une sorte de thérapie, un moyen de mémoire.

C’est 1972 à l’école des beaux-arts de Boston qu’elle rencontre David Armstrong qui devient l’un des principaux sujets de ces photographies. C’est grâce à lui qu’elle s’intègre à la communauté LGBT de Boston qui est à l’époque encore très marginalisée. L’un des aspects de son travail s’attache ensuite à documenter la vie de ce groupe. De cette manière elle lutte contre l’invisibilisation de cette communauté.

C’est au lors son déménagement à New York en 1978 que l’aspect des photographie de Nan Goldin change. Elle passe du noir et blanc à des couleurs saturées produites par la lumière des Néons.

L’oeuvre majeure de Nan Goldin The Ballad of Sexual Dependency

C’est pendant cette periode Newyorkaise que nait la plus grande oeuvre de Goldin The Ballad of Sexual Dependency. Cette oeuvre regroupe plus de 800 photographies qui sont projetées avec de la musique dont des morceaux de James Brown, Maria Callas ou encore The Velvet Underground. L’oeuvre retranscrit 16 années de la vie Nan Goldin marquées par la mort de ses amis et le sida qui décime la communauté LGBT dans les années 80.

The ballad of sexual dependancy Aperture, 1986

Les principaux thèmes abordés dans cette oeuvre sont la fête, la drogue, la violence, le sexe et l’angoisse de la mort. Goldin veut photographier la vie telle qu’elle est, sans censure, sans filtre et montrer le comportement des hommes face à la vie. Au travers de ses photos elle montre la condition humaine, ses joies, ses désillusion, sa dureté.

«Nous sommes liés non par le sang ou un lieu, mais par une morale semblable, le besoin de vivre une vie pleine et pour l’instant présent, une incrédulité en le futur, un respect similaire, de l’honnêteté, un besoin de repousser les limites et une histoire commune.»

Nancy Goldin à propos de son oeuvre The ballad of sexual dependancy Aperture

Nan Goldin n’a pas de tabou et veut montrer l’entièreté de ce qui fait son existence. Elle va par exemple jusqu’à se photographier après avoir été battue par son copain qui l’a pratiquement éborgné.

Nan Goldin après avoir été battue par son petit ami.

Cette photographie fait partie de la série All By Myself qui s’attache à montrer l’état de délabrement physique et mental de Nan Goldin. Avec cette oeuvre elle continue sa thérapie artistique entamée après le suicide de sa soeur. En étalant ainsi sa vie elle arrive à mieux se comprendre et s’accepter.

«Ce qui m’intéressait le plus c’est de photographier le comportement physiques des gens, leur sexualité, leur identité sexuelle. Dès le début de mon travaille sur les travestis, je les percevais déjà comme un troisième sexe.»

Nan Goldin

Depuis 2007 Nan Goldin vit entre Londres et Paris. Son travail est aujourd’hui plus apaisé et traite de sujets plus légers. C’est comme un nouveau cycle dans son travail, après avoir traité de la mort elle célèbre la vie.

Nan Goldin fait partie du groupe nommé Five of Boston, composé des photographes David Armstrong, Mark Morrisroe, Jack Pierson et Philip-Lorca diCorcia.

Quelques oeuvres de Nancy Goldin

Self-Portrait on the train, 1992
Cookie in Hawaï, 1986
The other side, 1992

Documentaires sur l’artiste

Sources