Tony Oursler est un artiste américain, né en 1957 à New York, travaillant principalement la vidéo et l’installation.
Il extrait l’œuvre vidéo du cadre de l’écran: projetées sur des objets, des architectures ou des formes ovoïdes évoquant des ballons, les vidéos de Tony Oursler prennent un caractère hybride, à la fois comique et inquiétant.
Tony Oursler étudie au California Institute of the Arts de 1976 à 1979. Ses professeurs sont alors Michael Ascher, John Baldessari et Kaare Rafoss.
Tony Oursler, qui est issu d’un milieu littéraire, s’intéresse très tôt aux arts visuels, à la littérature et à la musique. C’est au California Institute of the Arts que Tony Oursler crée ses premières bandes vidéos et qu’il fait la connaissance de Mike Kelley avec lequel il crée en 1977 le groupe « The Poetics », groupe de punk-rock expérimental dissous en 1983.
Tony Oursler, à partir de l’année 1977, intègre ses vidéos dans des installations figuratives et narratives, constituées de décors et de personnages au caractère hybride, à la fois burlesque et tragique. Il est particulièrement connu pour ses installations qui confrontent le spectateur à d’étranges personnages projetés à partir de vidéos. Coincés dans des positions inconfortables, sous un canapé, sous une chaise ou sous un matelas, ils appellent à l’aide ou regardent fixement le spectateur.
Au travers d’une grande variété de supports (vidéo, sculpture, film, photographie, informatique), Tony Oursler explore la distinction, qui tend à disparaître, entre le réel et l’imaginaire. Son travail va de la simple projection d’une vidéo à son intégration dynamique dans la sculpture.
Sous la double influence des effets spéciaux et des nouvelles technologies, l’œuvre de Tony Oursler explore leur pouvoir d’imitation des capacités spirituelles et émotionnelles de l’homme. Il utilise notamment la projection d’images de corps ou de fragments de corps sur des sphères suspendues, ou des poupées posées sur le sol.
Il supprime certaines de ses propriétés comme le cadre, à travers des univers spectraux, posant la question de l’humain et du non humain.
Tony Oursler apparaît dès le premier Arte Video Night, avec son installation Switch-The philosophers, projection d’images de personnalités excentriques sur des poupées, qui apparaît avec la collection du Centre Pompidou.
La thématique développée par Tony Oursler demeure le corps humain mis à mal par le monde contemporain. Pour cela, il réduit ce corps, le fragmente et le désintégre. Des poupées de chiffon, au visage vidéo, qui se perdent et révèlent ainsi l’invasion du monde réel par l’image. Il met en place une simulation du vivant en utilisant plusieurs sortes de médias, pour délivrer un message, à travers ses personnages. Il reprends les éléments liés à la fantasmagorie pour mettre en place ses installations, avec l’utilisation de la lumière, de la fumée, et de l’image projetée. La suppression du cadre et le projection sur de la fumée sont important dans son travail. A travers son art il veut que le spectateur se regarde de manière extérieure.
Depuis le début des années 1980, Tony Oursler participe à de nombreuses expositions collectives et personnelles à travers le monde.
Œuvres
Tony Ourlser réalise en 1976 sa première bande vidéo, Joe, Joe’s Woman and Joe’s Transsexual Brother, qui met en scène des jouets (Barbie et GI Joe) sur une intrigue qui joue, de manière ironique, avec la définition du spectacle télévisuel selon Oursler: sexe et violence. Il dit que tous les éléments de base, sur lesquels il continue de travailler, se trouvent déjà dans ce vidéogramme. Avant de terminer ses études, il élabore quatre autres bandes vidéo: Diamond (Head), Life, Good Things and Bad Things, Rosey Finger of Dawn. Sa première présentation publique a lieu dans une exposition collective, en 1978, à l’Institute of Contemporary Art de Los Angeles. L’année suivante, il présente ses œuvres, toujours en collectif, notamment à New York et à la 11e Biennale de Paris.
