Robert Morris

Biographie de Robert Morris

Robert Morris est un Artiste conceptuel, sculpteur, Écrivain et Chorégraphe Américain. Il est né à Kansas City (Missouri), le 9 Février 1931.
De 1948 à 1950 il fait ses études à l’institut d’art de Kansas city.
De 1950 à 1951 il intègre l’école des beaux arts à San Francisco.
Reprenant par la suite ses études, il obtiendra en 1962 son diplôme en histoire de l’art à l’université Hunter à New York faisant sa thèse sur le sculpteur Roumain Constantin Brancus.

Débuts artistiques dans la peinture et dans la danse.

Il commence sa carrière artistique dans les années 1950 en tant que peintre en peignant dans le sillage de Jackson Pollock, s’inspirant de son style. Robert Morris travaille avec un échafaudage, accompagné d’une peinture à l’huile peu diluée, qu’il applique méthodiquement d’un bord à l’autre de la toile avec des journaux ou avec les mains. Une technique qu’il abandonnera en 1959 pour s’investir dans la danse et le théâtre au côté de son épouse Simone Forti à New York. Il participe aux performances de la Monte Young et de la Judson Church. Ce qui l’intéresse dans la pratique de la danse, c’est l’idée d’un corps évoluant dans l’espace et le temps, mû par ses propres mouvements. Il crée ses propres chorégraphies, en fabricant des formes contreplaquées, des reliefs en plomb ou encore réalise des dessins écriture. Il fabrique également des objets parallélépipèdes ou plans inclinés en contreplaqués dont la manipulation faisait partie des tâches à accomplir et aidait le danseur dans ses mouvements.

Œuvres minimalistes

C’est de la création de ces objets que sont nées ses œuvres minimalistes proposant des formes aux volumes essentiellement orthogonaux, aux contours découpés et aux matières rigides. Mais souvent ses formes géométriques font références à des productions issues de civilisations anciennes. L’une des premières œuvres que Robert Morris réalise au début des années 1960, évoque un pilier coiffé d’un chapiteau, comme on en voit dans les temples Grec.  » Ces formes vides », plus tard appelées « formes unitaires », sont des gestalts, des formes simples et invisibles. C’est un objet placé dans une situation qui inclut le spectateur. L’art naît selon lui de la relation qui s’établit entre le spectateur, l’objet et l’espace, c’est une sorte de théâtralité, s’appréhendant dans le temps et l’espace.
Robert Morris s’intéressera à l’empreinte par sa temporalité mémorielle dont les enregistrements sonores et photographiques sont également présents dans son travail. Il cherche ainsi différents moyens pour piéger le temps. L’une de ses œuvres les plus célèbre est « Box with the sound of its own making » (1961).

Une boîte qui donne à entendre le bruit de sa fabrication capté sur une bande magnétique qui tourne en boucle, l’empreinte sonore rejoue à l’infini le moment de conception de l’objet achevé. Dès 1963, l’empreinte de fragment de corps est un motif récurrent dans le travail de Robert Morris. La mémoire est en effet une préoccupation importante pour lui, sa réflexion le mène à la manipulation des souvenirs intitulant une de ses œuvre « Mnémosyne » qui est dans la mythologie Grecque la déesse de la mémoire.
Robert Morris dans ses travaux à chercher à mettre en place un dispositif privilégiant une expérimentation immédiate de l’œuvre, capable de confirmer le spectateur.

L-beams

En 1965 il présente des formes tronquées ou dispose plusieurs fois le même objet dans des positions différentes comme les « L-beams ».

En obligeant le visiteur à tourner autour pour prendre conscience d’abord dans un premier temps de la difformité de la pièce et dans un second temps de la répétition de la même forme qui paraissait dissemblable de par la disposition des objets. Robert Morris étend son expérience à l’extérieur, l’amenant sur le plateau de Nazca (Pérou). L’artiste estime qu’il est nécessaire de se confronter à l’œuvre, de déplacer son corps dans l’espace, de la placer en relation avec l’œuvre.

En 1966 il publie « Notes on sculpture » qui répondra suite au critique de la construction du minimal art.

Robert Morris et le Land Art

En 1967 il crée « Steam » (vapeur)

Steam, 1967

C’est un modèle de land art remplissant la galerie entière avec des tas de terres et de feutre. Mais en 1968 dans un article publié « anti-form », il s’oppose au choix du minimalisme et fait part au public d’un changement d’orientation de son travail en proposant une sculpture souple. Il va ainsi valoriser la matière, en montrant ces imperfections et en suivant un but d’autodestruction, de dégradation. Son travail montre la matière à un moment donnée de sa chute, créant ainsi des sculptures molles en développant un aspect de l’anti-forme.