Sa première manifestation personnelle, intitulée One Choice, a lieu à l’University of California de Berkeley. Il expose, la même année, successivement à New York et Chicago (Video Viewpoints). En 1982, il montre l’ensemble de ses bandes vidéo à la Kitchen [The Kitchen Center for Music, Video and Dance] de New York. Les bandes des années 80 mettent en scène des personnages (en pâte à modeler, en carton, acteurs en costumes…) qui tous ont en commun un comportement social et sexuel déviant. Ces « marionnettes » évoluent à l’intérieur de décors expressionnistes dont les artifices de mise en scène rappellent l’univers de Méliès pour ironiser sur les mythes et les conventions de la culture télévisuelle. Parmi les réalisations de l’artiste, on trouve The Loner (1980), récit d’un paranoïaque errant dans un univers où règne l’obsession macabre et l’aliénation sexuelle, et Grand Mal (1981), un conte extravagant sur le malaise culturel postmoderne. Tony Oursler réalise à Los Angeles en 1983 une performance avec Mike Kelley (X Catholic). En 1984, il participe à The Luminous Image au Stedelijk Museum d’Amsterdam.
Jusqu’en 1985, il expose essentiellement aux Etats-Unis. Le Centre Georges Pompidou, en 1986, lui permet de réaliser une installation importante, Sphères d’influence, conçue comme un parcours où la ville de Paris sert de cadre à un voyage dans le monde psychologique et les folies du quotidien induites par la technoculture.
En 1987, il participe à l’exposition L’Époque, la mode, la morale, la passion à Paris (Centre Georges Pompidou) et à la documenta 8 de Cassel. Le « Lieu », Centre d’art actuel, au Québec, accueille en 1988 l’exposition Tony Oursler’s Works. Tony Oursler expose, toujours en 1988, au Los Angeles Center for Photographic Studies avec Constance Dejong, avec qui il réalisera l’année suivante – comme en 1996 et 1997 – une performance (Relatives) à la Kitchen. Constance Dejong est un auteur dont les performances se perçoivent comme une extension naturelle de son travail sur l’écriture. Elle collabore également avec Tony Oursler pour la réalisation de Joy Ride’. Entretemps, celui-ci réalise à New York Constellation: Intermission.
En 1989, à Dusseldorf, l’exposition Drawings, Objects, Videotapes montre divers aspects de sa création.
A la galerie Segue, à New York, il conçoit On Our Own. L’année suivante, c’est à San Francisco qu’il crée Dummies, Hex signs, Watercolours. Dans les années 90, Tony Oursler poursuit et développe son travail sur les bandes et les installations. Les marionnettes quittent l’espace du moniteur pour envahir l’espace du spectateur. Il élabore ses fameuses « poupées », pantins de chiffons à l’aspect anthropomorphique animés par une vidéoprojection.
Depuis ses débuts, Tony Oursler se signale par ses représentations d’un corps agressif où les instants privilégiés sont le cri, la lamentation, la convulsion, la répétition et l’hystérie. Le son et les textes occupent une place de première importance dans son travail quant à l’impact qu’ils suscitent sur le spectateur. L’agressivité manifestée dans ses œuvres s’accentue avec les mannequins animés. Tony Oursler fait sortir le médium vidéo de son état hypnotique en le retirant de l’espace plat du moniteur pour le réinstaller à l’intérieur du monde. Il déclare: » Les poupées sont une solution pour assurer cette transition vers ce monde […], elles prennent la place du moniteur et le déplacent […]. La vidéo n’agit plus comme une fenêtre à travers laquelle on regarde, elle est devenue quelque chose de physique. » Ces incarnations anthropomorphes, on les entend crier (Weeping Woman, 1993) ou soliloquer (Phobic et White Trash, 1993), voire s’interpeller (Anne et Daisy, 1995).
A La Haye, en 1992, il présente une œuvre intitulée F/X Plotter, 2 Way Hex au Kijkhuis, puis, avec James Casabere, une performance, Station Project, au Kortrijk Railway Station. En 1993, White Trash/Phobic circule de Genève à Berlin en passant par New York. Puis il expose Dummies, Dolls, and Poison Candy à la Ikon Gallery de Birmingham. Il poursuit la série à la galerie Metro Pictures de New York avec Dummies, Flowers, Alters, Clouds, and Organs. En 1995, en collaboration avec Constance Dejong et le musicien Stephen Vitiello, Tony Oursler conçoit un CD ROM pour le Dia Center for the Arts de New York. La même année, une grande exposition itinérante lui est consacrée: Tony Oursler, Dummies, Clouds, Organs, Flowers, Watercolors, Videotapes, Alters, Performances and Dolls, qui voyagera de Francfort à Strasbourg et de Genève à Eindhoven. A Oslo, il monte Hysterical. Le Van Abbemuseum de Eindhoven lui consacre également une exposition en 1996. A cette date, il réunit, avec Mike Kelley, ses travaux audio en un coffret de trois CD, intitulé The Poetics : Remixes of Recordings from 1977 to 1983, des œuvres issues d’une collaboration avec le groupe « The Poetics » dans les années 70, durant leurs études au Cal Arts. Ce groupe expérimentait la performance par des spectacles de danse, des comédies et des travaux sur le son et la musique.
Toujours en 1996, Tony Oursler conçoit pour les collections du Centre Georges Pompidou, une installation, réalisée en fonction du site, qui exploite différents registres de la conversation, du cours philosophique à la culture pop, du discours sur le développement personnel à la discussion sur la vérité. En 1997, à la documenta 10 de Cassel, il présente avec Mike Kelley l’installation The Poetics Projects, 1977-1997. Dans le courant de l’année, il montre à Philadelphie Judy, une installation sur les troubles de la personnalité et sa relation aux médias, puis Tony Oursler: Colours, Heads and Organs à Los Angeles et Tony Oursler, Guilty à Chicago. L’année 1997 se termine par l’exposition Tony Oursler au capc de Bordeaux.
Quelques analyses d’œuvre
Grand Mal est une oeuvre conçu comme une mosaïque d’images et de thèmes obsessionnels. Tony Oursler s’interroge sur le sens de la vie, de la mort et de l’au-delà. Il explore la cohabitation antinomique de la religion et de la science. La pensée dualiste à l’œuvre dans ses bandes permet d’impliquer le spectateur dans le drame. Tony Oursler est à la recherche d’une relation empathique entre le spectateur et les protagonistes de ses vidéos. Le récit est complexe, intégrant de multiples matériaux et techniques. La musique joue un rôle indicatif dans l’orientation émotionnelle. Grand Mal représente l’instant où l’être, au seuil de la mort, s’interroge, dans un retour sur lui-même, sur ses actes et ses croyances. La vidéo baigne dans une atmosphère apocalyptique. Les décors sont expressifs et rudimentaires, usant de l’énergie et du ludisme enfantin. Le corps se pare de peinture et entre dans la fiction comme personnage. Le carton se mêle à l’organique: des vers rampent aux côtés de figurines. Des pieds ensanglantés lévitent au-dessus de piques. Deux visages violacés, comme des apparitions divines, trônent sur la ville. Des personnages graphiques laissent des marques d’hémoglobine. Un Christ inaccessible surplombe une colonne. Des vers, symbole mortuaire et corrupteur, formes serpentines du péché et parasites intestinaux, entrent en compétition dans un stade artificiel. Le paradis alterne avec l’enfer. L’œuvre se referme sur trois roses plantées comme des pieux.