A partir de 1967 Robert Morris commence à travailler avec le feutre. Matière qu’il entasse, empile, plie, découpe, suspend, drape dans une agréable progression de formes. Avec la complicité de la gravité le feutre se laisse aller dans l’espace. Un travail en transition, transformation, évolution qui implique physiquement le spectateur. Entre minimalisme et post minimalisme, Form et « Anti-Form ».

« Wall-Floor Slab » Sprüth Magers Berlin London, 1964

La figuration

Dans les année 1970, il évoluera vers l’art de la figuration. Robert Morris qui touche tout art, exposera à la galerie de Castelli en 1974, se montrant torse nu en tenue sadomasochiste, il met en avant la puissance de l’art avec celle d’une force physique, spécifiquement vers la violence.

Le retour aux sources

En 1998 il arrête d’enseigner l’histoire de l’art à l’université Hunter de New York après avoir enseigné 34 ans. Mais il continu ses activités artistiques, on retrouve en effet plusieurs travaux, dont le « labyrinthe », exposé en 1999 qui évoque également un personnage grec Dédale, qui est connu pour être un sculpteur, un grand architecte ayant conçu un labyrinthe pour emprisonner le minotaure. Ce labyrinthe réalisé par Robert Morris, comporte de nombreuses pièces constituant des messages cachés de la société où nous vivons, en nous montrant de multiples voies qui sont sans issue. Cela nous amène à une perte d’orientation caractérisant nos vies, provoquant angoisse et peur, que l’on peut traduire comme une sorte d’emprisonnement. Selon lui, notre esprit recherche toujours des situations cohérentes, logiques, et le labyrinthe est l’inverse évoquant un univers sans fin constitué de fausses routes et de propositions mensongères.

Dans certains couloirs du labyrinthe on découvre des vidéos dévoilant un objet, un corps (le spectateur) et un espace (labyrinthe). A nous, spectateur de nous y perdre afin de retrouver une sortie.

Expositions de Robert Morris

  • 2003 The Lemma LeadsM, Leo Castelli Gallery, New York
    Blind Time Drawings, Haim Chanin Fine Arts, New York.
  • 2002 Finch College Project, 1969, recrée et installe au Whitney Musée l’exhibition ?Into the Light,’
  • 2002 Drawings, Leo Castelli Gallery, New York.
    Melencolia II, a permanent site-specific installation in marble, Collaboration with Claudio Parmiggiani, Collection of Giuliano Gori, Fattoria di Celle, Santomato, Pistoia, Italy.
    Hegel’s Owl, a permanent site-specific installation in Carrara, Italy.
  • 2000 Robert Morris: Early Felts, Leo Castelli Gallery, New York.
    White Nights, Le Musée d’art contemporain, Lyon, France.
    Fiberglass, Lead, Felt 1963-1966, Ileana Sonnabend Gallery, New York.
  • 1999 Robert Morris: Retrospective of Prints and Multiples 1952-1998, Maison Levanneur, Centre national de l’estampe et de l’art imprimé, Chatou, France.
    Labyrinth, Le Musée d’art contemporain, Lyon, France.
  • 1998 Steel sculptures, Pietro Sparta Gallery, Chagny, France
  • 1998 Robert Morris: Retrospective of Prints and Multiples 1952-1998, Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire, Geneve, Suisse.
    Mirror Works and the film Mirror, 1969, Le Musée d’art contemporain, Lyon, France.
    Robert Morris: The Rationed Years and Other New Work, Leo Castelli Gallery, New York.
  • 1997 Horizons Cut: Between Clio and Mnemosyne, Leo Castelli Gallery, New York.
    Tar Babies of the New World Order, Nuova Icona, Venice, Italie.
  • 1995 Mirrors, Williams College Museum of Art, Williamstown, Mass. Work in the collection of Williams College Museum of Art.
    Robert Morris: The Mind/Body Problem, Retrospective Exhibition, the Deichtorhallen Museum, Hamburg, Germany.
    Steam, site-specific work filling the interior courtyard of the Musée d’art contemporain, Bordeaux, France.
    Tempora Caeca, installation of wall drawings and Blind Time IV: Drawing with Davidson, 1991, Fattoria di Celle, Santomato, Pistoia, Italy.
    Robert Morris: The Mind/Body Problem, Retrospective Exhibition, Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, France.

Publications littéraires

  • 1998 TELEGRAM / THE RATIONED YEARS, published by JRP Editions, Geneve, Suisse.
  • 1993 Publication of Continuous Project Altered Daily: The Writings of Robert Morris, Cambridge, Mass., MIT Pres
  • 1966 Février, ‘Notes on Sculpture,’ publié in Artforum

Sources