Est une installation composée de huit éléments dispersés dans l’espace de présentation, est une sorte de théâtralisation du sujet contemporain tiraillé entre la pratique et la théorie, ainsi que l’indique le sous-titre de l’œuvre: Theory vs. Everyday Experience, « La théorie contre l’expérience quotidienne ». Le terme « versus » souligne la modalité combattive de cette étrange rencontre entre les personnages, mais aussi avec les spectateurs qui les découvrent et se mettent à écouter leurs curieuses ratiocinations. « Switch » est un mot suffisamment vague pour que l’on puisse l’entendre comme un changement, une permutation, un échange, un détournement, ou encore comme le fait d’éteindre ou d’allumer quelque commutateur. En découvrant progressivement les personnages, on peut bien entendu comprendre qu’il s’agit d’un changement ou d’un passage d’un modèle théorique et/ou pratique à un autre, chacun se comportant différemment sans que s’établisse d’ailleurs entre eux une hiérarchie ni même un ordre d’apparition. Oursler prenant en compte la spécificité architecturale du lieu, utilisant ici les espaces liminaux du musée, que les artistes n’utilisent généralement pas (murs, sols, cubes blancs, boîtes noires), ce n’est qu’après avoir rencontré tous les personnages de ce petit théâtre, dissimulés ici et là, que l’on peut se faire une idée plus précise, mais demeurant plurivoque, de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font, en théorie et en pratique. Dans la « Projection murale », une caméra de surveillance cachée capte les personnes qui se trouvent à l’extérieur du musée et projette leur image à l’intérieur, transformant les temps et les espaces, ainsi que leurs fonctions. Enfin, « L »il », orbite imposante dont on pense tout d’abord qu’elle nous surveille, est en réalité en train de regarder la télévision en passant fébrilement d’un programme à l’autre, activité attestée par les reflets que l’on discerne dans l’iris et par les différentes voix des présentateurs et des comédiens provenant du poste. Plusieurs lectures s’offrent à nous, toutes plausibles : chaque personnage est en réalité la métaphore d’un seul individu divisé en plusieurs moi, ayant autant de formes d’existence, d’attitudes, d’émotions et de réflexions que lui en proposent les technologies qu’il manipule ou qui le manipulent, dont il se sert ou qui se servent de lui, qui font partie de lui ou que, tout simplement, il utilise. Les personnages sont asservis à cet ?il omnipotent et omniscient qui semble tout contrôler et diriger par son seul regard, qui se fixe sur chaque détail, mouvement, parole ou expression ? et rappelle, inévitablement, celui de Big Brother dans 1984. Ou bien ce sont, au contraire, les personnages qui contrôlent l »il: les programmes qui fascinent ce dernier sont peut-être les mises en scène réalisées pour nous par Oursler, dévoilées et mises à nu. Toutes sortes de médias nous dominent et fracturent ce moi que nous sommes, pour mieux distiller leur idéologie marchande et instrumentale, ce dont discutent précisément « Les Philosophes » (à partir, entre autres, d’extraits de textes de R. Barthes, M. Foucault, G. W. Leibniz, I. Kant, P. Kitcher): que faut-il faire, comment agir, doit-on juger ainsi ? Mais une écoute plus attentive et une mise en relation avec les autres personnages nous ramènent à la question initiale: toutes ces paroles théoriques qui ne semblent aboutir à rien de concret, de pratique, d’applicable, à une action qui pourrait changer le cours des choses, sont-elles pensées pour nous par les médias, par les personnages que nous écoutons? En réalité, ne sommes-nous pas, à notre tour, des personnages pensés par les objets que nous fabriquons et que nous croyons maîtriser? Si l’installation, dans son ensemble, apparaît comme un récit se rapportant métaphoriquement au système cinématographique, nous pourrions également comprendre que nous avons intégré un film dont nous sommes, à la fois, des spectateurs et des acteurs soumis aux directives du metteur en scène. »
Jacinto Lageira
(Orbital screw) La vidéo est ici pour lui une façon de transformer le corps humain, comme dans la vie, mais de manière accélérée dans son travail. Il effectue des décompositions emblématiques de visages humains pour créer des formes, avec une volonté poétique. L’artiste projette ici sa vidéo sur une installation en matière plastique semblable à de gros tuyaux, entourants une sphère au centre de ces derniers. Il joue sur la façon dont nous voyons les choses et dont nous percevons le monde. L’artiste joue également sur la dimension physique, car la projection sur la surface est pour lui synonyme pour refaire surface. Un aspect psychologique apparaît dans son travail, avec la volonté de définir certains états d’esprit. Sur la sphère au centre, est projeté une visage déformé ressemblant à la lune de Méliès, dans son court métrage Le voyage dans la lune, de 1902. Ce visage effectue une lente rotation de droite à gauche, en parlant et en tournant ses yeux dans tous les sens. Il n’y a pas d’ajout de sons d’ambiances ou de bruitages, seul la voix du visage est mis en place. C’est une voix de femme qui s’exprime de manière lente en anglais, elle soupire et semble être désabusée. La projection sur les tuyaux ressemble à des faisceaux lumineux sur de l’eau.
Expositions
Le parcours dans l’exposition soumet le spectateur à une observation permanente, parfois dissimulée comme à l’entrée où un homme cagoulé le filme de son perchoir, ou au contraire frontale et affirmée, lorsque des yeux sont projetés sur des sphères et le regardent. L’œuvre est théâtrale et grandiloquente, les installations fonctionnent en suscitant une surprise un peu atterrée. Tels des cyclopes, des yeux énormes battent des cils avec un réalisme inquiétant. Dans l’expression de l’iris le portrait d’un individu se laisse deviner, pourtant destitué de son incarnation dans un corps et un visage. Même seul, l »il porte dans ses mouvements des expressions de vie et est envahi par l’ombre de la mort lorsque des flots de couleur se répandent sur sa surface. Les face à face avec ces yeux hors pair(e), par la précision du rendu physique de l »il, enclenchent une réflexion sur la nature biologique qui nous accompagne dans le moment même de notre participation à l’œuvre.
Tony Oursler présente dans cette exposition une profusion d’images qui envahit les esprits et qui s’accompagne de mouvements sonores parfois discrets et diffus, mais parfois aussi imposants. Des maquettes architecturales au tableau multicolore, des scènes de rue aux mécanismes de l’industrie du cinéma, T. Oursler plonge ses spectateurs dans un plaisir teinté d’effroi où l’un transporte dans l’imaginaire de l’autre. Le dispositif fait le lien entre les pièces par la marque de l’ingéniosité de cet artiste qui ne fait des images qu’en créant des théâtres. Le spectateur circule parmi les décors, se laisse happer par les mécanismes et se retrouve pour finir projeté dans l’image de spectateurs de cinéma enfoncés dans leurs sièges et occupés à avaler des pop-corn, les regards obnubilés par ce qui est projeté à l’écran. Tony Oursler joue sur des registres doubles, fascination et recul, emprise et détachement, nous conviant à faire avec lui quelques tours autour d’un regard hypertrophié et un peu maladif, sujet privilégié de contamination de l’image. «
Mathilde Roman, Paris, avril 2005 sur l’exposition des dispositifs de Tony Oursler, commissariat de Christine Van Assche au Jeu de Paume jusqu’au 22 mai 2005
Il a aussi prêté quelques œuvres vidéos au Musée Fabre de Montpellier pour l’exposition du centre Pompidou sur l’art vidéo, pour son seul arrêt en France à Montpellier du 25/10/2008 au 18/01/2009, où étaient proposés: Switch, Theory vs. Everyday Experience, 1996
Dans le troisième reportage sur l’Art Vidéo, Oursler donne une interview, présentant quelques unes de ses oeuvres :
– Skin, réalisé en 1994
– The devil is in the details, réalisé en 1997
– Thaw, réalisé en 2003
– Star, réalisé en 2005
– Candy mountain, réalisé en 2010
– Million miles (Orbital screw), réalisé en 2007